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L'Homme n'ira jamais sur Mars (pv Zhihao)

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Kass Narita
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Kass Narita
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Mer 12 Oct - 3:18
Les malheurs étaient en effet parfois le fruit du hasard. Les personnes malchanceuses existaient mais dans tout cela, le plus visible était que Madame Cheng ne se considérait pas en personne malchanceuse. Alors même qu’elle expliquait qu’on avait essayé de lui arracher le bras, ce qui donna un léger frisson au japonais. Pourtant, elle ne le soulevait que maintenant. Donnant l’impression qu’elle ne l’aurait pas mentionné si ce n’était pour faire ses preuves.

« Mais vous avez déjà confirmé. »

Qu’elle aidait les autres. Et si elle était modeste ensuite, ce devait être qu’elle en faisait certainement plus qu’elle ne voulait l’admettre. Cela dit, ce n’était pas le seul indice. Madame Cheng avait l’air d’une personne décente, et pour cause.

« Vous parlez de ces personnes comme de victimes, avec une certaine compassion. Vous n’êtes pas en train de vous plaindre. »

Entre plaindre les autres et se plaindre des autres, il y avait une grande différence que Kass appréciait assez, même s’il était question de requins et de putois. La nature était clairement devenue folle avec ces alters. Une chance qu’au moins certaines personnes étaient encore à peu près.. Normales, pas comme dans ces photos.

Alors que son regard défilait, aucun portrait n’allait en s’arrangeant. Des enfants toujours plus difformes et des parents, souriant de toutes leurs dents comme s’ils avaient pu s’y attendre. Combien d’entre eux avaient acceptés leur enfant dès le début ? Combien espéraient encore secrètement que leur enfant soit un peu plus comme « eux ». Combien prétendaient avoir été « bénis » par cette « heureuse surprise » ? Ces photos montraient un côté très positif de cette évolution. Celui de familles mues par un amour inconditionnel, ou qui en avaient l’air au moment de prendre la photo. Mais ce n’était pas un cas généralisé. Et être un traditionaliste n’était pas l’unique motif qui pouvait guider ce rejet. C’était égoïste mais sur l’instant, Kass était reconnaissant de ressembler à un humain, à défaut d’en être pleinement un.

A la mention du bar, Kass commença à se frotter un peu la nuque, gêné. Il n’y travaillait pas depuis si longtemps que cela et à en voir l’attitude des clients à son égard, il avait encore une part d’intégration à faire. Peut-être était-ce une sorte de bizutage mais il ne pouvait pas mêler l’alcool et ses médicaments, les clients le traitaient donc encore de fils à maman ou de premier de la classe.

« Je suis encore assez nouveau dans le métier… On ne me dit pas grand chose. »

Le barman était plutôt celui à faire parler les clients, lui était l’employé qui apportait les verres sur un plateau en regardant ses pieds pour s’assurer qu’on n’essaierait pas de le faire tomber. Et pour se faire gentiment humilier de temps en temps aussi lorsque certains habitués attendaient qu’il arrive à leur table avec le verre de lait qu’ils avaient commandé pour lui annoncer qu’il était en réalité pour lui.

« Il y a bien ce client qui commande régulièrement du jus de raisin. Je suis quasiment certain qu’il le fait fermenter quand j’ai le dos tourné… »

Heureusement, l’usage des alters dans les lieux publiques était techniquement réprimandé et le gérant du bar suffisamment équipé pour gérer seul les situations sur le point de déraper. Tout en indiquant à Kass d’aller prendre l’air comme on préserverait un enfant avant une dispute conjugale.

Cette oeuvre donnait à réfléchir, vraiment. Et s’il était reconnaissant de ne pas être un de ces enfants portant les stigmates de leur alter de manière aussi visible, il peinait aussi à imaginer ce que signifierait être l’un de ces parents.

« Vous avez des enfants ? »


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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Jeu 13 Oct - 20:04
De la compassion ? Pas tout à fait. Une forme de projection peut-être, car il était facile pour la chinoise de s’imaginer à la place de ces gens handicapés par un soi-disant « super-pouvoir » défectueux ; c’était ce qui était arrivé à ses parents, et ce n’était que par un caprice du destin qu’elle n’avait pas eu droit au même sort. De la colère aussi, laissée sans direction, car à qui s’en prendre quand le monde lui-même semblait déterminé à leur rendre la vie difficile ? Ajoutez à cela fatigue, peur, ainsi qu’un mélange paradoxal de résignation et de défiance, et voilà la source de son attitude vis-à-vis de ce genre de personnes. Quant à savoir pourquoi elle ne se plaignait pas, la réponse était double : elle gardait la plupart de ses récriminations pour elle, et elle savait relativiser.

« Mon cas n’a rien de particulier, il y a des gens dont la situation est bien pire. » se justifia-t-elle en haussant les épaules, avant de revenir à l’examen des tableaux. L’exercice ne fut guère fructueux : s’il y avait un détail censé l’éclairer sur leur signification qu’elle avait loupé jusqu’ici, celui-ci ne lui sautait pas davantage aux yeux maintenant.

Tout en faisant la même chose à côté d’elle, Kass expliqua qu’en dépit de ce qu’on aurait pu croire, son travail ne lui avait pas encore permis de glaner d’anecdotes croustillantes, ce qui n’était pas forcément un mal s’il n’était pas fan de ce genre d’histoires sordides. Alors certes, ce n’était pas le genre de choses que les gens racontaient volontiers en public, mais les ivrognes n’étaient pas réputés pour leur discrétion, à tel point que les employés de ce genre d’établissement n’avaient pas besoin de laisser traîner leurs oreilles pour entendre des conversations qu’ils préféreraient oublier. Surtout lorsqu’un client aviné choisissait de s’épancher auprès d’un serveur trop poli pour l’envoyer balader.

