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Haunted by design [canon] [fini]

Kass Narita
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Feuille de personnage
Titre: Banshee
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Kass Narita
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Ven 21 Oct - 13:25
« Tu as les clés, il y a tout ce qu’il faut dans la cuisine pour manger et un lit dans la chambre verte. » « Tu es certain que tu peux me faire confiance avec ça ? »« Kass, je t’ai vu essayer de dresser le portrait robot d’un type qui avait oublié sa monnaie. Je prendrais le risque de te faire confiance. Maintenant souviens-toi, ma grande tante a beaucoup d’affaires qui trainent. Je l’ai vue plus chiner dans sa vie qu’écrire ses bouquins. Donc dans la chambre verte sont les trucs à emballer, dans la chambre jaune sont stockés les cartons, à remplir et prêts à partir. Dans la chambre rouge tu as les meubles qui ne rentrent pas dans les cartons. Et dans la chambre bleue, rien. On s’est déjà occupés de celle-là le mois dernier. Tous les meubles de la chambre verte sont déjà dans la rouge, donc tu n’auras rien de trop lourd à emballer. Appelle-moi si t’as un soucis ! A lundi ! »

La porte se refermait derrière Miyagi, laissant Kass seul dans l’entrée de la maison à vider. La grande tante en question était décédée il y avait cela plus de 10 ans et aucun membre de la famille n’avait trouvé le temps de s’en occuper. Pour cause, la maison perdue dans les montagnes avait servi de terrain de jeu pour amasser des antiquités pendant des années. Qu’il s’agisse de tout emmener à la décharge ou d’organiser une enchère, le travail était tel que les héritiers se renvoyaient la balle depuis toujours. Jusqu’au point fatidique où ils s’étaient mis d’accord. Celui qui viderait la maison pourrait en faire ce qu’il voudrait.

Drôle de famille dans laquelle deux frères avaient décidé de s’approprier le projet avant que la possession de la bâtisse ne soit légalement acquise par l’autorité locale pour en préserver la valeur historique. Malheureusement, non seulement cette option aurait privé la famille du moindre gain sur la vente mais cette dernière aurait aussi dû participer à la remise en état pour le défaut d’entretient causé ainsi que pour vider la maison. Un accord qui avait été valablement passé entre l’ancienne résidente et le village dans la vallée.

On ne parlait pas ici de pièces mais bien de chambres. En cause, l’architecture un peu particulière de la maison de plein pied rendant impossible d’identifier un salon, un bureau ou tout autre espace. Chaque pièce était aux proportions identiques et ne pouvant être différenciée que par la seule couleur du papier peint. Ce qui avait donc donné la chambre bleue, verte, rouge et jaune, qui étaient en réalité les quatre seules pièces de la maison, à l’exception de la cuisine et de la salle de bain. De plus, l’organisation de sa précédente propriétaire n’avait semblait-il pas aidé à cette distinction puisque dans chaque chambre, on pouvait systématiquement trouver un lit, un bureau ainsi qu’un canapé ou fauteuil.

Du moins c’était là ce que Kass en avait entendu. Car s’il intervenait maintenant pour dépanner, il n’avait pas été présent lors des premiers passages pour être témoin du début du déménagement. Il allait donc se contenter de croire Miyagi sur parole. Être soudain seul chez quelqu’un d’autre était une sensation curieuse que les quelques jours qu’il devait passer ici auraient vite fait de tasser ce sentiment. Tout ce qu’il lui restait à faire était de remplir des cartons, profiter un peu de l’air de la campagne et tenter de tirer le meilleur de ses premières vacances depuis son arrivée à Tokyo.

« Excusez-moi pour l’intrusion. »

Déjà, le silence. Kass avait pu voir au moment du tour du propriétaire une radio dans la cuisine. Restait à savoir quelles étaient ses options. Un vieux modèle, uniquement équipé d’un lecteur cd, d’une antenne et bien évidemment, aucun cd à disposition. Cinq bonnes minutes furent dédiées à tenter de trouver la bonne fréquence jusqu’à enfin remarquer un petit morceau de scotch gratté au marqueur désignant la seule chaîne que l’on pouvait capter d’ici.

