Un homme mené en bateau [Cool Gorilla]

"Quinte Flush."

"Et puis merde. Allez vous faire foutre Lynx."

Le sergent d'Aegis éclata d'un rire maléfique. Le seul commandant de la SAT présent sur les lieux le regardait comme si il venait de pisser dans un violon. Cela faisait un moment que les hommes réquisitionné par le gouvernement Japonais pour l'opération « Calvaire sur la Limace » n'avaient rien de mieux à faire que de lire, prier ou jouer aux cartes. Ce n'était pas tout les jours qu'une trentaine de soldats expérimentés attendaient leur top action dans un vieux sous marin. Un bon moyen de différencier les nouveaux des vétéran dans cet entassement généralisé était l'état des ongles. Ceux du sergent Lynx, héros professionnel d'Aegis, étaient impeccable et pour cause : il venait de plumer une petite somme au nez et à la barbe des Japonais avec qui il jouait au Poker depuis une bonne demi-heure. Sa maîtrise de la langue était imparfaite, mais elle restait largement suffisante pour savourer sa victoire.

"Je être un chat chanceux."

"Vous êtes surtout un chat tricheur."

"Prouvez moi ça et je vous rendre vos 20 000 yens."

"Z'ont terminé je pense. Bon timing chez Mindfeel, son top action est dans douze minutes."

Les quatre joueurs de Poker, qui (comme par hasard) étaient les quatre plus hauts gradés disponibles sur le terrain, pivotèrent vers l'enseigne Nakaori. Cette dernière était dotée d'un Alter d'écoute des plus particulier, qui lui permettait d'entendre tout ce qui entrait dans les oreilles d'une cible « marqué » par son pouvoir, et s'était retranché sur elle même depuis le début de l'opération. Sa capacité nécessitait une grande concentration, mais elle était bien pratique pour surveiller la bonne santé d'un infiltré, retranscrire des conservations en direct et déclencher des top-actions. Reste que les agents de terrains étaient presque exclusivement des adultes, et que les besoins logistiques des opérations lui faisait souvent entendre des détails qu'elle qualifiait volontiers d'indésirables. Des petits détails comme ce qui venait de se produire entre l’héroïne américaine Mindfeel et un indicateur du nom de Daisuke Watanabe par exemple. L'anecdote avait fait lever un sourcil aux policiers japonais alors que le sergent Lynx s'était contenté d'éclater de rire. Les gens qui travaillaient régulièrement avec Aegis finissaient par s'habituer à ce genre de comportement.

"Elle est toujours aussi ouverte ?"

"Qui ?"

"Votre adjudante."

"Posez lui question si vous être intéressé, moi pas secrétaire."

L'inspecteur Immamoru poussa un grognement. Il était membre de l'anti-gang depuis 25 ans, et les membres de l'anti-gang ne rigolaient pas avec les précautions sur le terrain. Reste que Mindfeel n'était pas une idiote. Elle avait aidée à mettre des cartels au sol, et ce n'était pas une petite crapule Japonaise qui allait lui faire peur. C'était peut être ça la méthode d'infiltration "sauce Aegis" après tout : être aussi inconséquent que les criminels histoire de les mettre sur une mauvaise piste. L'homme soupira lentement avant de remettre une mise en jeu. Lynx ne trichait pas, le membre de la SAT assis derrière lui leur auraient fait signe depuis un moment si il avait tenté quoi que soit de crapuleux. Le chat avait juste une chance insolente. En définitive, Immamoru ne savait pas si l'attitude de ces deux gakokujin sorti du trou du cul du Mexique devait le faire rire ou le faire pleurer.

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Sarah Lincoln, sein nu depuis sa sortie de la douche, se faisait sécher le dos par son binôme du jour. Daisuke Watanabe était très agréable à regarder. 21 ans, une belle gueule agrémentée d'une musculature de sportif régulier, quelques cicatrices plutôt harmonieuses et un Alter de symbiose avec les plantes le rendait très attirant. Son seul défaut était sa naissance. Un père ponte de la mafia, une mère tueuse à gage. Une enfance manqué qui se sentait à sa trace psychique très forte. Il était trop sensible pour devenir le monstre que sa famille voulait, alors il avait juste encaissé. Mais tout avait changé depuis que ses parents étaient mort. Le garçon ne voulait pas reprendre ta tête d'un clan dont il se moquait, il voulait une vie de Japonais normal. Il voulait un nouveau nom, un nouveau visage, une existence plus stable que cette merde ou on l'avait trainé. Le gouvernement Nippon était ravis de lui fournir l'ensemble, mais il avait besoin d'un petit quelque chose avant : la tête de son oncle paternel sur un plateau légal, de quoi mettre en place une condamnation à mort. Après quelques micro-secondes de réflexions le jeune homme avait signé l'accord. Maintenant il était là, complétement nu, à sécher le dos d'une héroïne occidentale qui était censée le surveiller de très près et qui avait appliqué la consigne à la lettre. Il ne mit pas longtemps pour terminer entièrement sa "garde du corps", et cette dernière lui arracha doucement la serviette des mains pour lui rendre la pareille.

"Toutes les occidentales sont aussi ouverte ou c'est juste vous ?"

"Tu. Ne me vouvoie pas devant les autres."

Le garçon ne s'attendait visiblement pas à être réprimandé par une femme qui lui essuyait lentement les abdominaux.

"Si ça v... nous arrange."

Plus le temps passait, plus les émotions de Deisuke viraient vers l’appréhension. Son oncle l'avait invité ici pour discuter de la nouvelle "direction" du clan, et il n'était pas connu pour faire preuve de pitié dans ce genre de situation. Sarah comprenait. Faire plus que survivre dans ce genre d’environnement demandait une part de folie que le jeune homme ne possédait clairement pas. La présence d'une femme de son calibre lui était rassurant, mais il devait jouer sa part. Il allait devoir se faire violence, et mentir comme si sa vie en dépendait. Sans ce qui venait de se passer sous la douche, il exploserait sans doute sur place.

"Je suis une exception sur patte mais les mœurs d'Aegis sont assez libérés sur le sujet, donc je suppose que je suis loin d'être la seule."

"C'était pour la crédibilité, pour le plaisir ou pour vérifier si quelque chose ne tournait pas rond dans ma tête ?"

Sarah pouffa. Daisuke lisait bien mieux les gens que ce qu'il laissait voir en public. Il se doutait de quelque chose, et il avait bien raison. Si elle avait bien géré son coup personne ne se rendrait compte qu'elle avait renvoyé la peur panique de son compagnon dans une partie moins sensible de son psychisme, histoire qu'il ne se fasse pas trop de mal, pas même lui. Watanabe était intelligent, mais il n'était pas omniscient. Mindfeel lui ébroua la tête comme si il était un petit enfant avant de jeter la serviette au loin et d'attraper le haut de son bikini. L’héroïne l'enfila en quelques secondes avant de s'attacher lentement les cheveux. Elle rigolait toujours lorsqu'elle se recentra sur le jeune homme, qui venait d'enfiler un maillot de bain des plus sportif. Il lui lança un regard interrogateur à qui elle répondit avec un grand sourire narquois.

"Tu es certain de vouloir ta réponse ?"

"Non."

"Bon garçon. Tu fumes ?"

"De temps en temps."