« Faire fermenter du jus de raisin, vous dites… je connais des gens qui font des choses similaires. »

Bon, pas exactement similaires, puisque dans les cercles qu’elle fréquentait c’était plutôt l’effet inverse qui était recherché. Certains collègues électrokinésistes capables d’un degré particulièrement élevé de contrôle de leurs facultés s’en servaient parfois pour décomposer l’alcool de leur boisson lorsqu’ils ne pouvaient pas refuser d’en boire, ou pour éliminer d’autres substances potentiellement dangereuses qui auraient pu se glisser dans leur verre. Zhihao aurait adoré maîtriser cette technique, mais ses tentatives avaient toujours échoué ; peut-être que son Alter n’était tout simplement pas fait pour ça.

Changeant de sujet et vraisemblablement inspiré par les images se trouvant devant eux, Kass lui demanda si elle avait des enfants. La réponse fut immédiate : « Non, je n’en ai pas. Et vous ? »

Il avait l’air un peu jeune pour ça, mais c’était loin d’être impossible ; Zhihao en tout cas n’avait aucune intention de se reproduire. Sa propre conception avait été un accident, et ses parents avaient à l’origine prévu de mettre fin à la grossesse plutôt que de risquer de donner naissance à un enfant qui souffrirait des mêmes problèmes qu’eux. Ils s’étaient finalement ravisés et avaient eu la bonne fortune d’avoir une fille dotée d’une mutation stable, mais la militaire n’était pas prête à refaire tourner la roulette. Et ce n’était qu’une des nombreuses – et excellentes – raisons derrière ce choix : il y avait également la priorité qu’elle accordait à sa carrière, la dangerosité de cette même carrière qui avait de fortes chances de rendre son hypothétique progéniture orpheline, le fait qu’elle ne se faisait pas confiance pour être une bonne mère… et d’autres raisons encore.

Non, si le gouvernement chinois jugeait sa mutation suffisamment utile pour être gardée en circulation, il disposait déjà de son matériel génétique et c’était amplement suffisant.
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Kass Narita
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Kass Narita
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Ven 14 Oct - 0:19
Un petit syndrome de l’imposteur ? Kass s’évitait de partir dans des suppositions touchant la psyché de sa voisine même si la tentation était grande. Leur avancée dans l’exposition s’était faite ensemble, et dès la première oeuvre. Toutefois, il ne s’agissait encore que de quelques minutes portées par un intérêt commun pour une exposition éphémère. Laissant suggérer que cette rencontre rentrerait dans cette même catégorie.

A croire que l’alter de fermentation était plus répandu qu’il ne le pensait pour qu’elle connaisse également ce genre de spécimen. Si l’utilisation des alters en lieu public était prohibé, ces dérives n’était pas de celles qui inquiétaient le plus le japonais. Presque inofensive, jusqu’à ce que quelqu’un s’amuse à faire fermenter du lait pour transformer son verre en yaourt. Il… N’y avait pas pensé mais il faudrait probablement se méfier de ce client à partir de maintenant. Car l’utilisation de son alter étant en principe illégale, il défiait la loi en connaissance de cause. Qui saurait alors dire de quoi il serait réellement capable ? Il n’y avait qu’un pas avant de se prendre pour Jésus.

L’espace d’un instant, Kass tourna un peu plus franchement son visage en direction de Madame Meng. Il était un peu surpris. Ce n’était pas une question qu’il avait l’habitude de poser et il ne s’attendait pas à une réponse aussi immédiate. Si immédiate qu’il semblait en oublier que la question lui avait été posée en retour. Le serveur se reprenait de manière précipitée, secouant ses poignets tout en redressant la tête vers les portraits, presque au garde à vous. Si une telle posture était maîtrisé par un civil. Un civil maladroit.

« … Non. Je n’en ai pas. »

C’était certainement indélicat de sa part, pourtant se voir retourner la question était inattendu. 21 ans, l’air un peu paumé, travaillant comme serveur et allant assister seul à des expositions éphémères. Pas besoin d’un miroir pour savoir. Ce portrait ne criait pas à la paternité.

Dans ce cas, pourquoi s’était-il permi de demander ? Le calme qu’elle lui inspirait. Une sobriété proche de la sagesse qu’on en voyait pas partout. Alors naturellement, en vue de son âge supposé, il en avait déduit que la raison de cette attitude était les défis d’une vie de famille ? A tord visiblement. Il pensa se justifier mais se ravisa. La mettre mal à l’aise ne rendrait pas la situation moins gênante.

Toutefois si elle était aussi raisonnable qu’elle en avait l’air, pouvait-il se risquer à poser une autre question ? Plus intrusive encore, que seule une rencontre éphémère pourrait justifier.

« … Vous en voulez ? »

Cette fois, il ne la regardait pas, tirant sur le tissus du fond de ses poches pour ne pas être tenté de déchiffrer son expression. Il voulait s’excuser, retirer sa question, lui répondre qu’elle n’avait aucune obligation de se prononcer. Mais tout cela, elle le savait surrement déjà ?


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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Ven 14 Oct - 20:11
La franchise de sa réplique sembla prendre Kass au dépourvu, à tel point qu’il surcompensa et se raidit comme un piquet pour délivrer sa propre réponse. Sa réaction, ou plutôt son absence de réaction, était-elle si surprenante que cela ? S’attendait-il à ce qu’elle s’offusque ?

Quoi qu’il en soit, il n’avait pas non plus de descendance, ce qui était normal pour une personne de son âge apparent. Si elle pouvait se permettre ce jugement, cela valait mieux pour tout le monde : elle ne savait pas exactement quel était le salaire d’un employé de bar au Japon, cependant elle doutait que ce soit mirobolant, ce qui rendrait les choses délicates si le jeune homme devait en plus pourvoir aux besoins d’éventuels enfants. À moins bien sûr qu’une toute aussi hypothétique compagne ait de meilleurs revenus, mais cela commençait à partir un peu loin dans la spéculation.

