Yuki monte donc sur le dos de ce brave Coy, en plus d'être légère, instinctivement elle se place de sorte à être le moins gênante possible pour les mouvements du monsieur... Même sa queue l'entour doucement pour former une sorte de harnais, il pouvait courir s'il pensait pouvoir la faire tomber ! Mais contrairement aux apparences, celui-ci ne serait pas réellement le héros, il avait certainement remarqué ou compris que la prise était molle, sans force et même si c'est aussi à cause de sa volonté de ne pas trop l'envahir, ça montrait aussi un manque de concentration ou de force dans ses muscles. Cela n'était pas plus une bonne nouvelle que ses déséquilibres et sa vision affaiblis, comme si elle avait besoin de ça.
Elle profite d'être porté pour sortir lentement son appareil portable, quatre gros boutons, difficile de se tromper. Enfin quatre en plus de ceux pour répondre ou raccrocher. Elle appuie sur celui de sa tutrice et thérapeute, elle inspire profondément pour prendre la voix la plus douce, mielleuse possible, inutile de préciser que pour une professionnelle comme elle et la connaissant, c'était un des pires signaux d'alarme possible, surtout quand celle-ci se contenta de dire "Je vais... Hôpital." avant de raccrocher, ne laissant à sa correspondante que le temps de lâcher un mot de surprise.
Au fur et à mesure que le gaillard courait, la petite semblait essayer de plus en plus de resserrer son emprise, sa prise plus précisément tout en ayant moins de force dans celle-ci.
"Tu dois encore avoir mal... Je suis désolé."
Elle est comme lui typiquement le genre d'idiot à penser aux autres avant à eux, même aux pires moments. Lui aussi avait de beaux restes de la confrontation, mais il ne se plaint pas plus qu'elle de la situation, tant qu'au final il n'y a eu aucun blessés grave et en prime aucun dégât matériel, tout va bien.
Elle lutte, elle lutte contre ses forces qui l'abandonnent, contre le sommeil qui essaye de la bercer au pire moment... Alors elle fait ce qu'elle à a faire pour tenir le plus longtemps, le bruit de la chair qui se déchire, même s'il est impressionnant à cause du cuir particulier de Yuki, au final elle n'est pas idiote au point de se mordre bien fort. Mais elle a une belle trace qui laisse perler du sang sur le dessus de la main.
Elle reprend sa respiration, reprend son emprise, serre Coy avec une vigueur retrouvée, mais sans se muer plus en boa constricteur qu'avant. Malgré les mouvements de courses, elle ne trouve rien de mieux que de venir humer sa nuque, frottant tendrement sa joue contre lui. Sa voix continuant de changer, incontrôlé, devenant trop douce elle en devient suave ce qui dans la bouche d'une gamine en serait presque perturbant si le monsieur n'avait pas plus urgent a pensé et régler... En plus, il est évident que même à moitié saucissonnée à lui, elle évite diligemment certaine partie de son corps avec queue et membre et ceux même si un appuie sur ses hanches l'aiderai bien quand même...
"Je n'ai pas peur... Je n'ai pas eu peur un seul instant, car... Je sais que tu es là. Yuki aime très très fort son copain Coy... Il est fort... Il est gentil tout plein... Il est rassurant... Il est... Grand-frère sans l'être..."
Même en se dopant elle-même, il y a forcement un moment ou ça ne tiendrait plus, son stimulant n'est qu'une rustine qui ne couvre pas réellement le problème. Malgré son état, elle ne se permet pas plus de trembler que de pleurer, elle ne ment pas un seul instant en affirmant, à tort ou à raison que Coy l'apaise, la fait se sentir en sécurité, son corps serait bien plus honnête et le montrerait autrement. Non, au contraire, elle tient comme elle peut, le câline pour le remercier autant que possible et dépose des petits bisous pleins de bonne humeur ou se qu'il lui en reste à défaut de force, sur son dos et sa nuque, qui se perde dans le vent comme son énergie et son endurance qui atteigne ses limites.
Il y avait beaucoup de choses que je pouvais contrôler, mais pas ça. Les forces de Yuki s'amenuisaient comme m'avait alerté sa queue se desserrant de ma taille. Je n'avais plus de temps à perdre je devais courir, courir plus vite. Les deux racailles ne lâchaient rien et voulaient absolument leur vengeance, comment je le savais ? Et bien à partir du moment ou des boules de feu passèrent à côté de moi ! Ils étaient rancunier au point de faire brûler une petite fille, il fallait le faire quand même ! Seule bonne nouvelle à ce moment-là était que Yuki avait réussie à prévenir sa tutrice, au moins elle serait là pour la réceptionner.
