Bouncy Bonanza [PV Sarah Lincoln]

Le trou sur sa cuisse saignait abondamment et ça ne semblait pas prêt de s’arrêter. Les dégât causé par l’incendie puis le “météore” avait balayé de la rue tous les véhicules que Miles aurait pu utiliser pour sa fuite, ainsi que bloqué toutes les ruelles. Pas d'échappatoire possible à moins de traverser toute la rue marchande en longueur. Et avec une jambe en coton, avec un tireur d’élite qui nous fait feu dessus, c’était pas une tâche de tout repos. Le but de Miles était d’éviter de relâcher le champs de force qui emprisonnait l’héroïne, le plus longtemps possible, mais ça devenait de plus en plus compliqué d’éviter les balles qui lui tirait le support de celle-ci. Il tentait de marcher en zig-zag, question de lui rendre la tâche plus difficile, mais celui qui tenait l’arme à l’autre bout semblait être rudement malin, car il anticipait tous les mouvements du primate, qui réussissait toujours à éviter de justesse de manger une balle.

Presque toujours. Une balle réussi à l’atteindre. Une seule, qui lui traversa l’épaule droite, laissant un trou d’entré à l’arrière et un de sorti à l’avant. Se tordant de douleur, le Cool Gorilla se mit à couvert derrière une grosse roche, se tenant l’épaule. Deux blessures par balle qui saignait beaucoup. Cuisse gauche, épaule droite. Voilà qui limitait ses capacités de mouvement. Il retira sa camisole, et la déchira de façon à faire deux garrots, l’effort lui arrachant une grimace de douleur. Il recouvra ses deux blessures et se mit prêt à quitter son couvert.

Claquement de doigt. Quelque part au loin, la bulle qui maintenait la soldate prisonière disparu, alors qu’une autre apparaissait autour du grand singe qui détala le plus rapidement que son corps blessé lui permettait. Les balles sifflaient, mais Miles n’était pas très inquiet, son bouclier était assez solide pour résister à plusieurs impacts. La raison pourquoi il courait était simple. Il voulait être loin quand l’autre réussirait à revenir sur la scène. 10 mètres, 20 mètres, 50 mètres… Au bout d’environ 125 mètres de course, il déboucha enfin sur une nouvelle rue où il pu tourner à droite, sortant du champs de vision du tireur, bousculant quelques personnes en chemin.

Il désactiva son champs de force, question de ne pas attirer l’attention plus que le fait d’être un gorille ne le faisait déjà, puis tourna de nouveau dans une ruelle, où il retira un couvert d’une bouche d’égout dans laquelle il entra rapidement. Il connaissait la plupart des canalisations de la ville comme sa poche malgré le fait qu’il n’y était que depuis pu, puisqu’il avait vite trouvé qu’il s’agissait du moyen le plus rapide de se déplacer, la canalisation se vidant tout près de sa base d’opération, sur la plage Dagobah. Se sentant enfin en sécurité, il sorti une nouvelle banane de sa poche et se fit un petit festin. Il avait hâte de raconter ses péripéties du jour à son meilleur ami Goupy. Le sympathique lézard l’écouterait sans doute sans dire un mot. Puisqu’après tout…

Goupy n’était pas très bavard.

C'est une Mindfeel des plus dégoûtée qui discutait avec une ponte de la police locale devant des centaines d'appareils photo. Les flash étaient quelque chose auquel la jeune femme n'était pas habituée, et ceux pour des raisons évidente : on trouve peu de journalistes dans les zones à risque. Au Japon par contre, ils se reproduisaient comme des mouches sur un charnier humain. L'homme l’entraîna à l'écart après une séance de serrage de pince digne des gros politiciens moustachu du Mexique et commença son blabla habituel sur les les "terribles pertes humaines" du jour. Elle pouvait sentir à ses émotions que les commentaires étaient avant tout présent pour rester courtois.