Kass trouva néanmoins le courage de continuer à l’interroger sur le sujet, ce que certains auraient pu voir comme une curiosité excessive concernant une personne qu’il venait à peine de rencontrer, mais elle ne s’en formalisa pas. Elle avait été la première à poser une question indiscrète après tout.

« Non, je m’en voudrais de leur infliger ça. Et vous ? » répondit-elle en lui retournant derechef la question – c’était de bonne guerre –, mais sans préciser ce qu’elle voulait dire par « ça ». Peut-être parce que « ça » recouvrait un peu trop de choses pour les résumer en une seule conversation, de l’état général du monde dans lequel ils vivaient à des problèmes plus personnels, et qu’il y avait des limites à ce qu’elle était prête à raconter à un inconnu croisé par hasard au détour d’une exposition, même s’il devenait de moins en moins inconnu à mesure que le temps s’écoulait.

Sur ces entrefaites et en ayant terminé avec les tableaux, ils se remirent en mouvement pour s’arrêter devant l’objet d’art suivant. Il ne s’agissait pas d’une création statique ce coup-ci mais de quelque chose de plus interactif, ce qui l’intéressait déjà davantage : une suite de boîtes fermées, chacune d’elles se trouvant sur un petit piédestal orné d’une plaque où était gravée une date (de plus en plus précise à mesure que l’on se rapprochait de l’époque moderne) ainsi que d’un gros bouton rouge. Bon, son sixième sens gâchait quelque peu la surprise en lui permettant de se faire une idée de ce qu’il y avait dans chaque boîte, mais elle se prêta tout de même au jeu.

Les boutons devaient être pressés dans l’ordre et à chaque fois qu’on appuyait sur l’un d’eux, la boîte correspondante s’ouvrait pour dévoiler un objet différent, souvent une miniature, qui avait été inventé à la date indiquée sur la plaque : feu de camp, épée en métal antique, pièces de monnaie, baril de poudre noire à côté d’un canon primitif, presse typographique, baril de pétrole, voiture et autres machines diverses, ampoule électrique, radio, vieux comics et disques vinyles, télévision, fusée, bombe atomique, modèle de molécule d’ADN, échographe, préservatifs et pilules contraceptives, plateau de jeu de rôle, ordinateur connecté à internet… Certains choix semblaient plus contestables que d’autres, mais elle voyait ce que le créateur avait voulu dire et il était probable qu’il se soit volontairement placé dans un contexte subjectif reposant sur les opinions de la société plutôt que sur les siennes propres. Puis vint la dernière boîte, dont le couvercle s’ouvrit d’abord lentement pour révéler l’image d’un bébé lumineux, puis avec beaucoup plus d’énergie lorsque l’image fut violemment éjectée à la manière d’un deuxième couvercle par l’irruption d’un diable à ressort à l’effigie d’All for One.

Le parallèle que l’artiste s’efforçait d’évoquer était très clair cette fois-ci, mais au cas où le public n’aurait pas compris – ou ne serait tout simplement pas familier des mythes occidentaux –, ce fut à ce moment qu’un écran placé derrière l’œuvre s’alluma pour en révéler enfin le titre : « Les boîtes de Pandore ».

« Je ne suis pas certaine que cela soit du meilleur goût. Trop tôt pour faire ce genre de blagues. » dit-elle en fronçant les sourcils tandis que le mini-All for One se balançait dans tous les sens au bout de son ressort, accompagné par un rire maléfique pré-enregistré, avant que le mécanisme ne le ramène à l’intérieur de son réceptacle et que celui-ci ne se referme. Les autres contenants se refermèrent à leur tour et l’écran s’éteignit, réinitialisant l’installation. « Mais vu certains items de sa sélection, j’imagine que l’artiste n’a pas peur de la controverse. »

Peut-être était-il également d’avis que la meilleure manière de faire un doigt d’honneur aux monstres était de se moquer d’eux. Tout le monde ne partageait pas cet avis, toutefois.
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Kass Narita
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Kass Narita
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Sam 15 Oct - 20:02
« Ça » ? Forcé de se tenir droit et le regard rivé sur les portraits, Kass se retrouvait à devoir interpréter un sujet très controversé. Si Madame Meng avait répondu à sa question et c’était déjà un miracle en soit, on aurait pu en déduire que sa réponse allait dans le sens de l’oeuvre. Dans ce cas, qu’aurait-elle voulu éviter à ses enfants ? Qu’ils paraissent diforme ?

Cette question était assez chère à Kass, encore maintenant des couples abandonnaient leur projet parental de peur que l’enfant ne soit pas viable, qu’ils subisse un handicap trop important pour avoir une vie épanouie. Et même si de nos jours, ces mutations spectaculaires n’étaient pas vues comme un handicap, le rapprochement restait difficile à éviter. Surtout pour quelqu’un comme lui.

Mais il n’y avait pas que les enfants dans ces photos, il y avait aussi les parents. Alors était-ce un moyen pour elle de dire qu’elle penserait faire une mauvaise mère ? Au-delà de la difformité dont son enfant pourrait hériter ? Des parents parfaitement « normaux » pouvaient engendrer ce type de descendance donc pourquoi pas eux. Et en l’ayant permi, est-ce que cela ne ferait pas d’eux de mauvais parents ?

C’était probablement la limite de son exploration intrusive. Il y avait seulement tant de questions qu’il pouvait poser sans soulever les foules et celle-ci était déjà bien personnelle. Il la rejoignait dans sa réponse.

« Je suis d’accord. »


Il aurait eu du mal à regarder en face ses enfants s’ils souffraient d’un alter de mutation aussi visible mais ce n’était pas la première chose qui lui venait à l’esprit. Kass était faible, facilement malade et devait prendre un traitement. Les chances que ce mal soit héréditaire étaientt trop grandes pour prendre ce risque. Et puis… de toute façon la vie avait fait ce choix pour lui, puisqu’un test avait révélé qu’il était à la limite de la stérélité. Ses chances de procréer étaient donc quasiment nulles. Pour le mieux, surrement.

