Vie de famille [PV Rosa]

C'est un Alucard couvert de plaie et torse nu qui s'avachit sur le comptoir du Bar de la Ligue.

"Dure journée ?"

Black Mist était un excellent intendant, ainsi qu'un soutien psychologique appréciable. Le genre d'homme fait pour seconder les autres. Il partageait avec son collègue un certain pragmatisme, ainsi qu'un amour de la tenue bien ordonnée. Malheureusement pour lui, le Vampire sortait d'une escarmouche des plus intense avec un groupe de locaux, et sa chemise était tombée au combat. Il l'avait pourtant jeté au loin; comme à son habitude, mais cela n'avait pas suffit. De quoi pester contre les Alters de zone.

"Un martini sanguin, shaker. Et par pitié, ne me fait pas de commentaires sur ce que je pense."

"Depuis quand connais-tu le concept de pitié ?"

Le barman attitré du premier étage ne mit pas longtemps pour mélanger alcool, sang et petites doses d'excipients ; le tout dans un shaker des plus qualitatif. L'appareil était d'excellente facture : il n'aurait pas fait honte à un professionnel anglophone. Quand aux ingrédients et bien... disons que l'homme de main avait ses sources. Alucard ne savait pas comment il se procurait le sang, mais il appréciait l'attention. Il l'appréciait beaucoup même.

Black Mist finit par servir le bourreau, qui dégusta sa première gorgée. Les quelques plaies apparentes qui lui restait se résorbèrent, laissant son torse reprendre son aspect naturel. Le suceur de sang soupira de satisfaction avant de répliquer, un petit air narquois bien visible dans le regard.

"Je suis capable de me montrer empathique, mais ça ne dépasse jamais mon cercle proche. Prend notre ami bipolaire par exemple..."

Le Vampire se retourna avec un grand sourire. Twice était assis à l'autre bout de la salle, dans le coin le plus sombre qu'il avait pu trouver. Une énorme pile de document se trouvait à ses pied mais il n'en avait cure. Il préférait écorcher sa feuille avec un marqueur noir, le tout avec un horrible grincement. Les deux hommes n'avait pas la pleine vision sur leur collègue, mais ils auraient jurés l'entendre ricaner. L'homme au masque finit par lâcher son marqueur pour se saisir d'un crayon rouge, et commença à barbouiller son oeuvre avec des mouvements... saccadés.

"... l'extrême majorité des êtres humains finiraient par lui coller une balle dans la tête, par pur dépit. Mais pas moi. Je le trouve fascinant."

Le bourreau reporta son attention sur le barman. Il entendit tout de même un bout de mine se briser, suivi d'un juron des plus impolis.

"Les gens ont plus de cœur que ce que tu pourrais croire Alucard."

L’intéressé leva les yeux au ciel. Il finit par sortir son paquet de cigarette et le proposa à Black Mist, qui refusa d'un harmonieux mouvement de tête.

"Ne dis pas de choses pareilles. Personne ne va s'occuper d'originaux comme nous. Pour les autres nous sommes des nuisibles. Si nous ne prenons pas soin de nos semblables, personne ne le fera."

Le stylo laser volé à Haru Sasaki s'alluma avec un vrombissent des plus satisfaisant. Alucard utilisa son faisceau pour allumer sa cigarette, et expira sa première bouffée vers le ciel. Aucun membre de la Ligue ne lui avait fait de remarque sur le sujet, alors il profitait. Un avantage de son Alter restait sa capacité anti-cancer, qui lui rendait la vie plus facile. Pourquoi se retenir de s'amuser lorsque le risque est inexistant ?

"Le "nous" est vraiment important pour toi."

La réflexion venait d'un Black Mist prit dans un nettoyage de verre des plus intensifs. Il profitait du temps mort pour inspecter minutieusement le moindre de ses outils.

"C'est ce que Marx appelle avoir une conscience de classe."

Le nettoyage se fit tout d'un coup beaucoup moins intensif.

"Est ce que je viens d'entendre... ce que je viens d'entendre ?"

"C'est génial ! Alucard est une ordure communiste !"

L’intéressé sursauta. Il avait tendance à sous estimer les capacités de Twice, la faute à son armure sociale de blagueur incohérent. Il n'en restait pas moins un commando des plus efficace, capable de se glisser derrière des professionnels entraînés sans grandes difficultés. Ce n'était pas la première fois qu'il lui hurlait dans l'oreille, et ce ne sera sans doute pas la dernière.

"Tu n'étais pas censé finir ton dessin ?"

"Si, mais votre discussion stupide était juste trop intéressante. Tu peux me servir une vodka ?"

"Tu as déjà bu deux bières, un verre de whisky et une menthe à l'eau. Et ceux en moins de vingts minutes."

"Tu te prend pour qui ? C'est pas parce que tu as un aspect rigolo que tu peux me faire la morale !"

Alucard connaissait suffisamment ses collègues pour savoir comment cette situation allait finir. Il ne mit pas longtemps à se construire un plan d'action, désireux qu'il était de boire dans le calme.

"Twice..."

"Allez, juste un verre de plus ! Ça augmente ma fibre artistique !"

L'autre fanatique était décidément beaucoup trop buté.