« Bienvenue à vous qui nous rejoignez sur votre chaîne météo.. KRhhrch… pour ce weekend, attendez-vous à beaucoup de vent et des KRRSshch… »

Une seule chaîne et une réception de très mauvaise qualité, et ce indépendamment de l’orientation de l’antenne ou de la façon dont il l’étirait. Au moins, elle donnait une impression de présence dans la maison, il allait donc devoir s’en contenter. Kass se dirigea donc vers la chambre verte, à quelques pas de là, passant par la même occasion devant une porter fermée. Certainement la chambre bleue.

Et tout était comme indiqué. Le papier peint vert, le lit de camp et la montagne de bric à brac qu’il aurait certainement été plus facile de ranger si tous ces objets n’avaient pas déjà étés enlevés des meubles qui les contenaient. Des pieds de lampe, des figurines, d’autres pieds de lampe, des pots vides en verre, quelques singes en peluche, des casseroles et des horloges. Une personne peu consciencieuse aurait pu tout mettre dans des cartons sans distinction mais Kass comptait faire les choses bien. Il commençait donc à former des piles sensées rassembler les objets dans des catégories suffisamment large pour que l’ensemble puisse remplir au moins un carton et sans aller jusqu’à plus de cinq.


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Dernière édition par Kass Narita le Jeu 10 Nov - 1:24, édité 1 fois
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Kass Narita
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Kass Narita
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Sam 29 Oct - 0:41
Mais avant de procéder à des sous-catégories, encore fallait-il qu’il estime la taille des cartons qu’il avait à disposition. Et pour cela, il allait devoir se rendre dans la bonne chambre. Déjà plusieurs heures s’étaient écoulées et le processus était étonnamment reposant. Kass se redressa. Le bruit de la radio dans la cuisine grésillant plus qu’elle n’émettait depuis le début. Mais occasionnellement on avait encore la chance d’entendre « Celcius » et « précipitations », même de l’autre bout du couloir.

[Première nuit]


Le temps d’aller examiner la taille des cartons dans la chambre jaune Kass en profitait pour refermer la porte entrouverte de la chambre bleue. La nuit était déjà à tombée, le soleil bientôt caché par le flanc de la montagne. Les cartons tels que disposés formaient deux piles. Les boîtes remplies, prêtes à partir et les cartons vides et aplatis, disponibles dans non pas une, ni deux mais trois tailles différentes. Allant de la boîte à chaussures au gros colis d’1m20 de côté, impossible à cacher derrière un buisson. L’abondance du dernier modèle sur la pile des « à faire » laissait déduire de sa popularité. Et Kass ne comptait pas donner tord à cette logique, il ramassait donc une des boîtes à chaussures, idéale pour la collection de porte clés identifiée un peu plus tôt.

Il rebroussa chemin, traversant le couloir pour rejoindre une fois de plus la pièce du fond. Il en profita pour fermer la porte entrouverte de la chambre bleue.

A moins que ? Kass s’arrêta, posant un regard confus sur la porte qu’il venait de fermer. Qu’il avait pourtant déjà fermée un peu plus tôt ? Il devait y avoir une bonne raison. Les courants d’air n’étaient pas rares dans les vieilles maisons. De plus, toutes les autres pièces étaient grandes ouvertes, sauf pour la salle de bain. Ce n’étaient donc pas les opportunités qui manquaient. Si l’on ajoutait à cela un léger jeux dans la poignée, certainement usée… Oui, ce devait être ça.

Kass tendit la main pour saisir à nouveau le bouton de porte. Il la força doucement, d’avant en arrière tournant légèrement sa paume de gauche à droite, mais rien de bougea. Peut-être l’avait-il simplement mal fermée plus tôt ?

« Des nuages prédominants…. Krshh… …. …. …. » La radio venait de se taire. Qu’il s’agisse du présentateur ou du bruit blanc, la maison était à présent entièrement plongée dans le silence. Cela suffit à Kass pour qu’il se rende dans la cuisine dans l’espoir de sauver l’appareil défectueux. Il n’y avait malheureusement plus rien à faire pour la radio. Le silence serait donc de vigueur. Ou presque. Car déjà dans son dos, un grincement attirait son attention.