L'adjudante d'Aegis tendit une clope à son compagnon avant de lui allumer. Elle baissa furtivement les yeux vers la cicatrice qu'il arborait sur son pectoraux gauche : un sale impact de balle, du calibre 45. Il n'avait que dix ans lorsque l'assassin personnel d'un rival du paternel lui avait logé la balle à la sortie de l'école. Plus elle le regardait, plus elle comprenait pourquoi elle avait décidé de faire ce métier de merde en premier lieu. Les humains étaient des machines biologiques. Certains pouvaient être réparé, d'autres non. Certains étaient sacrifiés par des gens comme elle pour que le monde puisse tourner. Une pensée noire, un peu trop pour le contexte. Sarah se gifla intérieurement. Ce n'était pas le moment de déprimer comme une merde. Elle sortit de son marasme et mit une petite tape sur le dos du garçon.

"Allons y. Ta pourriture d'oncle ne va pas apprécier si on se pointe trop en retard."

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La piscine extérieur de la "Rose du Printemps" était un endroit magnifique. Le paquebot était tristement connu de la presse nippone pour être la propriété de plusieurs grand vilains assez soft pour ne jamais se faire prendre la main dans le sac. L'assistance actuelle reflétait bien cet état d'esprit. Des cadres supérieurs, des touristes et des yakuza en maillots de bain côtoyaient des jeunes femmes magnifiques aux physiques aussi variés que les ethnies humaines le permettaient. Les tatouages de Sarah avaient de quoi passer inaperçus au milieu de cette bande de joyeux fripons. Daisuke, quand à lui, ne mit pas longtemps à repérer ce qu'ils étaient venu chercher. Au fond de la zone de repos se trouvait une petite table entourée par deux mutants. Les deux hommes, un mi-buffle et un mi-poulpe, ne s'étaient pas départis de leur costard et de leur épaisses lunettes noires, en dépits de l'environnement plus que détendu et de l'omniprésence des tenues de bain. Une grosse voix surgit de derrière les silhouettes noires, laissant facilement savoir aux deux infiltrés qu'ils étaient bien au bon endroit.

"Daisuke, mon enfant ! Quel plaisir ! Qu'est ce qui t'as retenu ? Le trajet ou cette charmante occidentale ?"

Les deux mutants s’écartèrent pour laisser apparaître l'oncle du jeune homme. Echizen Watanabe n'avait rien d'un canon de beauté asiatique. Les mauvaises langues comparaient souvent le vieux criminel à Jabba the Hutt, un petit détail qu'il prenait excessivement mal. Pourtant, il y avait de quoi faire le rapprochement : son crâne chauve et son regard vaseux se couplaient parfaitement avec son énorme ventre couvert de tatouages. Les yeux de Mindfell firent discrètement le tour de l'assemblée avant de revenir vers la cible. L'imposant criminel, confortablement installé dans un gigantesque fauteuil en osier, fumait un cigarillos cubain avec un plaisir manifeste. Deux magnifiques jeunes femmes en bikini se tenaient à ses cotés. Leur corps de mannequins ne faisait qu'accentuer le contraste entre un humain normal et le gargantuesque vieillard en maillot de bain. Les autres plaisanciers ne s'attardaient pas sur la scène, occupé qu'ils étaient à profiter de la gigantesque piscine, du bar à cocktail et de la croisière dans son ensemble.

"Un savant mélange des deux."

"Ah ! Honnête comme son père ! Il y a des choses qui ne changent pas. Assis toi fils, assis toi. C'est une formalité, mais on va en avoir pour un moment."

Daisuke tenait bien le coup pour un jeune homme terrorisé. Il le cachait à merveille, suffisamment pour qu'une Sarah qui pressait sa poitrine contre son dos ne lui fasse pas remarquer. Son pouvoir et leur proximité permettait à l’héroïne d’interférer dans ses pensées, mais la situation ne nécessitait pas grand chose de plus qu'une surveillance de tout les instants. Elle laissa donc son compagnon s’asseoir confortablement et se lova doucement contre son flanc. Lui et son oncle n'avaient plus qu'à rentrer dans le vif du sujet pour créer le flagrant délit de l'année.

-Paire de sept! J’ai gagné? Dites, j’ai gagné?

Ah bah non, il avait pas gagné. Il y comprenait rien à ce jeu. Les 3 autres malabars à la table semblait se retenir de leur mieux pour ne pas éclater de rire. Ce qui était bien normal après tout, puisqu’il n’est habituellement pas recommandé de se moquer ouvertement d’un gorille de 200kg, même si celui-ci porte un maillot de bain bleu avec des bananes, un bandana rouge à pois et les lunettes de soleil les plus classe que tu as vu dans ta vie.

Cool Gorilla, AKA Miles Smith menait la belle vie en cette journée ensoleillée sur le paquebot d’un gros noms de la pègre dont il ignorait même le nom. Pas vrai, on le lui avait dit.Wala… Waya… Waka? Wakame? Comme la salade d’algue là? Ouais, ça devait être ça! Il était devenu riche grâce à sa recette, sans aucun doute. Un vrai petit délice, même si les petits bouts avait tendance à rester coincer entre les dents, ce qui nécessitait toujours un curage en profondeur. Tiens, si jamais il le croisait, il lui ferait le commentaire.

Mais la question qui se trouve actuellement sur toutes vos lèvres (enfin, j’imagine, je sais pas moi), doit plutôt être : Mais qu’est-ce que le macaque fout là si il ne connaît pas le mec? La réponse est simple, mais nécessite un petit retour dans le temps…

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Journée pluvieuse, à peu près personne ne passait pas la plage, le stand de banane était donc vide. Seul quelques courageux à alters aquatique avaient osé sortir de leur tanière car, Miles prétendait, c’était les journées qui leur convenaient le mieux. Pour ces rares personnes, il avait choisi de garder la boutique ouverte,car, si jamais une tête de poisson avait aussi des gènes d'orang-outan, il apprécierait d’avoir accès au service.

Ce n’est cependant pas un poisson (et encore moins un singe quelconque) qui se présenta au comptoir, mais bien une tête de poulpe que le Cool Gorilla reconnu aussitôt, car il avait été présent lors des moments qui comptait le plus pour lui. Sauf un.

-Baltazar!? C’est toi? Balty le Poulpeux!?

-Miles? Qu’on me coupe les tentacules! Tu as survécu à l’attaque? Mec! On m’avait dit que seulement Jack s’en était tiré intact! Je suis si content de te voir! Qu’est-ce que tu fais dans ce trou perdu du monde?

Baltarzar Giordano, dit Balty le Poulpeux, était un ancien membre de la bande de Jack le Poulpe qui avait quitté celle-ci pour voir le monde et battre de ses propres ailes quelques années avant l’incident qui avait changer la vie de Miles à jamais. Un cousin éloigné de Jack (dont le surnom était lui même “Le Poulpe”, même si il ne possédait aucun attribut physique de l’animal lui (“Le chanceux”, aurait dit Balty)), il était son bras droit et celui qui avait recruté le Cool Gorilla dans l’organisation, alors qu’il n’était encore qu’un adolescent boutonneux qui errait dans les rues de New York.