"Twice..."

"C'est pas si mauvais que ça pour la santé ! Tout le monde sait que l'alcool permet de stériliser les plaies, même si ça fait hurler les patients ! Une fois à l’hôpital..."

Il allait falloir se montrer un peu plus que ça. Alucard prit une grande inspiration, qu'il expulsa dans les airs avec toute la force dont il était capable.

"TWICE !"

Le clown en combinaison intégrale eu un violent mouvement de recul. Il manqua de chuter, mais finit temps bien que mal par se stabiliser.

"Je t'offre 50 000 yens si tu vas me chercher un haut."

Le regard de Twice se chargea de suspicion. Alucard revenait de mission, mais ça restait une petite fortune pour un matérialiste comme lui.

"Mais c'est génial comme arnaque ! Attends... Tu ne mens jamais... Ça veux dire que je vais surement me faire avoir avec..."

Le Vampire posa la somme sur le comptoir. Le regard de son collègue passa de son visage à son argent, et cela une bonne dizaine de fois. Il finit par prendre ses jambes à son coup sans un mot, prêt à tuer n'importe quoi pour trouver les affaires de son camarade. Black Mist poussa un long soupir, et tourna une tête fatiguée vers la créature d'All For One.

"Où était l'arnaque ?"

Alucard ricana.

"Je ne suis pas certain d'avoir un haut de complet dans cet immeuble."

Le barman fut prit dans un grand moment de solitude. Il pria pour que le prochain Liguard qui montrerait le bout de son nez soit quelqu'un d'un peu moins crédule que le pauvre bipolaire en lycra.

Le problème quand on tue des trucs, c'est le sang. Ça éclabousse parfois trop. Puis c'est chiant à enlever après ! Ça tache les vêtements et j'en ai plein sur le corps. C'est désagréable quand ça sèche pff...
Heureusement, les douches existent pour se décrasser des saletés des ennemis. Je tripote mes cheveux roses trempés en observant la dernière tache rouge partir de mon bras.. Ça fait longtemps que j'ai cette coloration hé ! En rouge ça pourrait être classe nan ? Ouais bof... Trop basique. Peut-être garder le rose et me faire des mèches vertes au lieu des violettes ?

Je sors de la douche et me sèche.. J'y ai encore passé trop de temps. J'avais pas rendez-vous au bar moi ? Hmmm... Ah si peut-être en fait. Black Mist va encore râler, je bouffe toute l'eau chaude de l'immeuble héhé.
Alors que je m'admire dans le miroir en finissant de m'essuyer les cheveux, j'entends frapper à la porte :

"Hé qui squatte la salle de bain là ?! Faut que je rentre !"

Je reste bloquée quelques instants... Qu'est ce qu'il fout là ce débile ?

"Ben alors Twice ? T'es perdu ?"

Je ricane, ce gars est vraiment... à côté de la plaque en permanence. Et pourtant tellement efficace sur le terrain.
La porte s'ouvre.
Hein ?! Que ? Quoi ?!

"Nan, je cherche une chemise pour Alucard."

Les lumières de la salle de bain s’éteignent subitement.

"Oh non ! Les ampoules ont encore claqué ! C'est vraiment... Oh."

Il me remarque enfin. La lumière intense qui émane de moi est rouge, rouge comme la colère qui m'anime là ! Une grande épée écarlate dans la main, je le regarde avec rage et hurle :

"T'as deux secondes pour dégager !"

"Oh ! Oh!"

Twice dégage de la salle de bain à la vitesse de la lumière. Nan mais sérieux ! Quel con ! Je rengaine mon arme dans ma peau. Et voilà ! Comment je fais pour me coiffer et me maquiller maintenant qu'on voit plus rien hein? Pfff...
Au lieu d'attendre que les ampoules se rallument, j'enfile un débardeur, un pantalon et des chaussons... Ouais bon ! J'ai rien de mieux !

Je descend, je vais aller voir si on m'attendais vraiment en bas. Et si Alucard est là, il a intérêt à que ce soit pas une de ses sales combines pour me faire sortir de la douche ! Non, il en a rien à foutre de ça... Twice est juste con en fait.
Je pousse la porte pour pénétrer dans le bar.

Black Mist arrête l’astiquage de son verre pour se retourner vers moi :

"Illuminación."

"Bien vu, Sherlock."

Je m’assoies sur un tabouret et pose mes pieds sur un autre. Je soupire... Il serait temps qu'ils inventent le chauffage quand même... Ah non ! C'est déjà fait ! On a juste un radiateur pourri.

"Alors ? Tu ne m'as pas dis si tu avais réglé le problème de ce groupe qui en avait après toi..."

"Nan, je t'ai pas dis en effet..."

Le barman soupire quand je lui adresse un sourire moqueur. Bien sur que oui, je les ai liquidés... C'était facile même. C'est Black Mist qui m'a filé le tuyau, la logique voudrait que je le tienne au courant ou que je le remercie... Je plonge mes yeux dans les siens, un doigt sur la bouche :

"Tous morts !"