Le bruit ne venait pas de la cuisine. Et même sans s’être rendu dans le couloir, Kass craignait de savoir quelle porte s’était ouverte. Et c’était bien celle-là. Tout juste quelques centimètres permettant d’entrevoir le papier peint bleu. Que devait-il faire dans cette situation ? S’obstiner à fermer la porte ? Peut-être aurait-il du. Mais il était difficile de regarder ailleurs lorsque son lit était installé dans la chambre annexe.

Il poussa donc la porte, non sans précautions, les mains libérées du carton qu’il avait laissé dans le couloir. D’abord doucement, puis subitement, pour surprendre un éventuel assaillant. Ce ne fut qu’au moment de constater une pièce entièrement vide qu’il s’autorisa à respirer et à marmonner : « Complètement parano ». Avant de refermer la porte, s’assurant bien à nouveau d’entendre le « click ». Pas de clé, bien évidemment, il devrait faire sans.

La boîte de nouveau dans ses bras, il se dirigea vers la chambre verte, non sans accorder un regard à la chambre rouge. Il n’y avait rien à faire ici non plus mais avec le silence de plomb qui s’était maintenant posé, il ne pouvait plus vraiment ignorer cette salle remplie de meubles couverts de draps blancs avec cette idée un peu dérangeante que n’importe quoi aurait pu se cacher sous l’un de ces tissus. Il aurait été plus simple d’également fermer cette porte. Mais cette pièce était chargée au point qu’une énorme armoire, que l’on reconnaissait à ses pieds en déborde, bloquant la porte par la même occasion.

Mieux valait ne pas trop y penser. Et quel meilleur moyen de défier le silence pour le jeune homme que de parler seul ? Il souffla donc au moment de s’asseoir à même le sol, pour remplir la boîte de la collection de porte-clés. Etonnamment, il fit le choix de ne pas fermer la porte de la chambre verte, car Kass faisait partie de ces personnes qui voulaient savoir lorsque quelque chose se passait autour d’eux.

Après ce premier carton rempli, bien que modeste, il se dirigea vers le lit de camp. La fatigue était souvent l’un des premiers facteurs d’anxiété. Et fort heureusement, dans l’art de s’endormir, le japonais n’avait de leçons à recevoir de personne.

Il n’aurait donc pu s’attendre à se réveiller au milieu de la nuit mais la sensation du parquet sous son dos était bien trop désagréable pour être ignorée. Après la panne de la radio, c’était le lit de camp qui avait rendu l’âme dès la première nuit. Son collègue ne devant pas revenir le chercher avant trois jours, il se retrouvait dans l’obligation d’improviser.

Son téléphone portable dans la main, il se servit de la torche pour atteindre l’interrupteur et constater les dégâts. La toile déchirée, il n’y avait rien qu’il puisse faire à cet endroit. Mais peut-être pourrait-il trouver ailleurs. 3h du matin et le voilà qui arpentait l’unique couloir en direction de la chambre rouge. Ici, impossible de trouver un interrupteur. Ne lui restait que la modeste torche de son téléphone. Ce qui s’avéra largement suffisant pour dévoiler le seul meuble découvert de toute cette pièce. Un canapé situé à moins de deux mètres. Et s’il ne l’avait pas remarqué auparavant, il était encore suffisamment endormi pour s’en contenter. Il n’aurait qu’à se faufiler.

Il serait simplement retourné chercher sa couverture s’il n’avait pas remarqué un détail. Un carton semblable à celui qu’il avait rempli avant d’aller se coucher. Une boîte à chaussures en somme. Il s’en approcha, se baissant pour la ramasser. Pour Kass, oublier qu’il avait fait quelque chose n’avait rien d’inhabituel. Ainsi, il n’aurait pas été surpris d’avoir commencé à déplacer le carton vers la chambre jaune. Pourtant, au moment de sentir la boîte entre ses doigts, il comprit qu’il ne s’agissait pas de celle qu’il avait rempli. A commencer par le contenu. Ouvrir la boîte n’était pas nécessaire pour se rendre compte qu’il ne s’agissait pas de porte clés mais d’une chose plus compacte, plus légère.

