Bouncy Bonanza [PV Sarah Lincoln]

Gorilla life, banana life. C’était plus fort que lui. Quand il voyait une banane, Miles ne pouvait s’empêcher de la désirer et de vouloir l’avoir pour lui seul. Alors imaginez quand il en voyait plusieurs lots, sur un étagère, exposé devant un commerce de fruits et légumes. La recette du bonheur pour Cool Gorilla. Celle de la catastrophe pour le marchand.

C’était donc ainsi que le primate se retrouva assis sur le trottoir, dévorant son butin du jour lorsque deux voitures de polices se garaient devant lui, 4 policiers en uniformes en sortant, armes à la main.

“On freeze, les mains sur la tête le macaque!”

Tout sourire au lèvre, Miles se releva tranquillement et leva les mains en l’air. Quatres agents le séparait de l’autre côté de la rue, dont les buildings semblaient plus facile à escalader que ceux de son côté actuel.

“Mes frères, vous savez à quel point il est imprudent d’interrompre un gorille pendant son repas? Encore plus si c’est pour le rabaisser en le traitant de macaque.”

Le primate leur lança un petit regard accusateur qui mis un peu mal à l’aise les officiers et le gorille profita de cet instant d'inattention pour claquer des doigts, faisant apparaître autour de lui une bulle transparente, à la surprise de tous les observateurs. L’un des policiers tira par réflexe, mais la balle ricocha sur la sphère et alla se ficher dans un mur au près. Miles poussa un soupir de découragement. Pourquoi ils faisaient tous ça?

Lentement, il se dirigea vers le policier ayant fait feu, la bulle le suivant quand il avançait. L’agent eu un petit mouvement de recul, mais il était trop tard, le gorille était déjà sur lui. Claquement, plus de bulle, petit coup sur la tête, agent dans les pommes, claquement, retour de la bulle. Qu’ils étaient fragile ces humains…

Il répéta le même manège pour le deuxième avec l’intention de se débarrasser des 4 de la même façon, mais alors qu’il activait sa bulle, il fut surpris par un barrage de balle venant de #3. Le macaque (y’avait que lui qui pouvait se définir comme tel) se retourna, un peu irrité, mais toujours souriant, et sauta en direction du policier. Un bond de plusieurs mètres. Il alors qu’il allait atterrir et écraser le malheureux, deux claquements rapides, la bulle disparu d’autour de Miles et apparu plutôt autour du policier. L’imposant primate atterrit donc sur la bulle, flottant juste au dessus du policier qui, sous le choc, leva son arme. Avant que le gorille eut le temps de lui signaler à quel point il s’agissait d’une mauvaise idée, il fit feu, la balle ricochant sur la paroie interne et revenant se fixer dans sa propre cuisse. Quel idiot. Miles sauta de la bulle et la désactiva. Celui-là ne lui ferait plus de torts.

Un seul obstacle se dressait maintenant entre le primate et sa fuite. Et ce dernier agent de la paix semblait terrifié à l’idée de faire face seul à un gorille de 2 mètres. Celui-ci remonta lentement son poing droit vers l’arrière.

“Gorillaaaa…”

Le policier tremblait littéralement dans l’ombre de Miles.

“Mega….”

Miles claqua des doigts de sa main gauche, faisant apparaître un champs de force autour de la droite et provoquant une nouvelle crise de tremblement chez son “adversaire”

“TOOOOOOON…”

Un petit rond humide commençait à se former au niveau de l’entrejambe du policier. Le Cool Gorilla avait vraiment pitié du mec. Un chic type surement en plus. Dommage.

“PAAAWW…. FAKEOUT!”

À la dernière seconde, en amorçant son mouvement vers l’avant, Miles annula le champs de force autour de son poing et profita de son élan vers l’avant pour se propulser au dessus de l’agent qui ne pu s’empêcher de fondre en larme en tombant à genoux au sol. Sans un regard vers l’arrière, le gorille se précipita vers le façade du bâtiment qu’il se mit à escalader avec agilité avant de se retrouver sur le toit de l’immeuble. La liberté s’offrait maintenant à lui. Rien comme les hauteurs pour faire une bonne fuite. Encore une fois, il fut émerveillé par la beauté de la vue que lui offrait le point élevé. Les montagnes au loin d’un côté, la baie de l’autre, la jolie jeune femme en habit d’armée, les vols d’oiseaux…

Wait, what? Revenons un peu en arrière. Une jolie jeune femme? En deux bonds, le primate se retrouva près de la demoiselle aux cheveux blonds. Avec son grand sourire habituelle, Miles ne se gêna pas pour l’aborder.

“Hello poupée! Pourquoi cet air si sérieux? Allez… Smiles for Miles!”

Il lui fit alors un clin d’oeil derrière ses verres fumés. Pas la technique la plus efficace, mais on se souvient qu’on parle d’un singe ici.

Vous savez ce qui est chiant comme la mort au Japon ? La journée. Sarah s'en souvenait parfaitement. Le pays du soleil levant était une amicale de travailleurs névrosés. Les seuls personnes que vous croisiez dans la rue à cette heure étaient des employés en costard, des femmes au foyer faisant leurs courses, des personnes âgées qui n'avait rien d'autre à foutre et des étudiants qui n'en branlaient pas une. Rien de bien amusant, le Japon était un pays qui se réveillait de nuit. La jeune femme se contentait donc de fumer une cigarette en déambulant, équipée d'une tenue tactique complète et d'un sacré paquet de munitions : de quoi arrêter seule une bande de cambrioleurs en fait. Faisant l'impasse sur les regards intéressés des locaux, qui ne voyait pas souvent de héros sous contrat Aegis, Mindfeel se baladait tranquillement en sifflotant des bouts de l'hymne japonais.