Face à l’oeuvre suivante, Kass fut presque rassuré que Madame Meng s’exprime la première. Car si l’animation globale était plutôt stimulante, même à ses yeux le résultat était… douteux. On pouvait ne pas apprécier et être un peu inquiet mais de là à le représenter comme un diable… C’étaient également des personnes et certaines devaient nécessairement partager un mauvais regard sur leur propre corps.

« Ce n’est plus de la controverse là… C’est gratuit. »

Peut-être qu’il voulait attirer l’attention sur son oeuvre en bien ou en mal. Avait-elle été révisée avant d’arriver jusqu’ici ou simplement acceptée car elle serait la seule oeuvre interactive et qu’ils avaient besoin de thématiques plus susceptible de capter l’attention, à défaut de l’avoir placée dans un endroit visible.

« Ou une invitation à la haine. »

Kass avait ses craintes. Des angoisses bien réelles et certainement un regard assez péjoratif sur tout ce qui tenait aux alters. Mais il n’aurait pas souhaité pour autant un traitement différencié pour ces personnes. Clairement, il n’approuvait aucun appel à la haine. Il était un pacifiste avant quoi que ce soit d’autre. Être sans cesse le parti faible devait avoir aidé en ce sens.

Certainement en tant que Chinoise (supposée) au Japon, Madame Meng avait du rencontrer pas mal d’intolérance. Peut-être suffisamment pour vouloir éviter de rajouter sa pierre à l’édifice.


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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Dim 16 Oct - 22:08
Si Kass semblait partager les opinions de la militaire concernant le fait de faire des enfants en cette époque troublée, il réagit cependant avec plus de véhémence à l’élément final des « boîtes de Pandore ». Une incitation à la haine, carrément ? Là c’était peut-être lui qui y allait un peu fort.

« Il s’était bien autoproclamé « Roi Démon » ou quelque chose comme ça, non ? » pointa-t-elle en se rappelant du laïus qu’All for One avait infligé à l’un des groupes de héros qui s’étaient dressés sur son chemin, laïus qui avait été retransmis partout sur internet grâce à l’équipement d’un des héros en question. « À moins qu’il ne se soit pris pour Nobunaga ou n’ait tenté de faire une référence littéraire à « Au bord de l’eau », ce dont je doute, je ne vois pas de problème à en faire un diable à ressort. Ils ne lui ont même pas mis de cornes, c’est juste de l’humour visuel. Pour moi il ne faut pas y voir une condamnation des détenteurs d’Alter en général, plutôt une reconnaissance du fait que si la mauvaise personne se retrouve avec le mauvais pouvoir, les choses peuvent vite très mal tourner. »

Une menace que leurs ancêtres n’avaient jamais eu à affronter, car dans la société d’avant, il y avait des garde-fous limitant les dégâts qu’un individu seul pouvait provoquer : l’accès aux armes était limité, un chef d’État ne pouvait pas décider unilatéralement de déclarer la guerre ou d’user de la force nucléaire... C’était beaucoup moins le cas aujourd’hui, en dépit des efforts constants fournis par des légions de justiciers professionnels : n’importe quel monstre, imbécile ou malade mental pouvait simplement naître doté du pouvoir de ruiner la vie de milliers d’innocents.

En tout cas, Zhihao trouvait cette œuvre-ci plus stimulante que les précédentes : elle la comprenait plus facilement, et cela lui donnait l’impression d’avoir remporté une sorte de victoire personnelle, un peu comme un détective qui venait de résoudre un mystère. Une impression qui, à son tour, la poussait à discuter de l’installation artistique devant eux de façon bien plus animée. Comme quoi parler d’art pouvait être amusant, du moment que les intentions du créateur n’étaient pas complètement impénétrables.

« Regardez un peu le choix des objets. » fit-elle en pressant à nouveau les boutons pour que le contenu des boîtes réapparaisse. « Chacun d’eux représente une avancée technologique, sociale ou culturelle, avec des aspects positifs comme négatifs. Dans certains cas, les points négatifs n’existaient que dans la tête de certaines personnes, qui craignaient qu’ils ne ruinent la société, tout ça pour que l’histoire prouve qu’elles avaient tort. »

Elle illustra son propos en désignant notamment les comics et vinyles – des albums de rock et de jazz, la soi-disant « musique du Diable » –, les objets symbolisant la révolution sexuelle, et le plateau de jeu de rôle représentant une panique morale particulièrement ridicule datant d’un peu moins de deux siècles, lors de laquelle les bonnes gens s’imaginaient voir des satanistes partout.

« Un peu comme dans le mythe, où la boîte contient tous les maux du monde, mais également l’espoir permettant de les affronter. » reprit-elle, en faisant toutefois l’impasse sur le fait que dans certaines interprétations de la légende, l’espoir était le pire de tous ces maux. C’était sans doute un niveau de lecture qui allait un peu trop loin, et comme jusqu’ici le message avait l’air relativement accessible... « Le vrai point commun pour moi, c’est plutôt le fait que chaque objet représente un changement irrévocable : une fois que le contenu de la boîte est sorti, impossible de le remettre à l’intérieur, et l’humanité se retrouve bien obligée de vivre avec. »

La réponse de l’artiste à la question que posait l’exposition dans son ensemble était donc semble-t-il un « Non ! » retentissant, mais il ne voyait pas forcément la chose sous l’angle du pessimisme. Après tout la race humaine s’était adaptée à chacune des transformations qu’il évoquait ici, y compris l’invention de l’arme atomique, qui avait pourtant fait planer – et faisait toujours planer, d’ailleurs –  un danger très réel d’extinction globale.

