[Jour 2] Call me by your n- Tim, call me Tim [PV Satoru akameshi]

"Matin" compliqué, tête éclatée et des crampes de chaque côtés. Tim se réveillait dans une position précaire, le bas du corps sur le lit et le haut sur le sol. Désormais conscient, il roula sur le côté pour finir totalement par terre. Sa tête fit de même, mais lorsque ses yeux rentrèrent en contact avec la lumière il le regretta. Aveuglé par son terrible ennemi, le soleil, il fit dos à ce dernier et commença à se frotter les mirettes.
Notre Héros n'était pas vraiment en possession de tous ses moyens et lorsqu'il dut réfléchir à une façon de remédier à son grand problème de lampe cosmique il opta pour la solution la plus complexe. De l'autre côté de son lit se trouvait ses bagages avec encore à l'intérieur, ses lunettes de soleil. Comme la vie n'était pas si simple, son corps était toujours plein de crampes et se lever était donc une tâche herculéenne. Il décida donc d'entreprendre son périple en rampant.

Le voyage était plus fatiguant que compliqué, il arriva alors à son objectif en cinq minutes en ayant fait deux pauses de trente secondes chacune. Il s'enfonça dans le sac aux abords du lit et trouva enfin ce qu'il était venu chercher, ses lunettes de soleil. Il les enfila et s'allongea au sol, essoufflé.
Son aventure n'était pas terminée, loin de là. S'il voulait pouvoir se rendormir il devait fermer les rideaux, un périple qui le ramènerait une fois de plus à gauche du lit. Dans un élan de courage il souffla et hissa sa tête juste au-dessus de son matelas. Il scruta les horizons, se faisant à l'idée qu'il allait devoir passer au-delà de cette montagne matelassé. Là, il remarqua sur sa table de nuit de nombreuses bouteilles d'eau et un papier entre ouvert.

Sa curiosité prit le dessus de sa fatigue et il finit par entièrement monté sur son lit. Une fois bien assis il attrapa une bouteille et prit quelques gorgés avant de lire le mot.

"Hey SnowWhite, yeah yeah, here are some bottles of holy water, might as well be, if you still remember yesterday text me, with a number and signed by Zorro ... Well ... I guess I'm not going back to sleep."

Tim reprit quelques gorgées et reposa le mot sur la table de nuit. Il devait se préparer et appeler un inconnu pour ... discuter ? Il ne savait pas vraiment qui était ce "Zorro", à vrai dire il se souvenait très peu d'hier soir. Il savait qu'il avait discuté avec une camarade héroïque et qu'elle l'avait mal prit. Il savait qu'il avait invité pas mal de gens à le rejoindre sur le dance floor, mais aussi dans sa chambre et ... c'est tout. Rien d'autres.
Il baissa la tête pour voir dans quel état il avait terminé et découvrit qu'il était encore dans ses habits de la veille. Il passa une main sur sa face et souffla avant de sortir son portable lui étant resté dans les poches.

Il nota le numéro en pensant l'enregistrer sans s'apercevoir que son mobile l'avait redirigé à l'un de ses contacts, Satoru. Par la suite White spirit lui envoya un message car il n'était clairement pas prêt à discuter, en tout cas pas avant d'avoir prit sa douche.

"Hello Zorro, meet me in the lounge at two if you'd like to talk. <3"

Le cœur était peut-être de trop, mais c'était bien ce que méritait son sauveur. Après cela il souffla une dernière fois et réunit toutes ses forces pour ... se lever ! Il tourna son corps à 90° sur la droite, tendit ses jambes et ... IL MARCHAIT ! Incredible, malgré les crampes il faisait des efforts et ça c'était le plus impressionnant.
Ainsi debout, il se dirigea vers la douche tout en vérifiant combien de temps il lui restait. Soudainement, il s'arrêta ! Son cœur en avait fait tout autant et il resta crispé là pendant une minute à tout casser. L'heure du rendez-vous était à cinq minutes de maintenant. Il n'avait pas fait attention et pensait bêtement qu'il s'était réveillé de bon matin.