Aujourd’hui garde du corps pour un big shot japonais (le mec de la salade, si vous suivez toujours), il passait le gros de ses journées dans des évènements dans des hôtels cinqs étoiles ou sur des bateaux de luxe. D’ailleurs, une grosse réunion camouflé avec une grosse fête se préparait sur le yacht privé de son patron où soleil (une personne avec un alter influant sur la météo avait été engagé pour s’en assurer), alcool et plein de bonnes choses serait au rendez-vous. Si Miles voulait des invitations, Balty était en mesure de lui en avait deux. Ils se séparèrent donc ainsi, promettant de se revoir bientôt pour un verre, puisque sur le bateau, le Poulpeux serait en service et aurait moins le temps de discuter, bien entendu. Cool Gorilla salua son ami retrouvé qui repris sa route avec une banane, offerte par la maison.

Effet de fin de flashback cool de votre choix

C’était donc ainsi que notre sympathique hominidé se retrouvait sur ce bateau en pleine mer sur le bord d’une piscine accompagné de… Castorman. Ouais, un peu moins de classe sur le coup. Il avait d’abord tenté d’inviter sa copine, Sarah, mais lorsqu’il avait essayer de la rejoindre au bureau, chez Aegis, on l’avait fait poireauter pendant une vingtaine de minute et il avait finalement dû quitter la cabine public car un jeep militaire avait alors fait son apparition dans la rue, tentant de le descendre. C’était qu’ils étaient protecteur les amis de sa copine et Miles soupçonnait qu’ils n’approuvaient pas totalement leur relation. Cool Gorilla doutait même que ses cadeaux se soient rendu à l’expéditeur, comme lui n’avait rien reçu en retour.

Mais bon, retour à la situation actuelle, Jean-Castor nageait tranquillement dans la piscine, faisant fuir les autres baigneurs sur son chemin, et Miles lui avait abandonner le projet de se mettre riche au poker, préférant plutôt relaxer sur une chaise longue au soleil. Ce paquebot était plein à craquer de gens riche, célèbre, beau et (bien qu’aucun n’arrivait à la cheville du seul et unique chef des Cool Gorilla’s cools gorillas) cool. Miles distribuait les clins d’oeil et les sourires aux jeunes demoiselles qui le dévorait des yeux, sans doute éblouie par tant de masculinité et de virilité. Et, bien qu’il était en couple et fidèle, regarder sans toucher ce n’était pas interdit à ce qu’il sache! Et puis, son héroïne préféré ne le saurait pas, après tout, elle était sûrement à des miles d’ici! Que ferait-elle sur un yacht remplit de criminel? Elle ne serait certainement pas scotché à un riche héritier ou un truc du genre. Tient, d’ailleurs, ce n’était pas elle, scotché à un riche héritier? Wait what?

Le gorille avait voulu saluer son amie Balty le Poulpeux qui faisait le guet auprès d’une petite table où se trouvait un vieil homme-limace à stature imposante (sans doute le monsieur Wakame), mais au même moment passait à côté un autre homme beaucoup plus jeune accompagné d’une demoiselle fort jolie en bikini. SA demoiselle fort jolie en bikini.

-EH HO SARAH, ICI!

Pas de réaction de sa douce, il était sans doute un peu trop loin pour qu’elle le remarque. Les autres gens présent, Castorman inclus, le remarquèrent par contre et beaucoup de tête se tournèrent vers lui. Incluant Balty qui se retourna pour voir d’où venait le dérangement et qui prit un air terrifié quand il constata que c’était son ami qui maintenant se levait en se dirigeant vers eux.

-CHÉRIE! C’EST MOI, MILES! QUEL HASARD!

Il s’approcha d’un pas lourd jusqu’à la table, passa entre le Poulpeux et son collègue buffle qui étaient trop sous le choc d’une telle scène pour réagir et s’assit lui aussi à la table, juste à côté de Mindfeel.

-C’est fou quand même de se croiser ici! Il se tourna vers le grand mafieux. Monsieur Wakame, Miles Smith, grand fan de votre salade. Il pointa l’autre jeune du doigt C’qui ce mec? Ton meilleur ami gai?

Le silence complet c’était fait sur le pont du navire. Autour de Castorman, toujours dans la piscine, l’eau avait viré à une teinte un peu jaunâtre. Le jeune mutant voyait sa mort approcher à grand pas.

Mindfeel avait senti la trace psychique du primate le plus tristement célèbre du Japon avant même qu'il n'ouvre la bouche. Elle ne voulait pas y croire, mais les faits la rattrapèrent lorsque le Gorille hurla son nom, son prénom et quelques insanités propres à des dégénérés comme lui. Quelque chose se brisa dans le petit cœur de l'agente d'Aegis, qui se demanda ce qu'elle avait bien pu commettre pour se faire harceler par un terroriste assez pernicieux pour la suivre jusque ici, et elle se contenta de se caler sur le torse de son indic' en ignorant l'être poilu. Reste que les émotions du singe étaient explosive, un mélange d'excitation de désir et de surprise on ne peut plus corrosif, et que la situation risquait de tourner au vinaigre si l’héroïne lui laissait le champs libre pour exploser sa couverture. Heureusement pour elle, le gorille était complètement con. Elle pouvait presque entendre le mot "gay" se répéter lentement dans l'esprit des tueurs mafieux de l'assistance, en particulier dans celui de monsieur Watanabe. Le vieille limace n'était pas connue pour apprécier ce genre d'injure envers sa famille proche et elle enrageait silencieusement, des images de peignoirs en peau de macaque dans l'inconscient. Sarah posa un bras faussement effrayé sur la main de Daisuke, histoire de le briefer sur la situation. Le pauvre garçon fusillait Cool Gorilla du regard, mais son état interne était celui d'un poisson qui se demandait dans quel type d'aquarium le destin avait décidé de le jeter.

"Un terroriste recherché. Il essaye de griller ma couverture. Personne ne t'en voudras si tu le tue."

"Je prend note."

Daisuke était un garçon sympathique, mais on ne survivait pas dans une famille comme la sienne si on était incapable d'égorger certaines personnes. Dans un milieu ou la face faisait tout, laisser passer une insulte visant son cul était une très mauvaise idée. Une ronce surgit de sous le bras gauche du jeune homme, et la plante commença à s'enrouler autour de son membre. La menace était clair, assez pour que son oncle lève la main en signe de retenu. La situation l’intéressait beaucoup plus que ce que son visage de pacha asiatique laissait envisager.

"Il semblerait que ta conquête te cache des chose mon garçon."

"Sans vouloir vous manquer de respect monsieur je ne m'appelle même pas Sarah. Je pense que n'importe quelle femme se souviendrait d'avoir rencontré un spécimen aussi... particulier ?"

Les yeux du vieux criminel se rétractèrent dans leur orbites avant de se tourner vers Cool Gorilla, qu'il observa sérieusement pour la première fois depuis son arrivé. Le primate, qui portait une tenue des plus ridicules pour une croisière de plaisance, ressemblait à un drogué surexcité. Plus il l'observait, plus il doutait sincèrement que ce type soit suffisamment puissant ou suffisamment riche pour se payer "l'amitié" d'une occidentale comme Mindfeel. Il finit par détourner la tête et éclater de rire devant l'absurdité de l'affront qu'un mutant bourré venait de faire à son neveux. Les ordres ne mirent pas longtemps pour fuser.

