How to Meet a Girl [PV Kaza Nousagi]

Cette excursion aux vestiaires était pour le moins… Eh bien, spéciale. J’avais pressentie tout de même qu’avec un tel guide, je n’allais pas voir les choses habituelles de Shiketsu, mais de là à arriver dans un tel endroit… J’avais probablement la visite la moins orthodoxe que l’établissement avait connu au cours de l’année, voir peut-être de la décennie. Mais peut-être que je m’avançais un peu trop, et autant le dire tout de suite, j’en voyais de toutes les couleurs. Et plus que de voir actuellement c’était sentir.

Au fond, avoir un tel odorat était une qualité comme un défaut. Les situations désagréables étaient dans mes journées aussi nombreuses que les heures, et il suffisait d’un rien pour que je sois assez un peu dérangée par ceci. C’était que, contrairement à mère, je n’avais pas vraiment l’habitude et l’entrainement nécessaire pour en faire le meilleur usage. Au fil des années, elle avait développée des techniques particulièrement redoutables, qui pour un inconnu, devrait paraître bien saugrenues : Imaginez-vous surprendre votre mère à mettre du parfum sur la télécommande afin de pouvoir la retrouver qu’importe sa position dans la maison.

Mais je m’écartais du sujet, et alors que je m’éloignais de quelques pas face à l’odeur remuée, Jonathan vint à sortir du fameux local avec tout l’équipement possible pour faire une partie. Et je devais admettre qu’une chose très simple qui m’avait un peu échappée… On allait jouer ?! Je pensais qu’il était juste là pour me montrer les locaux et tout, mais à la place, je me retrouvais de nouveau embarquée dans une situation imprévue. Je devais avoir ratée quelque chose peut-être… Mais bon, j’allais recevoir l’initiation dont il me parlait.

‘’Hum, oui, j’arrive.’’

Si je devais résumer cette journée, je crois que les gens auraient du mal à me croire. Entre les magasines, la rencontre sur le toit, une partie de baseball et la visite d’un établissement héroïque… C’était bizarre, vraiment. Au moins, personne n’allait pouvoir me dire qu’il avait là une impression de déjà-vu.

Bref, nous arrivâmes tous deux dans l’enceinte du terrain de baseball, et rien que de voir ça… Il fallait admettre que c’était impressionnant. Il y avait toujours un petit quelque chose à se retrouver dans ce genre d’endroit, au pied d’un grand champ dans lequel les gens s’adonnaient à cette activité physique. Mais là, l’endroit était bien vide et bien silencieux. Cependant, dans un terrain aussi ouvert, j’espérais sincèrement que personne ne vienne à nous repérer.

‘’Eh bah.’’

Je tournais un peu sur moi-même, lentement, regardant l’endroit sous toutes ses dimensions. A croire que le lycée avait tout un complexe sportif sous le coude afin que ses étudiants puissent s’améliorer. Certes, il y avait l’entrainement, mais c’était surement une autre facette. En plus d’un divertissement ou d’une passion. Restait à savoir quoi faire maintenant, et ce fut ce qu’il avança.

‘’Hum, bonne question. C’est toi le capitaine, non ?’’ Fis-je, avant de prendre la batte, et de mimiquer la pose que prenaient habituellement. Certes, l’idée était là, probablement, mais il devait y avoir au moins un millier de détail qu’il fallait modifier. La position des jambes, des pieds, des mains… Bref, c’était comme manier un instrument. Tout le monde pouvait souffler, mais de là à le faire correctement, c’était une toute autre histoire.

‘’Je dois surement être terrible là.’’

J’avais quelque peu l’impression de me retrouver dans une position ridicule ou embarrassante. En fait, me retrouver dans une posture un peu trop clichée n’aidait pas vraiment à me donner l’impression que je faisais la bonne chose, et plutôt que j’étais en train de parodier ce qu’il voulait ce que je fasse. Mais s’ils se mettaient ainsi, c’était qu’il y avait bien une raison, et donc derrière mon léger embarras se cachait un semblait de vérité qu’il vint à corriger, prodiguant quelques conseils pour améliorer déjà ma posture.

‘’Hum…’’ Fis-je en écartant un peu mes pieds et mes mains, essayant de reproduire l’image que je me visualisais, mais adaptée à ce qu’il donnait. Donc la batte au dessus de l’épaule, mais pas dessus, décontractée et pas raide, les jambes légèrement fléchies… Il y avait visiblement un certain nombre de détails à respecter et qui devaient devenir complètement instinctif au fur et à mesure… Mais bon, c’était une initiation, un essai. Preuve était, nous n’étions que deux sur le terrain. ‘’Comme ça non ?’’

Mais restait le moment fatidique, celui de la balle qui allait arriver dans la direction. Je n’espérais pas non plus faire des merveilles, cependant autant y aller. Un instant de concentration, une respiration plus soutenue et profonde, avant que je ne lui envoie le signal :

‘’Vas-y !’’

Et la balle vint. Peut-être pas aussi rapidement que je pouvais le supposer, mais pour mon niveau, même un slow motion serrait délicat. Je devais attendre que la balle arrive, mais… Quand devais-je la frapper ? Maintenant ? Un peu plus tard ? Ou peut-être était-ce déjà trop tard pour lancer mon geste ! Tant pis, maintenant !

La batte cogna dans un bruit singulier la balle, pendant que je regardais un peu bêtement le projectile partir en cloche, pour finalement tomber à une vingtaine de mètre. Pas très efficace certes, mais surtout en dehors des limites du terrain, à deux pas de la ligne blanche qui délimitait l’espace de jeu.

