Sauvetage du troisième âge [feat Katsuko]

"Groupe suivant. Allez, ne soyez pas timide."

Jiyūhito poussa un profond soupir, s'étira pendant une ou deux secondes, et entra dans la petite pièce que Takiiro Sensei, alias Squishy le poulpe ou bien "matériel à sushi" pour les élèves les plus virulents, avait mit en place au sein de la maison de repos Matsumoto. Son objectif était le suivant : surveiller son exercice de sauvetage de loin pendant que les élèves se retrouvaient à faire Dieu sait quoi dans les environs de la plus imposante maison de retraite de Tokyo. Ces derniers, qui tiraient des tronches aussi confuses qu'un panda à qui l'on demanderait de se reproduire en public, ne s'était certainement pas attendu à quelque chose de ce style lorsque leur professeur principal les avait informé de l'exercice de "sauvetage" mis en place par son collègue.

La plupart des gens estimaient qu'un exercice de sauvetage consistait à travailler dans un environnement accidenté et de transporter un VIP d'un point A à un point B. Takiiro Sensei, de son coté, semblait penser en dehors de le boite en quasi-permanence, et cela poussait Jiyūhito vers une certaine attitude qui impliquait du respect. S'occuper des ainés c'était important. Chiant, mais important.

En rétrospective, c'était mieux de se retrouver dans cet exercice avec Katsuko qu'avec un élève un peu plus "idiot" de la classe. C'était fragile quand même un petit vieux.

Squishy, assis derrière son bureau de fortune, s'amusait à faire tourner sa chaise roulante pour passer d'un écran de surveillance portatif à un autre. Son éternel sourire d'éducateur fanatique était visible malgré la vitesse de son déplacement rotatif. Il avait une idée en tête, et elle impliquait certainement de faire en sorte que ses deux étudiants décrochent la lune.

Jiyūhito jeta un petit coup d’œil vers Katsuko. Elle était pas mal dans son costume héroïque avec sa petite jupe par dessus son complet bottines-collant. La casquette lui allait bien aussi. C'était sympathique à regarder tout ça.

Takiiro Sensei, qui n'avait pas de temps à perdre, coupa court au silence et commença sa présentation tout en continuant de tourner d'un écran à l'autre. Les écrans, reliés à des petits drones de surveillance, lui montraient les binômes qui avaient précédés les deux adolescents. La plupart d'entre eux étaient encore dans la maison de repos.

"Héhéhéhé, Katsuko et Jiyūhito, voilà un duo intéressant. C'est l'alliance des bons élèves à ce que je vois. Vous avez bien fait. Deux bons cerveaux valent mieux qu'un, surtout aujourd'hui. Je me dois cependant d'insister sur un point."

Le mutant figea soudainement sa chaise roulante juste en face du prince de sang. Il venait de remarquer quelque chose d'inacceptable. Son couvre chef Shiketsu, symbole de vertu, de courage et d'amour, était positionné à trois quart sur le coté droit. C'était inacceptable.

En tant que professeur d'héroisme, il ne laisserait pas passer une telle vilénie.

"Votre. casquette. se. met. de. face. votre. altesse. impériale."

"On ne peut vraiment pas..."

Les yeux du "matériel à sushi" devenaient de plus en plus rond. Il dévisageait le jeune aristocrate sans dire un mot.

"Non ?"

L'expression du professeur était vide de toute lumière, de tout espoir, de toute empathie. Une aura meurtrière se dégageait de son corps difforme.

Jiyūhito ne voulait pas mourir. Il redressa immédiatement sa casquette. Takiiro Sensei se remit à faire tourner sa chaise au moment même ou le jeune homme posa sa main sur son couvre chef. Prince impérial ou pas, il y avait des standards à respecter.

"Ce petit détail étant réglé, je vais vous faire un briefing : cette vénérable institution est une maison de repos. Elle a décidé de nous aider à mettre en scène un scénario de sauvetage urbain commun, peut être un peu plus que ce que à quoi de jeunes héros pourraient s'attendre mais réel tout de même. La situation est la suivante : monsieur Akio Kakashi, 80 ans, dont la raison est impacté par l'âge et la maladie, s'est fait la malle par la fenêtre en utilisant son Alter de lévitation. C'est une personne sensible, c'est donc à vous, jeunes héros dynamiques et passionnés, de le retrouver avant qu'il ne se fasse mal. Il ressemble à ça !"

Le professeur, qui n'avait toujours pas stoppé sa tornade de tentacules sur chaises, laissa échapper une photo qui vola littéralement en direction de ses deux étudiants. Il avait l'air plus qu'excité à l'idée de les voir galérer à poursuivre une personne âgée dans la capitale du Japon, en tenue héroïque de surcroit.

Rien ne valait un peu d'environnement urbain pour réveiller le sens des responsabilités.  

"Vous êtes libres de parcourir la maison de retraite et le reste de la ville si vous restez raisonnable. N'oubliez pas que votre autorisation provisoire d'utilisation d'Alter ne vous autorise pas à faire n'importe quoi ! La chambre du "disparu" est la numéro 425. Bonne chance, et faites attention si vous traversez la route !"

Un petit drone-caméra se souleva de derrière les écrans et se mit à planer autour des deux élèves. Jiyūhito, qui n'avait pas de question, décida qu'il ferait mieux de sortir en premier et d'attendre Katsuko dans le couloir. Une fois cette dernière en ligne de mire, l'exercice pouvait vraiment commencer.

Ils allaient chasser du vieux aujourd'hui. C'était pas très sexy comme "premier rendez-vous" avec une fille mais au moins c'était quelque chose.

"On va fouiller sa chambre ?"

Le cours pratique de sauvetage. Takiiro-Sensei lui avaient conviés à se rendre dans l'une des maisons de retraite les plus importante du pays. De toute évidence, les teneurs de cette mise en pratique allaient être très différentes de celles auxquelles s'était préparée Katsuko. Mais peut importe, elle allait devoir s'adapter, et tirer parti de la meilleure manière possible des informations qu'elle obtiendrait, et de la structure ou elle se trouvait. Elle, ou plutôt ils se trouvaient. Katsuko faisait, comme prévue avec le règlement de l'ardoise survenu dans la cantine, équipe avec Le Prince Impérial Jiyuhito. Tous deux entrèrent dans la petite pièce, le mini QG général et centre de commandement des opérations du professeur pouple. Takiiro-Sensei ne dérogeait pas à ses habitudes, et arborait un sourire extatique et euphorique de ....plaisir, à l'idée de mettre à nouveau ses élèves à l'épreuve. Katsuko garda le silence, écoutant attentivement toutes les informations que pouvait leur donner leur professeur. Malheureusement, le prince à ses côté se fit rapidement rappeler à l'ordre quand à la présentation de son uniforme.

