Le con, la brute et le truand

"Merci encore, je ne savais pas vraiment à qui demander."

"Il faut faire attention quand on cherche ce genre de choses. On peut tomber sur des gens dangereux. Et chuter de haut.

Toujours armé de son sourire ravageur, le vampire en costume trois pièce menait la brindille à travers les rues de Tokyo. En cette magnifique fin de journée, le soleil commençait à disparaître derrière les immeubles tandis que la lumière était en train de lentement chuter. L'excitation du meurtre : voila une chose qu'Alucard était heureux de retrouver. La victime présumée n'était pourtant qu'un misérable petit drogué. Rien de compliqué en soit, le voir se rendre compte qu'il était en danger avant que le vampire n'active son Alter était loin d'être une probabilité conséquente. L'homme en costard se plaisait à imaginer la scène, à la fantasmer. Lui et le gosse dans une ruelle... le regard surpris... le premier coup... les supplications. L’excitation était telle qu'Alucard s'alluma une cigarette. Comment le vampire avait il fait pour vivre coupé de ses plaisirs innocents pendant plusieurs décennies ?

"On devrait bientôt apercevoir l'endroit."

La ruelle était vide, sans aucun passant. C'était un cul de sac complet et personne, exception faites des employés municipaux une ou deux fois par mois, ne devait y mettre les pieds. Seule exception à l’herméticité du lieu : une vue direct sur le hall d'immeuble ou les immigrés coréens locaux vendait tout ce qu'il était possible de dealer. Il ne fallut pas longtemps pour que le vampire décide de pointer le lieu du doigt à l'autre pucelle.

"Voila. Si tu veux des armes tu balance chonggi dans l'interphone, yangmu si tu veut des médocs et mayak si tu veux de la drogue. Ils comprendront et ils te feront sans doute rentrer mais..."

La main droite du vampire plana plus vite qu'un oiseau de chasse, et se plaqua sur la bouche du drogué avant que ce dernier n'est le temps de sortir la moindre respiration supplémentaire. La ridicule impulsion produite par le mouvement suffit pour coincer le dos de la vermine au mur, tandis que le vampire écrase sa cigarette sur sa semelle. Les yeux de l'homme en costard virent lentement au rouge alors que le regard du garçon commence à imploser sous la soudaine réalisation de la probabilité.
La probabilité que sa vie s'arrête ici.

"Je doute franchement que tu arrives jusque la en vie."

Le sourire d'Alucard fait désormais apparaître sa dentition dans toute sa splendeur. Les canines sortent avec un petit bruit sec, tandis que le vampire se passe doucement la langue sur les dents. L'excitation visible sur son visage de playboy déforme ce dernier bien plus qu'une cicatrice le ferait.
Enfin.
La première véritable proie depuis sa sortie du complexe.

"Dis moi, je ne t'avais pas prévenu du fait que tu pouvais tomber sur des gens dangereux ? Et chuter de haut ?"

La poigne d'Alucard empêche bien évidemment le garçon de répondre.

Les ruelles étroites en elles-même n'étaient pas suffisantes pour effrayer l'assistant social qui n'étaient même pas seul. Finalement, c'était un entremêlement de coïncidences qui l'avaient mis dans cette situation délicate. Si "bar gay" avait été écrit sur la façade, il en aurait cherché un autre. Si le bureau des ressources humaines était resté ouvert, il aurait eu les moyens de payer ses médicaments. S'il n'avait pas abusé de ces derniers après la période un peu difficile qu'il avait vécu, il en aurait encore et ne serait pas à un stade aussi désespéré après presque une semaine sans son traitement, il dormait trop, ne vivait plus, n'écoutait plus, même ses raisonnements foireux ne l'étaient plus tellement. Mais il aurait suffit qu'une seule de ces choses se soit passée autrement, que le barman se soit occupé de ses clients, que la police ait été dans le coin, qu'un pot de fleur soit tombé du sixième étage pour ne pas en arriver là. 