"Jeune femme, la remarque est suffisamment pertinente pour que je vous passe l'insolence. Occupez vous de ça vous deux."

Le buffle se tourna immédiatement vers le contrevenant. Son collègue poulpe reculait lentement, les tentacules montant doucement vers le haut. Quelque chose n'allait pas. Sarah pouvait clairement sentir une certaine forme de peur bien spécifique monter dans son esprit : cet espèce de mélange bizarre lorsque vous craigniez pour votre vie et pour celle de vos proches. Il devait connaître Cool Gorilla de réputation, et il devait s'attendre au pire. Avec ce primate le massacre n'était jamais bien loin, surtout lorsqu'on savait que la "Rose du Printemps" était fournie en criminels près à mourir pour défendre les intérêts de Echizen Watanabe.

"Si monsieur veut bien me suivre."

Le buffle regarda son opposant et expulsa beaucoup de fumée de ses deux énormes narines. Si le primate n'était pas capable de se soumettre face à l'autorité il se chargerait du travail lui même.

"Non, je me suis mal exprimé. En vérité monsieur me suivra que ça lui plaise ou non."

Miles n’avait à peu près rien écouter de la petite conversation qui le concernait pourtant beaucoup, son attention était retenue par le bol à fruit qu’il venait de remarquer sur la table et duquel il se dépêcha de prendre une banane. Il fut cependant dérangé quand de la fumée vint le frapper en plein visage. Son regard se promena lentement entre le boss mafieux, qui semblait beaucoup moins sympathique de plus près, sa copine et son compagnon qui semblait un peu trop près l’un de l’autre, puis vers le collègue buffle de Balty qui essayait de faire son spectacle pour… Intimider son interlocuteur? À cette idée farfelue, le Cool Gorilla éclata d’un rire franc, puis, quand il eut réussi à se calmer, se tourna vers le poulpe qui devait tout juste de sortir de la piscine, à voir comme il était tout plein d’eau.

-T’as entendu ça Balty? Il est rigolo ton pote vache, il me fait penser un peu à Greg! Tu te souviens de Greg? Le mec qui avait des pis de vache à la place des doigts mais qui se prenait au sérieux quand même!

Voilà, le chat (ou plutôt le poulpe) était sorti du sac et le lien entre le gros bras gluant et le singe était dévoilé. Cette fois ce sont les autres intervenants de la scène qui balayèrent du regard les deux mutants concernés. Le buffle semblait hésité. Son collègue était-il un traître? Devait-il l’expulser lui aussi? Profitant de la confusion qu’il remarqua à peine, Miles en profita pour ramener son attention vers le parrain-limace, non sans, au passage, lancer un baiser soufflé accompagné d’un clin d’œil à sa dulciné. Il fixa le gros bonhomme, descendant un peu ses lunettes sur son nez, de façon à le regarder par-dessus, avala le reste de sa banane d’un coup, puis prit la parole.

-Monsieur Wakame, j’irai droit au but. Je n’en croyais pas ma chance lorsque Balthazar m’a offert la chance de venir à votre petite fête, j’ai justement une petite proposition d’affaire pour vous que je crois qui pourrait vous intéresser…

Comment est-ce possible d’être aussi peu conscient de la situation qui nous entoure? Aucune idée. Mais pourtant, sur ce bateau remplis de criminel endurçi, assis à la même table qu’un parrain du crime organisé, son héritier présumé, une agente internationale et deux durs à cuire prêt à le mettre en pièce, le magnat de la banane parlait de faire une proposition d’affaire.

-V’m’voyez m’sieur, je suis assez connu dans le marché des fruits et légumes… Plus particulièrement des fruits… En gros, je possède une plantation de banane un peu plus au sud… Et je me disais qu’en unissant nos réseaux, on pourrait facilement dominer le marché! C’est du gagnant gagnant cette idée je vous dit! Un vrai homme d’affaire moi. Z’avez qu’à demander à Sarah!

En fait, Miles avait aucune idée dans quel domaine œuvrait l’organisation du monsieur, mais tout le monde pouvait profiter des bananes et l’inverse était vrai aussi. Les bananes pouvaient sans aucun doute profiter de l’aide de tous. Pendant le monologue du Cool Gorilla, Balty semblait avoir décidé où se trouvait réellement son allégeance et posé une main sur l’épaule du primate.

-Miles, je crois que le moment serait bien choisi pour laisser les monsieurs discuter, je t’amène au bar, aller, viens…

Il avait la voix qui tremblotait un peu, comme s’il craignait pour quelque chose. Franchement, Miles ne comprenait pas trop de quoi un ex-membre de la bande de Jack pouvait avoir peur ici!

Plus la scène prenait son temps, plus le silence gêné de l'assistance se transformait en un espèce de malaise hilarant. Un gigantesque Yakuza, adossé sur une chaise longue depuis un bon moment, commença à pouffer. Sa main se glissait lentement vers son arme de poing, mais il avait du mal à conserver son sérieux. Le singe semblait tellement... innocent. Watanabe lui jeta un regard noir avant de se tourner vers Cool Gorilla, toujours occupé à lui vendre des parts de marché dans une plantation quelconque. La scène était tellement décalée que le rire se répandit silencieusement parmi les hommes de mains. Un grand sourire se forma sur le visage de Sarah, qui avait du mal à comprendre comment l'autre énergumène avait survécu aussi longtemps dans un milieu professionnel pareil. Watanabe, rouge comme une tomate, se tourna vers elle et la dévisagea comme si elle venait de pisser sur ses plates bandes, mais il ne réussit pas à maintenir son visage de criminel sérieux plus de quelques secondes. Un fou rire plus que gras qu'une poitrine de mouton commença à monter dans sa gorge et le ricanement de la foule explosa au grand jour. L'autre imbécile allait mourir, et il était incapable de s'en rendre compte. La plupart des gens présent étaient persuadés qu'il ne réaliserait jamais la raison de son assassinat. Il était juste trop naïf pour leur monde de brute. Reste que dans la foule, il y avait quelqu'un qui ne riait pas. L'homme taureau semblait prendre la situation avec un horrible sérieux.

"Au moins, on aura essayé d'être poli !"

Il ne lui fallut qu'une seconde pour sortir un pistolet mitrailleur de son pantalon, et encore moins de temps pour le vider sur le visage de Cool Gorilla. Les autres mafieux suivirent le mouvement tandis que les passagers les plus "normaux" se jetaient au sol en criant. Un véritable concerto de coups de feux éclata sur le pont, et les balles s’écrasèrent les une après les autres sur le bouclier "magique" du primate. Sarah soupira. Ses imbéciles n’étaient même pas capable de tirer sur l'autre con avec du gros calibre. Elle allait devoir le buter elle même ! Enfin, elle même... Ce n'était pas comme si un sous marin rempli à craquer par des professionnels attendait la moindre trace de combat pour se lancer à l’assaut du navire.

"Sécurisez moi le bateau, trouvez la drogue ! Je veux tout les passagers rassemblés sur ce pont dans les prochaines minutes ! Que quelqu'un mette Cool Gorilla au sol !"