"Je trouvais que ça lui donnait un petit côté rebelle indiscipliné très mignon .....*^^* "

Mais la jeune fille se remis rapidement dans les rails de la pratique. Elle énuméra les informations premières à leur disposition.

"D'accord. Un homme, alter de lévitation, 80 ans, une pathologie neurodégénérative suralimentée par une démence. C'est mince, mais ce sera facile d'avoir un complément d'information."

-Merci Takiiro-Sensei. Nous nous mettons immédiatement à sa recherche. expliqua-elle après un salut poli. Puis elle retrouve le prince dans le couloir. celui-ci proposa d'aller dans sa chambre, mais c'était là oublier une source importe d’éléments.

-Tous dépends si tu veux qu'on se séparent pour couvrir plus d'infos ,plus rapidement. Les maisons de retraite consignent tous les dossiers de vie et médicaux de leur résidents par informatique. Sans oublier que le personnel, si c'est un résident depuis un certains temps, connais bien ses habitudes et son comportement de base. Il serait donc important de s'entretenir avec les infirmières pour glaner un maximum d'informations. Le stade de sa pathologie, ses autres antécédents de fugues, ou antécédent médicaux ? Mais surtout ,si on part du principe qu'il a fugué en raison d'une temporalité altérée, connaitre son passé , à l'époque de son enfance, ou de sa vie d'homme marié et actif. Le personnel aussi est tr.... soudain Katsuko se rendit compte qu'elle venait certainement de farcir méchamment le crane du prince d'information beaucoup trop techniques et qu'elle monopolisait bien trop la parole.-Dé...désolée ....Si tu veux bien, je m'occupe de questionner les infirmière et de consulter son dossier. De ton côté, fouille sa chambre. Concentres toi sur des détails informatif de sa dernière activé dans sa chambre. Cherche des photos de l'époque de son enfance ou de sa vie maritale. Essais de trouver des adresses importantes pour lui, pour commencer. Et n'hésites pas à questionner des agents hôtelier ou des aides soignants.

Après un sourire chaleureux, Katsuko croisa les bras, puis il éclot une oreille sur le dessus de la main droite du prince, un œil sur son front et une bouche sur sa main gauche. Une fois le prince équiper du dispositif de communication, la jolie brune s'éclipsa. Le duo n'avait que peu de temps, si le résident étaient en capacité de léviter sur de longues distance et à une vitesse normale. Sans oublier que s'il sais ou il va, et qu'il est en mesure de se déplacer, il n'en sera que plus rapide. Demandant son chemin à une agent hôtelière, Katsuko fut dirigée vers le bureau des infirmières.

-Excusez moi, je suis Ko-No-Hana, l'élève de Shiketsu, envoyée en binôme pour tenter de retrouver Monsieur Akio. Pourriez vous me donner accès à son dossier de vie je vous prie ? Demanda très poliment la jeune élève.

En consultant méticuleusement le dossier, la jolie fleur découvrit que Mr. Akio était un résident depuis 5 ans. Qu'il avait déjà fugué 2 fois, en l'espace de 8 mois. Il était veuf, et ses deux enfants étaient présents pour lui. Sa fille vivait à 2 heures de routes, mais son fils était domicilié dans la ville. Mr. Akio ne présentait rien de plus qu'un légers diabète, se servant d'une canne comme aide à la marche. Ancien pompier de métier, son alter de lévitation est en mesure de le soulever lui et tout autre masse n'excédant pas 8 tonnes, son alter lui permet aussi de maîtriser la trajectoire de la lévitation.

"Ok, c'est officiel, papy peut couvrir une bonne distance en peu de temps."

Approfondissant encore ses recherches, elle trouva l'adresse de son ancien domicile Celle-ci était différente du lieu ou on l'avait déjà retrouvé après ses fugues. Katsuko réfléchit un instant, en recoupant les différentes adresses connue de sa vie, elle arriva à une zone quadrillée, mais bien trop grande pour lui permettre d'en tirer une conclusion utile. Observant à travers l’œil sur le front de son partenaire, Katsuko pris de ses nouvelles, tout en observant la chambre, tentant de trouver une correspondance.

-Zuijin ? Tu as trouvé quelque-chose ? De mon côté j'ai de nombreuses infos, je te rejoint en ce moment.

Jiyūhito, qui avait bien faillit se noyer sous la masse d'informations inutiles que Katsuko venait de lui balancer au visage, cligna des yeux une ou deux fois avant de tourner sa tête d'aristocrate et de sprinter dans les escaliers vers la chambre numéro 425. Il allait retourner la zone de vie du disparu pendant que sa partenaire fouillait les archives médicales. Un plan parfait, vraiment, avec une exécution impeccable. L'adolescent en était plus que satisfait. Il n'était pas du genre à se tenir tranquille plus de quelques secondes dans les bibliothèques de toute façon, donc mieux valait laisser sa camarade gérer la partie la plus scolaire. Il se vengerait de sa tentative de coup d'état intellectuel plus tard. Cette agression s'était montrée inacceptable, il était le deuxième fils de l'empereur ! Ce genre de tactique était utilisé contre lui depuis qu'il avait quatre ans et demi, lorsque son père avait exigé de lui qu'il chante le Kimi ga yo dans sa langue natale comme en mandarin, anglais, français, hindou, espagnol, allemand et en russe. Il aurait sans doute rajouté le finlandais ou une autre langue nordique quelconque si sa femme ne lui avait pas fait les gros yeux. Autant dire que, depuis ce jour, personne n'avait jamais réussi à noyer Jiyūhito sous la paperasse. Katsuko n'avait qu'à bien se tenir ! Il allait la tuer dans un domaine dont elle ne connaissait rien, et elle n'allait certainement pas le voir arriver.

Le principe impérial stoppa sa course effréné devant une porte en bois tout ce qu'il y avait de plus classique, si ce n'est qu'elle portait le numéro 425, et l'ouvrit d'un coup de pied retourné aussi rapide qu'inattendu. Une vieille femme, assise sur un vieux pouf dans le fond du couloir, laissa échapper deux faibles applaudissements de circonstance tandis qu'il pénétrait dans la chambre de la cible, un peu trop excité à l'idée de découvrir tout ses secrets. La première chose qu'il remarqua fut la fenêtre. Elle était grande ouverte.

Le jeune homme jeta un regard dans le vide. Oui, le vide. La chambre du disparu était au quatrième étage. Akio Kakashi, 80 ans, véritable incarnation de la tendance qu'avait les vieux japonais à faire n'importe quoi, avait toujours assez de force pour activer son Alter sur une distance pareille ; et ce n'était pas comme si il y avait un buisson ou de la flotte en bas pour l'aider à se réceptionner ! Ce papi là avait droit à une vue première classe sur le parking. Il n'y avait rien pour le rattraper en bas !

Jiyūhito en siffla d'admiration. Il en oublia presque que sa cible n'existait pas et qu'elle avait certainement été inventé pour les besoins de cet exercice.