Il ne lui fallut pas longtemps pour entendre des détonations. C'était des petits calibres, des calibres de policiers en fait. Et après les coups de feu vint le ressenti. Les psychismes bougeaient, des mauvaises émotions se répandaient comme des traînées de poudre. Peur, sidération, surprise, incompréhension : la complète de la bagarre. L'agent d'Aegis activa rapidement la radio de son costume avant de se presser vers la scène, une forte dose d'adrénaline dans le sang. Elle laissa l'appareil tourner, une mesure assez efficace pour se dédouaner en cas d'engagement violent.

"Lynx. J'ai besoin de renfort. J'ai des flics sur le carreau."

L’héroïne fit un premier pas, puis un second avant d'accélérer tête baissée vers la zone de combat. Les émotions commençaient à se calmer mais elle avaient une direction claire. Des coups de feu en plein jour ? Au Japon ? Ce pays avait bien changé en seulement quelques années. Elle finit par débouler en pleine vue sur la scène. Trois flics au sol, états médicaux inconnus, un autre en état de choc. Mindfeel activa son Alter de télékinésie mais stoppa son impulsion lorsqu'elle sentit une grosse boule de désir foncer sur elle à toute vitesse. Elle se retourna aussi vite que possible, la main sur une arme de poing, et se retrouva nez à nez avec un mutant des plus impressionnant. Un mutant qui, fidèle à la réputation de sauvage de pas mal d'entre eux, pensait avant tout sexe et nourriture.

“Hello poupée! Pourquoi cet air si sérieux? Allez… Smiles for Miles!”

Un sourire sadique se dessina sur le visage de la jeune femme, ce qui ne manqua pas de lui faire lâcher sa cigarette. Elle se demanda comment elle allait bien pouvoir fracasser cette horreur, histoire qu'elle ne lève plus jamais la main sur un représentant des forces de l'ordre. Si elle avait été au Mexique elle lui aurait massacré la mâchoire à coup de crosse, histoire de supprimer cet insupportable sourire, mais le gouvernement Japonais n'appréciait pas ce genre de pratique. Elle se contenta de soulever sa mitraillette dans les airs, braquant cette dernière sur le visage du macaque, avant de mettre la main sur son arme secondaire. Elle décida de poser le problème d'une autre manière et ressorti le fondement de ses cours de sociologie. Sujet pratique : comment un homme-gorille, un primate possédant un sexe de seulement quelques centimètres, pouvait avoir l’audace de se comporter comme Lynx devant des filles de joie alors qu'il n'était clairement pas équipé ?

"Quel dommage... Pourquoi faut il que tout les mutants que je croise soient des dragueurs invétérés ? Tu es en état d'arrestation monsieur le voleur de fruit, met les pa-pattes en évidence. Et ne me force pas à te massacrer, je viens de nettoyer mes armes."

“...Et ne me force pas à te massacrer, je viens de nettoyer mes armes.”

Drôles de préliminaires. Féroce la demoiselle. Sauvage même. Sourire un peu troublant, mais tout de même très jolie. Exactement comme Miles les aimaient. Les flingues par contre, il les aimait un peu moins, peut-importe le modèle. Il recula d’un pas, baissa le visage vers l’avant, question de regarder la jeune dame par dessus ses lunettes, tout en remontant ses deux grosses paluches, paumes tournées vers la puce armée jusqu’au dent. Il poussa alors un sifflement d’admiration.

“Pas mal, pas mal, les réflexes. Pour une humaine. T’es quoi? Une héroïne? Vigilante? Vendeuse d’armes usagés?”

Il avait volontairement ignoré les commentaires désobligeant de la jeune dame à son égard. Oui il était un voleur de banane. Et peut-être que oui, il était aussi un dragueur invétéré. Mutant c’était méchant comme mot, mais pas entièrement faux. Pourquoi lui en vouloir alors qu’elle ne faisait que statuer sur ce que tout le monde pouvait voir? Par contre, elle avait tord sur un point. Il n’était clairement pas en état d’arrestation. Il claqua alors des doigts avec sa main gauche, faisant subtilement apparaître un petit champs de force autour du canon de sa mitraillette, au cas où elle se décidait à tirer. Dix minutes avant la désactivation automatique du champs. Amplement le temps de faire connaissance, en espérant qu’elle n’était pas trop précoce sur la gâchette. Sinon, bye bye cannon. Il se redressa alors d’un coup, croisa les mains derrière son dos, fit quelques pas vers l’arrière et s’assit sur une petite boite métallique qui sortait du toit de l’immeuble. Il croisa les jambes et posa les deux mains sur les genoux.

“Parle moi de toi un peu poupée et je te parlerai peut-être de moi ensuite. Je te conterai les “Miles et un nuits” “

Un nouveau sourire, un nouveau clin d’oeil (toujours aussi inutile), auxquels on ajoute cette fois un pointé du doigt, classique du dragueur de bas étage. La police devait le croire déjà loin, il pouvait donc prendre le temps qu’il souhaitait pour faire la discussion avec sa nouvelle découverte. Elle avait surement d’autres armes, mais il s’en occuperait le temps venu. Et, pire scénario, une balle, ça n’avait jamais tué personne, non?