Je n'avais pas de plan, rien de subtil, pas de stratagème incroyable, je misais tout sur ma forme physique et ma chance. J'étais presque en transe durant ma course, je ne pensais pas à la douleur ou à la fatigue, juste au fait que je devais courir. Des fois, in extremis j'esquivais les boules de feu, mais mis à part ça rien ne me sortait de ma zone. Si ce n'était ce bruit, ce bruit de chair déchirée. Je ne pouvais pas me retourner sous peine de perdre mon avance, mais je savais que quelque chose se passait. D'un coup l'étreinte de Yuki se resserra, ce qui faillit me faire tomber à cause de ma blessure, mais ce qui me donna aussi une nouvelle chance.
"Je n'ai pas peur... Je n'ai pas eu peur un seul instant, car... Je sais que tu es là. Yuki aime très très fort son copain Coy... Il est fort... Il est gentil tout plein... Il est rassurant... Il est... Grand-frère sans l'être..."
Les forces retrouvées lui permirent de redevenir cette petite fille câline que j'avais vu tout à l'heure, ses mots innocents et vierge de tout mensonge, ne me poussaient qu'à la conduire en sécurité. Grâce à elle, je sortis de ma zone et cette fois pour de bon. Elle croyait en moins et je devais faire de mon mieux pour la sauver, comme le ferai un vrai héros ! Un grand sourire me vins et je prévenu Yuki.
"Yuki accroche toi vite fait à mes hanches, il faut que j'utilise mes bras. Ne t'inquiète pas ce ne sera pas long."
J'avais de quoi nous faire gagner du temps, quelque chose que je n'avais pas essayé depuis longtemps. Au même moment ou Yuki s'accrocha je ralentis d'un coup, tel une voiture de course faisant un drift, et sortis les écailles de mes bras.
"Spike Throw !"
J'arrachai quelques écailles et les lancèrent sur mes deux ennemies, ma précision n'était pas au point, mais le nombre compensa très clairement. Les piques tranchèrent leurs vêtements, les tailladèrent et finalement les ralentirent. Chacun au moins un genou à terre, je repris ma course en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire "We did it !" et m'approchai dangereusement de l'hôpital.
Il court, il court, heureusement sa passion et ses forces ne le quittent pas. Yuki elle risque bien de rejoindre les bras de Morphé dans peu de temps, en espérant qu'elle ne soit pas ensuite confiée aux bons soins de Charon... Se laissons aller à caresser son héros, celui qui la protège et la porte, la soutiens et la soutiens. Au moment où il franchira les portes de l'hôpital, non sans faire porter sur celui le regard de la sécurité, elle est en train de lui donner un petit coup de langue sur la joue en laissant s'éteindre un petit rire faible.
Quelle que soit l'époque ou le pays, les urgences sont toujours fourmillant d'activités et de drames divers, le fait qu'elle n'ait aucune blessure visible pourrait donner l'impression, la crainte qu'ils sous-estiment la nature de ses blessures, mais ça serait sans compter sur le fait que les alter sont maintenant suffisent commun pour que le personnel traitant ne prenne pas en compte le fait que les apparences sont souvent trompeuses. Le fait que le médecin qui vient l'ausculter sans un mot, le fasse les yeux fermés et avec une lumière douce qui irradie de ses mains a certainement aussi un rapport. Coy a aussi le droit à avoir des mains lumineuses qui passe le long de son corps.
Installée sur un brancard, de ses maigres forces, la petite semble refuser de lâcher ce pauvre Coy, se tenant à lui comme à sa propre vie. Finalement, une dame approchera. Belle, vingt à trente ans, aux yeux et à la chevelure noire comme la nuit. Elle vient délicatement lui caresser le haut du crâne, portant elle-même une blouse elle ne fait pas partie du personnel de cet établissement, en quelques mots chuchotés aux creux de l'oreille, elle arrive à faire décrocher la moule de son rocher. Celle-ci en profitant pour tout de même se frotter une dernière fois la joue contre l'épaule de Coy et passer sa langue sur sa joue en pouffant de rire, faiblement.
"N'aime fort Tomoe... N'aime fort Copain Coy..."
Avant de finalement tomber de fatigue et que l'infirmier, le médecin et la brancardière aux bras épais comme des cuisses, puissent la faire partir, disparaissant derrière une double porte automatisée.
Tomoe la laisse partir, puis sans un mot va s'installer sur un des bancs en croisant ses jambes et observe Coy sans un mot. Elle a un visage fermé, mais aucune émotion particulière n'en ressort. Elle se contente de l'observer, lui et ses blessures. Se doutant que son tour arriverait bien assez tôt, mais que son cas n'a pas été jugé aussi pressant que celui de la petite.
"Je suis certaine qu'il y a une excellente explication, n'est-ce pas ?"
Elle le regardait sans rien dire, comme si elle attendait quelque chose.