Le grincement de la porte de la chambre bleue revint à ses oreilles et avec la confirmation qu’il devrait trouver un moyen de bloquer cette fichue porte. Cela dit, il se risquait à nouveau à examiner le contenu de cette pièce entrouverte qui cette fois n’était malheureusement plus vide.

Une masse noire, immobile et hétérogène était posée au sol. Une très, très mauvaise plaisanterie lorsque l’on connaissait un peu les légendes japonaises en termes de fantômes. « Des cheveux… rien que ça… » articula-t-il. Vraisemblablement d’avantage pour se rassurer. Il fit un pas en arrière, refermant la porte avant de faire demi-tour vers la chambre verte avec la ferme intention de prétendre qu’il n’avait rien vu. Hors de question d’aller dormir sur le canapé au milieu des draps non plus. Ce soir, il dormirait par terre sur le lit de camp affaissé et… la porte de la chambre verte fermée, bien sur. Il n’y avait que les idiots qui ne changeaient pas d’avis.


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Kass Narita
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Kass Narita
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Mar 8 Nov - 15:10
Même plusieurs heures après le lever du jour, le serveur hésitait encore à quitter le lit de camp affaissé au sol. Il n’avait pas dormi de la nuit mais l’idée de sortir de la chambre verte au moment où il finirait par se lever, suffisait à le décourager. Pourtant, rester allongé jusqu’à la fin du weekend n’était pas une option. Plus il songeait à ce qui s’était produit la veille, plus il s’imaginait en train d’expliquer la scène à son collègue qui n’aurait probablement qu’à ouvrir à nouveau la porte de la chambre bleue pour comprendre qu’il ne s’était, en réalité, absolument rien passé.

Car le japonais n’avait pas toujours une représentation fidèle de la réalité, il devait constamment vérifier par deux fois et c’est ce qui finit par le mener devant la porte de la fameuse chambre bleue. Fermée, mettant une fois de plus en doute ce qu’il avait vu la veille. Kass ouvrit la porte.

Au sol au milieu de la pièce, une épaisse chevelure noire encore bien présente, cette fois éclairée par l’unique fenêtre au fond de la pièce. Il referma la porte. Ce ne fut qu’après de longues secondes qu’il l’ouvrit de nouveau. Il était normal d’avoir peur et faire preuve de courage était toujours plus facile lorsqu’il faisait jour.

C’est donc sans grande convictions qu’il s’avança pour la première fois dans la chambre bleue, faisant craquer le plancher sous ses pieds jusqu’à finalement ramasser… la perruque. Kass poussa un soupir, en partie soulagé même s’il savait qu’il ne serait pas pleinement rassuré tant qu’il n’aurait pas inspecté le contenu du carton devant la chambre chambre jaune.

Lorsqu’il ouvrit finalement la boîte à chaussure, il n’y trouva que deux autres perruques. Il rangea finalement la troisième perruque dans la boîte où sa place semblait toute trouvée avant de la poser parmi les colis fermés. Sa crainte rationalisée, il put se remettre au travail.

[Deuxième nuit]


La première nuit n’avait pas été bonne. Avec le lit de camp qui avait cédé et l’incident résolu, il était temps de trouver une solution de repli. Et le manque d’alternatives l’avait poussé à revoir son idée de la veille, ce canapé découvert dans la chambre rouge. Déjà déstabilisé pour sa première nuit et ne voulant prendre aucun risque, Kass avait pris soin alors qu’il faisait encore jour de découvrir tous les meubles de la pièce, laissant lrs draps blancs joncher le sol. L’accès au canapé était légèrement encombré, trop pour passer librement, il fallait se faufiler.

Quand vint enfin le moment d’aller se coucher, le serveur fit une brève halte par la chambre verte pour chercher son sac de couchage. Il eut à peine le temps de l’envoyer par-dessus une comode jusqu’au canapé qu’il remarqua un détail à sa gauche, à l’entrée de la chambre jaune.

Encore une boîte, cette fois plus grande, lui arrivant aux genoux. Kass décida cette fois de ne pas faire de manières. Il s’approcha, soulevant ce nouveau carton, toujours assez léger mais déjà bien plus lourd que le précédent. A nouveau, lorsque vint le moment de l’ouvrir, une porte grinça, celle qu’il identifia rapidement comme la porte de la chambre bleue, tout juste entrouverte.