“Qui es-tu, d’où viens-tu, que fais-tu dans cette belle ville de Tokyo? Quel est ton second fruit préféré après les bananes? Tant de question que nous sommes en droit de nous poser!”

Elle était folle de lui, c’était évident à la façon qu’elle avait de le regarder. En même temps, qui n’aurait pas été fou de l’oeuvre d’art qu’il était? Bronzé, musclé, brun, poilu. Cool Gorilla. L’être le plus cool des deux hémisphères. Éternel célibataire (par choix bien entendu), il n’aurait qu’à choisir et n’importe quelle fille lui tomberait dans les bras. Les avantages d’être puissant et beau. Et sans soucis. Cette pensée le fit sourire encore plus. La belle vie, vraiment, lorsque l’on était le plus célèbre des voleurs de banane.

Le gorille parlait beaucoup, et il en pensait tout autant. Rien dans sa posture comme dans ses émotions ne montrait qu'il se sentait menacé. Sarah s'attendait donc à devoir affronter une sacré puissance de feu, et ceux même pour un vol de fruits stupide. Nombre d'affrontement meurtriers entre Aegis et des sicarios s'étaient déclenché à cause d'un motif futile lorsqu'elle était encore au Mexique. Les criminels se pensaient souvent tout permis, et des gens capable de décapiter des civils pour rigoler n'allaient pas reculer lorsqu'ils avaient un irrésistible besoin de banane. Ce n'était pas une mauvaise chose, le gouvernement américain s'était bien débarrassé d'All Capone avec une toute petite feuille d’impôt après tout. Il ne fallait jamais sous estimer le pouvoir des petits délits pour purger une société de ses indésirables, tout comme il ne fallait jamais sous estimer les humains sous mutation. L'homme au sourire d'enfer l'avait mise dans une situation délicate, et il n'avait eu qu'à claquer des doigts. Littéralement.

Il avait suffi d'un petit claquement de doigts pour que le poids de sa mitraillette se retrouve encombré par un champ de force. L'arme avait beau planer "magiquement" elle n'en restait pas moins un appareil sensible. Voilà qui était malin pour un primate. Un excellent moyen de lui mettre des bâtons dans les roues histoire de pouvoir continuer à la draguer.. ou de continuer de faire semblant de la draguer ! Mindfeel ne savait pas quelles étaient les limites de son adversaire, mais elle allait devoir s'attendre à bien plus qu'une simple mutation. L'homme était fort physiquement, beaucoup plus qu'une femme entraînée comme elle : il pouvait grimper, courir et frapper avec une puissance supérieur. Il n'était certainement pas du coin, son accent et son attitude un peu trop nonchalante pour le mâle local mettaient la puce à l'oreille de l’héroïne. En parlant de locaux, elle allait devoir prendre en compte les civils si elle voulait coffrer cette boule de poil sans créer de "dommages collatéraux". Elle ressentait leurs émotions d'ici : une petite grand mère très inquiète, une femme au foyer qui tournait les talons le plus vite possible, un employé de bureau qui essayait de ne pas criser devant l'état des agents de police. L'idéal était d'attendre les renforts, et que ces renforts s'appellent Lynx ou "brigade de police" n'avait pas d'importance. Ce qui comptait était que l'autre branleur n'ait plus jamais la possibilité de sauter sur une femme via le toit d'un immeuble. Cela fit remonter une question depuis longtemps ancrée dans le subconscient de Mindfeel : Était il possible de castrer légalement un criminel ?

"Les "Miles et un nuit" hein ? C'est très marrant citoyen, mais je ne pense pas que tu sois équipé pour donner du plaisir à une héroïne. Mais nous pouvons effectivement nous poser plein de questions. Qui es-tu, d’où viens-tu, pourquoi est ce que tu souilles la terre natale des Japonais avec ton sourire de voleur ? Et, surtout, comment est ce que tu as fais pour obtenir un visa avec un comportement pareil ?

Alors comme ça, la petite soldate lui retournait ses questions sans même y répondre? Un peu irritant, mais pas inattendu, venant de la part d’une demoiselle qui se promenait habillé comme si elle sortait tout droit de la quatrième guerre mondiale en trimbalant tout un arsenal avec elle.. Pas grave, Miles répondrait, car lui, il était un primate poli, sa mère l’avait bien élevé et dans la bande de Jack, le savoir vivre était très important. On y disait souvent “Si tu n’es pas joli, sois poli”. Heureusement pour lui, il était les deux.

“Miles Smith, mais tous mes amis m’appellent Cool Gorilla. Et mes ennemis aussi. Et ceux que je ne classifierais pas dans aucune des deux catégories si haut aussi en fait… Tu peux donc m’appeler Cool Gorilla.”

Clin d’oeil, sourire mettant en valeur ses dents étincelantes. L’effet désiré était atteint, il pouvait continuer.

“Je viens d’une famille aimante, dans le plus grand pays du monde, les États-Unis d’Amérique. Plus précisément de la grande ville New York, au coin de la 2ième avenue et de la 78ième rue, en haut du meilleur resto mexicain hors Mexique que je n’ai jamais vu, du nom de Calexico. Parait que ça a plus de 100 ans comme resto!”