"Beuah... Il a de l'énergie le vieux."

Une petite seconde suffit au prince pour redresser son attention vers le reste de la chambre. Elle avait la tête de l'emploi. Un lit bien fait, un bureau avec un PC portable, un carnet et des feuilles blanches en bordel, une pile de linge sale que l'on avait lancé d'une manière peu précise dans un panier en osier. On perdait visiblement la main avec l'âge... Un paquet de couches intact trônait juste à coté de ce que l'étudiant reconnu comme étant des biscuits. Un poster All Might juste à coté d'une affiche des années 35 pour rentrer dans l'armée japonaise. Le vieux avait un bon sens de l'humour ou alors il était complétement fou, c'était au choix. Des dessins sur les murs, typiquement quelque chose qui venait des petits enfants, trônait fièrement à coté d'un calendrier de visite. Une porte pour des toilettes privées trônait fièrement dans le mur de gauche. Si on exceptait la vue, le disparu avait une chambre de bonne qualité pour une maison de repos japonaise. C'était cool pour lui. Si il y avait bien une chose que le prince impérial détestait dans le capitalisme sauvage importé par les envahisseurs américains, c'était la manière dont il traitait les vieux machins.

Jiyūhito recracha lentement une abeille avec un petit bruit répugnant et décidé qu'il allait fouiller cet endroit en suivant son instinct. Il se concentra d'abord sur le lit. Il était bien fait, il n'y avait rien sous le linge. Ce n'était pas le cas des lattes, qui cachait une corde à sauter, une barre à traction et un guide pour les mouvements poids au corps. Il y avait aussi une collection plutôt impressionnante de magazine pornographique à l'ancienne ce qui, dans la société numérique ou Jiyūhito avait grandit, était plutôt rare. Le jeune homme y jeta un coup d’œil rapide avant de les poser sur le lit, oubliant sur le coup que Katsuko lui avait fait pousser un œil Cthulhuien sur le visage. Rien de bien intéressant donc : il fallait continuer !

L'étudiant prit un meilleur angle de vue vis à vis du bureau : les feuilles blanches ne l'étaient pas toutes. Des dessins au critérium trônaient sur une bonne partie des pages. Un seul critérium, plus de mines. Une piste possible, il avait peut être la flemme de passer par l'intermédiaire de la maison de retraite. Il y avait également un carnet d'adresse que Jiyūhito glissa dans sa poche dans vraiment y penser avant de se concentrer sur le PC, qui était verrouillé. Pas de mots de passe admin, pas de chocolat. Le deuxième fils de l'empereur retira la chaise pour se pencher vers le dessous du mobilier et trouva presque immédiatement un ensemble d'anciens coupons de réductions impeccable, tous pour le même restaurant : un spécialiste du bœuf à la chinoise en plein milieu du centre ville. C'était déjà bien plus intéressant, mais il ne fallait jamais sous estimer ce que l'on pouvait trouver dans les toilettes d'un homme.

Le petit dernier de la lignée Yamato déboula dans les WC sans vraiment se préoccuper de la santé mentale de la porte. Une douche, ouverte, avec des produits de toilettes bien rangés. Un lavabo et un trône. Du papier toilette, trois rouleaux pour être précis, et des serviettes sèches alimentait l'ambiance du tout. Le jeune homme baissa les yeux. Un petit verre en plastique, qui contenait une brosse à dent et du dentifrice, était par terre, ainsi que son contenu. Bizarre mais pas inhabituel. Il suffisait de le placer sur un lavabo un peu plus glissant que d'habitude pour que tout s'effondre dans une heure ou deux.

C'est alors que l'abeille de Jiyūhito se mit à trembler, littéralement, avant de s'enfuir en hurlant du bout de lingette sur lequel elle s'était posée. Elle volait, mais ses petites ailes la faisait tituber vers la gauche. Le jeune homme, intrigué, se baissa vers la petite lingette qui dépassait de la poubelle de bain. Il n'eut même pas besoin d'attraper l'objet pour comprendre ce qui n'allait pas. Il connaissait bien cette odeur : c'était du chloroforme.

Du chloroforme ? Ça n'avait aucun sens. Ce n'était pas un bon produit pour s'endormir, il pouvait se montrer toxique, et ce n'était certainement pas un bon produit pour un usage quelconque sur une lingette. Ce gaz se dispersait beaucoup trop vite pour endormir qui que ce soit, surtout si on s'attendait à une réaction semblable à celle des vieux films de gangster, et en version liquide ce n'était pas mieux. Peut être que le vieux aimait un peu trop la culture populaire et qu'il avait voulu tenter quelque chose pour s'endormir. Peut être que quelqu'un d'encore plus con et amateur avait essayé d'utiliser ça pour endormir le vieux.

Après tout, ce n'est pas parce que quelque chose ne fonctionnait pas que les gens arrêtaient de le faire.    

"Zuijin ? Tu as trouvé quelque-chose ? De mon côté j'ai de nombreuses infos, je te rejoint en ce moment."

"Un carnet d'adresse et des souvenirs familiaux. Un PC portable verrouillé. Des dessins au critérium de bonne qualité, une réserve de mine vide. Un grand nombre de coupons de réductions utilisés pour le même restaurant chinois. Des magazines pornographiques thaïlandais de qualité discutable. Des preuves de performances physiques impressionnantes pour un homme de 80 ans. Une lingette chloroformée dans la poubelle des WC, entourée d'une possible trace de lutte. Pas de sang."

Le jeune homme fit une petite pose. L'autre face de poulpe était un professeur sympathique mais un peu sadique sur les bords. C'était bien son genre de faire de son intervention "quotidienne" une situation qui ne l'était pas le moins du monde, c'était également son style de planter des faux semblants. Cet exercice était un jeu de dupe.

Et puis sérieusement, du chloroforme ?

"Il faisait quoi dans la vie l'ancien avant de devenir vieux ?"

Tout en marchant ,la fleur brune cacha son œil droit au creux de sa paume, ce qui lui permis d'avoir accès à ce que son homologue espion pouvait observer de son côté, depuis le front du brun. Manque de chance, la connexion s'établis pile au moment ou Zuijin regardait par la fenêtre, le vide menant droit au parking bitumé. Déstabilisée par cette sensation de chute soudaine, Ko-No-Hana, perdit l'équilibre dans sa marche, et se heurta à une aide-soignante de passage. Elle s'excusa maintes fois, avant de reprendre son chemin, rose de honte, et levant au ciel son œil découvert. Heureusement le reste de l'inspection par vue empruntée ,démontra quelques précieuses informations, outre le magazine pornographique.