Les yeux de monsieur Watanabe s'ouvrirent en grand lorsque la première escouade de la SAT se hissa à bord de son navire. Le taureau leva son arme vers les flics, mais sa cervelle explosa grâce à une balle de 5.56 particulièrement bien tiré. Les bouts de son crâne s’effondrèrent sur le ponton, un des civil poussa un petit hurlement pathétique, et la vieille limace compris qu'il était plus que temps de prendre la fuite. Il se roula en boule sans dire un mot et commença à tourner sur lui même. Sa sueur se répandit partout sur la table et il décolla, littéralement, en direction des cabines de luxe. Il ressemblait à une roue de camion qui aurait perdu toute attache sur l'autoroute. Un Alter ridiculement efficace pour un homme terrifiant.

"Je me charge du primate, vous vous coursez mon oncle."

Daisuke avait donné les instructions. Ce n'était pas son attribution mais il n'y avait pas de temps à perdre. Dans ce genre de cas c'est bien souvent le premier qui a parlé qui a raison. Mindfell, toujours en maillot de bain, s'élança à la poursuite de l'autre tas de graisse en grognant des insanités. Le jeune homme s'avança vers Cool Gorilla, un calme exemplaire sur le visage. Une énorme ronce commença à recouvrir son torse nu avant de s'attaquer à ses bras. Des plantes sortaient de partout : de ses cheveux, de ses mains, de ses doigts de pieds. Le primate était un gros morceau, un mutant plus qu’impressionnant, mais lui aussi avait plus d'un tour dans son sac. Il avait tué suffisamment d'hommes dans sa courte vie pour comprendre qu'un adversaire de son calibre était dangereux. Reste qu'il n'avait pas le choix. L'américaine s'occuperait de son oncle, et il aurait enfin la paix avec sa vie de merde. Fracasser ce petit producteur de banane n'était qu'un mauvais moment à passer.

"Tu n'aurais pas du quitter ta jungle mon grand... Ça t'aurais évité d'affronter un PD dans mon genre. Tu peux toujours te casser remarque."

Dès qu’il avait vu le taureau levé son arme, Cool Gorilla avait soupiré fortement, son sourire disparaissant de son visage, remplacé par une moue de découragement. Sans se lever, il claqua des doigts et un bouclier apparu aussitôt de lui, le protégeant aussitôt contre la pluie de balle qui déferla au même moment du fusil du garde du corps, mais aussi de celui de presque tous les mafieux à bord. Toujours sur sa chaise, il baissa légèrement ses lunettes, question de regarder Buffalo-man avec le regard qu’il nommait affectueusement ses « yeux méchants », quand la tête de celui-ci explosa. Waw, aurait-il un troisième alter en lien avec les yeux méchants? Ou bien…

En se retournant, il aperçut les équipes de SWAT qui commmençait à envahir le navire. Soudainement, il fut projeté vers l’avant avec sa sphère, heurté de plein fouet par quelque chose qui ressemblait grandement à un roue de camion. Voyant que le monsieur Wakame n’était plus là, il fit vite le lien. Par contre, un qui était toujours là, c’était Balthazar le poulpe, qui ne savait plus où se mettre.

-Balty! Va voir ton patron! Faut lui dire que j’avais pas fini mon offre! J’ai un vrai plan d’affaire.

Sans se faire prier, le second gros bras pris ses tentacules à son cou et se mit à courir à la suite de son patron. Ferait-il l’offre, ou voulait-il simplement sauver sa vie? Pas moyen de le savoir, mais Miles avait à ce moment d’autres chats à fouetter. Parlant de fouet, d’où elles venaient toutes ces ronces?

Levant les yeux, il vit que le mec assis près de Sarah avait des lianes qui semblaient sortir de partout. Impressionnant comme alter. Avec ça, n’importe quel jardin botanique serait sans aucun doute près à l’engager. D’ailleurs, au même moment, il vit que l’agente d’Aegis fonçait elle aussi vers les cabines, à la poursuite du parrain et de Balty. Alors qu’il allait l’interpeller, ce fut plutôt le gros bonhomme qui prit la parole.

- Tu n'aurais pas du quitter ta jungle mon grand... Ça t'aurais évité d'affronter un PD dans mon genre. Tu peux toujours te casser remarque.

-AH! Je le savais! PD! T’es donc vraiment son meilleur ami gay mec! Content de te rencontrer, moi c’est Miles, son copain. Mais elle t’a sans aucun doute parler de moi! Et, pourquoi je me barrerais, on s’amuse comme des fous ici!

Retour du sourire, mais le bouclier toujours présent. Pas qu’il avait peur du palmier, mais une balle perdue au milieu d’une fusillade SWAT vs mafieux était un accident tellement commun que le primate voulait éviter d’en faire les frais. D’ailleurs, l’uniforme des SWAT lui disait quelque chose. Ce n’était pas le même que Sarah portait lors de leur première rencontre? La fois où ils avaient observé des feux d’artifices depuis une ruelle marchande! Oui, c’était bien ça! Des collègues donc! Il pourrait aller se présenter!

…Ou pas, si on se fiait à la salve de balle qu’il venait d’essuyer sur son bouclier. Il poussa un soupir, faisant non de la tête. Pourquoi les gens étaient-ils toujours si impolis et prompts à tirer? Il se retourna vers l’homme-plante et leva les mains en l’air, paume vers le haut, en signe d’incompréhension.

-Ces policiers ne comprendront jamais les honnêtes criminels comme nous, pas vrai Homme-rose? Ça doit être encore pire pour toi mon frère, en tant qu’homosexuel dans le milieu!

Il ne devait pas avoir eu la vie facile, des tiges de roses comme alter et un aura homo aussi flagrant. Miles le plaignait un peu. Alors que les balles fusaient toujours, il désactiva son champ de force, le temps de lancer une banane vers l’autre, avant de réactiver aussitôt.

-Tiens, pour la peine, une banane de première qualité, qui vient de la plantation dont je parlais tout à l’heure… Tu voudrais investir toi, dit?

Un vrai gentleman et homme d’affaire ce Cool Gorilla. Un vrai.

Daisuke soupira. Il commençait à comprendre pourquoi la gaijin ne pouvait pas supporter son compatriote. C'était un terroriste, mais c'était surtout un sale con.

"Je suppose que le second degré n'est pas l'apanage de tout les américains."

Le jeune homme ressemblait de plus en plus à un mutant de catégorie 4. Toute aspect humain commençait à se déformer devant l'abondance de plantes qui le recouvraient de plus en plus. Une énorme ronce s'extirpa de son torse pour foncer vers Cool Gorilla. Le primate lui tournait le dos, et il n'allait pas laisser passer cette chance de porter le premier coup. Le lasso improvisé qu'était la ronce s'enroula autour de l'étrange champs de force de l'américain, qui s'avéra rapidement être circulaire, et une idée germa dans l'esprit du jeune repenti. C'était parfait. Il lui suffisait de jouer au tennis un petit moment, et le monde très fermé des plantations bananières vivrait un deuil plus que palpitant.

"Voyons qui est le meilleur de nous deux."

Le bras du jeune homme tira vers l'arrière avec une force d'athlète olympique, et le gorille fut propulsé vers le bord du navire avec une vitesse plus qu’impressionnante. Daisuke se laissa entrainer, juste assez pour percuter son adversaire avec ses deux pieds joints recouvert de ronces et le propulser par dessus bord. Deux solutions : soit le primate savait nager, et ce combat n'en était qu'aux balbutiements, soit il allait couler à pic et le neveu d'Echizen aurait largement le temps d'aller se siroter une agrume pendant que les flics refermaient leur piège sur ce navire. Il se mit en position de combat, en attente du retour de feu.