Bon, le mal du pays qui le prenait. Est-ce qu’il y avait des bons resto mexicain à Tokyo? Il devrait prendre le temps de s’informer. Peut-être que certaines de ses connaissances locales le savait. En même temps, il n’avait pas beaucoup de connaissance locale encore. Excepté Goupy. Et Goupy n’était pas très bavard. On focus, retour au sujet de base.

“Quant à mon visa… En a t’on vraiment besoin lorsqu’on possède un sourire comme le mien?”

Le gorille se releva et se mis à faire les cents pas devant la demoiselle, un bras derrière le dos, le second relevé, se tapotant le menton de l’index comme s’il réfléchissait en parlant.

“Mais je crois t’avoir poser les mêmes questions non? Maintenant que je t’ai répondu, la moindre des choses ne serait pas de me donner les mêmes informations? Au moins votre nom? Je suis un singe patient, mais, d’hominidé à hominidé, je n’aime pas trop qu’on me fasse perdre mon temps.”

Il s’était immobilisé pendant qu’il parlait, le doigt toujours posé sur son menton, et, même si son sourire ne l’avait pas quitté, le changement de ton dans sa voix ainsi que le petit regard par dessus ses lunettes fumés ne mentait pas et prouvait bien qu’il ne plaisantait pas. Il se retourna dos à elle, pour se rediriger vers son siège improvisé sur lequel il s’asseoya de nouveau, dans la même position qu’auparavant.

“Et puis, on voudrait avoir le temps de compléter notre petite conversation avant l’arrivé de tes amis, n’est-ce pas?”

Miles ignorait si les pouvoirs de la demoiselle se limitait à faire léviter des armes à feu, mais une chose qu’il savait, c’est que plus une personne faisait “militaire”, moins elle agissait seul. Et on faisait pas plus militaire que cette jeune dame.

Un singe américain hein ? Voilà qui n'étonnait pas Sarah une seule seconde. Les habitants de son pays d'origine étaient bien connu pour se croire tout permis lorsqu'ils étaient en vacance chez les autres. Elle même ne faisait pas exception à la règle, son travail consistant avant tout à aller "démocratiser" des territoires que le conseil de sécurité de l'ONU jugeait "en grande détresse" légale. Reste que le primate commençait à se sentir délaissé. Il n'était pas con, il avait bien compris que l’héroïne jouait la montre, mais il voulait tout de même se sentir important. Ses émotions oscillaient entre le duo bouffe-sexe et un calme plus affiché, une réaction nécessaire lorsque l'on affrontait quelque chose d'aussi calibrée que Mindfeel.  

"Mes collègues sont des connards, ils passent leur temps à se perdre dans les rues de cette ville, alors je ne m'attend pas à ce qu'ils débarquent de sitôt. Ce n'est pas un problème, j'adore me faire draguer par des primates virils dans des pays ou ils n'ont manifestement pas grands choses à foutre."

L’héroïne avait grand mal à se repasser ses cours de droit Japonais. Il allait bien falloir pourtant, la situation était plus que critique. Elle avait en face d'elle un clown option lourdingue capable de gérer de multiples zones de tir tout en s'envoyant une banane. Quelle loi couvraient le cas déjà ? Si il survivait à la rencontre elle pourrait le coffrer pour vol, agress... tentatives de meurtres sur dépositaires de la Loi, multiples outrages à agent et menace sur fonctionnaire. Harcèlement sexuel passerait difficilement devant le juge, mais elle pouvait toujours grossir le dossier. Ça n'allait pas être bien difficile après tout, le pays du soleil levant n'était pas connu pour apprécier les étrangers sans visa. La bestiole n'avait aucune idée d'à quel point elle allait lui pourrir la vie.

"Les gens m'appellent Mindfeel. Je suis née dans le pays le plus stupide du monde, les Etats Unies d'Amérique. Plus précisément dans un coin paumé du Texas, pas très loin d'une base d'entrainement de la Fondation Aegis, et j'ai passé mon enfance des structures d'accueils pour enfants de héros décédés. J'ai déjà mangée au Calexico, mais ma tapette de frère adoptif ne supporte pas les trucs qui piquent alors je n'ai pas remis les pieds dedans depuis un bail. Je ne sais pas si tu as déjà pointé ton sale museau au Mexique, mais je dois dire que..."

Le speech fut soudainement interrompu par un énorme craquement, suivi d'un horrible bruit de pneus glissants sur un goudron ancien. L’héroïne se retourna rapidement vers le bout de la rue, arme à la main, pour apercevoir un quatre quatre de son agence débouler blindage en avant. Un fantassin à l'air beaucoup trop excité et aux émotions beaucoup trop fébriles pour avoir réellement participé à une quelconque opération dangereuse se tenait à la tourelle, une mitrailleuse de calibre militaire entre les mains. Sa voix nasillarde portait beaucoup plus loin que ce que tout spectateur avisé aurait put imaginer, la faute à un Alter de mutation capable de la porter sur des distances raisonnable.  

"MON MAJOR !"

"TIREZ POUR TUER, IL N'A PAS DE VISA !"

L’héroïne "relâcha" sa mitraillette. Cette dernière s'effondra au sol tandis qu'elle ouvrait le feu sur son compatriote avec son Aegis TX4, une certaine soif de sang dans le regard. L'arme de poing claqua une bonne quinzaine de fois tandis qu'un couteau de combat s'extirpait par "magie" du costume de Mindfeel pour aller découper son adversaire. La détonation sec de l'arme de poing fut bientôt suivi par le battement plus sourd de l'arme lourde, créant une véritable pétarade dans une place qui s'était vidée de ses occupants en seulement quelques minutes.

