Ape Escape : SaruSaru Big Mission [PV Miles]

À la une, à la deux… Et hop ! Je m’aggripais au dos du primate. Il… Sentait étrangement bon, pour un singe géant. À croire que même les imbéciles étaient capables d’entretenir leurs corps.

"Bien, CG ! Suis mes indications à la lettre et on sortira d’ici en moins de deux ! Et je peux te promettre qu’on aura tout le temps de manger une fois sortis de ce guêpier !"

Je pointais du doigt l’ascenseur sans cage.

"Première étape : escalade encore un étage. Ensuite on pourra sortir, et à partir de là..."

Ce qui s’ensuivit fut, sans conteste, l’instant le plus absolument terrifiant de ma courte vie de trentenaire. Cool Gorilla était un véritable bélier humain, et j’étais aux premières loges. Il balançait les opposants comme s’ils étaient de simples oreillers qu’on jetait paresseusement sur le dessus d’un canapé, sans penser une seule seconde à les trier. Les portes explosaient avant que nous ayons le temps de les apercevoir, et les gardiens derrière au passage. Fort heureusement, la résistance était de toute façon minime, grâce à mon plan de division des forces. Mais j’étais malgré tout secouée de gauche à droite, ma combinaison épuisant toutes ses batteries dans un effort vain de me stabiliser sur le dos du gorille.

Cet instant de terreur prit fin quand, enfin, une porte fut défoncée et la lumière artificielle de la prison fut remplacée par celle, bien réelle, du soleil de midi. Dans la cour que nous surplombions, on pouvait voir que le chaos commençait à se tasser. Les gardes avaient joué du bâton, et les battes étaient confisquées. Seuls quelques agitateurs refusaient de se calmer. Nous devions nous hâter. Je pointais d’un doigt un peu tremblant le parking, au loin, et plus précisément le camion en marche.

"Castorman et Goupy sont dans ce camion blindé, CG ! On y est presque !"

Bientôt, je serais sortie de ce cauchemar… Je serais payée, et CG sera libre de semer le chaos, une fois de plus.

Mais comme c'était amusant.

Miles courrait dans les corridors, bousculant légèrement tous ceux qui lui barraient la route, les envoyant valser dans les murs qui, comme tout mur de prison qui se respectaient, étaient très solides. Comme en témoignait d'ailleurs les différentes intensités de "crack" et de "crunch" qu'ils entendirent au fur et à mesure que les corps s'écrasaient sur le béton.

Le primate suivit à la lettre les instructions de la Forge. Une étage plus haut plus tard, il se fia à ses directives et, quelques instants plus tard, le soleil les frappa de plein fouet. Wah, comme c'était moche une cour de prison. Certains des gars qui portaient l'uniforme passé mode des prisonniers semblaient bien énervé, mais les gardes semblait les tenir à carreau.

Toujours perché sur le dos du criminel, la créatrice d'accessoire pour vilain pointa dans une direction précise, celle du parking, et prononça les mots magiques. "Castorman" et "Goupy".

- Oh. Yeah. On s'accorche poupée, ça va faire "Boom".

D'un mouvement rapide, il chargea le canon de destruction massive qu'il tenait toujours dans sa main droite, puis pointa la cloture qui les séparait de son objectif, prêt à courir.

Et appuya sur la détente.

Il y eut, tel que prédit, un "Boom".

Le grillage vola en éclat, alors que les spectateurs de la scène, les prisonniers autant que les gardiens, regardèrent ébahi, alors qu'un gorille, trainant sur son dos une femme masqué et, sous le bras, un garde toujours inconscient sous le bras. Bah oui, vous aviez pas oublié Toto quand même? Moi non plus, bien sûr.

Après une course de quelques cents mètres de plus, alors qu'ils étaient à quelques pas de la dites camionnette, la porte de cette-ci s'ouvrit, laissant apparaitre Goupy dans l'encadrement. Ravi, Miles ne put retenir ses larmes.

- Goupster ! J'ai jamais été aussi heureux de voir un lézard difforme bleu de toute ma vie !

Je m’étais évanouie, comme ce brave Toto, pendant quelques instants, après que CG ait pulvérisé la grille. Lorsque je revins à moi, nous étions devant la camionnette. Je raclais ma gorge et me préparais à la suite tout en m’extrayant de l’étreinte du gorille.

Mes jambes étaient flageolantes, mais ma voix restait à peu près assurée. J’ouvris la porte arrière du camion tout en m’adressant au sbire de compétition derrière le volant. Nous devions nous hâter, Miles allait rameuter tous les gardes, avec son tir inutile.

"Castorman ! On roule ! Et interdiction de t’arrêter avant qu’on soit à l’abri ! Tu suis l’itinéraire prévu, sans en dévier une seconde. Et s’il y a un obstacle..."

J’ouvris deux conteneurs, à l’arrière du camion. Ils étaient remplis à ras bord… De noix de coco, préparées à l’avance. J’étais vraiment géniale.

"CG le pulvérisera ! Messieurs..."

Je fermais la porte arrière du camion, et me préparait psychologiquement à être secouée de partout, encore une fois. D’un geste de la main dramatique, je pointais, droit devant nous. Vers l’avenir. Vers la sortie. Vers ma paie.

"Pied au plancher !"

Tout se déroulait… Presque exactement comme prévu. Ne restait plus que la dernière ligne droite, au sens propre comme au sens figuré. Et qu’importe si le trajet de retour ne se passait pas exactement comme prévu. Je pourrais toujours filer en douce pendant que le macaque semait le chaos. Enfin, tant que nous parvenions à sortir d’ici.

- Attendez un instant.

Avant de monter dans le véhicule, Miles eut l'une des rares idées de génies de sa vie de singe. Comment pourraient-ils les suivres, si ils n'avaient pas de véhicules? Il chargea donc son arme et pointa sur une voiture un peu plus loin. Et tira. Celui-ci explosa à l'impact. Calmement, il mit un nouvel obus dans l'arme, visa un autre véhicule et refit le même manège. Ayant épuisé le stock de munitions qu'il avait de base, il se tourna vers ses compagnon, un grand sourire aux lèvres.

- Ça devrait les retarder, on peut y aller maintenant

Il monta à bord rapidement, se postant à l'endroit indiquer par la Forge et ils décolèrent.

Porte arrière ouverte. Camionnette qui filait à vive allure dans les rues de Hosu. Ce qui était, à toute fin pratique, une bazooka dans la main droite. Miles Smith était, vous l'aurez deviné, aux anges. C'était un vrai scénario de film ce qui se déroulait en ce moment. Die Hard 19 avec le Bruce Willis cyborg n'était pas aussi excitant. Et pourtant ! Bruce Willis ! Cyborg !

Malheureusement pour le nouveau tireur fou, ça ne semblait pas s'activer énormément derrière eux. Son petit manège avant leur départ semblait avoir porter ses fruits. Les autorités étaient maintenant avertis. Aucune cage ne pouvait contenir le puissant Cool Gorilla, l'homme qui avait abattu All Might (en rêve). Pour le moment, il était de nouveau libre comme l'air.