Plus de temps à perdre, il devait se changer et partir, ne sachant pas vraiment ou se trouvait le lounge. En quelques secondes il avait troqué ses habits de la veille pour quelque chose de très casual et un long manteau au cas où il avait froid.
Il se rua à la porte de la cabine, lunettes sur le nez, bouteille d'eau dans une main et plan de l'engin dans l'autre. Heureusement pour lui, il était soit très chanceux, soit son sens de l'orientation était impeccable malgré son état. Il trouva le lounge en vitesse et s'assit à table, s'allongeant presque sur la banquette.
La lumière du soleil était aveuglante, le stress de la situation lui était enfin monté à la tête et les crampes n'avaient jamais fait aussi mal. Il se recroquevilla donc sur lui-même, dans le coin du canapé, ne sortant sa tête que pour prendre une ou deux gorgées d'eau et vérifié que son rendez-vous ne lui aiy pas posé un lapin.

"I hope he's at least hot."

Ce matin c’était grasse mat, j’avais quitté mon plumard à 7h30 pour prendre la douche la plus paresseuse de toute mon existence, j’allais pas payer l’eau ni l’électricité après tout, autant en profiter. Je découvrais le système de miroirs pliables de la garde robe avec pas mal de surprises. Il permettait à son utilisateur d’inspecter son propre dos, sûrement pratique pour vérifier l’intégralité de sa toilette mais encore plus pour se certifier de l’avancée de la cicatrisation de quelques blessures douteuses.

La plaie que j’avais charcutée à force de la recoudre encore et encore avait à présent un aspect plutôt art déco. Mon frère avait réalisé des entailles en zigzag afin d’alterner entre cicatrice et peau saine, le tout afin que je puisse retrouver toute l'élasticité de mon dos, un vrai travail de pro.

En l’absence d'hématomes et au vu de mes acrobaties de la veille, je jugeai pouvoir retirer les sutures, bénissant l’inventeur de ce miroir à chaque clic de mon coupe ongle.

J’étais tout beau tout propre pour ma réunion du jour avec l’Australie. En plus du shampooing fournit dans la cabine, j’avais passé un produit nommé… “après shampooing”? Je dois avouer que l’effet était plutôt cool, ma crinière coupée de travers n’avait pas été aussi soyeuse depuis la dernière fois que j’étais allé chez le coupe tif (soit … ya plus de cinq ans).

Réu à 9h, petit dej à 10h avec vue sur l’océan,  à la base j’étais venu que pour le bal masqué mais pouvoir m'empiffrer d’oeufs bacon, avec la satisfaction d’être à la fois guéri et d’avoir renouvelé mon contrat avec mes clients… C’était presque aussi cool que de faire danser les petites vielles tout en étant déguisé en Zorro.

Visiblement, personne ne me reconnaissait et j’arrêtai bien vite de dévisager les passagers, un sourire convenu sur le visage. Je comprends que tout le monde n’est pas capable d’identifier une odeur mais j’avais toujours la moustache pourtant! La moustache c’est caractéristique tout de même, nan? Ils pouvaient s’efforcer de me reconnaître, non? … ou alors… le problème c’est justement qu’ils me reconnaissaient…

Bref! C’était plus que satisfait de ce début de journée que je m’étais installé dans le salon pour avancer sur mon boulot. Les passagers préférant probablement profiter du soleil et du paysage, l’espace de travail et de détente était complètement vide à l'exception d’un membre du service, se tenant à disposition derrière un comptoir.

Je m’apprêtais à aller déjeuner lorsque mon téléphone vibra, émettant un allègre son de notification.

Hello Zorro, meet me in the lounge at two if you'd like to talk. <3

Ah! Oui c’est vrai ça… Tim. Un coup d'œil à l’heure actuelle m’indiquait qu’il me restait cinq minutes… Pas le temps de casser la croûte, une peine parce que je crevais la dalle et mourrais de soif. Pas que je souffrais littéralement hein, mais mon estomac faisait des bruits de T-Rex et mes lèvres étaient super sèches, signes très claires de faim et de déshydratation.