"Mes collègues sont des connards, ils passent leur temps à se perdre dans les rues de cette ville, alors je ne m'attend pas à ce qu'ils débarquent de sitôt. Ce n'est pas un problème, j'adore me faire draguer par des primates virils dans des pays ou ils n'ont manifestement pas grands choses à foutre."


Ouais, donc, Miles avait beau être un primate très imbu de lui-même et sur de sa personne, il savait quand même reconnaître le sarcasme lorsqu'il en entendait. Elle lui fit tout de même un petit historique de sa personne. Mindfeel, américaine, Texas, Fondation Aegis, déjà mangé au Calexico. Une bonne personne quand même. Un peu raciste, mais une bonne personne. Une bonne personne avec des amis dangereux. Comme le quatre quatre qui venait de débarquer dans la rue vide le démontrait bien.

Rapidement, en voyant le mec à la tourelle, avant même d'entendre la soldate dire le mot "tuer", il claqua des doigts et fit apparaître un champs de force autour de lui-même, faisant disparaître en même temps celui du canon de la mitraillette qui traînait en ce moment au sol. Il essuya quelques balles qui rebondirent sur la bulle et... Se mit à courir en direction du quatre quatre? Sérieusement?

Il se fit glisser au sol sous le véhicule, celui-ci se heurtant légèrement au champs de force et se soulevant un peu. Le gorille en profita pour se relever d'un bond, ce qui propulsa le véhicule dans la vitrine d'un magasin de barbecue, provoquant une réaction en chaîne des différentes bonbonnes de propane et puis du réservoir d'essence. Un beau feu d'artifice en somme. Une belle merde pour les autorités. Les renforts étaient cuit, mais l'héroïne était assurément encore vivante, pas du genre à partir en brasier, même si Miles l'avait perdu de vue pendant toute la confusion qui avait suivi l'arrivé des renforts. Le gorille garda donc son champs de force pendant que le feu continuait de prendre de l'ampleur.

"T'es où poupée? Tu vas avoir des coups de soleil si tu te protèges pas!"

Il s'approcha lentement des flammes, essayant de voir s'il ne pouvait pas apercevoir un cadavre carbonisé qu'il aurait pu associé à l'héroïne mais malheureusement, ce ne fut pas le cas. Le brasier continuait de s'étendre aux bâtiments voisins et on entendait au loin les sirènes des pompiers qui venait déjà dans leur direction. Heureusement, la rue s'étant vidé suite à l'incident des policiers, il n'y avait eu aucune victime, ni aucun témoin. Le gorille escalada de nouveau la facade d'un immeuble (de l'autre coté de la rue, pas de celui du brasier bien entendu) et observa la scène de son perchoir, se demandant tout de même où était passé la soldate.

Il ressorti une banane dérobé plus tôt de sa poche et se mit à en retirer la peau pour la manger tout en observant le spectacle, mais sans jamais retirer son champs de force. Il savait que l'autre était toujours quelque part et il ne prendrait aucune chance de se faire prendre par surprise et se manger une balle dans la gueule. On ne dirait pas qu'il était un gorille imprudent. Oh ça non.

La bulle du gorille était résistante, suffisamment solide pour parer du gros calibre sans sourciller. Sarah fulminait. Un claquement de doigt était suffisant pour créer cette défense de plomb, un vrai massacre si vous combiniez cet Alter des plus énervant avec une mutation (un gorille au hasard) qui augmentait radicalement les réflexes du sujet. Pourquoi fallait-il que ce soit elle qui se tape les criminels les plus improbables ? Le primate se lança soudainement vers le véhicule, coiffant les hommes d’Aegis au poteau. Ces hommes ne vivaient pas dans une zone à risque, ils n’avaient pas l’habitude des affrontements asymétriques. Ce qui devait arriver arriva, et l’attaque du clandestin ouvrit les portes de l’apocalypse plus vite qu’un dictateur congolais sous crack.

Mindfeel beugla un avertissement, mais il était trop tard. Le véhicule fit un tonneau avant de s’écraser dans un magasin. Les pensées du pilote se stoppèrent nette, le corps du tireur fut propulsé hors de la tourelle. L’homme de main impacta le sol avec un horrible craquement, le genre dont les combattants ne se remettaient pas par magie. Le bruit annonçait de multiples fractures au mieux, une mort lente et douloureuse au pire. Est ce qu’un civil était coincé dans ce magasin ? Si il était inconscient la jeune femme n’avait aucun moyen de le repérer psychiquement. Son regard s’accrocha d’abord sur les environs du véhicule avant de balayer les alentours. Elle remarqua rapidement l’essence enflammée à coté des bonbonnes de gaz. Son cerveau mit un moment avant de faire le lien, mais son inconscient finit par se réveiller. Elle empoigna sa mitraillette et se jeta au sol en jurant, parfaitement consciente que ses deux soldats étaient déjà morts.

L’explosion fut tellement violente que le toit du bâtiment vola en éclat.

"T'es où poupée? Tu vas avoir des coups de soleil si tu te protèges pas!"