La couleur blanche du bâtiment était comme arrivé au paradis. Le coucher de soleil s'y reflétait si parfaitement, j'ai même failli y lâcher une larme. Enfin j'étais arrivé, enfin nos problèmes avaient pris fin. Je ralentis, à bout de souffle, les portes automatiques s'ouvrirent et je pouvais ressentir non seulement le poids de la fille posée sur mon dos, mais aussi celui des regards du personnel. Que ce soit la sécurité ou les soignants ils ne pouvaient pas s'empêchés de jeter un coup d'œil aux deux blessés que nous étions. Assez rapidement, sans que je n'ai rien à demander, un docteur vint et nous examina, moi et Yuki. Bien sûr je n'attendais qu'une seule chose, qu'elle soit de nouveau en pleine forme, ma santé, elle, se portait bien.
Une fois l'examen terminé il fit venir une petite équipe pour transporter la fille. Je n'avais pas dit un seul mot depuis mon arrivée, non seulement parce que je n'en avais pas besoin, mais aussi parce que je ne m'en sentais pas capable. J'aurais bien aimé dire à Yuki de se décrocher pour son bien, mais rien ne venais. L'enfant n'en démentait pas et je ne savais pas quoi en pensé. J'étais flatté bien sûr, mais il fallait qu'elle se fasse soigné au plus vite. Soudainement les portes s'ouvrirent à nouveau, je ne portais pas grande attention à qui venait d'entrer, m'inquiétant plus pour Yuki. C'est quand l'inconnu s'approcha d'elle que je m'interrogeai sur son identité. Après quelques mots Yuki me lâcha en me léchant une deuxième fois, quel douce intention, gluante, mais douce.
"N'aime fort Tomoe... N'aime fort Copain Coy..."
Tout cliqua. Il s'agissait de Tomoe, la tutrice de Yuki, après tout qui d'autres aurait pu lui faire comprendre de me lâcher ? La ... jeune femme ? Dame ? En tout cas elle avait l'air jeune, assez belle et intéressante. Bref, elle s'assit et me regarda un moment, comme pour m'étudier. Rien ne paraissait sur son visage, une poker face des plus exceptionnels.
"Je suis certaine qu'il y a une excellente explication, n'est-ce pas ?"
Les seules choses qui brisèrent la fermeté de son visage furent ces mots. Son air calme me rappelait celui d'une mère apprenant l'existence du petit ami de sa fille. Cet-à-dire qu'il cachait quelque chose. Je m'assis sur le sol en face d'elle, en tailleur et soupirai. Une main dans les cheveux je me grattais le crâne cherchant une réponse.
"Si c'est pour la raison de notre présence ici et bah n'allez pas voir plus loin qu'a deux rues d'ici, Yuki s'est fait agressé et je n'ai fait que l'aider. Par contre si c'est pour le coup de langue ... Je suppose que vous la connaissez assez pour savoir, AHah !"
Je ris avec une gêne monumental, manquant presque de tomber en arrière je mis mes mains dans mon dos pour me tenir le temps que quelqu'un vienne me chercher.
La dame, demoiselle même en réalité observe le jeune homme. En vérité, il ne doit pas y avoir une si grande différence d'âge entre eux, mais ça ne l'empêche pas de le voir comme un jeune homme. Elle en a vu beaucoup, c'est son métier qui veut ça et avec celui-ci elle est tout aussi forcée de savoir faire la part des choses. Évidemment, sans une conversation en bonne et dû forme elle ne pourrait et ne souhaite pas le jauger, mais, dans l'imédiat elle s'est tout de même posé.
Elle l'a écoutée attentivement, ne réagissant pas plus à sa réponse, qu'avant. Le tout avant de se lever et aller interroger un membre du personnel soignant. Quelques minutes après, elle revient vers lui.
"Son pronostic vital n'est pas engagé."
Une manière froide d'annoncer que Yuki, ne risque pas de mourir. Elle finit enfin par montrer un peu d'humanité, un petit souffle par le nez, un début de sourire.
"Copain, hein ?"
Alors qu'un médecin approche, certainement pour demander à Coy de le suivre et qu'il puisse bénéficier d'un diagnostique approfondi et des soins appropriés, elle met une main sur son épaule... Elle l'effleure à peine en réalité, certainement pour éviter d'appuyer sur une blessure puisqu'elle ne peut pas être sure qu'il n'y ait pas de dégâts internes.
"Bon courage "Copain Coy" Vous verrez, votre nouvelle ombre est fort attachante."
Elle se laisse aller à un petit sourire amusé, avant de le laisser, en lui faisant un signe de la main. Elle va attendre dehors d'avoir le droit de rendre visite à sa protégée, tout en prévenant sa famille par téléphone.