Avant qu'il ne me fasse chier avec toute ses questions, - si je me suis assurée de bien tout avoir détruit, caché un max de preuves, blablabla... - je me tourne vers Alucard, occupé à siroter sa mixture habituelle :

"Hé toi ! Ça t'amuse de tourmenter ce pauvre Twice ? J'ai faillis le décapiter tu sais ! Je l'aime bien moi !"

Illuminacion n'était pas une locale. Tout dans sa posture ramenait le Vampire vers sa terre d'origine. Peu de Japonaises s'allongeraient ainsi devant deux hommes sans une  sérieuse envie de mettre en avant leurs attributs. Il suffisait de jeter un coup d’œil à Black Mist pour voir que la pilule passait difficilement. Son visage de petit chien tout triste montrait bien son incapacité à gérer une créature du genre.

"Moi aussi je l'aime bien. Je ne le tourmente pas d'ailleurs, je l'embauche : 50 000 yens ce n'est pas rien. J'ai fait des choses dégradantes pour beaucoup moins que ça dans ma jeunesse."

Alors elle avait failli décapiter Twice hein ? Voilà qui aurait été dramatique, et non pas parce que l’intéressé serait mort : il aurait très certainement survécu. L'homme en lycra avait beau refuser de se cloner, il n'en restait pas moins un homme avec des réflexes et un instinct de survie. La lame de la Sicarios aurait tranché la tête d'une copie avant même qu'elle n'ai le temps de s'en rendre compte. Un excellent moyen de faire craquer le pauvre évadé d'asile, très sensible sur le sujet.

Restait que la jeune criminelle était une sacré pile d'énergie.

"Ton japonais s'améliore avec le temps Rosa. Encore quelques mois et ton accent deviendra assez mineur, mais si ça te gêne de baragouiner certains mots n'hésite pas à me demander un coup de main. Le Japonais n'est pas le plus simple pour les Latins."

"Langage et ultra-violence, voila qui vous fait deux point communs. La culture sud américaine sans doute."

Alucard pouffa. Un inconnu aurait pu croire à un reproche de la part du barman, mais il n'en était rien. On ne pouvait pas faire plus littéral que ces deux éléments. L'ultra violence était l'un des langages de l’Amérique Latine, au même titre que l'Espagnol. Lorsqu'un criminel sud-américain devait faire du mal à quelqu'un il poussait la douleur à son paroxysme, histoire de ne pas avoir à recommencer. Au Mexique comme en Colombie on ne tuait pas ses adversaires, on les exécutait. Ensuite on s'acharnait sur le cadavre : c'était un bon moyen d'empêcher la construction d'un deuil. Cette manière de faire créait des personnes dures, avec une telle fermeté dans la souffrance que même l'église catholique avait grand mal à atténuer les dégâts.

"J'ai passé plus de temps ici qu'en Colombie, et je n'ai pas de papier de naissance de toute façon. Je ne risque pas d'être expulsé du Japon de sitôt. Pour toi par contre, il va falloir faire un peu plus attention. Une capture et hola Mexico."

"Moi aussi je l'aime bien. Je ne le tourmente pas d'ailleurs, je l'embauche : 50 000 yens ce n'est pas rien. J'ai fait des choses dégradantes pour beaucoup moins que ça dans ma jeunesse."

Je ricane, engager Twice pour qu'il vienne me mater ? T'es vraiment trop tordu Alucard, je te pensais plus gentleman. Pour une raison obscure, aujourd'hui il exhibe son torse musclé... Lui qui s'habille toujours si classe d'habitude. Je l'observe avec un sourire en coin, appuyée sur le bar, qu'est ce qui a pu le mettre autant en difficulté pour qu'il vienne dans cet état ?

"Ton japonais s'améliore avec le temps Rosa. Encore quelques mois et ton accent deviendra assez mineur, mais si ça te gêne de baragouiner certains mots n'hésite pas à me demander un coup de main. Le Japonais n'est pas le plus simple pour les Latins."

Pff... Tu parles, apprendre le japonais est vraiment une galère ! Avec tout leurs sigles étranges là... Ça fait seulement deux ans que je suis ici, vivre au pays m'a permis d'apprendre plus vite. Quand à mon accent, il me fait peur là ! J'ai pas envie de le perdre ! C'est une de mes caractéristiques de type agacement quand je rencontre des héros trop puristes... Et puis ça me ferait mal au cœur de faire une croix sur le pays d'où je viens.

"Langage et ultra-violence, voila qui vous fait deux point communs. La culture sud américaine sans doute."

Je vois qu'Alucard a gardé sa nature Latino-Américaine. Toujours en l'observant, comme un enfant devant une télé, je me remémore la violence extrême dont mes camarades et moi faisions preuve au Mexique, "c'était le bon temps" comme dirait l'autre. Et je sais que le vampire pense comme moi.
Pff, ces abrutis vont me donner le mal du pays !

"J'ai passé plus de temps ici qu'en Colombie, et je n'ai pas de papier de naissance de toute façon. Je ne risque pas d'être expulsé du Japon de sitôt. Pour toi par contre, il va falloir faire un peu plus attention. Une capture et hola Mexico."