Avant même d’ouvrir le carton, il se leva pour se diriger vers la pièce qui semblait l’appeler, se risquant à l’ouvrir entièrement, plus doucement que la dernière fois. Son téléphone éclairant la pièce dont il n’avait pas pris le temps d’identifier l’interrupteur. Une robe. Comparé à des cheveux, cette vision se trouva être moins angoissante pour le japonais qui s’approcha pour la ramasser, sortant l’ensemble pour le poser directement à côté de la boîte dans le couloir.

Un simple coup d’oeil suffit pour confirmer ses soupçons. Dans cette nouvelle boîte, d’autres robes, blanches. Il plierait convenablement la seconde le lendemain mais pour l’heure, il se contenta de fermer la porte de la chambre bleue. Se glissant entre les étagères pour finalement atteindre le canapé. Peut-être arriverait-il à mieux dormir ?


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Kass Narita
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Kass Narita
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Jeu 10 Nov - 1:22
Le matin venu, Kass avait enfin pu se reposer. Malgré le côté étouffant de la chambre rouge le canapé était plutôt confortable et dès son réveil, il n’y avait aucun doute sur le fait que ce soir, pour sa dernière nuit, il dormirait au même endroit.

Dans le couloir, il remit la main sur la robe trouvée la veille avec l’intention de la ranger dans le carton. Cependant, à la lumière du jour, un détail qu’il n’avait pas remarqué attira son attention. Ce qu’il avait cru être un motif était en réalité un ensemble de tâches, entre le noir et le carmin, profondément incrustées dans le blanc du tissus. Kass frotta doucement la surface entre son pouce et son index, obtenant une fine poussière.

Il déglutit, reconnaissant de ne pas avoir remarqué ce détail la veille. Il fourra rapidement la robe dans le carton, le ramenant sur la pile avant de filer se laver les mains. Il n’avait aucune garantie qu’il s’agissait bien de sang mais cette idée ne pouvait plus quitter son esprit.

Venir dans cette maison était l’occasion de changer d’air, de faire une activité reposante loin de Tokyo, de créer des liens avec son collègue également. Une relation de confiance. Moins de 24h à encore passer entre ses murs ainsi que le sentiment de devoir se montrer à la hauteur. Il se remettait donc au travail, plus déterminé que jamais. Lorsque tous les cartons seraient fermés, il n’y aurait plus de problèmes.

[Troisième nuit]


Après avoir redoublé d’efforts, Kass avait fait le choix d’aller se coucher bien plus tôt. Si cette nuit était sa dernière dans cette maison, il préférait la passer à dormir, ignorant de tous les évènements inquiétants ou inexplicables qui pourraient avoir lieu. Ce qui ne devrait pas être difficile pour une personne au sommeil aussi lourd que le sien.

Pourtant, dans le milieu de la nuit, un bruit sec et répétitif finit par le tirer de sa torpeur. D’abord, Kass n’ouvrit pas les yeux, se contentant de se retourner sur le canapé pour essayer de rendormir mais face à ce son régulier d’un objet cognant le bois, il finit par se redresser, se figeant presque immédiatement.

Car face à lui, au bout de ses pieds, quelque chose était couvert d’un drap. Or, non seulement avait-il pris soin de découvrir tous les meubles lui-même mais de mémoire, aucun de cette forme ne se trouvait au bout du canapé lorsqu’il était allé se coucher. Grand, très grand, dépassant les deux mètres, peut-être un porte-manteau. Mais le drap anormalement long comme l’encombrement de la pièce ne permettait pas d’inspecter le raz du sol. Pire, il devait se contenter de la lumière de la lune car… son téléphone était à présent introuvable.

Kass déglutit, ramenant ses jambes contre lui, sortant de son sac de couchage pour reculer prudemment entre les meubles. Ces derniers semblaient plus rapprochés qu’ils ne l’étaient tout à l’heure, lui laissant croire qu’il ne pourrait pas sortir de la pièce. « Je t’en supplie, ne… bouge pas. » La grande chose couverte par le drap ne réagissait pas et le japonais priait pour qu’il en reste ainsi, ne la quittant pas à un seul moment des yeux alors qu’il continuait de reculer avec difficulté.