Là, c'est à dire coincé contre un mur, forcé de sentir toute la force dont il ne disposait pas, provenant de cet homme qu'il avait suivit, qui était allé jusqu'à lui indiquer où il pourrait trouver le traitement dont il avait réellement besoin pour ne pas se sentir devenir fou, qui le prévenait de sa mort imminente ? Ce n'était pas une question dans les yeux de l'homme qui lui faisait face et une évidence qui s'installait bien trop rapidement dans l'esprit de Kass. La mort. Il aurait pu avoir l'air tétanisé mais à un tel moment, sans son traitement, seul comme il l'était depuis beaucoup trop longtemps exposé à l'horreur et à une chose à laquelle il ne pourrait de toute façon pas s'opposer, il ferma les yeux.

Car il y avait bien cette partie de son corps prête à embrasser cet avenir, celle qui n'aurait jamais pu parvenir seule à ses fins mais qui ressentait dans son corps tout ce qui n'allait pas. Un enfant malade, les malaises, les vomissements et cette douleur qui ne semblait jamais réellement partir. Il ne fallait pas nécessairement que ce soit immédiat. De toute façon, c'était fait.



Ou presque. La main lâcha son visage et la pression qui menaçait à tout instant de s'abattre sur lui n'était plus, celle-là du moins. Car si la part la plus intime de son être consciente des horreurs et des douleurs l'avait accueilli à bras ouvert, elle n'avait fait que retarder l'émergence d'une partie plus sombre. Il n'y aurait certainement pas pas de seconde chance. C'en était finit des conneries et des excuses la colère montait, inondant sa mâchoire sous son regard qui s'ouvrait enfin, presque mort. Son visage s'effritait. Il aurait normalement pu se contenir mais l'absence de traitement le rendait plus sensible que jamais.



Ce n'était pas la même personne, pas la même sensation, pas la même aura. Mais cela ne faisait peut-être aucune différence pour les deux ignominies semblant prêtes à se battre. Peut-être même n'auraient-ils pas remarqué ce masque qui se dévoilait sous les lambeaux tombant en poussière avant d'atteindre le sol. Son visage, puis ses habits. Il n'y avait qu'une façon de percevoir cette noirceur qui le rongeait un peu plus chaque jour. Cette vision dont les portraits robot étaient bien plus répandus depuis cette fois au casino. Ein aurait préféré laisser les choses telles qu'elles étaient mais ils avaient vu n'est-ce pas ? Alors ils devaient mourir.

Pour Alucard tout se passa en quelques secondes.

Le vampire détecta le barman même au moment ou ce dernier sauta avec une violence propre aux gens qui ne contrôle pas leur Alter. Il l'avait reconnu immédiatement : personne n'est capable de camoufler indéfiniment une menace pareil aux yeux des autres. L'anecdote du vin de cuvé était restait gravé dans la mémoire de l'homme en costard. Et puis il y avait ces yeux.

Ses deux yeux jaunes.

L'impact avec la masse de muscle fut douloureux. Il lui fit lâcher la bouche de l'autre brindille. Le vampire japonais et l'hirsute se propulsèrent vers le mur du fond avec la force de deux prédateurs en rut. Un petit filet de sang sort de la bouche de l'homme en costard tandis qu'un léger rire commence à sortir de sa gorge. L’adrénaline implose, pour Alucard le temps semble plus lent, plus facile. Ce combat parait maîtrisable.

"Parfait. Barman... c'est parfait !"

Le dodge d'Alucard claque avec un petit bruit sec. Le vampire se dégage de l'emprise de son opposant sans grandes difficultés et se retrouve, de mouvement en mouvement, devant la direction de la sortie. L'idée de fuir lui traverse l'esprit avant d'être immédiatement écrasé par l'excitation du moment.
Il allait tuer cet homme, à l'Alter de chien si particulier.
Puis il ravagerait les entrailles de....

"Et bien. Il semblerait que tu sois quelqu'un d’intéressant finalement."

