Katsuko n'était pas forcément d'accord avec la méthode employée par son camarade, mais elle devait reconnaitre qu'elle avait portée ses fruits avec les victimes les plus acerbes. Après tout, peut-être que c'était là une norme habituelle Américaine. Le fait était que la dame âgée n'avait pas été des plus évidente à descendre pour la jeune fille. Rien qu'avec la première victime, La Fleur de Shiketsu sentait bien qu'elle ne parviendra peut-être pas à évacuer l'ensemble des sinistrés. Mais hors de question d'abandonner ou de reculer maintenant !!
Alors elle fit signe ,tant gestuellement que par son éclosion buccale, de poursuivre avec les 3 enfants. Cette fois, ce fut fait sans grande difficulté, les enfants étaient restés parfaitement calme et leur poids plume fut un soulagement pour la jolie brune. Tour à tout, la vieille dame et les enfants furent pris en charge par l'équipe de sauveteur et accompagnés dans la tente de secouristes pour les premiers examens.
-Tout ce passe très bien jusqu'ici. Vous voyez, d'ici quelque temps, ....vous serez tous à nouveau au sol ....et vous pourrez siroter un bon chocolat chaud au coin du feu....hors de danger. Bravo à vous. Prochaine personne s'il-vous-plais ? De la fatigue perceptible dans la voix de Katsuko, malgré ses efforts pour le dissimuler ? Oui, totalement. Allait-elle arrêter là pour autant, non, absolument pas.
La prochaine victime, une femme, se vit elle aussi équipée du harnais de bras ,et amorça sa descente, qui s'avéra plus saccadée et lui arracha quelques cris de panique. L'étudiante concentrait toute son attention à distiller correctement son énergie pour la descente, mais elle ne pouvait pas dissimuler son état physique, basculant, d'un geste vif de la tête, ses mèche de cheveux humides sur le côté, une fois la femme prise en charge par les secouriste, le prochain appel ne ce fit pas avant 10 minutes. 10 minutes dont Katsuko ne perdit pas une seconde, pour reprendre son souffle, se reconcentrer et ignorer la douleur que tout son corps irradiait. A tel point qu'elle ne put prononcer qu'un "Suivant, je vous prie".
Mais durant ce laps de temps, la situation s'envenima quelque peu dans la cabine :
-Mais qu'est-ce qu'elle fabrique ?! Ca fait 5 minutes qu'il ne se passe rien ! Jvous le dit moi ! Cette nana a criée avant que cette gamine ne lui brise le coup en la faisant tomber !
-Ne dites pas n'importes quoi. C'est pas possible , hein jeune homme ? demanda la femme restante, laissant poindre une légère panique, alors que l'homme qui criait au loup, plaquait ses mains contre la vitre, faisant tanguer la cabine.
-Espèce de crétin ! Le seul qui va nous faire tuer ici c'est vous ! Alors arrêtez un peu ou je vous fous mon poing dans la gueule ! Ces mômes ont déjà assez de mal à jouer aux grands !
-Arrêtez de hurler, ça n'aide pas, et ça ne va clairement pas aider cette petite à se concentrer ! Elle nous a demandé de rester patient et calme.
Quand finalement Katsuko fut prête au prochain voyage, ce fut l'homme belliqueux qui bouscula tout le monde pour agripper relativement violement le harnais, causant par la même une gêne certaine à Katsuko en bas.
En voyant peu à peu tout le monde quitter la cabine, Jonathan avait bien remarqué une chose: le rythme s’espaçait de plus en plus entre chaque victime qui devait évacuer. Bien heureusement les personnes les plus fragiles avaient déjà quitté la cabine, cette impression que sa camarade était arrivée à bout de force était après tout normale et logique. Depuis plus de 30 minutes, elle utilisait son alter en boucle pour sauver les gens sans pause ni interruption. Cela devait lui coûter beaucoup d’énergie, on le comprenait rien qu’à entendre sa voix tremblotante, elle n’avait presque plus l’air consciente.