Je lève un sourcil, moi ? Me faire capturer ? C'est jamais arrivé. Même mon père n'a jamais réussi à poser ses mains sur moi..
La Colombie est réputée à travers l'Amerique latine comme le siège de la coke. Il paraîtrait que les meilleurs gangs mènent une guerre en permanence pour en avoir le contrôle... Mais moi, j'ai toujours vu ça comme une bande de gros balourds qui se battent pour avoir le plus de thunes possible, ils n'ont pas la même vision de l'action que nous... Sur place, "Los Cuervos" n'aurait fait qu'une bouchée de ces pseudos-mafieux.

"La moins susceptible de me faire capturer ici c'est moi. J'suis bien trop maligne."

J'adresse un sourire railleur à Alucard :

"Même toi t'arriverais pas à m’attraper"

Ouais, c'est clairement une provocation. Je ne connais pas trop Alucard, mais je suppose qu'il ne se laissera pas berner trop facilement par cette vieille blague.
M'enfin, ça vaut le coup d'essayer non ?

"Et toi ! Tu proposes pas à boire à une belle jeune femme ? Je te croyais plus galant avec ton costard qui va pas du tout avec ton visage là ! ... Si on peut appeler ça un visage."

Nan mais j'te jure ! Y'a plus de respect ! Comme si moi je me permettais de mal me tenir dans son bar ? Black Mist sort une bouteille de whisky en soupirant. Je me demande si ça lui plaît de rester là à écouter son groupe de vilains raconter leurs vies.

Décidément, le barman en voyait de toutes les couleurs. Voilà qui était ironique de la part de l'un des plus redoutable tueur de Tomura Shigaraki. Black Mist avait beau être un stratège de qualité doublé d'un combattant redoutable, il n'en restait pas moins un type un peu trop posé pour être capable de contenir de tels subordonnés. Il en allait autrement sur le terrain bien entendu, mais voir la jeune Sicarios se gausser de son supérieur avec une telle facilité était un spectacle qui valait un coup d'œil. Le criminel "gazeux" finit par se tourner vers ses bouteilles avec un dépit manifeste.

Alucard se demanda jusque ou sa collègue pourrait pousser avant d'être téléportée dans la baie de Tokyo. Un regard lui fit prendre conscience de l'état de son verre, et il reprit une gorgé de brandi avec une certaine gratitude. Ce questionnement en amenait d'autres, bien plus intéressants en pratique. Est-ce que Rosa savait nager au moins ?

La porte du bar s'ouvrit avant que le bourreau n'ai le temps de poser la question. Un Twice des plus excité pénétra dans la pièce, la respiration en feu. Il se rua sur le Vampire avec une incroyable vitesse, avant de se planter devant lui comme un militaire au rapport. Il finit par tendre sa main droite vers ce dernier, une véritable constellation dans les yeux.

"Aboule mon fric !"

Alucard baissa les yeux. Dans la main gauche de son collègue se trouvait un haut de complet à l'esthétique impeccable. Ce n'était pas du fait main, mais la trouvaille était impressionnante. Chemise et blazer, tout semblait correspondre. Il ne manquait qu'une cravate, mais la créature d'All For One n'allait pas faire la fine bouche pour si peu. Il donna la liasse de billet à son camarade qui, après un petit glapissement victorieux, lui tendit sa trouvaille. Un sourire se dessina sur le visage du bourreau : Twice était plein de surprises.

"Ou est ce que tu..."

"Dans la penderie de Venom Strike !"

"Seigneur Dieu..."

Un large silence s’abattit dans l'assemblé tandis qu'un Twice des plus satisfait comptait ses billets avec une évidente satisfaction.

"Tu ne crois pas si bien dire mon cher Black Mist."

Tout les visages se tournèrent vers la porte d'entrée. Un Venom Strike tout sourire s'était calmement installé dans l’encadrure. Mais ce n'était pas un sourire agréable, bien au contraire. C'était un sourire sadique, typique des très, très, TRÈS, mauvais jours. Le commando le plus impitoyable de la Ligue sortit un couteau papillon de sa poche, et commença à le faire tourner autour de son doigt avec un véritable plaisir.

Il n'était pas près d'oublier comment l'homme en lycra avait réussi à défoncer sa porte.

"Dis moi Twice, est-ce que tes esquives se sont améliorées depuis notre dernière rencontre ?

L’intéressé poussa un petit cri animal avant de saisir une table. Il fut bien inspiré, la lame de son supérieur se plantant au niveau de sa tête avec une grande force d'impact. Venom Strike s'élança sans un bruit, un nouveau couteau papillon dans la paume, avec la ferme intention d'apprendre le respect à son subordonné le plus turbulent.

Derrière son comptoir Black Mist rêvait d'une corde et d'un tabouret. Mais, à la place de réaliser sa pulsion morbide, il finit par remplir le verre d'Illuminacion en soupirant. Le travail restait un excellent moyen d'oublier... le travail. Quand à Alucard, il choisit de faire comme si rien de bien incroyable ne se passait et se tourna vers sa "compatriote".

"Cigarette ?"

Rosa sembla surprise, mais elle finit par accepter. Le Vampire sortit son paquet, en tira une Hilton, et servit la criminelle. Il finit par sortir sa lame-laser, le meilleur briquet qu'il n'avait jamais trouvé à ce jour, et par tendre du feu à sa collègue.