Le gosse médiocre et terrorisé qu'il avait plaqué au mur disparaissait. Rapidement. À sa place se tiens un être masqué, un être habillé différemment. Et cette aura... cette aura de psychopathe en colère. Magnifique vraiment.
Le rire d'Alucard passe d'un ricanement à un fou rire assumé et jouissif. D'un rapide mouvement de main, le vampire lance ses lances sanguines sur le sol en direction du loup. Le ligotage va lui permettre de saigner : saigner ce barman un peu trop curieux, saigner ce gosse qui n'était - en définitive - pas une brindille complètement inutile. Le vampire avait l'occasion de se battre contre des adversaires qui semblent pouvoir poser un minimum de défi. Pas comme ces pitoyables soldats japonais. Enfin. Enfin de quoi s'amuser un peu.

Après tout ce temps, le vampire va enfin pouvoir extérioriser ses pulsions.

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Effets gameplay:

En quelques instants, ce qui ressemblait à une agression s'était transformé en terrain de guerre et si le voisinage servait réellement au trafic de stupéfiants, ce ne serait pas pendant longtemps. Les appels du combat pour commencer mais bientôt un autre évènement moins localisé. Un des désavantages des combats en ville. Même dans une ruelle, quand ils prenaient des proportions démesurées, un massacre n'était jamais caché bien longtemps. Il suffisait d'une souris pour passer sous les feux des projecteur pour que le spectacle se révèle au grand jour. Une d'une dame promenant son chien au mauvais endroit et au mauvais moment. 



Oui, celle-la même qui, alertée par les aboiements de son chien, se cachait derrière un mur en appelant la police. Pas de témoins, c'était l'objectif recherché par Ein et cette femme n'y faisait pas défaut. Mais à cette distance elle restait dans son périmètre en prime de ne pas être son principal soucis. Il aurait pu attendre qu'ils aient finis de s'entretuer pour agir, que l'un d'entre eux soit affaibli mais il y avait quelque chose d'étonnamment insupportable dans le fait d'être ignoré. Puis il ne pouvait pas laisser trop de temps à cette femme. Il n'attendit donc pas plus longtemps pour agir, son emprise se rependant en un instant dans son périmètre de complaisance, saturant l'esprit des personnages présents.

Ils pouvaient continuer leur combat. Ils étaient trop concentrés l'un sur l'autre pour s'oublier mais certainement ne pourraient-ils pas oublier les évènements se passant autour d'eux. Pour chacun différent certes mais ils n'étaient pas là pour dialoguer et il n'était de toute manière pas en mesure d'interférer directement dans leur combat. Il n'y aurait rien eu de surprenant à l'inverse qu'ils oublient sa position. 

Il n'avait pas besoin de rester sur place, il pouvait se mouvoir, contourner la scène, surveiller les gestes, se fondre dans un décor imaginaire jusqu'à presque entièrement disparaître. Il n'oubliait pas le danger mais pour l'instant ce dernier était tolérable. Les risques en valaient la peine car si l'u d'entre eux tentait de s'échapper et y parvenait, son identité serait mise à mal. Au chien passant en traînant sa laisse, une certaine dame était visiblement déjà réceptive.

Il était difficile de dire exactement quand les renforts arriveraient mais les bruits ne manquaient pas d'attirer les malheureux trainés dans une affaire qui les dépassaient complètement et qui feraient à coups sur plus de victimes que ce à quoi l'on pouvait s'attendre. Par exemple ce policier qui par "chance" se trouvait dans les environs et qui braquait son arme sur la bête en lui ordonnant de "s'immobiliser".

C'est à ses manières que l'on juge un Homme.

L'enfance en quartier populaire avait appris cela au vampire avant même qu'il ne soit capable de tuer un Homme. Selon ce que vous portez, vous êtes au yeux de la masse une personne complètement différente. Les sociétés humaines sont ainsi : l'apparence est un marqueur d'identité. Sans doute le plus important lorsque vous voulez manipuler vos semblables. Manifestement le barman n'avait pas appris cette leçon.
Et bien, au moins il mourra moins ignorant.