Elle revint ensuite devant une boîte en particulier, fixant attentivement l’appareil d’apparence parfaitement innocente qui s’y trouvait en plissant les yeux. L’échographe, un choix curieux au premier abord, mais qui la conduisait à penser qu’en plus de s’y connaître en problèmes de société, l’artiste avait un sens de l’humour assez macabre. Ou alors cela faisait également partie du message ; une sorte d'inversion de celui véhiculé par les choses que les bigots d'autrefois tenaient pour responsables du « déclin moral » de leur société.

« On dirait tout de même qu’il s’est amusé à nous mettre un objet qui a l’air inoffensif mais dissimule une face sombre, si cela fait bien référence à ce que je crois. »
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Kass Narita
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Kass Narita
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Lun 17 Oct - 12:03
Il ? Car le diable était sensé représenter quelqu’un en particulier ? Une figure publique ? Kass y accorda d’avantage d’attention avant de se raviser. Il y avait une raison pour laquelle il ne s’intéressait pas à l’actualité héroïque. Que ce soit internet ou la télévision, même dans la rue face à un écran géant, il évitait sciemment de trop regarder. Mais il fallait le comprendre. Si les alters étaient déjà assez inquiétants en soit, ce qu’en faisait la télévision était carrément anxiogène.

A entendre Madame Meng, il aurait du savoir qui était cette personne représentée comme un diable. Mais pour qu’il soit dépeint de la sorte et que sa camarade spectatrice aille jusqu’à confirmer cette vision, ce ne devait pas être quelqu’un de très net. Et il ne s’agissait vraisemblablement pas que de son alter.

« Je ne suis pas très au fait des détails, alors je vous crois. »


Elle n’avait pas vraiment de raisons de le piéger sur la question. Et qu’il l’ait crue ou non, le visuel offert par la maquette était certainement trop peu précis pour qu’il ait été capable de reconnaître cette personne dans la rue. Cela dit, dans les vieux films, les témoins n’étaient réellement en danger qu’une fois qu’ils avaient conscience de ce à quoi ils étaient en train d’assister donc c’était peut-être un mal pour un bien.

Si Kass était surpris de voir Madame Meng se transformer en guide de musée, il se prenait rapidement au jeu, se penchant sur l’installation pour mieux voir et surtout montrer qu’il était bien attentif. Et il l’était. Les oeuvres précédentes étaient visiblement à sa portée mais face à cette nouvelle qui lui échappait, une explication était la bienvenue. En particulier quand la guide s’exprimait clairement, permettant au profane d’hocher doucement la tête à plusieurs reprises et l’amenant à regarder des zones de la maquette qu’il avait totalement obstruées lors de sa première contemplation. C’était dans ce genre de situations qu’un autre point de vue était le bienvenu.

La mention de l’échographe était aussi quelque chose d’assez intriguant mis en perspective de la vision artistique du créateur de la maquette. Un outil servant la science moderner et aidant les futurs parents à leur manière. En général, c’était vu comme un moyen pour eux de rencontrer leur futur enfant avant même sa naissance. Des études avaient démontrées que le lien affectif entre un père et son enfant se développait plus tôt lorsqu’il assistait à une échographie mais qu’y avait-il de mauvais derrière cette technologie.

« Je crois me souvenir que du temps de la politique de l’enfant unique, beaucoup de parents voulaient un fils plutôt qu’une fille. Il y a donc eu beaucoup d’avortement dès lors que l’on pouvait connaître le sexe de l’enfant avant sa naissance. »


Et cela pourrait paraître être un mal mais il ne l’était pas tant que cela. Non pas qu’il ne fallait pas respecter la vie de tous ces enfants à naître mais.

« Mais beaucoup d’autres familles faute d’avoir accès à cette technologie se sont débarrassées de leur enfant après sa naissance. Une échographie ne permet pas non plus d’identifier un alter, s’il n’est sensé se déclarer qu’après quatre ans. En médecine moderne c’est avant tout un moyen de savoir si l’enfant est en bonne santé pour son bien et celui de sa mère. Quand au premier problème… C’est la question du poussin. Veut-on être capable d’identifier avant son éclosion s’il s’agira d’un coq ou d’une poule pour éviter d’avoir à le broyer à la naissance ? »


Finalement, c’était à se demander ce qui était le moins pire. Dans tous les cas, Kass avait du mal à voir le côté « dérangeant » de cette technologie. Mais peut-être que Madame Meng pourrait l’aider une fois de plus.

« Je ne cautionne pas pour autant mais c’est peut-être un moindre mal. Que voyez-vous ? »


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Zhihao Meng
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Lun 17 Oct - 21:04
Kass avait mis dans le mille, démontrant par la même occasion l’étendue de ses connaissances historiques. Zhihao aurait préféré que cela ne concerne pas l’une des politiques les plus malavisées jamais mises en œuvre par le leadership de son pays, mais qu’y pouvait-elle ? Ce n’était pas elle qui avait conçu cette œuvre.

« C’est bien ça. » confirma-t-elle. « Ce genre d’utilisation perverse d’un appareil médical n’était pas limitée à la Chine, toutefois ; l’Inde avait – et a toujours – aussi un énorme problème avec ça. Je ne sais pas si vous êtes au courant mais là bas, il n’est pas rare que les familles s’endettent jusqu’au cou pour pouvoir marier leurs filles, la famille du mari insistant souvent pour se voir offrir une dot exorbitante. Il n’est donc pas rare qu’un couple préfère avoir recours à l’avortement – y compris au-delà des délais légaux – plutôt que de donner naissance à une fille. C’est pour ça que la demande pour ce genre d’appareils a explosé à la fin du vingtième siècle et au début du vingt-et-unième, au point que de petits villages perdus dans la campagne, totalement dépourvus de médicaments ou d’autres machines médicales, étaient tout de même dotés d’un échographe. Le problème avait atteint un tel niveau de gravité que le gouvernement avait dû promulguer une loi interdisant aux docteurs de révéler aux parents le sexe de leur enfant. »

Même aujourd’hui, des générations plus tard, le pays accusait toujours un sévère déséquilibre démographique, tout ça du fait de traditions arriérées. Ce déséquilibre avait été plus ou moins corrigé en Chine, mais involontairement et de la pire façon possible, l’enchaînement de conflits brutaux ayant tué suffisamment de jeunes hommes pour revenir à une certaine parité.