"Je n'ai pas pour habitude de courir après les jeunes femmes, mais en ce qui te concerne..."

Une petite fumée commença à faire son chemin vers le haut de la pièce. Twice poussa un hurlement apeuré devant le coup de pied retourné de son adversaire, suivi d'une multitude de phrases contradictoires. Le coup vint impacter la "table-bouclier" avec une force un peu trop élevé pour une rencontre amicale. L'endroit commençait à ressembler à un champ de bataille antique, les héros de l’Iliade et l’Odyssée en moins.

"...ça ne devrait pas être trop difficile."

Regarder Venom Strike se battre est un pur plaisir.
Les couteaux se plantent dans le bouclier improvisé de Twice et je les observe en ricanant à chaque nouvelle attaque de notre leader.

"Cigarette ?"

Alucard, désintéressé du fouillis me tend une clope aimablement, au moins un qui fait attention à moi ! Lorsqu'il sort un mini sabre laser pour l'allumer, je ne peux m’empêcher de pousser un hoquet de satisfaction. Où est-ce qu'il a eu ça ?! Je veux le même !

"Je n'ai pas pour habitude de courir après les jeunes femmes, mais en ce qui te concerne..."

Je continuais de regarder le combat passionnant tout en aspirant la délicieuse substance. Je fume peu pour garder un physique parfait, comme moi, mais une de temps en temps, y'a pas à dire ça détend.

"Ça ne devrait pas être trop difficile."

Ah ouais ? Mon attention se reporte sur mon acolyte et je lui souris. Désolé, mais à ce petit jeu là, je ne perd jamais. Je lâche un dernier ricanement alors que le corps de Twice s'écrase contre un mur avec la table qu'il a visiblement adoptée et je répond :

"Si tu y arrives je veux bien te payer un haut, vu que visiblement t'as pas le courage de te lever de ton siège... Mais bon, j'ai peu d'espoir.
D'ailleurs t'as pas prévu de te bouger un peu ? Ça serait cool d'aller faire un petit casse, juste pour pas rester enfermés ici."

Je bois une gorgée de la boisson que m'a servi Black Mist et je me retourne vers Twice, toujours en train de subir les coups de Venom Strike :

"Héhé, tu vois Twice ? Ça c'est un vrai gentleman."

Twice leva un doigt approbateur et commença à formuler une réponse à Rosa, mais il n'eut pas vraiment le temps de la finir. Le poing de son supérieur vient percuter sa joue avec une belle vitesse, et l'homme en lycra cogna lamentablement le mur avant de s'effondrer sur le parquet. Venom Strike, considérant son devoir comme accompli, laissa son collègue ramasser les miettes de son visage et sortit aussi tout aussi vite qu'il n'était entré. Un espèce de petit sanglot se mit à sortir de la bouche du bouffon de la Ligue, qui ne semblait pas comprendre ce qu'il avait bien pu faire à son chef d'escouade pour mériter une correction pareille.

"Un braquage hein ? Je veux bien, mais ça me dérangerai de mettre du temps et de l’énergie pour dépouiller une épicerie. Si jamais on fait quelque chose, autant s'en prendre à un établissement consistant."

La fumée de Black Mist se stoppa soudainement. Alucard le fréquentait assez pour savoir que c'était l'équivalent d'un froncement de sourcil. Le barman semblait sur le point de déclamer quelque chose, mais il se retint. Il ne mit pas longtemps pour se baisser, et sortir de sous son comptoir un plan de la ville d'une taille plus que respectable. Il l'étala sur le bois sans grand ménagement. La carte était scrupuleusement annotée : était entouré en rouge la localisation de nombre de banques Tokyoïtes, de spécialistes du cour de l'or ainsi que de traiteurs en divers matériaux précieux. Le plan faisait très ordonné, on pouvait dire que les deux criminels avaient l'embarras du choix.

"C'est de moi. Je savais bien que vous y viendriez un jour, donc j'ai pris les devants. Décidez vous, j'observe."

"Je propose celle de la rue de la p..."

"Hors de question."

Le ton de Twice fit tiquer Alucard. Il se retourna pour faire face à son camarade, qui semblait beaucoup moins diminué par sa correction qu'il ne l'avait laissé croire. Il se tenait droit, ferme, et observait la carte avec le plus grand intérêt. Il ressemblait presque à un soldat décent lorsqu'il mettait les mains dans le dos, chose qu'il ne faisait que lors des phases demandant un sérieux absolu.

Le braquage d'un riche commerçant était quelque chose qui se préparait. Twice le savait autant, voir plus, que tout les autres membres de la Ligue.

"Trop de héros en embuscade, pas assez de force de frappe. Une alarme et la moitié de la ville nous tombes dessus en hurlant. Par contre cet orfèvre ici ça fait un moment que je bosse dessus. C'est un arnaqueur, tout le monde le déteste en ville. Reste que son stock d'or est conséquent, et que personne ne pleurera trop fort si on lui pique."

"Tu as un plan ?"