D'un mouvement quasi immédiat, le vampire cessa de bouger et mis ses mains en évidences. Mais le flic n'avait que faire de lui, il ne n’observa même pas comment son ordre avait été reçu par l'inconnu en costard fait main. Son regard était pointé sur le loup, ses pensées étaient tournées vers le loup, son arme chargée était faites pour tirer sur le loup. Pour protéger des civils innocents comme Alucard. Le vampire n'était qu'un riche occidental, agressé dans une ruelle par une monstruosité sans nom. Un touriste fortuné, un homme d'affaire en voyage qui se faisait dépouiller. Qu'importe qu'il ait utilisé son Alter. Après tout il était la victime. Il devait être la victime. C'est ce que les codes sociaux préconisaient. Et au Japon encore plus qu'ailleurs, les codes sociaux font la pluie et le beau temps.

"Attention agent... cette chose est..."

Le coup de feu claque avant que le vampire puisse ajouter quoi que ce soit. La balle de neuf millimètres part se loger dans l'épaule poilue du barman. L'ensemble projette au sol une quantité non négligeable de sang. Le chien chien tourne la tête vers l'agent, les crocs à l'air, les yeux ingurgités de rouge. La rage de vaincre, de tuer, de dévorer ses ennemis et de massacrer ses adversaires ce fait sentir dans le moindre de ses petits mouvements. L'odeur d'urine à peine perceptible dans la ruelle conforte Alucard dans sa constatation première : le flic est terrorisé, en plus d'être complètement inapte.
Dis donc, ça n'arrive pas souvent que la police lui serve à quelque chose. Ce ridicule bout de viande asiatique retiendra l'attention de son camarade expatrié pendant un petit instant.

"Tu crois que je t'ai oublié mon garçon ?"

Avec une vitesse beaucoup trop évolué pour un homo sapiens, l'homme en costard ce propulsa en direction de ce qu'il avait autrefois prit pour une brindille. Ce dernier avait fait le choix d'en faire le moins possible, histoire qu'on l'oubli. Ou histoire d'avoir le temps que son Alter s'active. Lui planter les crocs dans le cou pourrait s’avérer compliqué, le vampire choisit donc de "marquer" l'épaule de son opposant surprise. Il n'avait pas l'air d'avoir le physique comme point fort : autant profiter de ça pour boire un petit coup.
Remarque, vu sa constitution de pigeon, ce sera sans doute un grand coup.

Sans effets.. les déchets dont il aurait du se débarrasser, en prime de toujours tenir debout étaient presque dans une forme olympique pour cette situation qui aurait du progressivement leur coûter la vie ? Où était le problème ? L'effet ne fonctionnait-il pas en ce jour ? Non, il avait pu sentir qu'elle affectait ceux autour de lui, ce chien parti courir ou tout simplement ce policier n'ayant pas réagit comme il l'aurait du. Il y avait définitivement un problème et en prime de l'empêcher d'atteindre ses objectifs, ce dernier risquait de lui coûter la vie. Il comptait deux monstres parmi ceux qu'ils devait détruire et aucun ne semblait vraiment sous le coups de son "outil". 



Des erreurs de la nature digne des oeuvres de fiction les plus grotesques. Vampire et loup garou, le monde n'en faisait définitivement qu'à sa tête. il était plus que conscient qu'il ne pouvait pas prendre de risques inutiles mais celui-là ne l'était pas. Il n'eut pas besoin d'y réfléchir pour comprendre les conséquences quand le regard du premier déchet se posa sur lui, dégoûtant, révoltant. Il avait perçu ses déplacements face à l'autre bête et en conséquence, ils savaient bien qu'il n'avait aucune chance en terme de vitesse.