La victime était un adepte du dessin, relativement bon d'ailleurs, il avait des contact réguliers avec sa famille, semblait se maintenait en bonne condition physique, comme cela pouvait paraître logique pour un ancien pompier. Le lit fait au carré et la chambre très propre et entretenue amenaient aussi à la même analyse logique. Le binôme de la jeune élève lui avait fait part plus tôt de son analyse. Certains point méritaient qu'on s'y attardent ,alors que d'autres devraient être balayé rapidement, pour ne pas se perdre en fausses pistes.

"Takiiro Sensei est bien retors d'avoir ainsi placé autant de contres-pistes...Mais en soit, cela n'a rien de surprenant."

Pénétrant finalement dans la chambre, alors que le prince impérial posait sa question, la jolie brune pu lui répondre de vive voix, arrivant dans son dos, très sérieuse.

-Il était pompier. Ce que corrobore certains aspects de sa chambre : le lit, les exercices de musculation, et l'ordre très net avec laquelle est elle organisée et rangée. En revanche ,on ne devraient pas se laisser distraire par des choses qui n'ont pas de sens logique, quand on sais que Mr.Akio possède un alter de lévitation, il est impossible qu'il s'agisse d'un enlèvement. Notre victime se serait défendu compte tenue de ses capacités motrices encore très préservées, et grâce à son alter, la salle de bain aurait été bien plus en désordre. Et le magazine pornographique, c'est une hérésie d'imaginer qu'il puisse lui appartenir. Tous les agents, comme je supposes que tu le sais déjà pour t'en être renseigné, affirme avec force que Mr. Ajio était un homme encore très épris et fidèle à sa défunte femme, ce n'est pas non plus homme à se montrer porté sur la chose.

Ko-No-Hana se dirigea ensuite, faisant une pause, vers le bureau. Elle désigna les coupons restaurant ,puis elle s'approcha de son binôme.

-Tu as trouvé un carnet il me semble ? Est-ce que tu l'a consulté pour voir si il existait un lien entre le restaurant de bœuf des coupons et une habitude personnelle de Mr. Akio ? Si mon intuition est bonne, si on relient l’empilement de bons, le restaurant de bœuf ,la date anniversaire du décès de sa femme, et une habitude de vie, alors il est possible qu'on tiennent la raison de cette fugue. Enfin en tout cas, la base de la logique de cette fugue. Seulement, avec une pathologie comme la sienne, il est fort probable que Mr. Akio se soit perdu ou ne comprenne pas pourquoi il les choses peuvent avoir changé, ou pourquoi sa femme n'est pas là-bas à l'attendre ou ....toutes autre raisons que son inconscient créera pour tenter de le rassurer. Ce qui veut dire que nous n'avons que peu de temps avant que son esprit soit à court de chemin de secours pour expliquer sa déambulation, et alors il entrera en crise de panique, et ça deviendra dangereux pour lui comme pour les civils.

L'élève s'approcha ensuite de l'ordinateur, et tenta d'entrer plusieurs codes possibles.

-Peut-être Masami ? L'ordinateur refusa l'accès Très bien, Toshigi ? Toujours aucune réponse. D'accord je vois, Courage et dévouement alors ? Mais l'appareil ne voulut rien savoir. -Bon, à moins que tu n'ai une idée éclair parmi toutes les pistes personnelles possibles, je penses qu'ont ne devraient pas perdre plus de temps.

Ko-No-Hana lui proposa alors, après réflexion commune et mise au point rapide de toutes leurs infos fiables et solides, de se rendre au restaurant de bœuf, puis d'essayer de repérer des traces ou la victime elle-même là bas. Se dirigeant vers la fenêtre ,Katsuko rompit ses éclosions sur le corps du prince brun, puis elle créa une échelle de bras le long du mur, pour leur permettre de descendre.

-Après toi ? dit-elle en souriant et en lui faisant une révérence.

"Après toi ?"

"Tennō heika banzai !"

Jiyūhito, qui n'avait pas l'intention de laisser filer une telle chance de jouer au casse-cou, se propulsa littéralement par la fenêtre avant de se servir des bras pour ralentir sa chute. Il souffla, longuement, et une énorme nuée d'abeille s'expulsa en dehors de ses os. Le prince impérial, inconscient du coté terrifiant de sa démarche, se réceptionna sur le toit d'une voiture immobile avec la grâce d'un camionneur alcoolique avant de sprinter vers la sortie du parking. Il était sur un petit nuage, et pour cause ! Ce n'était pas tout les jours qu'il avait un feu vert pour se balader dans les rues de la capitale de la manière la plus rapide possible ! Il déboula dans la rue ; jeta un coup d’œil à droite, puis à gauche, et traversa cette dernière à toute vitesse. Le garçon leva un bras, passa au dessus du capot d'une voiture rouge, et se rabattit sur une gouttière qu'il escalada devant les yeux des passants médusés. Les abeilles, qui n'avaient aucunement l'intention de laisser leur ruche en arrière plan, suivait la marche avec un bourdonnement monotone. Pour Jiyūhito c'était parfait : il savait qu'il ne surprendrait personne avec ses déplacements cavaliers si les insectes maintenaient un bruit d'arrière plan.

L'étudiant poussa un grognement de circonstance et se redressa sur le toit du bâtiment. D'ici il avait une belle vue et, encore mieux, un véritable trajet par toit interposé. Voilà qui allait lui permettre de tracer jusqu'au restaurant sans grand problèmes. Katsuko avait peut être l'Alter le plus pratique du monde mais le prince impérial, lui, avait une capacité d'escalade proche du singe. Il était à son avantage en hauteur, au grand désespoir de sa famille, et il ne comptait pas perdre de temps.

Le jeune homme se tourna vers ses insectes et leur chuchota une petite phrase, avec un ton plus qu'ironique.

"Qui m'aime me suive."

---

Jiyūhito, qui se tenait désormais accroupi sur une table de restaurant, observait le propriétaire du "meuh meuh à la broche" avec un air plus que malicieux. Il avait bien sprinté, et son niveau d'adrénaline était à un bon niveau. Ses abeilles, de leur coté, planait discrètement dans le fond du bâtiment.

"Qu'est ce que vous faites dans la vie ?"

"Je vend du bœuf."

"C'est bon ça le bœuf."

Le tenant du "meuh meuh à la broche" portait un regard vide de toute émotion sur le visage enjoué de l'altesse impériale. C'était la première fois qu'il croisait un énergumène pareil. Le sourire, les abeilles, la tenue... Tout dans ce garçon hurlait "je suis membre d'un lycée héroïque et je ne sais pas me coiffer proprement", de la casquette Shiketsu à la manière de lancer une conversation avec un adulte.

"C'est pour ça que je le vend."

"Vous êtes très intelligent."

"Merci, c'est gentil."

Zuijin, qui ne comptait pas tourner autour du pot plus longtemps que nécessaire, dégaina une photo de sa cible et la pointa devant le visage du cuisinier. Ce dernier leva un gros sourcil, fit trembler sa moustache, et croisa ses bras dans une posture négative.