Quelque chose sembla se réveiller dans les yeux de l'homme en lycra, qui se retourna aussi vite qu'un éclair pour foncer sur sa table. Il y attrapa une liasse de documents divers, qu'il déposa sur le comptoir avec fracas. On pouvait observer des larges feuilles de calculs côtoyant des plans d'infrastructures. L'ensemble était impressionnant, le camarade du bourreau avait fait ses devoirs. Depuis combien de temps cette bande d'hyperactif n'avaient-ils pas fait sauter un coffre fort ?

"Regarde par toi même."

Une fois n'est pas coutume, Black Mist roula des yeux avant de soupirer.

"Tu veux faire imploser le système éléctr..."

"Oui, je sais que dit comme ça on dirait une tentative de suicide, mais mon petit cerveau bosse la dessus depuis quelques temps ! Ça devrait marcher, sauf si ça ne marche pas et qu'on meurt dans d’atroces souffrances."

Un silence gêné s’abattit dans la pièce. Les regards se tournèrent vers Twice, qui choisit de rassurer ses collègues à l'aide de sa "fougue" des beaux jours.

"Allez, ce sera affreusement cool ! Illumination hurle doucement sur les civils, je fait calmement sauter le système électrique et Alucard monte la garde de manière musclée ! C'est un plan incroyable non ? Merci qui ? Merci moi, merci Twice ! Quelqu'un peux calmer la foule en délire ?"

Alucard pouffa. Son collègue était fou, mais il n'était pas inconscient. Si ça ne tenait qu'à lui il se serait déjà téléporté sur place avec la petite équipe. Reste qu'il ne pouvait pas décemment tenter le coup sans Rosa. Il se tourna vers la jeune femme, un sourire dans la bouche. Quelque chose lui disait qu'elle n'était pas du genre à refuser.


"Qu'est ce que tu en penses querida amiga ?"

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Quelques documents de la "pile" de Twice :

J'adore voir l'optimisme et l'investissement de mes camarades ! Je regarde la scène avec un intérêt et un amusement certain.
Twice, qui semble avoir préparé un plan depuis des semaines suscite mon attention. Chaque idée m’arrache un sourire ou un rire.

Je m'en fous de qui on dévalise, tant que y'a du fric et du fun à la clé ! Avec un peu de chance, on attirera un héros et on pourra même lui régler son compte.

“Qu'est ce que tu en penses querida amiga ?”

Bien sûr que j'en suis ! En plus j'ai le rôle le plus drôle !
Black Mist, Twice et Alucard me regardent, attendant ma réponse :

“Sans moi, vous seriez incapable de voler un paraplégique de toute façon.”

Je leur tire la langue et avale cul-sec ma boisson. Twice semble ravi et pose ses plans sur la table, nous expliquant ses projets… Personnellement je retiens pas grand chose à part que je dois m’occuper des clients présents.
Terroriser les civils est ma spécialité et franchement, j'ai toujours rêvé de me retrouver dans une de ces scène de film où on débarque avec deux flingues et où on hurle :


“Tout le monde au sol ou je vous flingue les débiles !”

Les quelques clients venus admirer les bijoux hors de prix hurlent aussi fort qu'il se couchent vite.
Un fusil d'assaut dans chaque main, une dégaine de motarde avec mon casque pour cacher mon visage, j'avoue que j'en jette !
J'ai pas besoin de mes armes pour tuer quelqu'un, mais c'est quand même grave cool !
Je tire une rafale, rasant de près le crâne du vendeur qui s’approchait de l’alarme, ce qui fait encore hurler la clientèle :

“Oh oh ! Pas de ça avec moi ! Si y’en a un qui fait le con, y’a tout le monde qui meurt !”

J'avoue, j’ai soigné mon entrée, d'un coup de pied j'ai fracassé les portes qui se sont ouvertes avec un boucan monstre, Twice et Alucard à ma suite, habillés à leur façon.
Maintenant que tout le monde semble avoir compris que c'était pas une blague, je me tourne vers mes deux camarades :

“C'était quoi la suite du plan déjà ?!”

"Poussez vous bande d'honnête gens ! J'ai du travail moi, je ne peux pas me la couler douce à jouer à balles et prisonniers !"

Twice, toujours entiché de son lycra de combat, entra dans la pièce en hurlant sa rage. Il se précipita dans l'arrière boutique, mitraillette à la main, et renversa une personne âgée au passage. Une large besace faisait des va-et-vient sur sa jambe droite. Elle contenait divers outils, tous utiles lorsqu'il s'agissait de briser un système électrique. Le plan de la Ligue était simple : tenir jusqu'à ce que Twice bidouille les commandes, faire une razzia de bijoux et de lingot d'or, utiliser l'Alter de Black Mist pour s'enfuir. Une préparation simple mais efficace, qui avait le mérite de laisser une belle place à l'inspiration. Le Vampire avait plus de 100 ans d'expérience dans le domaine, et il se méfiait des plans inutilement compliqués. Les lois de Murphy étaient claires : quelque chose qui peut mal tourner va mal tourner, et l'on ne peut pas faire grand choses à ce sujet.



“Oh oh ! Pas de ça avec moi ! Si y’en a un qui fait le con, y’a tout le monde qui meurt !”