À l'autre bout du bateau, Sarah Lincoln continuait de courir après l'autre boule de graisse.

Echizen n'avait aucunement l'intention d'arrêter de jouer au plus malin. Il roulait tellement vite que l’héroïne, en dépit de son endurance, avait du mal à le suivre. Le spectacle était digne d'un cartoon : les Alters aussi stupides qu'efficaces avaient le don d’énerver la jeune femme, qui se demandait toujours pourquoi Dieu avait décidé de donner à un pitoyable humain la capacité de faire rouler sa graisse. Il y avait bien pire dehors, un certain gorille tout droit sorti d'une cartouche de super-Nintendo par exemple, mais c'était tout de même fatiguant. Heureusement pour elle, son salut fit son apparition sous la forme d'un mafieux alcoolisé qui ne savait visiblement pas ce qui se passait sur le pont principal. Il fit un salut timide à son oyabun avant de se tourner vers Sarah, qui lui explosa la mâchoire pour récupérer son arme. Il ne lui fallut qu'une seconde pour sécher l'autre imbécile, attraper le revolver qu'il portait et tirer trois fois sur un certain gros lard. Echizen s'effondra en hurlant : des balles de neuf millimètres s'étaient logé dans sa jambes droite, brisant sur le coup sa rotation. C'était la fin de cette boule de pétanque humaine.

"Vous êtes coincés."

"Plus pour longtemps."

Le sourire de Watanabe n'était pas bon. Le frottement que la jeune femme entendait derrière elle non plus. Elle se lança vers la gauche avec un juron et sortit un couteau dépliable de son haut de bain. Balty le poulpeux loupa son interception de peu, sa tentacule passa à quelques millimètres du visage de la jeune femme. Sarah ouvrit le feu, mais l'arme n'était visiblement pas chargé au maximum. Un clic répondit à son second tir, et l'homme de main ne se le fit pas dire deux fois pour charger. Sa gifle tentaculaire percuta les côtes de la jeune femme, mais elle eut le temps de lui asséner un coup de couteau plus que retord. Le mercenaire recula en grognant et regarda sa nouvelle plaie. Son visage lassait couler un sang bleu plus que répugnant. Il n'y avait pas besoin d'être psy-actif pour se rendre compte qu'il bouillonnait de rage.

"Après le singe, le poulpe. Parfait, vraiment."

"Miles tentait de te balancer, j'ai juste été trop bête pour le comprendre ! C'est triste, j'aurais du t'égorger lorsque j'en avais l'occasion. Je suppose que si je te tue, lui et moi nous serons rendu un service mutuel..."

"Tu veux me tester ?"

Mindfeel donne un large coup de couteau dans le vide, juste assez rapidement pour dégager le sang de l'autre énergumène de sa lame, et se mit en position de combat. Elle n'allait pas laisser un poulpe lui dire comment elle allait mourir, surtout au Japon. Un poulpe, c'était fait pour rôtir dans un four à plus de 200 degrés. Elle allait se faire un plaisir de remettre à sa place ce petit criminel de province.

À un moment, Miles regardait la fusillade, puis au moment suivant, il volait à plusieurs mètre au dessus du sol (ou plutôt du pont du navire) pour aller finir sa chute dans l'eau. Il avait eu le temps de voir que ce qui l'avait saisi était l'une des ronces de l'Homme-Rose. Avait-il tenter de le noyer? Non, surement pas, ils étaient pote après tout! Sans doute avait-il douter de la solidité de la protection du Cool Gorilla et il avait voulu l'écarter de la porté des tirs. Le primate fut touché par l'attention, malgré l'inutilité de celle-ci.

Pour facilité sa nage, il désactiva son champs de force, puis s'approcha de la plateforme qui servait pour les baigneurs qui voulait remonter à bord du navire. Il s'aggripa de la main droite à la petite échelle puis se propulsa en l'air, attrapant le rebord du pont qu'il venait de quitter de la main gauche, puis remontant à bord, se tenant debout sur la rambarde, question d'observer la scène. Le combat entre les forces de l'ordre et les criminels faisait toujours rage, mais Miles en avait assez. Il se redressa, remplis ses poumons d'air, puis se mit à battre sur sa poitrine en poussant un cri primal.

-GRAAAAAAAAAAAAAWWWW-LLONS-Y MES COCOS!

Et il sauta. Vers l'avant. Un seul bond. Il parcouru un bon 4 mètres, pour attérir au beau milieu de la foule dont il avait bien entendu attiré l'attention. Les canons des fusils les plus proches se pointèrent alors vers lui, mais ils ne furent pas assez rapide pour arrêter le gorille enragé qui les balaya tous du revers de la main. Certains réussirent quand même à tirer, mais les canons ainsi déviés propulsèrent plutôt leurs balles vers d'autres cibles. Tel un chat enragé dans un chateau de carte, l'animal qu'était Miles Smith faisait tombé les soldats les uns après les autres, sans aucune distinctions pour leur allégeance. Ils étaient des pions, tandis que lui, il était le roi. Quoi, le roi, c'est nul? Non mais, avec un tel nom, ça peut pas être si nul, voyons.

Pendant que son pote se faisait les frais des petites têtes sur le pont tout en s'inventant des métaphores que lui même ne comprenait pas trop, Balty le poulpeux se retrouvait face à face avec l'une des agentes de calibre internationale les plus dangereuses. Lui, un simple garde du corps de mafieux, autrefois roublard dans la ville de New York, sans capacités de combat incroyables, avec comme seul "avantage" spécial d'être capable de... Oui, voilà!

-Prends ça, salle chienne!

Le mollusque cracha alors au visage de Sarah, dans le but de l'aveugler et en profita pour tenter de lui saisir les bras de ses tentacules pour l'immobiliser. Attention par contre, quand on parle de cracha, on ne parle pas d'une petite quantité de salive, mais bien de près d'un litre d'encre noir et épaisse qui se dirigea directement dans la direction du jolie visage de l'agente d'Aegis. Miles aurait sans aucun doute été outré de voir l'un de ses potes offrir un tel traitement à sa copine, mais Miles n'était pas là. Il castagnait avec le menu fretins, tandis que Balthazar Davis devenait le vrai héros de cette histoire, celui qui sauverait Echizen Watanabe et deviendrait une star du monde des mafieux.

C'était chaud et visqueux.

Mindfeel recula aussi vite qu'elle le pût en priant pour que ce ne soit pas de l'acide. Une seconde suffit pour faire disparaître cette pensée : si ça avait été de l'acide, elle en serait déjà morte. Un poulpe... C'était de l'encre ! Quelle idiote, elle aurait dût y penser bien plus tôt ! Ça lui aurait évité de se bouffer une faciale en plein combat ! Remarque, ce n'était pas un mal non plus. Elle avait besoin de ses yeux pour se repérer au niveau du terrain, mais elle savait d'office ou se trouvait les gens grâce à son Alter. Le garde du corps américain n'avait pas pris cette donnée en compte... Il lui fonçait dessus toutes tentacules dehors avec l'espoir de lui immobiliser les bras, et ne se doutait absolument pas qu'elle pouvait sentir sa présence.