Je fermai mon laptop juste à temps pour apercevoir White Spirit pénétrer le salon tel un fantôme, une bouteille d’eau à la main. Une belle bouteille d’eau, 1L et demie sûrement, tout juste entamée.

Son propriétaire était pas au top de la forme, c’est le moins que l’on puisse dire, mais il était stylé. On aurait dit qu’il était tout droit sorti d’un film policier du dernier millénaire. Si son manteau et ses lunettes de soleil contrastait complètement avec l’ambiance vacancière du navire, je trouvais que ça allait très bien avec le thème “amnésie de lendemain de soirée”. C’est sans doute le genre d'attirail à porter tout en se répétant en boucle: “plus jamais ça, plus jamais ça, plus jamais ça”.

Je profitai qu‘il se soit écroulé dans un coin de canapé pour m’approcher discrètement. Il ne me fallut pas beaucoup d’efforts pour lui prendre la bouteille des mains alors qu’il finissait de boire.

“Bah alors Mr Tim! On est tombé du lit? Je pensais pas te voir avant le coucher du soleil”

Le goulot du récipient sentait pas le vomi, le contenu était clairement de l’eau, ça va. J’en engloutis un quart avant de la lui rendre.

“Alors, tu te souviens de moi?”

Comparé a ce qu'il ressentait actuellement, la mort avait l'air d'être une douce solution. S'il sortait à peine de sa cachette le soleil le bombarderait de lumière aveuglante qui faisait mal au crâne et ses crampes lui rappelleraient qu'il n'était bien qu'un homme. Il n'avait donc qu'une solution, ne pas bouger de là. Même ses petits check-ups devaient être abandonnés pour qu'il sauvegarde son intégrité physique.
Son seul réconfort dans tout ça ? Sa bouteille d'eau. Non seulement elle l'hydratait, réduisant peu à peu son mal de tête, mais elle était aussi fraîche, ce qui voulait dire qu'elle était parfaite pour calmer les crampes en la serrant contre soi. Tim finit de prendre une dernière gorgée avant de faire comme dit précédemment et ... Elle n'était plus là ! Son ami de toujours, la bouteille d'eau, avait disparu d'entre ses mains !

“Bah alors Mr Tim! On est tombé du lit? Je pensais pas te voir avant le coucher du soleil.”

"Au voleur !" s'écriait ... Personne. Notre Alcoolique préféré n'avait même pas la force de procéder le fait qu'on lui avait volé son précieux. Tout ce qu'il avait remarqué c'était que quelqu'un l'avait interpellé. Il se releva, pour observer son interlocuteur, de la façon la plus pénible possible. Sans l'aide de ses bras ou de ses jambes, mais bien de sa tête. Tim poussa un tant soit peu avec son front pour lever le haut de son corps avant d'utiliser le peu de force abdominal qu'il lui restait pour s'affaler sur le dossier de la banquette à sa gauche. En face de lui se trouvait Satoru, en train de boire ce qui était, pour Tim, une bénédiction. "Oh Satoru ! Well I planned to never wake up actually but I saw this paper on the desk beside my bed and..."

“Alors, tu te souviens de moi?”

Tim se crut brutalement interrompu, comment cet homme qu'il considérait comme un vrai ami (et plus si affinité) pouvait-il l'empêcher de parler ?! Quelle insolence ! Quelle culot ! Quelle ... bêtise. Notre idiot réalisa très vite qu'il n'avait même pas ouvert la bouche, il n'avait prononcé aucun de ces mots. Décidément, cette gueule de bois était vraiment autre chose. Un autre niveau même, une méga gueule de bois !
Maintenant qu'il connaissait la puissance du mal auquel il avait affaire, Tim savait comment y remédier, enfin, peut-être.
Quand Satoru reposa la bouteille sur la table White Spirit ne perdit pas une seconde, il leva ses lunettes de soleil et les posèrent sur le haut de son crâne avant d'attraper la bouteille et de s'asperger le visage avec.