« Ce genre de pratiques n’a pas disparu, ceci dit. C’est juste que de nos jours elles visent plutôt les enfants hétéromorphes ; c’est fou comme les chances que la mère fasse une « fausse couche » augmentent après que le médecin ait fait voir aux parents à quoi ressemblera leur progéniture. Ces Alters-là se déclarent souvent dès la naissance ou même avant, après tout. » acheva-t-elle d’un ton sarcastique, ce afin de cacher à quel point cette pensée l’affectait. Il y avait des raisons tout à fait légitimes d’avorter au-delà de la période autorisée par la loi, mais celle-ci n’en était pas une. L’artiste savait décidément comment s’y prendre pour susciter l’émotion chez son public.

Et cela lui permit également de mettre le doigt sur la dernière partie du message : le contenu de ces boîtes de Pandore n’était pas bon ou mauvais en soi, ce qui comptait vraiment c’était l’utilisation que les gens en faisaient. Un appareil médical conçu avec les meilleures intentions du monde pouvait être détourné pour devenir un instrument de génocide auto-infligé, tout comme la technologie derrière l’arme la plus effroyable qui soit pouvait tout aussi bien aboutir à la création d’une puissante source d’énergie.

Certes, certains de ces outils étaient plus faciles à employer à de mauvaises fins que d’autres, raison pour laquelle on ne laissait pas n’importe qui avoir accès à une arme à feu, et encore moins à une arme nucléaire. Si le Diable n’existait pas, il fallait parfois à défaut éviter de tenter la nature humaine.

En parlant du Diable, une réplique du japonais à laquelle la militaire n’avait pas fait attention sur le moment lui revint en mémoire alors qu’elle appuyait sur le bouton pour refaire bondir le mini-All for One et ainsi réinitialiser le mécanisme des boîtes. Voyant que Kass ne semblait pas reconnaître l’image de celui qui était devenu le criminel le plus célèbre de la planète, elle se demanda si elle ne se faisait pas des idées.

« Vous… savez qui c’est, n’est-ce pas ? » l’interrogea-t-elle en montrant le vilain à ressort. « All for One ? Chef de l’Alliance des Super-Vilains, architecte de la plus grande attaque terroriste que le Japon ait jamais connu, probablement l’homme le plus dangereux au monde, celui qui a forcé All Might à prendre sa retraite ? »
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Kass Narita
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Kass Narita
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Mar 18 Oct - 12:03
Madame Meng était… un puit à connaissance. Ou peut-être un torrent finalement. Elle ne demandait pas ce que l’on souhaitait savoir et allait dans les moindre détails de sa pensée historique. Bien plus loin que Kass n’aurait jamais osé aller. Elle ne paraissait pas arrogante pour autant. Le mot aurait plutôt été passionnée. Et sans peine, on pouvait considérer que cela lui donnait un certain charme.

Le serveur ne se souviendrait probablement pas de la totalité, il avait une meilleure mémoire visuelle qu’auditive, les livres lui parlaient donc d’avantage. (Pun) Il pouvait tout de même retenir la leçon qui se cachait derrière et même s’il était en mesure de la comprendre, il ne pouvait s’empêcher d’être déçu. Car ayant cette vision extrême et honteuse de la chose, il espérait souvent être le seul concerné. Or, penser qu’il était le seul à nourrir ces travers était naïf. Il n’était pas fin psychologue, peut-être interprétait-il mal la voix et le langage corporel de sa voisine, mais cette histoire semblait assez personnel. Il n’allait donc pas la questionner sur le sujet.

S’il était né avec un alter… visible. Que se serait-il passé ? Il ne savait pas si ses parents avaient fait une échographie mais c’était fort probable, ils avaient l’appareil à disposition. Si cet appareil avait révélé un alter de mutation, est-ce que sa mère aurait avorté ? S’ils n’avaient pas été à même de le dépister, aurait-il été abandonné ? Une nouvelle question se posait. Aurait-il été pire de ne jamais être né ou d’être abandonné par sa famille ?

Il était prêt à relativiser et voilà qu’il était au bord de la déprime. Ce n’était pas très malin. Heureusement, ils changeaient de sujet. Enfin, il ne pouvait pas tout avoir et ce nouveau sujet ne le mettait pas parfaitement à l’aise non plus. Cela restait tout de même plus confortable que d’imaginer ses parents l’abandonner.

« Vous rappelez-vous quand nous évoquions le fait de se sentir tout petit face à des colosses ? »


Si la majorité des personnes étaient maintenant douées d’un alter, la plupart étaient inutiles. Et dès lors, que l’on fut un peu anxieux, voir ces monstres se battre en direct retransmis dans tout le pays n’avait rien de rassurant. Certes, c’était encore une attitude digne d’un lâche mais Madame Meng semblait suffisamment ouverte d’esprit, alors peut-être pourrait-elle comprendre.

« Je crois savoir qu’il est mort mais… j’évite ce genre de programmes. C’est un peu trop anxiogène à mon goût. »


Ils auraient bientôt achevé la parcours de l’exposition mais Kass semblait identifier encore une ou deux oeuvres, peut-être moins sordides pour remettre un peu de bonne humeur dans un public volatile avant son départ. Même si les torturer jusqu’au bout pour les forcer à partager l’exposition était tout aussi possible.