Pas d'alarme : Rosa savait ce qu'elle faisait. L'écrasante majorité des civils se jetèrent au sol avec des cris de terreur, mais pas tous. Une femme à l'Alter tiré du guépard se servait de sa mutation pour ramper jusqu'à la porte, son enfant dans les bras. Elle se pensait invisible. L'anecdote rappelait quelques braquages passés à la créature d'All For One, parmi les otages c'était bien souvent des mutants qu'il fallait se méfier. Alucard n'était qu'un homme torse nu après tout, rien dans sa posture ne semblait bien insurmontable. Le Vampire réfléchit un peu et décida que s'était une opportunité à saisir. Son pied vint écraser la main de la guépard alors que son corps prenait un tain de plus en plus cadavérique. Le petit félin ouvrit de grands yeux apeurés alors que les pupilles du bourreau viraient au rouge. Ses canines commençaient tout juste à ressortir, hurlants aux spectateurs que cet occidental imposant était une menace palpable.

"Désolé ma chère, je ne peux pas vous laisser sortir. Mais je pense que pour votre garçon nous sommes sur la même longueur d'onde."

Un rapide mouvement de poignet permit au Vampire de récupérer l'enfant. Sa mère essaya de lui agripper le pied mais ce dernier vient frapper son visage. L'impact fit raisonner un craquement sourd. Elle tenta de supplier le bourreau, mais la douleur ne produisit qu'un grognement incompréhensible. Alucard se tourna, le petit félin sur l'épaule, avant de déposer l'enfant devant la porte du commerce. Il ouvrit cette dernière d'un coup et le déposa au sol, avant de lui jeter un regard amusé. Un petit sourire sadique se forma sur ses lèvres. La créature d'All For One avait vu pas mal "d'enfant chat" dans sa vie, mais le pelage de celui là était une vrai oeuvre d'art. Le garçon aurait été encore plus mignon si il ne tremblait pas aussi fort. Il ne pouvait s'empêcher de jeter des regards frénétique vers sa mère.

"Il va falloir courir jeune homme, loin si possible."

Une ou deux secondes passèrent. Le déclic finit par monter jusqu'au cerveau du petit, qui prit ses quatre pattes à son cou avec une telle vitesse que le Vampire se demanda si il ne finirait pas par se faire renverser sur le chemin. La tigresse lui jeta un regard balançant entre gratitude et terreur pure tandis qu'il bloquait la porte du commerce. Ce n'était pas bien compliqué : il suffisait de baisser le rideau métallique. Alucard repensa à son acte de "pitié" et se dit qu'il avait bien fait de "libérer la salle". Les enfants sont des fauteurs de trouble dans ce genre de situation, ils mettent les autres otages dans un mood protecteur difficilement gérable. L'espoir de révolte du bétail humain venait don de s'enfuir. Le bourreau se retourna vers la foule, un rictus en coin.

"La prochaine personne qui tentera une sortie du genre risquera bien plus qu'un nez cassé. Illumination, serait tu assez charmantes pour nous vider la caisse ?"

"Tu te fous de moi j'espère ?!"

Twice me crie dessus avec hargne pour me réexpliquer brièvement ce qu'il avait en tête... Notre ami est vraiment très investit dans ce braquage en tout cas.
Pendant ce temps, Alucard gère un petit problème interne, s'occupant d'une femme chat et de son fils d'une main de fer.

Nos otages sont couchés sur le sol, plus aucun n'ose bouger... Notre technique de dissuasion a fonctionné à ce que je vois. Je ricane de satisfaction et Alucard s'adresse à moi :

"Illuminación, serais-tu assez charmantes pour nous vider la caisse ?"

Oh ! Demandé si poliment je n'ai pas de raison de refuser ! J’acquiesce, et je saute au dessus de la table d'où notre ami bijoutier récupère son fric. Je pose mes armes sur le comptoir et j'ouvre la caisse ! Wah ! Sacré pactole dites donc ! Il y a encore des gens qui achètent leurs bijoux avec du liquide ?

Alors que je range les liasses de billets dans mon sac, Twice finit de préparer ses outils étranges et s'approche d'Alucard.

"Je vais faire péter le système dans quelques secondes. Magnez-vous d'aller au sous-sol pour ramasser le plus gros du pactole quand la voie sera libre."

Je souris. C'est à mon tour de briller ! Je retire ma veste que je range avec l'argent, je saute sur le comptoir et je prends une pose badass pour me la péter :

"Oscuridad !"

Les lumières du magasin s'éteignent subitement et quelques spectateurs poussent des petits glapissements terrorisés. Avec la bombe IEM de Twice, les lumières se seraient éteintes. Alors autant tout récupérer avant non ?
Mon corps se met à luire, éclairant les murs de la pièce d'un vert fluo agressif. J'enlève mon casque pour révéler un crâne lumineux bien flippant et je souris à Alucard :

"Allons-y cher ami ! Je vais éclairer notre chemin."

L'officier Kanake observait le rideau métallique depuis sa voiture de service. Un fusil à pompe chargé était accoudé sur le siège passager. Le policier rongeait son frein tant bien que mal : il était seul, sans renforts conséquents, et foncer tête baissé dans ce qui semblait être un braquage minutieusement préparé ne ferait qu'amener des difficultés supplémentaires. Cette boutique était pleine de gens biens, il n'était pas question de les mettre en danger pour conforter son ego.