"Je vend du bœuf, pas des informations."

"Je suis la police. Enfin, c'est encore pire, je suis un héros en formation. Héhé..."

"Ils recrutent jeune de nos jours."

"Oui. C'est étonnant hein ?"

"Pas plus que la manière dont vous êtes rentré dans mon établissement."

"La fenêtre était ouverte... et j'étais sur le toit !"

"Certes. Laissez moi réfléchir pour votre photo."

Jiyūhito, qui se tenait toujours dans une position ridicule, se demandait désormais ce que Katsuko faisait sur la route. Surement quelque chose d'intelligent. C'était bien son genre.

- Zuijin !

Katsuko se précipita à la fenêtre, se penchant dans le vide pour observer cet inconscient de partenaire de mission, s'élancer dans le vide ,et user pleinement de son alter pour filer comme le vent et la laisser en plan dans la chambre de leur disparut. La jeune fille, qui avait juste eu le temps de recréer un œil dans la nuque du prince, n'en revenait pas qu'il puisse se montrer aussi impulsif ,inconscient et faire preuve d'un pareil manque de cohésion d'équipe dans ses décisions et ça manière de faire les choses.

"Je ne suis pas certaine que ça nous rapporte beaucoup de point pour l'évaluation ce genre de comportement ....BON ! Réfléchis Kat'. Trouves un moyens de renverser cette situation...."

La jolie brune enjamba la fenêtre, et se servit de l’échelle de son alter pour atteindre le sol, sans danger. Une fois les deux pieds à terre, elle suivit au pas de course, la direction que prenait la ruche humaine. Heureusement, l’œil de Katsuko sur Jiyuhito lui permettait de savoir où il s'était dirigé en prenant la voie des toits. La jeune fille aurait put faire de même avec son alter, mais la pratique de la traversée aérienne de grandes zones ne lui était pas encore suffisamment familière. Elle courut donc tout simplement pour rejoindre le prince.

Sur le chemin, elle s'arrêta pour demander poliment, en montrant la photo du papy, si les passant l'avaient vu ou non. Malheureusement, personne ne put la renseigner. Ne souhaitant pas perdre trop de temps, ni laisser la ruche toute seule trop longtemps, Katsuko repris le pas de course pour combler la distance qui la séparait du restaurant. Portant son attention sur ce que percevait l’œil sur le front du prince, la jeune fille compris bien vite que son partenaire tentait déjà d'interroger le gérant, et semblerait-il, vu l'air blasé du commerçant, pas de la meilleure manière possible.

Finalement, l'élève de Shiketsu arriva ,essoufflée ,le teint rouge et l'air passablement agacée, au restaurant de bœuf. Elle s’immisça, avec élégance et politesse, dans la conversation du prince et du gérant :

-Veuillez me pardonner, Monsieur, je suis Ko-No-Hana, élève de Shiketsu en filière héroïque. Mon partenaire semble vous avoir déjà présenté l'objet de notre présence dans votre établissement. Pourriez-vous vous fournir quelques précieuses information, s'il-vous-plais ? Katsuko repris son souffle, avant de poursuivre. Mr.Akio pourrait se mettre et mettre les citoyens en danger si nous ne le ramenons pas rapidement en lieu sûr. Je suis certaine que vous ne voudriez pas être à l'origine d'une telle chose ? Un événement de la sorte ne saurais qu'être préjudiciable à votre établissement, qui je le crois, est très apprécié par une large communauté de clients. La menace était subtils, mais bien présente dans les propos polis de la belle brune.

-J'ai dit que je réfléchissait. Je veux pas de problème avec ça moi. Je lui sert sa barquette de bœuf sauté au curry et et lait de coco, comme d'habitude, et il a commandé un bol de soupe en plus ,il y a ...25 minutes de ça. Il ne s'est pas installé pour manger cette fois, il est partit ....je sais pas trop moi, désolé. Je dirais ...vers le parc Tamago Chihi expliqua-il en désignant la direction avec sa main.

"Le Parc Tamago Chihi ? .....Il y a de nombreux bancs qui parsèment le chemin autour de l'étang....Il pourrait s'être installé n'importe où ..."

S'inclinant vers le restaurateur, Katsuko le remercia pour son aide, puis elle pris sur elle, ravala son énervement en présence et pour le prince Jiyuhito. Et lui demanda de le suivre, pendant qu'elle lui expliquait son idée.

-Le parc présente un foisonnement important d'arme potentiellement utilisable par Mr. Akio si il venait à entrer en phase délirante. Nous devons le retrouver le plus vite possible. Tu pourrais demander à tes abeilles de quadriller une zone maximum autour de l'étang, si ce n'est peut-être l'étang entier ? Pendant ce temps, je vais essayer de prévoir quelque chose avec le gardien du parc. S'arrêtant à une intersection pour laisser passer le trafic routier, Katsuko poursuivit ensuite en continuant son cheminement vers le parc. -J'ai réfléchit, pendant que je te rejoignait au pas de course après que tu m'ai laissé en plan sauvagement dans la chambre de Mr. Akio, à ce que m'avait appris le personnel soignant de la résidence. Mr. Akio apprécie beaucoup, et réagis très souvent à une musique en particulier. Un souvenir de sa vie conjugal. Si je parviens à diffuser la musique dans les haut-parleur du parc, alors on devraient être en mesure de concentrer son attention sur un nouvel objectif. Toi et moi ont devraient rester à un point fixe, ou la chanson, et tes abeilles, conduiraient Mr. Akio. soudainement, Katsuko se retourna pour faire face au prince, et pour une fois, son regard en disait long sur le sérieux de ses mots, et peu importe d’égratigner le protocole. -Mais je te préviens ! N'ouvres pas la bouche sans que je te demande de le faire. Mr. Akio pourrait être dans un état psychologique très fragile, entre la réalité et le souvenir de ce que la chanson provoquera, en échos avec son délire. il est primordial pour sa sécurité, celle des citoyens ,et la nôtre. Qu'on ne perde pas le lien avec lui. Enfin ....si j'arrive à l'amener à un lien avec nous ....Sinon .....Il faudra que tu m'aide à le ....neutraliser. En douceur !

Puis ,sans rien ajouter de plus, elle pris la main de la ruche brune, et l'emporta derrière elle au pas de course.

Bientôt, ils atteignirent l'une des entrées du parc. Katsuko suivit les panneaux indiquant le logement du gardien, et laissa le prince gérer sa part du plan, en espérant vraiment qu'ils soit capable de s'y tenir .....