"Crève imbécile."

Le couteau vola, et une bonne quantité de tentacules se retrouva sur le pont. Le sang du mutant gicla. Il hurla, mais il n'eut pas le temps de riposter. Sarah contre attaqua aussi vite qu'elle le pouvait et son couteau se planta entre les côtes du criminel. Elle dégagea son arme, cracha sur son adversaire et le poussa aussi fort que ce que ses petits bras lui permettait. Il chavira par dessus bord. C'est ainsi qu'un gigantesque plouf détruisit tout espoir pour Balthazar Davis de devenir le héros de cette histoire. Mindfeel, quand à elle, dégagea ce qu'elle pouvait de ses yeux avant de se tourner vers le gros mafieux derrière elle. Le visage du Yakuza s'était décomposé. Il était exténué, utiliser son Alter plus longtemps serait dangereux pour sa santé. Maudite soit sa consommation excessive de nourriture ! Il ne s'attendait certainement pas à ce qu'une héroïne assassine son garde du corps de sang froid ! Lincoln pouvait entendre son désarroi d'ici ! Les criminels Japonais vivaient vraiment dans un autre monde...

"Echizen Watanabe, je vous arrête pour trafic de stupéfiants, d'armes et d'êtres humains ainsi que pour de multiples tentatives d'assassinats sur dépositaire de l'autorité public. Je vous rappelle que vous êtes seul et que je suis calibré. Vous comprenez ce que j'essaye de vous dire ?"

"Oui."

"Alors on avance. Pas de coups fourrés ou c'est directement dans la tempe."

L’héroïne colla son couteau sous le cou du suspect qui déglutit douloureusement et leur petit convoi se mit en marche vers le sous marin de la SAT. Elle espérait que Daisuke avait réussi à massacrer son pire cauchemar, mais il lui suffit de retourner sur le pont central pour comprendre son erreur de jugement. Cool Gorilla était en excellente santé. Il fracassait allègrement des soldats des deux camps alors qu'un Daisuke mutant essayait de sortir de la mêlée comme il le pouvait. Le primate avait certainement sorti quelque chose d'inattendu au jeune homme, quelque chose de suffisamment bâtard pour que le jeune repenti ne se doute pas du danger. Elle allait lui donner un coup de main, mais elle devait d'abord mettre la cible en cage. L’héroïne se contenta donc de soupirer et de passer discrètement avec son paquet. Elle espérait sincèrement que la bataille lui fournirait une couverture suffisante, mais la situation était sur le point de lui échapper. Echizen Watanabe avait réfléchit, et il eût une idée brillante.... Il savait comment tourner cette situation en sa faveur ! Il tourna sa tête aussi vite que possible et hurla sa détresse avec tout ce qui lui restait de poumons !

"MONSIEUR MILES, SI VOUS ME SAUVEZ JE VOUS RENDRAI RIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIICHE !"

Quelque chose se brisa dans le cœur de Mindfeel. Elle se tourna vers sa droite, et croisa le regard du primate qui était occupé à fracasser le crâne d'un mafieux contre celui d'un membre de la SAT. Le cri du chef mafieux avait été tellement puissant qu'une bonne partie du bateau avait arrêté de se massacrer juste pour regarder dans leur direction. Sur le visage du vieux Yakuza, on pouvait lire la satisfaction d'un homme qui pensait avoir gagné. Sarah, de son coté, fit silencieusement un petit serment : si elle s'en sortait en vie, Watanabe allait tellement déguster qu'il n'oserait plus jamais la regarder dans les yeux.

Miles s’amusait comme un petit fou. Les soldats des deux clans étaient si faible qu’il en faisait de la pâté pour chat sans effort aucun. Punch par ci, kick par là. On noie l’homme-hérisson dans la piscine, on jette celui qui crachait des limaces par-dessus bord. Quel plaisir. Sa dance se continuait, alors qu’il voyait l’homme-rose tenter de le rejoindre. Sans doute voulait-il s’amuser aussi un peu.

-Allez ma p’tite fleur! Joins toi au grand Cool Gorilla! Ça castagne ici!

Il aperçut plus loin dans la mêlé Castorman qui tentait de se cacher sous une chaise soleil et lui fit un grand sourire avec un petit signe de la main, avant de bondir pour le rejoindre. Il balança la chaise soleil au loin, avant d’attraper son employé par le bras et de le relever.

-Qu’est-ce que tu dirais si je retrouvais Sarah pour lui faire un petit bizou, puis qu’on partirait d’ici? Goupy doit s’inquiéter pour nous…

Tout en parlant, il attrapa deux combattants, des deux clans, frappa leur tête ensemble, puis fut interrompu par un cri à l’aide. Il se retourna en même temps que tout le monde pour voir Mindfeel qui tenait en joue le chef mafieux, l’origine du cri. Miles chercha Balthy du regard, mais ne put le voir nulle part. Par contre, il vit le visage plein d’encre de l’héroïne, la signature de son ami, et le sang sur son couteau.

Le déclic se fit soudainement dans sa tête. Comment avait-il put être aussi con? Comment avait-il pu croire que ça pourrait fonctionner entre eux? Ils ne venaient pas du même monde… Leur alliance était voué à l’échec! Et ça, c’était le pas de trop… Le Poulpeux…

Fou de rage, il s’élança vers eux en courant. À quelques mètres d’eux, il sauta, préparant son poing pour frapper, le visage crispé par la colère. Il ramena d’un coup son poing vers l’avant directement vers sa cible.

-GO-RI-LLA PUUUNCH

Il atteignit de plein fouet le visage du Yakuza, soulevant l’imposant personnage de terre et l’envoyant valser et s’écraser dans un mur du navire, brisant toutes ses dents à l’impact. Sans aucun doute, le mafieux avait tenté de s’en prendre à Sarah et Balthazar, en sachant que c’était la copine de Miles, avait tenter de la protéger en la camouflant avec son encre. Le monsieur Wakame l’avait ensuite achevé avec son couteau que Mindfeel avait, dans la confusion, récupéré sur le corps du Poulpe et réussi à soumettre le gros bonhomme par la suite. Cool Gorilla regrettait amèrement son erreur. Comment avait-il pu croire que lui, un grand génie du mal pourrait un jour s’associer avec un simple chef Yakuza? Ils étaient clairement dans deux ligues à part. Essuyant une larme qui coulait sur sa joue, pour son amie le poulpe, il se tourna vers Sarah.

-Merci ma poule… Merci de m’avoir aider à me venger de ce faux-frère… Sa salade n’est même pas si bonne en plus, je voulais seulement l’amadouer…

Avec la mise hors d’état de nuire du chef mafieux, ses subordonnés avaient tous perdu leur motivation et rendaient les armes, le SWAT procédant donc aux arrestations d’usage. Miles remarqua alors que l’ami gai de Sarah se dirigeait vers eux, mais n’avait pas désactivé sa forme grotesque.

-Yo mec! Merci de m’avoir sauvé la mise! Mais mon bouclier aurait encaissé sans problème tu sais? Tu peux désactiver ta forme de sapin, les combats sont fini! Quoique quelques lumières et un étoile sur la tête, ça t’irait à merveille tu sais?