Et justement, pour ce nouveau Patchwork, plus simple, le sujet était facile d’accès. C’était un mélange de coupure de journaux, de pages déchirées de livre d’histoire, de reproduction de textes de lois, le tout parsemé de gommettes de couleurs comme le journal intime d’une adolescente. La convention interdisant l’usage des alters dans les lieux publics. Des compétitions et des records du monde où l’usage d’alter était interdit. Et enfin, quelques communautés interdites aux alters, vivant en quasi-autarcie, prétendant simplement pour certaines ne pas avoir d’alter, l’exigeant plus fermement pour d’autres. Dans tous les cas, Kass ne se serait pas attendu à voir une coupure de journal avec une photo de son père dans leur village… S’il y avait un titre à cette oeuvre, Kass ne l’avait pas vu.


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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Mar 18 Oct - 21:22
Kass répondit à la question en lui retournant ses propres paroles, avant de lui expliquer son raisonnement. Elle pouvait comprendre : le monde dans lequel ils vivaient était déjà bien assez angoissant comme ça, pourquoi se tourmenter davantage en s’infligeant encore plus de rappels de ce triste état de fait ? Cela ne voulait cependant pas dire qu’elle trouvait qu’il s’agissait d’un bon raisonnement ; s’efforcer de limiter sa consommation de médias alarmistes afin de conserver un semblant de tranquillité d’esprit était une chose, mais il fallait tout de même rester un minimum informé.

« Je vois ce que vous voulez dire, il n’est pas sain de se faire un sang d’encre en permanence. » acquiesça-t-elle en étant pleinement consciente de l’hypocrisie de cette déclaration, venant d’une femme qui n’avait jamais cessé d’avoir peur de sa vie. « Toutefois, ne faudrait-il pas au moins que vous sachiez à quoi ressemblent les criminels les plus recherchés du pays, ne serait-ce que par sécurité ? Imaginez que vous en croisiez un par hasard dans la rue, cela pourrait vous permettre de fuir avant qu’il ne soit trop tard. »

Et peut-être aussi d’appeler la police, éventuellement, mais mieux valait garder les choses simples. Les gens qui avaient le malheur de se retrouver dans une telle situation ne pensaient pas toujours à le faire, néanmoins la capacité à reconnaître un danger potentiel pouvait déjà leur sauver la vie.

Quant à All for One… il était peut-être mort, mais ça ne l’empêchait pas de continuer de poser problème même depuis la tombe. Son organisation avait survécu, et sa disparition avait créé un vide de pouvoir que nombre de groupes criminels tentaient d’ores et déjà de combler, chacun d’eux nourrissant l’espoir d’être le prochain à se hisser au rang de souverain de la pègre japonaise.

Pour en revenir à l’endroit où ils se trouvaient, les deux visiteurs approchaient de la fin de l’exposition. Après l’installation élaborée que représentaient les boîtes de Pandore, ils revenaient à quelque chose de plus classique et de plus simple, un grand collage mêlant images et textes, qu’il fallait observer de près et avec minutie afin de comprendre ce que représentaient ses composantes disparates. Elle trouvait le thème moins évident ce coup-ci ; qu’était-ce censé figurer ? La difficulté de la transition du monde d’avant à celui d’aujourd’hui ? La façon dont certains essayaient désespérément – et, il fallait bien le dire, futilement – de se raccrocher aux anciennes normes, voire même de rejeter la nouvelle réalité en prétendant que rien n’avait changé, qu’importe que ladite réalité refuse de coopérer avec le programme ?

Zhihao chercha en vain si elle pouvait trouver une quelconque signification cachée au choix des couleurs, ou même si le créateur avait dissimulé un indice qui ne serait détectable que par un individu aux sens non-conventionnels – elle avait entendu dire que certains artistes faisaient ça, ignorant superbement les critiques qui se plaignaient que leurs créations ne visaient qu’une fraction du public alors que l’art était censé être accessible à tous – mais là non plus, rien. Il n’y avait même pas de titre !

« Alors là, je dois bien avouer que je sèche. » confessa-t-elle, un peu embarrassée après qu’elle se soit montrée si prolixe il y a quelques minutes à peine. Était-ce encore une de ces œuvres censées se comporter comme « un miroir reflétant la psyché du spectateur », pour reprendre un terme entendu il y a longtemps ?
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Kass Narita
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Kass Narita
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Mer 19 Oct - 12:24
Et pourtant était-ce la bonne solution ? Il y avait deux pré-requis pour une victime collatéral dans un conflit. S’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment et ne pas être parvenu à fuir. Il suffisait d’aussi peu. Et même si d’un point de vue strictement théorique, il était plus prévenant de s’informer pour être mieux à même de favoriser la seconde phase, cette théorie avait ses failles.

« Vous courrez vite ? »


Une question comme une autre mais face à la mention d’une fuite, quoi de plus normal. Des quelques pas qu’ils avaient fait ensemble, Madame Meng ne semblait pas avoir de patte folle, peut-être même pouvait-il s’avancer et présumer qu’elle était en bonne santé. Encore quelque chose de trop personnel pour être demandé.

« Moi, non. Et je suis… transparant. »


Lire dans une personne comme dans un livre ouvert. Cette expression n’était pas sortie de nulle part et s’appliquait très bien au japonais. Blessé, intrigué, troublé, l’ensemble de ces choses pouvaient se lire sur son visage. La peur également. Si on additionnait son absence d’aptitude physique avec un jeu d’acteur risible, le résultat n’avait rien de bon.

« Si je ne peux pas courir suffisamment vite, j’ai probablement plus de chances de m’en sortir sans m’être rendu compte du danger. Je ne suis pas une personnalité importante, je n’ai pas d’actif qui vaille de me faire braquer. J’ai statistiquement je finirais par être impliqué en tant que témoin gênant plutôt qu’autre chose. »


Alors certes, il n’allait pas être celui qui appellerait la police mais il n’aurait de toute manière pas le temps de faire, en considérant que l’horreur se lirait sur son visage à l’instant où il reconnaîtrait un criminel. Mort bêtement en un instant, car il en avait trop vu, car c’était un témoin. Alors qu’il aurait pu continuer sa route s’il n’avait pas reconnu le vilain. Un peu lâche, en effet mais il était en paix avec ce détail, et ils étaient d’accord sur un point. Ils ne pouvaient rien contre des colosses. Et si vraiment il assistait à une scène d’horreur, il aurait peut-être un peu plus de courage pour contacter les autorités que s’il connaissait les détails de l’histoire sordide d’un éventreur.