"Votre équipe et vous avez fait du bon travail, même si je suis désolé pour vos pertes. Pas de civils blessés, et lorsque l'on considère la motivation du forcené c'est admirable. Je vous félicite d'avoir joué la montre Mindfeel."

"Ne me remerciez pas maintenant monsieur, attendez plutôt que je vous ramène la tête de ce singe."

"Votre contrat ne couvrira pas la poursuite de Cool Gorilla."

Les yeux de Sarah roulèrent comme si on venait de lui annoncer qu'elle était enceinte de six mois.

"Je vous demande pardon ?"

"Vous avez perdu deux collègues, et votre agence n'est pas connue pour laisser couler ce genre de chose. Laissez moi vous ré-affirmer que le Japon tient à ce que sa Loi soit respectée sur son sol. Des héros plus neutres vis à vis des événements seront payés pour poursuivre ce clandestin. Mais pas d’inquiétude, ce pays à besoin de tout ce qu'il peux obtenir en matière de contre terrorisme."

"Monsieur, je..."

"Assez. Est ce que le nom de Rosa Velasquez vous dit quelque chose ?"

Bien entendu que ce nom lui disait quelque chose. C'était pas comme si le tacticien qui s'était chargé de son briefing l'avait souligné en rouge un sacré nombre de fois avant d’écrire un énorme "CIBLE PRIORITAIRE" sur le front de la feuille. Cette sicarios avait rejoint la Ligue ici, au Japon, après que Aegis ce soit chargé de débarrasser le Mexique de son cartel de déchet. L’héroïne ravala sa colère, elle incendierait le gouvernement local plus tard.

"Oui."

"Il est de notoriété public que le gouvernement mexicain aimerait s'en débarrasser. Le gouvernement Japonais n'a à priori pas d'objection à formuler quand à la mise en application d'un mandat d'arrêt international "mort ou vif" sur son sol, temps que les citoyens qu’il représente ne sont pas mis en danger bien entendu. Est ce que je me suis bien fait comprendre ?"

"Parfaitement."

Si ce n'était pas une autorisation implicite de balancer son cadavre dans la baie de Tokyo elle ne savait pas ce que s'était. Mindfeel s'étonnait du calme aussi interne qu'apparent de son interlocuteur. Elle n'aimait pas les hommes indifférents, encore plus lorsqu'ils étaient sous l'effet d'un Alter de mutation.

"Je vous remercie. Si vous voulez bien m'excuser, j'ai un emploi du temps chargé. C'est un plaisir de vous avoir parmi nous Mindfeel."

"De même..."

L’héroïne fit demi tour vers le véhicule de son agence garé dans le fond de la rue en tirant une tronche de trois pied de long. Deux morts, deux morts, deux morts putain de MERDE ! C'était le Japon pas le Mexique, ils n'étaient pas censé se faire engager comme des victimes par une puissance de feu supérieure au sein de l'île la plus sécurisée du monde. Lynx lui ouvrit la porte de l'intérieur avec un air concerné. Il restait détendu de façade mais Mindfeel ressentait sa colère comme si il s'était amusé à lui hurler son mécontentement dans les oreilles. Chez la piétaille de l’arrière s'était avant tout la consternation qui régnait. Ces gars n'avaient pas l'habitude des pertes.

"On n'a pas l'autorisation n'est ce pas ?"

"On n'a pas l'autorisation de le poursuivre, mais ça ne veux pas dire que l'on doit laisser passer quoi que ce soit si jamais on retombe dessus. 'me suis bien fait comprendre bande de connards ?"

"OUI MAJOR !"

Elle tuerait ce fils de pute de gorille un jour ou l'autre, c’était une question de principe. On ne pouvait pas se laisser marcher dessus alors que l'on se devait de faire flipper les criminels les plus sérieux de la planète. Cool Gorilla ne perdait rien pour attendre, crise diplomatique ou non. Il finira attaché à une moissonneuse batteuse un point c'est tout.

"Parfait. Maintenant bougez moi ce véhicule, me tenir à coté de cet endroit me les brise grave."