Jiyūhito avait soudainement beaucoup de questions mais il se retint bien de les poser. Katsuko semblait terriblement stressée par la situation, la faire cogiter n'avait donc pas grand intérêt. Elle semblait clairement du genre à penser un peu trop vite, quitte à se surchauffer le cerveau en essayant, et le jeune homme commençait à s'en faire un portrait un peu plus précis. Le débit de parole de sa camarade était impressionnant, et elle était tout à fait capable de menacer les gens lorsqu'elle voulait obtenir quelque chose. Le deuxième fils de l'empereur, qui était d'une nature plutôt chill en conversation, n'aurait pas fonctionné comme ça avec le gérant mais une information était une information. Il n'allait pas cracher dans la soupe.

Restait que le plan de la jeune femme lui posait quelques problèmes.

Le premier était que le vieux pompier était un être humain : il pouvait prendre peur pour des raisons logiques, même si il était un peu sénile, et le fait d'entendre une musique associée à son défunte épouse se répandre comme par magie à grande échelle dans les environs n'était peut être pas la meilleure chose à faire si on voulait le garder à l'aise. La seconde c'était que l'état psychologique du vieil homme semblait, à Jiyūhito tout du moins, beaucoup moins instable et dangereux que ce que sa camarade affirmait. Si on se concentrait sur les faits, qu'était cette affaire ? Une personnage âgée qui aimait les nouilles et la pastelle avait décidée de faire l'école buissonnière histoire de se balader au parc et d'avoir un peu la paix. Très franchement, si le prince impérial avait été à sa place, il aurait fait la même chose. Il savait très bien ce qu'était la sensation d'être enfermé. Mais bon, Katsuko avait lu le dossier. Elle avait peut être accès à des détails qu'il n'avait pas.

Jiyūhito allait suivre le plan, même si il gardait ses doutes dans un coin. Si le retraité paniquait à ce point il pouvait toujours l'attraper, même si le risque de décoller avec lui vers l'infini et l'au delà était bien réel. Si on la jouait sauce Pokémon il allait falloir faire attention.

C'était plutôt rigolo comme challenge tout compte fait.

"Katsuko, respire. Souviens toi que tout les plans s'effondrent lorsqu'on arrive sur le champs de bataille. Te fracasses pas le crâne en pensant trop sur le long terme, c'est pas sain."

Le jeune homme ne laissa même pas le temps à sa camarade de répondre. Il sprinta littéralement vers le centre du parc, siffla un coup, et laissa ses abeilles se répandre dans les environs. Il n'était pas capable de voir à travers elles, mais elles pouvaient largement ratisser la zone à la recherche d'êtres humains. Vu l'heure le parc ne serait pas très fréquenté. Garder dans un coin de sa tête la position de la plupart usagers ne pouvaient pas faire de mal.

Réflexion faites, trouver un point de hauteur ne ferait aucun mal non plus.

Jiyūhito grimpa aussi vite que possible sur l'arbre le plus grand qu'il pouvait trouver. Ses abeilles avaient mises la main sur des gens mais sans confirmation visuelle de sa part ça ne voulait pas dire grand chose. Elle n'était pas capable de différencier un enfant d'une personne âgée de toute façon : le seul être humain à qui elle accordait une certaine "individualité" c'était lui. Le reste n'était que des bipèdes tout ce qu'il y avait de plus classique. Les abeilles n'étaient, à l'évidence, pas très physionomistes.

Restait que le vieux japonais qui dévorait goulument un gâteau sec sur son banc ressemblait définitivement à ce que Zuijin cherchait.

Katsuko et son camarade échangèrent quelques mots, ou plutôt Le Prince douta de la jolie brune, et crus bon de laisser sous entendre que les plans de la jeune fille ne servait à rien et qu'elle l'ennuyait à trop parler. A moins qu'il ne s'inquiètes qu'elle ne se mette trop de pression sur les épaules pour cette mission ? Non, un prince ne pouvait pas avoir autant de considération pour le "petit peuple", même si Katsuko était une noble de classe modeste. Ne sachant quoi en penser, et n'ayant pas le temps non plus de ce pencher sur la question, la courageuse brunette garda le silence, et emmena donc le prince jusqu'au parc.

Une fois arriver sur place, les deux adolescents se dispersèrent et mirent en place leur phases respectives du plan. Jiyuhito grimpa dans un arbre pour gagner en hauteur, alors que ses abeilles ratissaient les environs. Katsuko elle, trouva le gardien, mais il ne se montra pas coopératif du tout, et son alter Gorille ne rajoutait rien à son humeur ,ni aux chances qu'avait la brune de le convaincre.

-Pas question. Je suis désolé, mais je ne lancerais pas une nouvelle playlist d'ado pour vanter les mérite d'un chanteur à midinette ou d'une nouvelle poupée Barbie interdite au mineurs ! Circulez jeune fille.

-Mais non, vous ne comprenez pas Monsieur, c'est dans le cadre d'une é..

-Oui oui, on me l'a déjà sorti le cadre de "l'éveil sensoriel des sens, l'appel à développer la culture dans notre société conservatrice". J'ai dit non, non c'est non, maintenant quittez la régie techniques.

Comprenant bien qu'elle ne parviendrait pas à ses fins, l'héroïne en herbe eu une idée pour palier à cet inconvénient simiesque. Elle pris congé du gorille, et courut se dissimuler derrière les feuilles d'un saule pleureur, à plusieurs mètres plus loin. Fort heureusement la brise n'était que très légère, et ne perturberait pas le rideau végétal naturel derrière lequel elle se trouvait. Fermant un œil, et ouvrant l'autre en le cachant au creux de sa paume de main, la jeune fille fit éclore une bouche sur le tronc de l'arbre ou était le prince (elle a utiliser l’œil sur sa nuque pour le localiser).

-Zuijin. l’interpella-elle tous bas, avant de continuer sur le même ton. Je n'ai pas réussit à obtenir l'aide du gardien. Mais j'ai peut-être une autre idée. J'ai besoin de toi pour ça. Tes abeilles ont trouvés Mr. Akio ?

Mais alors que les deux élèves échangeaient sur ce qu'ils savaient ou ce qu'ils prévoyaient, le vieux monsieur qui était assis sur un banc à manger un gâteau avec appétit, se leva. Puis il progressa lentement, tranquillement, le long du chemin entourant le lac. Et ,étrangement, car Katsuko n'imaginait pas que dans le cadre de leur évaluation, justement alors qu'ils étaient en train de mettre en place leur plan de secours, leur cible vienne à se mettre à leur portée par pur hasard.

"Ne me dites pas qu'il est capable d'entendre ..." La jolie brune fut interrompue par Mr. Akio qui répondit à voix haute.

-Et si. Vilaine !

Et plus vite que Katsuko ne put réagir, le feuillage du saule sous lequel elle avait trouvée abris, devint sa prison mortelle. Le saule la ligota fermement, tout en l'étranglant sans merci, privant ainsi la jeune fille de sa voix et donc de la possibilité de prévenir le prince.

-Je vais vous anéantir, vils criminels ! Vous ne ferez pas de mal aux innocents ! Scanda le papi, en envoyant valser Katsuko dans les airs, et lui faire traverser la vitre de la régie technique, ou évidement, il n'y avait plus de gardien.....