En tout état de cause, Kass ne s’attendait pas à revoir son père ici. Au point que l’espace de quelques instants il arrêta de penser au sens de l’oeuvre pour se concentrer sur cet article, ou peut-être simplement la photo, une vieille photo. Il n’aurait pas été surpris d’avoir été quelque part dans le fond. Transparent, encore une fois. Mais pas question de saper l’ambiance avec une mine attristée, il secouait donc légèrement la tête, cherchant à regarder ailleurs. Ce qu’il fallait visiblement faire pour comprendre le sens de l’oeuvre ?

« J’ai une idée… »


Kass fit quelques pas en arrière avant de marcher plus franchement en direction d’un spot de lumière. Il connaissait cette bibliothèque par coeur à force d’y venir et cet éclairage était nouveau. Alors c’était peut-être une idée stupide mais à quelques mètres de l’oeuvre, il vint se placer sous le faisceau de lumière. Il avait vu juste, mais à quel prix ?

« … Venez, je pense que vous aurez des choses à dire. »


Difficile d’être objectif quand son père ainsi que son village étaient dans cette oeuvre et que d’un peu plus loin, sous la lumière, on voyait que l’assemblage de papiers dessinait une croix gammée.


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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Mer 19 Oct - 19:43
L’objection que le jeune homme opposa au conseil de l’électrokinésiste était… pour le moins tordue. Sous prétexte que ses capacités physiques n’étaient pas les meilleures, il en concluait que la meilleure chose à faire était d’adopter la tactique de l’autruche ? Ce n’était pas la logique la plus étrange qu’elle ait jamais entendu, mais cela arrivait tout de même dans le haut du classement.

Elle aurait pu tenter de le convaincre qu’à défaut d'être capable de détaler à toutes jambes, le fait de savoir reconnaître le danger pourrait au moins lui permettre de se cacher ou d’éviter de s’en approcher, et que la faiblesse physique n’était pas une fatalité à laquelle il devait se résigner, qu’il suffirait d’un peu d’entraînement pour y remédier. Elle aurait pu lui rappeler que les criminels n’étaient pas comme ces animaux qui attaquaient ceux qui montraient leur peur et laissaient les autres tranquilles. Elle aurait pu lui dire que l’ignorance volontaire ne faisait qu’un piètre bouclier. Mais elle n’en fit rien. S’il n’avait pas réalisé cela tout seul, alors elle ne pouvait rien pour lui.

« Oui, je suis très forte pour fuir. » avoua-t-elle à la place, puisque c’était là le sens pas si caché de la question. Au-delà de la mobilité supplémentaire que lui conférait sa mutation, une bonne partie de son entraînement militaire avait été consacrée à lui enseigner comment battre en retraite le plus rapidement possible, ce qui avait toujours tendance à surprendre les civils lorsqu’ils l’apprenaient. Quoi, pensaient-ils que l’armée chinoise employait les mêmes tactiques que les soviétiques lors de la Seconde Guerre Mondiale ? Les soldats ne poussaient pas sur les arbres – en temps normal en tout cas, saletés d’Alters de clonage –, il fallait donc qu’ils évitent de mourir pour rien.

À propos de choses cachées, de repli et de Seconde Guerre Mondiale, Kass avait trouvé l’astuce : il fallait prendre un peu de recul afin que se dévoile… un certain symbole à jamais souillé par ce à quoi il avait été associé lors d’une des périodes les plus sombres de l’histoire humaine.

« Une svastika ? » marmonna-t-elle en vérifiant l’orientation du motif… et oui, en effet, il s’agissait bien de la variante utilisée par les nazis, symbole de haine par excellence. « D’accord, mais qui sont censés être les nazis dans cette analogie ? Il n’y a plus beaucoup de sans-Alters qui considèrent que ceux qui en possèdent un ne sont pas humains, et ils font rarement parler d’eux. Le parallèle s’appliquerait plutôt aux évo-accélérationnistes, qui pensent que les sans-Alters sont une forme d’humanité obsolète qui doit être purgée afin de compléter l’avènement de la soi-disant race supérieure... »

Sa confusion était grande. En quoi le fait de vouloir réguler l’utilisation des pouvoirs comme on régulait la circulation des véhicules ou la possession d’une arme pouvait-elle être comparée à une telle idéologie ? Alors oui, il y en avait bien eu pour hurler au Grand Remplacement et fomenter des tentatives génocidaires, mais ces dernières avaient été peu nombreuses, n’avaient pas duré longtemps ou rencontré beaucoup de succès et étaient généralement restées confinées à des pays où les gens s’étripaient déjà pour un oui ou pour un non. De plus, les détenteurs de pouvoirs n’avaient pas tardé à faire la même chose lorsque le rapport de force s’était inversé en leur faveur, y compris dans des régions où ils n’avaient pas été eux-mêmes victimes de politiques d’extermination et ne pouvaient donc se justifier en prétextant qu’ils agissaient par vengeance ou pour assurer leur survie dans un environnement où il fallait tuer ou être tué.

D’ailleurs, la mythologie nazie ne clamait-elle pas que les Aryens descendaient d’un peuple doté de facultés surnaturelles, et que l’objectif des politiques eugéniques du Troisième Reich – qui n’aurait pas renié les mariages d’Alters – était de leur permettre de retrouver ces facultés ? Tout cela était décidément difficile à interpréter.
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