"Mesure extrême, excuse moi."

Tim s'essuya la face d'un coup de main et y replaça ses lunettes. Rafraîchit, les idées presque instantanément plus claires, il pouvait commencer la discussion.

"Nevermind that. Yeah Satoru ! Of course I remember you from the arcade, I assure you I was going to call before, well, the cruise. But I'm glad you're here, maybe now is the time to talk."

Toujours affalé sur le canapé Tim balança l'avant de son corps sur la table pour parler avec son ami, se maintenant droit grâce à ses bras. Néanmoins, il y avait quelque chose qui clochait. Il avait des flashs de la soirée d'avant, de Zorro, de ... sa moustache ! Se pourrait-il que ... ce soit lui ?! Notre alcoolique se pencha en direction de son ami, plissa les yeux d'abord avec puis sans les lunettes et ... OUI ! C'était bien lui ! D'un seul coup, comme monté sur un ressort Tim se propulsa hors de la banquette en pointant Satoru comme un malotru.

"Holy Ravioli you're the guy ! You're Zorro ! I should have known with those moves ! You were so good ! Oh God ! I hope I haven't made you unconfortable ! I was very veryyyyyyyy drunk, I'm so sorry for whatever I did."

C'était bien lui, le danseur moustachu avec un charme surpassant n'importe qui. Tim n'en revenait presque pas, la dernière fois qu'ils étaient devant une foule, Satoru avait au moins hésité avant de le détruire avec ses acrobaties. Hier soir, il n'avait aucune once d'hésitation, il semblait confiant comme jamais et il avait montré pourquoi. Ses mouvements étaient clean et spectaculaires. Il ne fallait rien de plus.
Par contre, ce n'était pas le fait que Zorro se révélait être son ami qui le dérangeait. Ce qui le mettait mal à l'aise c'était bien ce qu'il lui avait dit avant de quitter la scène. Il espérait de tout cœur que son camarade l'ait oublié ou qu'il n'y ait pas fait attention.

"Why uncomfortable? Your flare was awesome! Made me real proud !"

"Hmm. Doesn't sound like something I'd do drunk, but I'll take it !"

Bingo ! Soit il l'avait oublié, soit il évitait le sujet, ce que Tim appréciait fortement. Il ne voulait clairement pas passer son temps à s'expliquer et s'excuser surtout dans l'état où il était. Car oui, la bouteille d'eau sur le visage avait eu un effet instantané, mais très vite les mots de tête allaient revenir foutre le bordel dans le crâne de notre cher Héros à la gueule de bois.
La question gênante ainsi évité White Spirit laissa tomber son derrière sur le canapé avant de s'y adosser puis de croiser les jambes. La pression était partie, maintenant il allait pouvoir parler business. En effet, Tim n'en avait pas discuté avec lui à l'arcade, mais il avait un projet de jeu mobile dont il serait le Héros. Quelque chose de compliquer et rageant, quelque chose qui donnera aux utilisateurs l'envie de le désinstaller, mais qu'ils ne pourraient jamais avoir la force de le faire.

"So what are your plans for today? Wanna grab something to eat?"

"Sure thing, but remember we are still on a cruise. We don't need to grab anything. Look, waitress !"

Tim fit signe à l'une des serveuses de l'équipage passant par là. Elle le remarqua, s'approcha, manqua de glisser dans la flaque qu'avait laissé notre Héros et enfin, lui demanda ce qu'il voulait. À cela il répondit "Le menu, s'il vous plait.", elle lui sourit en retour et hocha la tête avant de partir.
Cette croisière était le paradis, rien à faire, plein de choses pour s'amuser et puis les guests étaient plutôt cool.

"See. Now come and take a sit. I have to ask you something.... Tim tapota l'emplacement à sa droite pour signaler à Satoru de venir s'asseoir...Have you ever worked on  a videogame ? Like a little one ? A tiny thing that doesn't require much but can be spread easily trough the power of anger ?"