Puis dans son élan, Mr. Akio exécuta des volutes rapides de ses bras, soulevant une partie de l'eau du lac à côté de lui, et la projetant sous forme de pluie pour tremper les ailes des abeilles du prince, et ainsi les clouer au sol. La maîtrise de l'alter du vieil homme était impressionnante ,et il ne semblait pas le moins du monde inquiet quand à la suite des événements.

Coupée en plusieurs endroits par le verre brisé, Katsuko se redressa, douloureuse, et la gorge marquée par l'étranglement. La brune peinait à respirer aisément, mais elle ne devait pas abandonner. En revanche, elle ne pouvait pas prévenir Jiyuhito, et espérait seulement qu'il aurait compris le second alter du papi.

"Comment faire ? Réfléchis, réfléchis ...."

-Inutile ! Je vais vous arrêtez et protéger les civils de vôtre vilenie !

Katsuko se facepalma devant son idiotie. Elle ne devait pas penser, elle devait agir ,rapidement, sans se poser de question. Il fallait se battre en...ne pensant pas à se battre. Mais alors que Katsuko se concentrait avant de tenter un nouvel assaut, Mr. Akio qui avait localisé les pensées du prince, se saisie de sa gorge par la force de son esprit, et l'envoya faire un plongeons dans le lac.

-Essaie donc de faire appel à ton engeance maintenant !

Jiyūhito était perplexe. Le vieillard avait décidé, pour une raison inconnu, de le balancer dans la flotte. C'était une erreur. Le jeune homme était, sous tout les angles, en parfaite santé. Tomber d'un arbre à cette hauteur était dangereux, être propulsé de force dans un lac l'était beaucoup moins.

Il avait, en vérité, de quoi riposter sans vraiment réfléchir.

Les abeilles, qui n'étaient pas du genre à observer passivement une agression, foncèrent vers le vieillard dans demander leur reste. Elles se regroupèrent massivement dans le dos de la personne âgée avant de l'agresser de la plus sordide des manières : elles ciblaient les jambes, la plante des pieds, tout ce qui allait empêcher la cible de bouger comme elle le voulait. Jiyūhito, de son coté, se propulsa vers la rive. Il était bon nageur comme il était bon grimpeur, bon sprinteur et bon sportif. Ce n'était certainement pas des habits mouillés qui l'empêcherait de se battre et, en vérité, il n'avait qu'à les retirer. Sa tenue héroïque était faite pour laisser passer les abeilles, pas pour lui permettre de se battre avec de l'eau jusque dans le slip. Il n'avait qu'à s'en débarrasser. Ça attirerait peur être l'attention du suspect sur lui ce qui, dans une situation pareille, était une excellente chose. Qui disait parc disait civils.

Le jeune homme sorti du lac comme une bombe, laissa tomber le haut de se tenue en grognant, et plaqua quelques secondes son dos couvert de cicatrice contre un arbre. Katsuko pouvait gérer le vieux au corps à corps. Lui devait se concentrer sur le reste. Il sprinta vers la droite et attrapa au vol une mère de famille, juste à temps pour lui éviter à elle comme son gamin de se bouffer un projectile rocheux dans la poire. Papi faisait de la résistance. Si son Alter lui permettait vraiment de se servir du parc comme d'une arme lui et Katsuko étaient dans de beau draps.

"Vous n'êtes pas blessée ? C'est parfait. Respirez, tout va bien se passer, c'est juste un ancien un peu dément, c'est la retraite ça, héhéhé..."

Si le prince impérial avait sût que l'exercice serait aussi martial, et que la cible se montrerait aussi sensible, il aurait emmené un fusil à seringue. Il plaqua la femme et "l'enfant" derrière un mur qui semblait plus que solide et se fit un petit speech sur la nécessité de ne pas mettre leur nez dehors.

"Ne bougez pas, restez derrière ce mur, quelqu'un de sympathique viendra s'occuper de vous. Ne lâchez pas ce petit bonhomme du regard."

"C'est pas mal ça... l'humour pour déstresser les civils... 70, 75 ?"

Le "petit bonhomme", qui n'avait aucun besoin d'être projeté, sorti un calepin de sa doudoune et se mit à cocher furieusement sur sa feuille avec un stylo rouge. Jiyūhito, bien trop concentré pour se rendre compte de l'absurdité de la situation, sprinta vers Katsuko. Si un civil pointait de nouveau le bout de son nez il s'en chargerait, sinon il engagerait le vieux. Il fallait se bouger.

-Ha ha ha ha ha ha ! Bien essayé petites vermines ! Mais c'est inutile ! Se mit à rire le petit vieux, avant de projeter une bulle kinétique autour de lui, se protégeant des assauts piquants et furieux des abeilles. Puis il posa le regard sur Jiyuhito, la situation était parfaite pour évaluer d'avantage le garçon. D'un simple geste, le retraité projeta une roche conséquente en direction d'une mère de famille avec son enfant. -Pas de renforts ! Aucune aide ne vous permettra de causer le mal !

Le prince impérial se débrouilla fort bien, évitant l'accident en mettant la femme et l'enfant à l'abri. Ses abeilles de leur côté, loin de s'arrêter au fait d'être stoppée par la bulle, s’amassèrent largement contre elle, au point de changer la bulle de pouvoir psychique en ....bulle grouillante et très bruyante, d'abeilles en colère. Mais Mr. Akio, n'avait guère besoin de voir pour savoir où se trouvaient les deux élèves. En revanche, il était désormais incapable d'utiliser le parc ou tout autre objet comme arme, balayer toute les abeilles auraient été possible, mais pas suffisamment longtemps pour s'échapper ou pour user d'un objet comme projectile.

C'était bien dommage, parce que le papi aurait beaucoup aimé user du vêtement laissé par le jeune prince, pour l'étrangler avec. Mais peu importe, on ne peut pas tout avoir dans la vie.

De son côté, très douloureuse, et coupée en de nombreux endroits, Katsuko se relevait et sortait de la régis du gardien. De suite son esprit analytique assembla les informations qu'elle avait. Un petit papi violent et en plein délire ,prisonnier sous une bulle d'abeilles furieuses. Un prince, torse nu et loin d'être moche, à l'abris derrière un monticule de pierres. Malheureusement, la situation semblait dans une impasse. La jolie brune retournait les plan et les contre-plans dans sa tête, mais avec une bulle kinétique recouverte d'abeilles, elle n'avait pas accès à Mr. Akio pour user de son alter.

"Il doit les retirer ,comme ça je pourrait m'occuper de lui et je ..."

"Oh allons ma jolie, tu penses beaucoup trop. Laisses moi te montrer ,laisse moi faire !"