"Kanake."

L'officier se retourna vers Fourth Kind. Le héros professionnel venait de poser deux de ses gigantesques bras sur le toit du véhicule tendis que les deux autres animait la conversation. Peu de professionnels connaissaient des agents de nom, mais Kanake sortait du lot. Son odorat mutant en faisait souvent le premier arrivé, et son courage le faisait ressortir parmi nombre de ses collègues. De quoi marquer nombre de héro, qui sentait en confiance au contact du géant à moustache.

"Je viens de causer avec mon dispatch. Il y a un moyen de rentrer sans brusquer via le toit, une fenêtre mal réparé. Le propriétaire a eu le nez creux de nous le signaler."

"Vous savez ce qu'on affronte ?"

Le regard de Kanake flancha mais son partenaire ne remarqua rien, la faute à d'épaisses lunettes de soleil. L'officier fit marcher ses neurones : il y avait deux fusil d’assaut et un Alter de renforcement minimum. Pour le reste il ne savait pas. Il était arrivé sur les lieux sirènes éteintes, avec une optique de reconnaissance. Il avait vu le jeune mutant s'enfuir, poussé dehors par un braqueur torse nu. Le petit avait trouvé refuge dans une école du quartier selon la radio, sa vitesse de pointe était vraiment impressionnante. Durant toute la "libération" l'officier avait eu peur de le voir s'effondrer en cours de route, fauché "pour l'exemple" par une balle de carabine.

"Trois preneurs d'otages minimum. Un casse classique. On aurait rien vu si l'odeur de poudre ne m'avait pas attirée sur les lieux."

Fourth Kind était un héro au tempérament bien trempé mais il n'était pas inconscient. L'homme au quatre bras s'éloigna de la vitre en grommelant et se mit à exercer ses membres en vue d'un combat des plus sérieux. Ses adversaires ne seraient certainement pas des hommes d'honneurs, il allait dpnc falloir se préparer au pire. Et, lorsque l'on se prépare au pire, on ne charge pas avec un unique officier de police comme partenaire.

"Autant attendre la SAT. Je ne veux pas foncer seul alors que le bâtiment est truffé d'otage. Reste qu'en cas de coups de feu je ne vais pas me résoudre à regarder sans rien faire."

Kanake tourna une fois de plus la tête vers le magasin. Ce n'était pas bon, pas bon du tout même. Il n'aimait pas ce silence, autant du coté des criminels que des renforts lourds prétendument "en chemin". Est ce qu'il était encore tombé dans un putain de bouchon comme le mois dernier. Des vies étaient en jeu et tout ce qu'il pouvait faire c'était attendre sans piper mots. Si il continuait ainsi il allait devenir fou.

"Je vais bloquer la rue. Si je continue de me tourner les pouces je vais finir par les manger."

Le héro opina du chef, absorbé qu'il était dans sa préparation physique.

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"Après vous ma chère."

Voilà une opération qui ramenait le Vampire à sa prime jeunesse.

Les "troupeau" d'otage était toujours aussi calme. Rosa avait pu méticuleusement vider la caisse et Twice bossait toujours sur le système électrique. Il n'avait pas pu s'empêcher d'hurler son plan à Illuminacion depuis l'arrière boutique, fier comme il était d'avoir réussi à le pondre. Le bourreau avait bien vu le haussement de sourcil du propriétaire quand son camarade avait parlé de faire sauter son système électrique, suivi d'un pâlissement effrayé quand il s'était attardé sur la charge IEM. L'observation s'était arrêté là, sa partenaire ayant décidé que le moment était idéal pour recharger ses batteries internes. La boutique était désormais plongé dans la nuit, et le Vampire aimait la nuit.

"Restez au sol braves citoyens. Si jamais l'un d'entre vous est debout à notre retour il risque gros, très gros..."

C'est le moment que choisi Twice pour activer sa préparation. Il beugla son décompte à travers la boutique comme si il était sur le point de faire décoller une fusée. Si l'on prenait en compte que l'unique source de lumière était un des preneurs d'otage, l'ambiance devenait de plus en plus électrique.

"Trois... Deux... Un... BADABOU..."



Toutes les vitrines pleines à craquer de bijoux s'ouvrirent d'un coup.

"Je vais bien, enfin non mais je crois que si. Ce n'est pas cette plaie ouverte qui va me stopper !"

Alucard pouffa. Le ton monotone de son ami indiquait son état de santé bien mieux que n'importe lequel de ses mensonges. Il avança dans le couloir vers le "grand coffre" de l'endroit, désormais dépourvu de serrure électrique ultramoderne. Parfois la vieille tactique avait du bon, un vieux coucou métallique s'ouvrait plus lentement mais au moins il ne s'ouvrait pas comme la porte des toilettes à chaque coupure de courant difficile. Il poussa la lourde porte pour découvrir leur objectif : des lingots d'or par centaines, minutieusement stockés dans des chariots remplis à ras bord. Voilà qui se révélait fort pratique pour des braqueurs en herbes de leur genre.

"Et bien, mieux vaut commencer à déplacer cette richesse dans la boutique si l'on veut que Black Mist la ramène avec nous."