Se mettre les pieds dans les plats? Miles? Jamais voyons…

Cool Gorilla se lança dans les airs avec une grâce digne d'un danseur de ballet. Un horrible cri, primal et viril, se répandit sur le bateau et son poing fracassa le visage d'Echizen Watanabe avec une telle force que la moitié des dents du Yakuza se répandirent sur le sol. Sarah était coincée. Cool Gorilla était en face d'elle, assez proche pour la toucher, le poil couvert de sang, de sueur et d'eau de mer. Elle était seule, pratiquement nu, face à un primate dépassant les 100 kilos qui, derrière ses lunettes de soleil, la dévisageait comme si elle était un morceau de Viande. Il dégageait des émotions inhumaines, mélangeant excitation, calme abyssal et rage de vivre en un seul cerveau dégénéré. Il était horrible, monstrueux, impropre à la vie sur terre et elle était coincée avec lui.

Sarah était terrifiée. Quelque chose lui chuchotait qu'au moindre mouvement, ne serait ce que d'un pouce, le terroriste allait encastrer sa tête dans le plancher du paquebot. Elle ne voulait pas finir comme ces gars qu'il avait fracassé sans même les regarder. Elle ne voulait pas mourir, là maintenant et tout de suite. Il fallait penser à quelque chose. Il fallait trouver une sortie. Le regard de la jeune femme se détacha finalement du primate avec ce qui lui semblait être une insupportable lenteur. Elle cherchait une arme, n'importe quoi, quelque chose que son Alter pourrait soulever, lancer, propulser ou faire tirer. Quelque chose qui pourrait lui sauver la vie. La voix du gorille résonnait en arrière plan, monstrueux mélange de bruits gutturaux et de mimiques animales. Elle n'avait plus le temps de chercher une sortie. La situation était trop critique pour continuer. Sans rigoler, elle allait devoir le faire. Elle allait devoir agresser un gorille à main nue.

Sarah savait qu'elle pouvait le faire. Elle pratiquait le Jiu-jitsu brésilien depuis son enfance ainsi que le Krav-maga depuis ses études. La musculation et les poids avaient fait d'elle une bête de femme, 1m75 pour 86 kg. Elle avait une vitesse de fou, elle le savait, et ses réflexes étaient tout aussi monstrueux . Elle avait juste à attendre la charge, esquiver au bon moment, et lui massacrer le visage au couteau. Elle ne le lâcherai pas. À la moindre erreur Cool Gorilla, était mort. Un civil aurait trouvé cette attaque impossible. Rien n'était impossible avec de la volonté, Mindfeel le savait mieux que quiconque, et ce n'était pas un physique de puceau qui sortait les gens de cette situation. Elle devait le faire. Elle pouvait le faire !

N'importe quel homme un minimum entraîné pouvait vaincre un gorille avec un couteau. Un mutant simiesque n'était pas forcément plus dangereux, il demandait juste de la technique. Les muscles de l’héroïne se contractèrent alors que son adversaire lui tournait la tête, lui laissant une parfaite occasion pour se lancer à l'assaut. Elle lâcha le corps inerte d'Echizen et se lança, lame au clair, sur le visage du primate.

Malheureusement pour elle, elle n'eut pas le temps de mettre son projet à bien.

Une nuée de liane s'enroula autour du corps de la jeune femme qui, coupée dans son élan, hurla de surprise avant de se faire tirer vers le sous marin. Daisuke n'avait manifestement pas l'intention de la laisser seul face à l'autre masse de muscle, et il n'avait pas oublié son oncle. Une nouvelle masse végétal s'enroula autour de son gros et gras oncle qui, dans son inconscience, ne remarqua même pas qu'on le trimbalait sur le plancher comme une savate. Reste que Sarah se moquait de tout cela : une seule question occupait son esprit.

Cool Gorilla allait-il la poursuivre ?

Ah bah ça, c’était pas très poli. Miles prenait la peine de s’adresser gentiment à tout ce beau monde et démontrer le plus de courtoisie possible et c’est comme ça qu’on le remerciait? En agrippant sa copine et en fuyant comme un lâche? Ne croyait-il pas que le primate serait en mesure de protéger la demoiselle pas si en détresse? Franchement, il commençait vraiment à croire que ce meilleur ami gay était une mauvaise influence pour Sarah et ça ne lui plaisait pas.

Il s’élança donc à la poursuite des lianes, tout d’abord en courant, puis, en bondissant. Cependant, sa cible n’était pas Sarah, puisqu’il préféra d’abord se diriger vers la chose la plus facile à atteindre. Il atterrit directement sur le ventre du gros mafieux qui se vida instantanément de tout son air, dans une expiration profonde et vraisemblablement très douloureuse, mais Cool Gorilla n’en avait pas terminé là. Il agrippa la liane descendit rapidement de sur le corps inconscient, plantant ses pieds dans le sol du bateau, défonçant le plancher lustré de celui-ci. Puis il tira.

La résistance que lui offrait la plante était immense. D’un point de vue extérieur, il s’agissait d’un géant tir à la corde entre deux mutants, sur un bateau de plaisance. Une activité très classique, mais aussi un peu extrême comme situation. Les deux criminels étaient de force relativement égale et le tout ne bougeait pas d’un pouce. Sur le bateau, aucun bruit autre que les grognements d’effort des deux pugilistes. Tout le monde regardait la scène. À la gauche de Miles, filait une seconde liane. Celle qui tenait Sarah.

D’un mouvement qui ne tenait que du réflexe, Cool Gorilla lâcha la corde qu’il tenait de sa main gauche, perdant un peu l’équilibre, maintenant qu’un seul de ses bras devait soutenir la charge, puis saisi la deuxième liane de sa main libre, à environ 2 mètres de l’endroit où Mindfeel était enroulé. On avait donc la scène étrange ou deux personnes étaient enroulé dans des lianes, on avance un peu et on a un gorille qui tient ces mêmes lianes puis quand on continue jusqu’au bout, on a l’origine des plantes, soit une créature difforme rempli de ronces. Une journée normale au bureau.

Avec les deux lianes, la situation était moins évidente pour Miles, qui disposait d’une prise moins intéressante que l’autre homme, dont les lianes faisaient parti intégrante du corps, mais il savait qu’il avait une force brute plus grande. Il était confiant. Il était Cool Gorilla.

-Allez mon frère, c’est le moment de dire aurevoir!

Il joignit les deux lianes ensembles afin de pouvoir prendre les deux avec ses deux grosses pattes, puis, d’un coup, fit un effort surhumain pour tirer en même temps qu’il faisait volte-face.

-Sayonara, Homme-Rose! WAAAAARGH

Il fit passer les lianes par-dessus son épaule et l’autre quitta alors le sol, fit un vol contrôler par le gorille et alla s’écraser directement dans la piscine, abandonné depuis longtemps, dans un craquement sinistre. Craquement double en fait, puisque et plusieurs os du mutant et le bateau subirent les effets de cette collision. En effet, le fond de la piscine était complètement craqué et l’eau commençait à s’en échapper. En fait, à mieux regarder, c’est le yacht au complet qui semblait être craqué sur la largeur, se séparant lentement en deux parties. Peut-être était-il réellement temps d’abandonner le navire…

-Allons y mes frères, les femmes et les enfants d’abord, comme ils disent!

Le plus grand des gentlemans, ce Cool Gorilla!