"Sure thing, but remember we are still on a cruise. We don't need to grab anything. Look, waitress !"

On pouvait faire ça? Sympa… Je devais avoir 17 ans la dernière fois que je suis resté dans un hôtel et c’était certainement pas le genre d’endroit où j’aurais fait appel au room service.

"See. Now come and take a sit. I have to ask you something.... Have you ever worked on  a videogame ? Like a little one ? A tiny thing that doesn't require much but can be spread easily trough the power of anger ?"

Wait… what? Tim avait bien mentionné avoir possiblement besoin de mes services, un jour. Je dois avouer que j’avais pas pris la demande très au sérieux.

“Well my friend, I am kind of a game developer actually… And yeah,I did some hypercasual stuffs”

Est ce que j’avais besoin d’un nouveau projet? Non, pas vraiment. Est ce que j’étais intéressé par la proposition? Peut-être! Ça allait dépendre de ce que je pouvais y gagner. Avec le renouvellement de mon contrat, l’argent n’était pas un facteur principal. Faire connaître mon nom, par contre… ça ça pouvait me motiver.

“So, you really have an idea or you just made that up?”

Je m’étais installé sur le bout de sofa qu’il m’avait indiqué alors que la jeune femme masquée revenait, deux menu à la main.

“I’m not really used to Heros asking me directly to do some work for them.“

J’avais déjà choisi mon déjeuner bien avant d’avoir le menu en main et m’empressai de retenir la demoiselle qui s’en allait déjà.

“J’ai déjà choisi, je vais prendre un riz frit aux légumes, avec une carafe d’eau”

Ouais bah j’avais la dalle et je comptais pas attendre que tout le monde se décide.

Tim avait touché le jackpot ! Il savait très bien que Satoru était un programmeur, qu'il codait et faisait tout plein de trucs sur les ordinateurs, mais pas qu'il était développeur de jeux ! Surpris, il sautillait même de joie sur son fauteuil. Ça ne pouvait pas être plus parfait. Après tout, le plan business de Tim reposait grandement sur la capacité de son ami à faire des jeux, puisqu'il n'en savait rien sur le sujet de son côté.
De plus, ce dernier avait travaillé sur des jeux du genre donc ce ne serait pas la première fois.

“So, you really have an idea or you just made that up?”

"Well, kind of both, I mean..."

Notre entrepreneur avait eu l'idée de ce jeu depuis un moment en cherchant des solutions pour se faire connaître. Plus que jamais la population de "G@MERZ" dans le monde était majoritaire, que ce soit casual ou hardcore, c'était donc une cible majeure. Malheureusement, la compagnie "The Spirits" n'avait pas beaucoup de fonds à mettre dans un jeu de course triple A.
Le jeu mobile était la seule solution. Mais est-ce que Tim avait une seule idée de ce qu'il voulait faire ? Apparemment oui, puisqu'il commença à expliquer son idée en dessina sur la table avec ses doigts.

"Imagine, not all the people, just one. A guy, me, that runs in a straight line. You can move left and right to catch some sort of coin or something that counts as a score. and you have to dodge obstacles coming at you."

Il mimait et dessinait chacune de ses paroles. Les trois colonnes dans lesquels le Héros pouvait courir, sa façon de courir justement, celle de mourir écraser par un onigiri géant qui était ... magistrale et tout plein d'autres choses ignorant même les dires de son partenaire.

"And maybe it can be a rythm game to ! Like you have to move with the music to dodge the obstacles !"

Tim était presque émerveillé par son génie créatif de si bon matin, enfin, après midi. À peine avait-il fini son speech que la serveuse revenue, menu en main. Son partenaire n'eut même pas besoin de le prendre en main pour commander, alors pour ne pas avoir l'air d'un inculte culinaire il ... commanda la même chose sans regarder le menu. Quel brave homme.
La serveuse commença donc a les abandonnés quand soudain ! Le ventre, la tête et les jambes de notre Héros furent des leurs. Son mal intestinal était si important qu'il se laissa tomber sur les jambes de son acolyte tout en s'allongeant sur le reste du canapé.