Lorsqu’il sortit enfin de la chambre rouge, le serveur n’eut pas le temps de se réjouir car à force de focaliser son regard sur la chose drapée au centre de la pièce, il ne remarqua pas l’obstacle qui le fit trébucher, tombant au sol. Un petit cri de surprise, étouffé par sa propre main comme s’il risquait de réveiller quelque chose et face à lui, l’objet lui ayant fait perdre l’équilibre.

Un de ces cartons abandonnés dans le couloir mais cette fois bien plus gros que les deux autres ne l’étaient. Si le japonais avait été debout la boîte serait probablement arrivée à sa taille. Les mains tremblantes, il tenta de saisir le carton pour l’éloigner du passage mais il fut incapable de le bouger. Quelque chose de particulièrement lourd était à l’intérieur. Et tandis qu’il descendit ses mains pour essayer de saisir la boîte plus bas, il les enleva presque aussitôt. Le bas du carton était trempé. Humide et légèrement déformé, contact qu’il sentait encore sur ses doigts. Comme si la chose à l’intérieur qui pesait si lourd, avait fuit.

Kass se redressa sur ses genoux prêt à ouvrir la boîte pour comprendre ce que ses doigts avaient sentis. KRsssh… 12 degrés cel… Krrsshh…. Humidité…. Krshh… » Il sursauta à nouveau essuyant ses mains sur son pull. Il passa le revers sur son front pour essuyer la sueur devenue abondante puis murmura « T’as vraiment trouvé ton moment… ».

Car il n’était pas pressé de découvrir ce qui se cachait dans le carton, Kass se releva pour se diriger dans la cuisine. Bien sur, il fut étrange que la radio qui s’était tue pendant presque l’entier de son séjour se remette subitement en marche. Mais il fut plus étrange encore de constater une fois dans la cuisine que cette dernière était soudain de nouveau parfaitement silencieuse, comme si elle ne s’était jamais vraiment rallumée. Un silence à nouveau étouffant. Jusqu’à entendre une porte claquer.

Kass s’avança dans le couloir, un pas après l’autre, comme s’il n’était pas chez lui, comme s’il n’était pas seul. Et pour la première fois de toutes ces nuits, cette porte qui n’avait de cesse de s’ouvrir était parfaitement close. Et quelques mètres plus loin, le grand carton qu’il n’arrivait pas à bouger était à présent éventré, vide.

Ce n’est qu’alors qu’il réalisa sous ses pieds, la même humidité que sur ses mains, en face de la chambre bleue.

La porte d’entrée n’était pas loin, il pouvait encore faire le choix d’aller se perdre dans les bois, de mourir d’une hypothermie sans prendre le temps de mettre ses chaussures. Ou il pouvait ouvrir cette porte et affronter cette chose qu’il avait réellement tenté d’ignorer. Dans la presque pénombre, Kass tenta de déchiffrer la couleur des tâches sur son pull, sans succès. Et bien évidemment, l’interrupteur avait cessé de fonctionner. Il avait peur mais était surtout fatigué d’avoir peur. Il ouvrit donc la porte.

______________

« Et donc il y avait quoi ? » Kass tendit un livre avec une certaine hésitation à Miyagi. Celle d’une personne au moins aussi angoissée par ce qu’elle avait vu que par la crainte qu’on ne la croit pas. Le collègue retourna le livre, inspectant la couverture. Il s’agissait d’un roman d’horreur. Il l’ouvrit, ne se privant pas d’un sourire. « ‘’A mon fan Kass Narita et à notre weekend mémorable’’ ? Si tu voulais me faire peur avec ton histoire, il aurait fallu revoir la chute. Y’avait rien d’autre dans la chambre bleue ? » « … Non. » Miyagi rendit le livre à Kass, visiblement très amusé. « Ca aurait pu marcher, je pensais qu’on avait déjà bougé tous ses livres mais t’as vraiment la main pour imiter une signature. » « La signature de qui ? » « Ma grande tante ? Celle qui a écrit ce livre ? Et plein d’autres d’ailleurs, elle adorait les histoire d’horreurs. C’est pas vraiment collector non plus, t’as qu’à le garder en souvenir. »


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