Le personnel hostile faisait le mariole. Sarah pouvait comprendre, massacrer un véhicule blindé en un coup était quelque chose de gratifiant. Il semblait la chercher, mais cela faisait un moment qu’elle s’était mise à couvert derrière une vieille cabine téléphonique. Le feu, véritable armée à lui tout seul, virait à l’incontrôlable. Son passage déclenchait une véritable cacophonie d’alarmes, ce qui devait sacrément titiller l’anus de la brigade de pompiers du coin. Le singe finit par remonter sur le toit, un large sourire sur le visage. Son calme n’était qu’apparence, il suffisait de lire ses émotions pour se rendre compte qu’il s’attendait à une contre attaque. Et, putain de merde, il allait s’en bouffer de la contre attaque. Il devait bien respirer dans son bouclier à la con, ça voulait donc dire que l’air passait au travers. Mindfeel sorti ses grenades fumigènes, grogna intérieurement sur les connard au gouvernement qui lui avaient refusés la version létal, et activa sa radio. Elle fit un point tactique sur le canal commun, sa main commençant à accumuler un sacré pouvoir télékinétique.

"J’ai un mutant simiesque générant des boucliers dans les allées marchandes. Deux 10-01, multiples 10-13 ainsi qu’un incendie en pleine progression. Possible acte terroriste, des civils ont besoin d’une évacuation maintenant."

"10-4. Votre statut ?"

"Engagement."

La grenade partit vers l’hostile avec une vitesse de pointe beaucoup trop élevée pour un lancé classique. Le projectile lui explosa en pleine poire, répandant en moins d’une seconde un gaz anti émeute des plus corrosif. Le primate voulait jouer à la guerre alors elle allait jouer à la guerre, et que son avocat ne vienne pas chialer parce qu’il trouvait que le traitement avait été  trop expéditif. L’héroïne sortit de son couvert et mitrailla la position de son opposant, chose des plus facile à deviner lorsque l’on captait les émotions des autres.

*Ah, elle est là*

Tel fut la penser de Miles lorsqu’il se mangea la grenade dans le champs de force. Bien sûr, le gaz traversait le filtre, mais pas la grenade en tant que tel, il eut donc emplement le temps de voir l’impact et de s’écarter pour sauter sur le prochain toit avant que le gaz ne l’enveloppe. Bien sûr il se retrouva poursuivit par plusieurs salves de balles, mais, physique simple, tirer depuis une rue, sur un toit plat, c’était pas des plus efficace, il se retrouvait donc en sécurité pour le moment.

Il sorti rapidement son téléphone. Si elle pouvait faire des appels en plein combat, lui aussi. Il composa rapidement un numéro et attendit qu’on décroche.

“Banana Blast bonjour?”

“Ouais, bonjour, Miles Smith. J’avais une réservation pour 18h, j’aimerais l’annuler, j’ai eu un petit contretemps en route”

“Pas de problème monsieur Smith, nous espérons vous revoir bientôt. Soyez prudent, il parait qu’il y a un ince…”

Le Cool Gorilla avait déjà raccroché. Il détestait devoir annuler cette réservation, en plus, le Banana Blast était un resto très en demande. Y’avait toujours des fêtes d’enfant d’habitude. Dire qu’il voulait inviter la gonzesse à se joindre à lui et qu’au final il avait dû annuler. Il était furax.

Revenons à la situation présente. Il devait penser rapidement à un moyen de mettre la soldate hors d’état de nuire et ce, rapidement. Alors qu’il balayait les environs du regard, il vit son salut, sa porte de sorti, son messie. Il se précipita et ramassa l’objet des ses rêves les plus fous. Un caillou.

Il s’approcha du rebord, pris le temps de manger quelques balles sur le champs de force pour voir la position relative de l’héroïne, puis se recula et désactiva le champs de force qui l’entourait. Il devait être certain de son coup. Il prit donc son temps pour bien viser et balança le caillou. Il se mit en position et, au moment où le projectile atteignit le point idéal, il cogna ses deux mains ensembles de toutes ses forces.

“Juste pour toi ma jolie… ME-GA FIEEELD!!”

Autour du minuscule caillou apparu alors un champs de force énorme, plus gros que la plus grosse des boules de démolition, qui se mit alors à chuter rapidement vers la rue. L’impact fut terrible et causa un énorme cratère au sol. Heureux encore que le caillou soit parti de relativement bas, si il l’avait lancer d’un avion, c’était surement bye bye Tokyo. Là, juste bye bye la rue. Point positif, l’incendi fut soufflé par l’impact. Qu’on ne dise pas de lui qu’il ne faisait rien pour la société. Quoi, c’était lui qui avait allumé le feu? Pfff. Légitime défense.

Prenant ses précautions, il redescendit dans la rue, s’armant d’un nouveau champs de force. Il commençait à être un brin fatigué par toutes ces bubulles et doutait de pouvoir en faire beaucoup d’autres. mais il trouvait important d’assurer sa propre sécurité. Après tout, la demoiselle, si elle vivait toujours, semblait être un peu folle. Miles l’aurait même qualifié de terroriste, la petite!

La première chose qui vint à l'esprit de Sarah lorsque le caillou se dirigea vers elle c'est que, dieu savait comment, ce putain de primate venait de sortir une grenade de derrière son oreille. Elle déclencha son Alter de télékinésie mais quelque chose n'allait pas. Le projectile était entouré de quelque chose de très, très, TRÈS lourd. Ce n'était pas la première fois que Mindfeel rencontrait cette situation, elle passait son temps à attirer des petites pièces des véhicules adverses vers elle histoire de plomber les retraites, mais cette fois s'était différent. Elle pouvait attirer le petit projectile, mais la résistance autour était incroyablement tenace. C'est alors qu'elle perçut l'excitation malsaine de son adversaire face à ce qu'elle interpréta immédiatement comme un piège. Elle décala le minéral de toute ses forces avant de se propulser vers la droite, dans l'espoir que cette chose n'explose pas.