"Can you tell the waitress to disregard my command, I don't think eating will be the best right now..."

L’enthousiasme de Tim me fit sourire, malgré son état, il s’était complètement plongé  dans son projet d’endless runner, me décrivant des mécaniques usées jusqu’à la corde. Son idée centrale était simple, je pouvais facilement monter une petite équipe pour la réaliser en deux ou trois mois. Mais dans l’état, cela ne donnerait pas grand chose, il fallait ajouter un élément qui permette au jeu de se faire remarquer.

L’idée d'additionner une couche de rythme en plus de simples réflexes était intéressante, un bon point de départ serait sans doute de s’inspirer de White Spirit, mettre l’accent sur la quête de popularité, sa proximité avec le public et faire des dommages collatéraux dû à l’usage de son alter, des éléments du jeu.

Je m’apprêtais à lui répondre quand le bougre s’est effondré sur mes genoux, me privant ainsi des merveilleux accoudoirs qu’ils me faisaient. Il y avait un baille que mes cuisses avaient servi d’oreiller à un individu qui ne soit pas un des chats de mon immeuble.

- Can you tell the waitress to disregard my command, I don't think eating will be the best right now…

Je posais une main sur son front, il avait pas l’air d’avoir de fièvre, vu son état de la veille, y’avais probablement pas à chercher plus loin que la bonne grosse gueule de bois. Ses cheveux humides étaient collés sur son front, je les retirais délicatement, trop habitué à ma propre chevelure incrustée dans des croutes de sang séché.

C’est drôle cette couleur, je m’attendais à ce que les fils argentés soient secs et cassants, comme de la paille, mais non. Ils étaient presque aussi soyeux que la fourrure des matous qui colonisaient mon balcon.

- Si tu ne manges pas, tu vas finir par faire une crise d’hypoglycémie.

C’est bizarre quand même. Le gars est super fort, passe probablement par des entraînements à faire pleurer un colosse et il se retrouve en PLS à cause d’un petit mal de crâne. Mal de crâne probablement emphatisé par un manque d’eau et de nutriments qu’il se refusait pourtant à ingérer.

- Your ideas are pretty nice, we could make a cool game out of it. We could discuss the details later … I mean … When you are able to look up at a screen without dying.

J’allais pas rappeler la serveuse, s’il ne voulait pas de sa part, je me ferais une joie de l’en débarrasser.

Tim, pourtant si excité il y a quelques secondes, se trouvait à présent allongé sur la banquette, sa tête reposant sur les jambes de son ami. L'effet de l'eau en pleine face n'avait pas duré bien longtemps et les symptômes de la gueule de bois refirent surface. Il avait presque l'air ... mort. Et bien qu'il voulait passer outre la douleur en faisant une sieste, celle-ci l'empêchait de fermer l'œil.
Heureusement, alors que notre alcoolique préféré ne pouvait penser à autre chose qu'à son mal de crâne, la main de son camarade vint lui prendre la température avant de décaler les cheveux collés sur son front. Cela lui rappela sa présence et White Spirit se tourna sur le dos, pour qu'il puisse regarder autre chose que le pied de la table.

"Si tu ne manges pas, tu vas finir par faire une crise d’hypoglycémie."

"And if you don't stop being so cute I might barf on you, we all have our problems, mister."

Allongé, les mains sur le ventre, Tim sentait que peu à peu sa douleur intestinale diminuait. Ce qui était un plus. Mais il ne savait pas pourquoi. La seule chose qui avait changé depuis tout à l'heure c'était qu'il avait couché sa tête sur les cuisses de Satoru. Son ami avait-il donc des propriétés curatives ? Son alter servait-il à soigner les maux de ventre ? Que de questions et si peu de réponses.
De toutes façons notre Héros n'avait pas envie de les trouver. Tout ce qu'il voulait, c'était se reposer et si son coussin l'aidait à passer la gueule de bois, tant mieux.

"Your ideas are pretty nice, we could make a cool game out of it. We could discuss the details later … I mean … When you are able to look up at a screen without dying."