La voix du papi heurta le crane de la jeune fille, la douleur était horrible, si horrible qu'elle s'écroula à genoux, une main au sol et l'autre agrippant son front. Elle résista ,elle devait résister, encore un peu, oui, juste le temps de ....

-Zuijin ! .... Il ...Il est ...HAAAAAA !!!! Hurla-elle de douleur, avant de finalement se relever.

"Trop tard pauvre nunuche de première de la classe ! Tu es à MOI !

-Zuijin ! Je m'en occupe ! Romps l'assaut de tes abeilles ! Cria-elle à son partenaire en courant vers le bulle en croisant ses bras.

Le prince s'exécuta immédiatement. Et quelle ne fut pas là son erreur .... alors que Katsuko courrait effectivement vers Mr. Akio, c'est Jiyuhito que la multitudes de bras de la belle brune ligotèrent fermement. Si le prince gardait son équilibre, il resterait debout, sans quoi, il s'écroulerait au sol. Et alors que le papi rompait sa bulle et projetait une intense onde psychique contre le front du prince, les bras de katsuko resserrèrent leur étreinte, dans le but de neutraliser lentement leur victime.

-C'est bien, c'est très bien ma jolie petite poupée. La félicita-il dans un petit rire triomphant.

Katsuko se posta alors aux côtés du retraité et fixa un Jiyuhito fait prisonnier et en très mauvaise posture. Pourtant en sont fort intérieur, la jeune fille enrageait et hurlait à pleins poumons, captive de son propre corps. Mais elle avait beau se débattre comme une furie, la volonté du vieux monsieur était trop forte.

"N'imagines pas que je vais abandonner comme ça, espèce de vieux pruneau !!"

Mr. Akio eu un très légers sourire pour étirer ses lèvres en entendant la réplique acerbe de Katsuko. Puis il la força à s'approcher de Jiyuhito, dans un dessin sombre, à en juger par la pierre qu'il lui fit prendre sur le chemin.

"Non ! Non, non non non non ! ....Arrêtes !"

"Bon."

Jiyūhito ne savait pourquoi sa camarade lui mettait des bâtons dans les roues mais il avait autre chose à faire. Il n'allait pas laisser un vieux monsieur ravager un parc ou des gens circulaient, pas avec autant de force tout du moins. Il siffla, fort. Les abeilles n'eurent aucune difficultés à revenir sur le champs de bataille et le prince impérial, qui commençait à en avoir assez de devoir ce vieillard si bizarrement surpuissant, ne se contentait plus de tourner autour du pot. Les insectes attaquèrent : ils envahirent, en quelques secondes seulement, le moindre orifice du patient évadé. Bouche, nez, oreilles, chaussette, dentier... Rien ne fût épargné, et les abeilles n'eurent aucun remord à massacrer leur cible aussi douloureusement que possible.

La concentration du vieillard se fracassa aussi vite que le Japon pendant la seconde.

Il poussa un hurlement de douleur bien trop réel pour être simulé et se jeta au sol. Peut être avait-il l'impression que les insectes le laisseraient tranquille si il se roulait dans la boue.

C'était une scène on ne peut plus pathétique.

Katsuko, qui avait l'air aussi choquée qu'une américaine en Tanzanie, lâcha sa pierre et fit disparaître ses horribles bras magiques. Jiyūhito grogna : enfin libre ! Il fonça comme un sanglier sous crack et plaqua le vieux au sol encore. Papi leva le bras, juste assez pour qu'une branche se soulève d'elle même, mais il n'eut pas le temps d'agresser le prince : une énorme quantité de miel s'écrasa sur son visage et il poussa un hurlement indigné.

C'était vraiment un combat très particulier.

"Je pense que c'est clairement de la violence raisonnable, wesh. Arrêtez de résister, merci. Résister c'est pas bien. Résister c'est le mal. Résister c'est..."

L'étudiant de Shiketsu, qui avait perdu toute "empathie" pour le "vieux fou" de l'exercice réussi à attraper les mains du suspect. Plus de lévitation pour le moment ! Il aurait payé cher pour avoir un Tazer, avec du recul, ce n'était pas une bonne idée. Les vieux et l’électricité c'était pas trop ça.

Il était là pour le "sauver" après tout, même si ça impliquait de lui faire bouffer le gazon.

"Résister c'est la mort de la nation. Résister c'est une invasion chinoise pour demain. Résister c'est... Katsuko, je peux savoir ce qui te passais par la tête ?"

A l'instant même où Jiyuhito fit s'engouffrer son armada volante à l'intérieur du petit vieux, l'emprise qu'il exerçait sur elle disparut. Elle récupéra le contrôle de son corps, lâcha la pierre qu'elle tenait dans sa main, et se tourna pour observer la scène de Mr. Akio, à genoux au sol, poussant des cris de douleur. Le prince venait de prendre les choses en mains, d'une manière très violente certes, d'une violence qui fit soudainement voir à la jolie brune, l'ampleur de la rage dépravée qui habitait Jiyuhito, mais qui avait le mérite d'être radicalement efficace.

Le retraité tenta d'attaquer le jeune élève avec une branche, mais celui-ci le neutralisa d'avantage en lui ...crachant une bonne dose de miel directement dessus, obstruant tout moyens pour Mr. Akio d'atteindre son but. Et ça sans parler du fait que Katsuko fit éclore trois bras depuis le sol, pour maintenir la-dite branche et empêcher qu'elle serve d'arme.

En revanche, le prince impérial tenta de raisonner, ou faire capituler Mr. Akio, à grands coups de belles paroles. Sauf qu'il fallait bien avouer, qu'autant pour le combat il n'avait rien à envier à la plus sauvage des bêtes. Mais pour la diplomatie et les discours, ça n'était pas vraiment ça.

"Après tout, peu importe. Dans notre situation là, l'important c'est qu'on aient neutralisé ce vieux papy"

S'approchant de Jiyuhito, la jolie fleur lui répondit, non sans utiliser son alter pour appliquer une contention à Mr. Akio :

-Je suis désolée, il a réussit à m'avoir avec son Alter de contrôle. Tu nous a sauvés tout les deux Zuijin. Merci.

Katsuko fit éclore trois pairs jambes sous le petit vieux, et commença à retourner vers l'entrée du parc. La jeune fille aurait bien corrigé son partenaire sur le fait qu'il venait d'utiliser sa vraie identité pour s'adresser à elle, mais elle préféra lui accorder cela. Il s'était bien débrouillé. Même si le voir ainsi froidement s'en prendre à Mr. Akio sans hésiter, et sans sembler affecté par cela, ne manquait pas de laisser une étrange impression à la brune.

-Je penses qu'on peut s’éclipser, le parc n'a pas vraiment souffert de l'affrontement. Dit-elle en massant ses omoplates meurtris, puis en mettant de l'ordre à ses cheveux, dévoilant un peu plus quelques partie de son corps ou apparaissaient des coupures due au verre brisé.