‘’Eh bien… C’est dehors.’’ Fis-je en me grattant l’arrière de la tête, légèrement confuse, avant d’hausser les épaules : ‘’Mais bon, déjà je l’ai touché !’’

Autant partir sur un bon point. Un débutant complet n’allait pas pouvoir jouer la plus simple des symphonies s’il ne savait pas lire une partition. Tout le monde était passé par là. Enfin, je l’espérais. Peut-être que cet échec signifiait que j’étais un cas désespéré, et que le baseball n’était pas pour moi, mais ça serait tout de même étonnant. Toutefois, je sentis quelque chose vibrer dans ma poche. Mon téléphone visiblement, quelqu’un m’appelait.

‘’Attends, deux minutes j’ai un appel.’’

Prenant l’objet du délit, ma tête changea radicalement en voyant le nom qui s’affichait. Ma mère à l’autre bout du fil. Autrement dit, vu la situation quelque peu illégale dans laquelle je me trouvais… Cela risquait d’être une série de remontrances. Cependant, si je ne décrochais pas, ça serait encore pire, en plus de potentiellement l’inquiéter… Pas le choix.

‘’Oui mère ?’’

‘’Kaza, où est-ce que tu es ?’’

‘’Toujours à Shiketsu.’’

‘’Vraiment ? J’ai reçu une notification comme quoi tu serais absente.’’

Evidemment, il fallait qu’elle soit au courant, il fallait qu’elle ait été informée de mon absence. J’allais devoir lui expliquer.

‘’C’est que je ne suis pas dans la salle. Je suis en train de découvrir le lycée avec des étudiants, et d’avoir directement leur avis et leurs conseils. Si je souhaite bien réussir ma rentrée, c’est auprès d’eux que j’apprendrai le plus.’’

‘’Nous rediscuterons de ceci, jeune fille.’’

Et elle raccrocha, me laissant un sentiment très amer dans la gorge. Cela risquait de ne pas être très plaisant, mais je n’allais pas pouvoir y échapper. De toute façon, que je le veuille ou non, elle m’aurait appelé pour savoir comment cela s’était passé, et vouloir cacher des choses à ma mère était… Particulièrement dangereux. Elle avait le nez et l’instinct pour deviner ça.

Mais bon, un soupir me gagna alors que je rangeai l’appareil, levant mes yeux vers le ciel dans l’espoir d’une solution. Ce n’était pas vraiment agréable, même s’il y avait tout de même du vrai dans ce que j’avançais. Mais dès que les choses ne se passaient pas exactement comme ma mère l’anticipait, cela risquait de finir ainsi, et j’avais toujours peur de la décevoir. Je commençais même à ressentir une bonne dose de culpabilité maintenant que j’étais prise en flagrant délit.

‘’Désolé, ma mère. Ça m’a un peu cassé le moral.’’

Malheureusement, il semblait que ce coup de téléphone sonnait la fin de nos pérégrinations dans le lycée. Et si cela avait été particulièrement en dehors des clous, je devais admettre que cela avait été beaucoup plus instructif que n’importe quelle brochure ou heure que j’aurais pu passer dans une salle de classe. En fait, cette visite m’avait remit les pieds sur terre, sur bien des aspects, donc je n’étais pas mécontente d’avoir passé du temps avec lui, même si cela se faisait de manière un peu illégal, et que maintenant que nous avions été prit sur le fait, il allait falloir que nous en assumions les conséquences...

Mais… Il semblait que Jonathan avait bel et bien compris de quoi il en retournait, et vint directement à s’excuser pour ce qu’il avait fait, d’avoir proposé ça ! Alors que, comme dit, j’en avais appris bien plus de cette manière là que d’autres.

‘’C’est bon, ça a été très instructif, tu n’as pas besoin de t’excuser.’’ Fis-je en me grattant un peu la nuque, embarrassée qu’il cherche à prendre la responsabilité alors que si c’était à refaire en dépit des conséquences, je le ferais de nouveau. Même si j’écarterais probablement de ce nouveau parcours la recherche de la clef du local à musique, avec surtout ce qui avait suivit juste après...

‘’Ça m’a appris que les gens d’ici sont… Eh bien, ils restent des gens. Avec des clubs, des travers, des loisirs. J’étais bête de penser le contraire, mais… J’ai parfois l’impression d’avoir une telle pression sur les épaules que j’en oublis les choses simples.’’

Et peut-être que mon image de ces formations là étaient biaisée par la vision que j’avais de Riku. Elle y avait mit une telle implication, à tout le temps vouloir travailler et s’améliorer que cela avait peut-être mit la barre que je voulais atteindre très haute. Et peut-être même que cette barre était ce que je considérais comme étant le minimum… C’était bien possible, donc une claque de réalité n’était pas une mauvaise chose, loin de là.

‘’Donc oui, c’était une bonne journée, même si les professeurs vont essayer de faire penser le contraire. Enfin, je n’ai pas vraiment l’habitude de manquer les cours, donc… Je ne sais pas vraiment ce qu’ils vont dire.’’

Peut-être que d’avoir Jonathan avec moi pour expliquer la situation ne serait pas une si mauvaise chose. Autrement, je risquais d’être complètement dépassée. Est-ce que je suggérais qu’à côté, lui en était plus familier ? Ce n’était pas impossible. Après tout, c’était lui qui avait proposé ça dans un premier temps, sans flancher ou hésiter.

Dans tous les cas, nous prenions donc la direction de la salle de classe. Arriver en plein milieu d’une heure de cours risquerait d’être encore plus embarrassant, donc probablement faudrait-il attendre la prochaine sonnerie s’il fallait distribuer des explications. Heureusement, elle ne devait pas être dans trop longtemps…