"Listen boy... Tim le pointa du doigt aggresivement ... I'm perfectly able to do ... ANYTHING !"

Sur ces mots Tim utilisa sa force abdominal pour se relever d'un seul coup. Mais il avait oublié. Satoru était juste au-dessus. Il donna donc un énorme coup de tête sur le menton de son ami, ce qui le renvoya instantanément sur ses jambes.
Le mal de tête maintenant accentué et le mal de ventre étant revenu à cause de l'effort notre idiot se cacha le visage, surement plein de honte, mais surtout de douleur. De derrière son masque organique, il commença à s'excuser.

"I am so so so so sorry. I forgot I was just ... there. I mean I didn't forget I just ... I ... I'm stupid."

Caché derrière un masque de honte et de douleur, Tim espérait pouvoir disparaître à jamais. Il avait quand même oublié la personne sur qui il était allongé, il aurait même comprit si cette dernière voulait se retirer. Il n'attendait que la sensation des jambes se glissant loin de lui pour l'abandonner à son sort. Heureusement, la vie de notre pleurnichard n'était pas si tragiques, parce qu'il s'était entouré d'au moins une personne avec un grand cœur.
Pas trop tard après le coup initial ses poignets furent attrapés pour lentement lui retirer les mains du visage. S'il avait encore un esprit sain, il n'en aurait rien pensé. Mais lorsqu'il vu ses mains liés de la seule poigne de son ami, son cœur ne put s'empêcher d'accélérer.

"Don’t be silly, that was just a little bump. You should be used to hitting stuff with your head by now."

White Spirit leva lentement son regard des ses mains jusqu'à rencontrer celui de Satoru. Ce dernier était impecable, il ne semblait pas avoir souffert du coup. Enfin, c'était dur à vérifier pour Tim qui était perdu dans les yeux du Zorro Low Cost. Il rougissait de plus belle sans vraiment en connaître la raison. Serait-ce la honte qui refaissait surface ? Ou était-ce tout simplement le coeur de Tim qui lui envoyait un signal ?
Dans tous les cas, l'homme aux couleurs de pastilles à la menthe prenait des couleurs. Mais ce n'était pas tout apparemment.

"Oh fuck, mate!! You’re bleeding!!"

"I'M BLEEDING !"

La détresse dans les yeux de son interlocuteur le sortie un tant soit peu de son hypnose. Juste assez pour qu'il puisse réalisé que ce n'était pas lui qui saignait.Il semblait que le coup de tête avait eu plus de conséquences que prévu sur Satoru.

"YOU'RE BLEEDING !"

OH FUCK!!! I AM BLEEDING!!

Revenu dans le monde réel, Tim s'était rendu compte que ses mains étaient désormais libre, mais qu'il n'avait pas de quoi aider puisque son compagnon était un homme indépendant. Il avait déjà mit une serviette mouillée sous son menton après avoir essayer de nettoyer le front de notre princesse.
En plus, il s'excusa même d'en avoir mit un peu partout sur son visage. Tim lui sourit, impressioné par tant de gentillesse et se mit à rire de la situation avant de lui répondre.

"Who said I wasn't accustomed to having blood on my face ? You should know I'm quite messy when I get to work. Eheh. Plus it's yours so it's not that bad, I have cuteness all over me."

Une fois de plus, White Spirit rit de la situation et de quelques uns de ses commentaires. Son mood se transforma, oubliant même sa douleur intestinale pour se concentrer sur ce qu'il devait faire. Et il savait très bien où il voulait que ca se finisse.

"My blood has pain killer properties, wanna drink some?"

"Want me to repeat myself ? As long as it's yours baby."

Sur ces mots, Tim se lécha les lèvres et vint déplacer la serviette du menton de son ami pour se nourrir directement à la source. Il caressa d'un doigt la blessure pour récupérer son médicament et l'avala sans hésiter, ne laissant pas une seule trace rouge sur son index.

"You're kinky, but I'm kinkyier Ahah !"