Il fallut une chose, les victimes restantes dans la cabine étaient bien les plus ennuyeuses qui puissent-être. Jonathan s’était presque retenu tout le long avec eux, qui ne faisait que se plaindre, mais après la prise de parole de sa camarade qui avait l’air fatiguée. La panique prit les victimes restantes de la cabine, qui venait d’entendre Ko-No-Hana complètement exténué. Il avait donc affaire pour la première fois à des Japonais paniqués, à l’inverse des Américains qui étaient presque habitués aux méthodes lourdes des héros. Les Japonais n’avaient pas l’air d’être habitués, il n’avait même pas l’air reconnaissant des efforts fournis par Ko-No-Hana qui faisait de son mieux. Il en était totalement irrité de voir ces gens impatients, mais il pouvait comprendre leurs réactions de panique.
Malheureusement il allait devoir agir, sinon il allait se retrouver avec 4 décès sur le dos, sachant qu’un idiot trouvait bon comme idée de faire tanguer la cabine. Tandis qu’une autre posa la question à Jonathan de savoir s’ils allaient s’en sortir. Jonathan soupira et s’était décidé à prendre la parole tandis que l’idiot du village de la cabine était parti enfiler le harnais sans suivre l’ordre.
- Effectivement, si on continue comme ça tout ce qui nous attend c’est un saut dans la neige.
Jonathan avait dit ça tout en esquissant un sourire, c’était sa dernière tentative pour calmer tout le monde. Il s’était également approché de l’idiot qui avait enfilé le harnais. Pendant que celui-ci se débattait pour mettre le harnais, Jonathan lui enleva et plaqua l’homme sur un siège de la cabine.
- Tu fous quoi gamin !
- Monsieur, je vous prie de garder votre calme et de suivre l’ordre mis en place. Je vous prierais d’éviter de mettre en danger la vie des autres personnes présentes dans la cabine.
- Laisse-moi y aller de suite, je rigole pas là vous voulez nous tuer !
- C’est mon dernier avertissement Monsieur. Ne mettez pas en danger la vie d’autrui, vous n’avez qu’à attendre que tout se passe comme prévu. Ma camarade a besoin d’une pause, pour se remettre en forme pour vous permettre de quitter la cabine. Si d'autres personnes sont comme ce monsieur ici présent, je vous prierai de bien vous calmer et réfléchir à vos actions avant d’agir, j'aimerais éviter des dommages. Ma camarade va se remettre en forme, pour permettre à certains d'entre vous de quitter la cabine d'autre quitteront la cabine via l'hélicoptère de secours qui devrait arriver bientôt.
Jonathan avait prévu le coup, les secours étaient déjà au courant de la situation. Ce n’était qu’une question de temps avant que les hélicoptères de secours qui avaient été demandés arrivent. La seule question qu’il se posait, combien de temps restait-il à la cabine avant qu’elle ne s’effondre, malgré que celle-ci était stabilisée. Les chamailleries incessantes des skieurs entre eux étaient devenues problématiques pour la cabine.
- Ko-No-Hana, il va falloir si possible que tu fasses passer la dernière femme à tout prix. Je sais que physiquement ça doit être difficile, mais tiens le coup. Dès que l’hélicoptère sera là, tu pourras te reposer.
Il fallait bien au moins déposer la dernière femme au sol pour pouvoir sécuriser le départ des skieurs. Il espérait que sa camarade puisse au moins puiser dans ses réserves pour effectuer cette dernière action, en espérant que l’hélicoptère n’allait pas trop tarder.
Katsuko perçut l'agitation à l'intérieur de la cabine, les choses commençaient à devenir vraiment instable, au sens propre tout comme au figuré. Il fallait impérativement que la jeune fille se hâte de suivre la recommandation de son partenaire : Faire descendre la dernière femme.