Littéralement aux pieds du mur, le meurtrier jusque là presque intouchable, serra les dents au moment de sentir la violence de ces crocs dans son épaule qui n'eurent aucune difficulté à la transpercer. Il n'y avait ni armure, ni force étrangère pour l'en empêcher et seulement la paroi pour le retenir et l'empêcher de tituber. Il suffisait d'un contact de ce genre pour que cette chose en lui ne fasse plus effet, le cauchemar s'était finit trop vite et les deux cibles étaient encore debout. Bien sur qu'une balle ne suffirait pas et ce policier tué sous ses yeux aurait été naïf de penser le contraire. Il n'était pas dans une situation plus avantageuses mais il n'était pas non plus dans ses plans de se laisser faire. Car c'est cette fois sa propre peur qu'il allait tenter de lui transmettre. 



Les aboiements violents de dizaines de chien comme prêts à réduire un corps en charpie, le supplice d'être dévoré vivant et bien sur, sur nulle autre chose que celle qui avait ses dents plantées dans sa chaire. Il ne lui ferait pas de cadeaux. Idéalement, il aurait voulu les abattre pour en finir avec cette histoire mais de toute évidence il allait devoir abandonner. Le "loup-garou" était déjà parti et il ne comptait pas rester à faire connaissance avec la seconde ignominie. Il savait qu'il n'aurait pas la force de le repousser d'une main mais ses "chiens" n'auraient aucune peine à le faire. Il en profiterait alors pour partir de son côté, repousser ce différent à une prochaine fois. Même si ces horreurs méritaient l'absolution, sa vie passait avant ce genre de détails secondaires. Sa vie à lui.

Mais il est vrai qu'il n'avait pas prévu le coups de la grande bourrasque.. il n'avait plus qu'à espérer que dans le feu de l'action, celui aux dents dans son épaule ne lui arracherait pas en les retirant. A moins qu'il ne parte avec lui en le traînant comme un chien errant qui aurait fouillé une poubelle

L'énorme souffle produit par un barman plus animal qu'humain projeta Alucard et sa victime dans les airs, tout droit vers la sortie de la ruelle. Les crocs du Vampire restaient plantés dans l'épaule du garçon, avec une force et une ténacité dont seul les prédateurs ont le secret. Alucard du littéralement étreindre son adversaire au vol pour ne pas le perdre. Le loup était un casse pied beaucoup trop important à son goût. Il n'aurait pas juste pu le laisser se rendre compte par lui même que la brindille était quelqu'un de plus intéressant qu'un vulgaire drogué en maraude ?

Ce n'est qu'après avoir atterrit qu'il entendit les grognements. Juste derrière lui.

Le vampire se releva en un éclair, le coup de lance sanguine fusa derrière lui tel une balle de revolver. Mais elle ne vint toucher personne. Le loup devait avoir anticipé la contre attaque, et avoir pris ses distances. Devant un Alucard, désormais nourri du sang de son ennemi masqué, la rue semblait silencieuse. Et immobile. Mais le vampire sentait : il voyait que ce n'était qu'une apparence. Ses sens le lui hurlait.
Une véritable angoisse viens se loger dans la gorge d'Alucard.

Depuis combien de temps n'avait il pas eu peur ainsi ?
Depuis quand sa mort ne lui avait pas parue si palpable ?
Un petit rire, beaucoup plus décharné que les précédents, sorti de la bouche de l'homme en costard. La peur de la mort hein ? Parfait. Voila ce qu'il lui fallait. Voila le meilleur moyen pour sortir son esprit de ses années d'emprisonnements, de la violation qu'il avait subi. Un rapide coup d’œil autour de lui montre que l'autre sac de sang est toujours au sol. Son physique de crevette n'est sans doute pas très performant, la chute a du lui paraître rude. Au moins, ça fait un petit problèmes de moins. Pour l'instant.
Autour de lui, les grognements et les aboiements continuent.

"Allez barman, ne me faite pas patienter comme ça... je sais que vous êtes ici... dans cette ruelle... quelque part."