Le singe était un terroriste expérimenté, son projectile fit donc sauter une bonne partie du pavé. La jeune femme avait déviée l'attaque en elle même, mais elle ne s'attendait certainement pas à devoir gérer les débris. Un énorme bout de béton vint lui fracasser les côtes. L'impact fut une horreur, l’héroïne cracha littéralement son sang. Elle se releva en grognant pour faire face à son ennemi, qui venait de descendre de son putain de perchoir. Le con. Il aurait mieux fallu pour lui qu'il reste dans son arbre.

"J'ai un angle de vue sur l'hostile mais il va pas falloir bouger trop vite. La fumée m'empêche de caler mon tir."

La voix de Lynx tira Mindfeel de sa nonchalance. Le mutant s'était posté sur un immeuble non loin, fusil de précision de grade militaire au devant, et ce qu'il voyait ne lui plaisait pas du tout. Il avait croisé les deux futurs cadavres en allant prendre son café ce matin, et son Japonais médiocre ne l'avait pas empêché de sympathiser avec ses collègues. Voir ce véhicule en cendre le mettait dans une rage assez contagieuse, il n'avait qu'une envie : caler une balle dans la tête de l'enculé de primate qui s'était cru assez compétent pour descendre la fondation Aegis.

"Attends mon signal."

La nouvelle explosion avait soufflé l'incendie, s'était déjà ça. Un problème de moins à gérer. Sarah se lança vers son adversaire, un Aegis TX4 dans chaque main et une mitraillette planante dans le dos. Elle se stoppa soudainement, fit un salto arrière en cas de riposte rapide et commença à vider ses chargeurs avant même de toucher le sol. Elle ne cherchait pas à caler des coups de feu puissants, plutôt des tirs précis. Il y avait bien un moyen de briser ce bouclier de malheur, et elle penchait pour des coups inlassablement répétés aux mêmes endroits. Quand la situation était bloqué, rien ne valait un peu de Matrix pour déboucher les chiottes.

"Maintenant ! Gun Kata dans la gueule de ce putain de clandestin !"

Lynx, qui se battait aux cotés de Mindfeel depuis la cour de récréation, compris l'intention de sa camarde aussi clairement que si elle le lui avait hurlée dans l'oreille droite. Il ouvrit le feu avec le gros calibre, faisant retentir un véritable coup de tonnerre. Si le Gun kata de Sarah doublé d'un tir de cette envergure n'était pas capable de briser cette maudite bulle de kinder surprise il allait falloir changer de stratégie, et vite. Si ils laissaient ce taré partir il était assez probable d'apprendre qu'il avait fait sauter une école maternelle dans le 20h du lendemain.

Dire que sa journée avait basculé aurait été un euphémisme. Elle avait si bien commencé, il avait prit le déjeuner avec Goupy (crêpes aux bananes), puis était parti pour sa promenade quotidienne. Il avait aidé une grand-mère à traverser la rue et n’avait que demander son portefeuille en retour. Puis les bananes. Cette explosion de bananes dans la devanture d’un magasin qui au final avait mené à l’explosion de la devanture d’un magasin. Il avait dût abandonner sa réservation qu’il attendait impatiemment depuis plusieurs semaines. Et là il se faisait tirer dessus. Beaucoup. Par deux tireurs. L’impact des balles sur la bulle protectrice semblait à la fois faire fléchir la protection, mais aussi la patience de celui qu’elle protégeait qui s’approcha d’un pas lent vers l'assaillent des deux qu’il voyait, sans la lâcher du regard.

D’un bond rapide sur le côté, il s'assura de se placer de façon à ce que la petite soldate soit dans la visée du tireur d’élite, puis, avec pour la première fois depuis leur rencontre, un air sérieux sur le visage, claqua des doigts.

Tout d’un coup, le champs de force qui l’entourait disparu, laissant le primate sans aucune défense apparente et à la merci des balles de ses opposants. Sauf qu’au même moment, un second champ de force avait été créer sur le champs de bataille, autour d’un combattant différent. L’ancrage qu’il avait choisi pour sa bulle était l’héroïne elle même qui, malgré le fait qu’elle était libre de bouger, se retrouvait dans la même situation que l’un des policiers de la scène initiale. Soit à l’intérieur d’une barrière aussi solide de l’intérieur que de l’extérieur. Le gorille ne pouvait plus la toucher, mais l’inverse était vrai aussi.

Cependant, un évènement que le Cool Gorilla n’aurait pu prévoir se produisit. Une balle qui avait déjà quitter le canon de l’une des armes de la soldate et n’avait pu être englobé par le champs de force à temps réussi à se faufiler entre les deux champs de force et à atteindre sa cible à la cuisse gauche. Ça faisait un mal de chien (ou de singe), mais l’adrénaline permit à Miles que sa blessure ne le ralentisse pas trop.

C’était maintenant le moment pour le sympathique criminel de mettre son plan de génie à exécution. S’assurant de toujours être dans l’angle mort du tireur (bien sûr, il ne pouvait prévoir les déplacements de celui-ci, il devait donc s’assurer de faire vite), il prit appuie sur sa jambe intact et bondit vers la bulle qu’il souleva d’un coup, le sourire de retour sur ses lèvres, il adressa un clin d’oeil à la blonde prise au piège.