Après que Solar ai gérer les choses ,très à l'américaine, et remis tout en ordre, La Fleur de Shiketsu équipa la dernière femme, tremblante comme une feuille et s'agrippant de toute sa panique aux éclosions, et commença à la descendre. De manière saccadée ,qui à chaque fois accentuait la douleur, comme plusieurs coup de couteau dans le corps de la jolie brune. Douleur d'autant plus virulente, qu'à chaque à-coups, la victime serrait d'avantage sa prises. Mais malheureusement, la situation ne s'arrêta pas là, puisqu'à l'instant fatidique de lâcher la femme dans la poudreuse, celle-ci resta accrochée, paniquée, se balançant de tout son poids au bout du harnais.
-N..NON ! ....Jvous en prie ne faite ...S...Solar !
La douleur était catastrophique, et se propageait dans les moindre os et les nerfs de l'étudiante. Alors ,par réflexe de survie plutôt qu'en ayant réfléchis, Katsuko rompis simplement toutes ses éclosions. Laissant chuter la femme droit dans la poudreuse, faisant s'abattre le silence dans la cabine, et s'écroula à genoux dans la neige, le souffle court, sa vue qui abandonnait toute notions des détails.
C'est à peine si la jeune fille entendit les motos neiges passer. Ces motos qui annonçaient l'arriver de secours venus de loin, avec des cordages, des poulies, mais surtout une femme dont l'Alter était de modeler et contrôler la neige et la glace. Les 3 derniers hommes furent rapidement évacués, alors que la cabine grinçait très dangereusement, et que quelques pièces du cadre se disloquaient.
Tentant de se relever avec toute les peines du monde, en voyant Solar la rejoindre, Katsuko esquissa une main lever dans l'idée de tendre son pouce levé en souriant. Mais ...tout ce qui arriva, ce fut une vue fondue lentement au noir et la sensation de chute froide dans la neige perlée de rouge...
Les mots avaient dépassé sa réflexion, il venait d’assister à une scène de panique des plus perturbantes. La femme qui s’était élancée plutôt venait de paniquer au moment, ou elle devait atteindre la poudreuse. En voyant ceci, il avait bien compris que la suite des événements ne serait sûrement pas gérée par sa camarade. Avant même qu’il ne put penser à trouver un moyen d’évacuer, les secours se faisaient entendre au même moment. Jonathan était encore sous un mini-choc, il se demandait si sa camarade allait bien. Les secours qui avaient ramené des poulies ainsi que des cordages étaient en train d’extraire le reste des rescapés de la cabine.
- Je vous laisse descendre avant moi.
Solar avait laissé la priorité aux rescapés de la cabine après tout, il se faisait une inquiétude au sujet de sa camarade. Il prit donc l’initiative de partir la chercher après tout. Il utilisa son alter pour partir à sa recherche. En s’approchant de la poudreuse, il aperçut Katsuko qui semblait complètement exténué par le sauvetage. En s’approchant d’elle, elle se mit à lever sa main vers Jonathan tout en se forçant de sourire puis s’écroula. Jonathan en rigola sur le moment, elle venait d’accomplir son travail jusqu’à la fatigue extrême, mais il fallait quand même la sortir de là et ne pas la laisser dormir sur la neige qui était imbibée de son sang.
- Fiou, au moins tout le monde s’en est sorti sain et sauf.
Après tout, seul le résultat comptait pour lui. C’était sa première intervention au Japon en tant qu’étudiant héro, il savait très bien que c’était sûrement l’une des premières d’une longue série qui venait de commencer. Mais il devait rester lucide sur le moment, en portant Katsuko jusqu’au secours il avait bien compris une chose. Un long entraînement allait l’attendre, sa camarade avait accompli beaucoup plus que lui sur cette mission, il avait l’impression d’avoir était inutile.
Sa seule action à bien était de rapporter du matériel aux victimes et de les rassurer tandis que sa camarade s’était donnée corps et âme pour cette mission. Ce voyage allait être l'occasion pour lui de s’exercer du mieux qu’il peut après tout. Il lui restait encore beaucoup de choses à apprendre de ses camarades, cela l’étonnait beaucoup, mais l’amusa également.
Après avoir déposé Katsuko aux secours, il partit en direction de l’auberge où les élèves étaient hébergés pour faire le compte rendu de la mission avec son professeur et ainsi continuer le reste de ce séjour.