Le loup avait vraiment un Alter d'exception : un physique évolué, une capacité à cracher du vent, des possibilités sonores capable de cacher sa présence. Vraiment très particulier. Dommage pour lui, ce barman n'avait aucune idée de l'ennemi qu'il venait de se faire. Enfin, des ennemis plutôt. Le vampire avança d'un pas, puis de deux, toujours sur la défensive, tandis que les effluves canines continuaient d'affluer. Si le chien chien voulait jouer au jeux de l'attaque surprise, très bien.
Mais qu'il ne vienne pas ce plaindre si on lui pique son nonoss.

Quelle humiliation.. Quelle insulte ! Il n'avait pas besoin de mieux valoir un monstre pour vivre mal les sévices qu'il pouvait en tirer. Il s'en était sorti vivant et c'aurait du être l'essentiel. Mais à présent, lui qui vivait la destruction dans le calme voyait la colère l'envahir, la colère d'avoir du laisser quelque chose d'inachevé, d'avoir du laisser derrière lui deux témoins. Car oui, il avait du fuir cette scène de chaos absurde, laissant en prime son sang sur place. Dès que le suceur de sang s'était retrouvé occupé, il n'avait pas attendu plus longtemps pour filer. Il avait pris conscience de ces circonstances qui n'étaient pas favorables. Il ne fallait pas parler de la police qui arrivait mais simplement cet homme sur lequel son tueur de rêves n'avait eu l'effet escompté. 



il en ignorait la raison et c'était bien la première fois que ce cas de figure lui arrivait. personne ne pouvait lui résister à part les bêtes et les insectes. Peut-être était-il encore moins humain que cela ? Et pour cultiver cette apparence... une bonne raison de s'en débarrasser. Le seul problème là-dedans était le moment mais aussi le fait qu'il avait eu l'air d'entendre les chiens ? La peur ne l'atteignait pas ? Il avait tout le loisir de penser à cet aspect de la chose tandis qu'il pressait sa main sur son épaule pour faire compresse. Il ne se viderait pas de son sang mais il pouvait sentir une faiblesse inhabituelle, ce devait être l'anémie. Il ne l'avait pas mordu par hasard, la démarche devait au moins avoir ce but, sinon il ne serait pas un parfait cliché ambulant.

Heureusement, il avait juste sur les médicaments, le bâtiment était tout près et avec la panique qu'ils avaient déclenchés, il aurait été triste de ne pas en profiter. Un sac plein devait suffire, comme s'il rentrait de la pharmacie. Bien évidemment, il allait directement se diriger vers la destination la plus propice. Quelques détours pour qu'il arrive mais avant cela, il ne fallait pas laisser de traces, laisser un Kass troublé et un peu perdu, cherchant à rentrer chez lui en cette soirée où le sang sur ses vêtements passait heureusement inaperçu.

Finalement personne n'eut l'occasion de le reconnaître le temps pour lui de rejoindre son appartement. Il ne comprit pas vraiment ce qui lui était arrivé, mais il rangeait le sac dans une boîte sous son lit après avoir déposé une des boîtes sur sa table de nuit. Le sommeil l'appelait plus que jamais, la présence avait été subite et même Ein peinait dans ces conditions à garder le contrôle suffisant sur Kass pour qu'il fasse l'essentiel, traiter sa blessure, prendre ses médicaments, se débarrasser du sweat couvert de sang et enfin atteindre le lit tant espéré.

Ein ne contrôlait pas constamment Kass, Kass n'était pas non plus une façade destinée à cacher Ein, en réalité, c'était peut-être même le contraire. Mais aucune de ces deux entités n'étaient en conflit et au quotidien, Ein ne faisait que réorienter Kass sur le bon chemin quand il s'en égarait, lui suggérer des choses qui ne seraient pas bonnes ou lui faire oublier qu'il s'est fait agresser. Ca.. c'était le bon plan. Pour lui éviter d'aller chercher sa mémoire, il devait aussi en effacer ce bar, qu'il ne sache pas où chercher et tout serait beaucoup plus simple. Il resterait vigilant mais pour l'heure, il ne pouvait plus y faire grand chose, c'était fait.