Hasta la vista, Baby. MONKEYYYY BAAALL!

Il tourna, il tourna et finalement, il lança. En direction de la provenance des balles de snipers quelques instants plus tôt, espérant faire une pierre, deux coups. Rapidement, il tituba à l’aide de sa jambe droite, s’aidant pour avancer de ses poings au sol, tentant de s’éloigner de la scène de destruction massive. Il aurait pu annuler le champs de force en vol et espérer que l’héroïne s’écrase sur un immeuble comme une mouche sur un pare-brise, mais il l’avait trouvé sympathique et ne voulait pas perdre la chance d’aller potentiellement prendre un café avec la dame un jour, il avait donc choisi de lui laisser la protection. Il remarqua au passage que le stand de banane était maintenant totalement détruit. Dommage pour le marchand, qui semblait être un chic type, mais ne voyant personne au proche, il se pencha pour ramasser l’un des fruits qui trainait au sol et le dévora d’un coup. Miam, banana.

Mindfeel s'attendait à beaucoup de choses en vérité, mais elle ne s'attendait certainement pas à louper son esquive comme la dernière des débutante. Il ne fallut que quelques secondes au primate pour l’enchaîner. Elle ne le pensait pas capable de créer une bulle assez précise pour contenir son corps, elle l'avait clairement sous estimé. Ce salopard s'empressa de la faire décoller, mettant tout en oeuvre pour la faire dégager du champs de bataille le plus vite possible. Il se prit les pattes dans l'opération et se bouffa une balle de 9mm parabelum, mais son adrénaline de grand singe avait l'air de le maintenir sur pied.

"What the heeEEEEEEEEEEEEEEEEEEECK !"

Sarah décolla, non pas vers le septième ciel comme Miles l'aurait souhaité mais vers quelque chose de beaucoup plus angoissant : l'inconnu. Son adversaire avait voulu bloquer l'angle de vue de Lynx, et il s'en était plutôt bien tiré. Reste qu'il était fort improbable de projeter une "boule" de cette taille et de ce poids jusqu'à la position de son camarade. L’héroïne ferma les yeux alors que son décollage commençait à dangereusement ressembler à un tir de pétanque.

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"Vous allez casser ma maison ?"

Sarah rouvrit les yeux pour se retrouver avec le soleil dans la gueule. Elle tourna la tête avec un grognement pour découvrir ce qui semblait être le salon d'un appartement. La situation était assez claire : elle avait traversé la toiture d'une maison locale et elle se retrouvait coincée entre une TV grand format et un petit garçon à la tête de lézard, une manette de PS9 à la main. Elle scanna les émotions des alentours avec une grande appréhension avant de se rendre compte que, pour l'amour du ciel, sa chute n'avait tué personne. Tout ce qu'elle ressentait s'était la surprise du gamin, ainsi qu'un calme... un calme de créature à sang froid. Rien de bien étonnant pour un jeune lézard donc ! Les praticités de l'évolutions...

"Est ce que j'ai l'air de pouvoir sortir de cette bulle petit ?"

Le regard du gamin passa soudainement du visage de ce qu'il avait identifié comme une héroïne aux armes qu'elles portaient partout sur elle. Il ne sembla pas s'en enquiquiner outre mesure et préférera s'amuser à mettre des petits coups de doigts sur ce qui ressemblait à un bouclier d’énergie. Mindfeel n'aimait pas ça. Elle avait vu trop de gosse se tuer sur des zones de combat parce qu'ils avaient eu cette pulsion de toucher - goûter -sentir - apprendre. Mieux valait l'éloigner le plus vite possible.

"C'est marrant madame, vous ressemblez à une grosse balle de tennis."

"Éloigne toi de moi gamin, ça pourrait exploser. Va te planquer sous ton lit."

"Mindfeel, est ce que tu es vivante ?"

La radio était loin d'être cassé, et son frère en profitait pour faire ses vérifications habituelles. On entendait juste a sa voix qu'il ne s'attendait pas une seule seconde à ce que personne ne lui réponde. Un bruit de tir de gros calibre se répercuta une fois de plus dans le quartier. Sarah éructa. Deux insultes beaucoup trop grasse pour les oreilles d'un enfant fusèrent. Elle était hors de la zone de combat désormais, et cet enculé de primate allait s'en tirer alors qu'il avait massacré deux de ses subordonnés tout en risquant la vie des civils de tout le district. Et, en plus, il se payait le luxe de ne pas avoir de Visa ! Elle égorgerait ce connard un de ses jours, et si ce n'était pas elle directement elle s'assurerait que ce soit un type de la maison qui s'en charge !

"10-2. Immobilisation momentanée, abat l'hostile. Je t'ordonne de l'arrêter par tout moyen acceptable."

"10-4."

"Il a l'air marrant votre jeu."

Mindfeel pivota la tête comme un démon hors de sa boite et fixa le gamin avec un regard porteur de mort et de destruction. Elle n'avait clairement pas envie de parler à un gamin en ce moment, surtout si elle restait coincée dans cette bulle qui pouvait très bien refiler le sida à toute ses victimes.

"Qu'est ce que j'ai dis ?"

Le gamin ne demanda pas son reste et disparut à toute vitesse dans le couloir. Il n'y avait pas à dire, la psychiatre d'Aegis savait comment dresser les mômes.