Une tarée, des enfants, une pile de flingues [Yuei]

Sarah, en costume, était adossée au mur d'un couloir de Yuei. La sensation était bizarre, elle n'avait pas mis les pieds dans cet établissement depuis un sacré nombre d'année. All Might n'était pas encore professeur à l'époque, mais l'établissement restait une des référence mondiale incontournable pour tout étudiant qui voulait l'un des meilleurs diplômes disponible. Lynx, quand à lui, découvrait l'école en même temps que le Japon. Il trouvait l'endroit charmant, et vaguement militarisé. Le bâtiment était une véritable forteresse, une forteresse peinte avec des couleurs flashy mais une forteresse tout de même. Il allait être difficile pour la Ligue de refaire une Ketsubutsu dans cet endroit.

"Les études ici étaient comment ?"

La jeune femme tourna la tête vers son camarade. La question était innocente, quasiment enfantine. Le matou n'avait jamais fait de formations du genre, sa mutation lui ayant permis de skipper le diplôme héroïque pour exercer sur le terrain dans l'armée américaine. Une formation d'un autre genre, avec une prise en main du conflit complètement différente.

"Sympa. Très sympa. J'en garde un bon souvenir, la seule chose que je regrette c'est le terrain. La criminalité Japonaise était morte à l'époque, pas le meilleur préparatif pour Aegis quoi. T'aurais vu ma tronche quand j'ai découvert le vrai monde en Somalie."

"Moi je trouve que tu t'en ai bien tirée."

L’héroïne pouffa.

Tu dis ça parce tu es trop gentil. Et aussi parce que je remplis ta fiche de paye."

"C'est vrai. Mais je le dis aussi parce que c'est écrit dans tes états de service."

"Mes états de service sont..."

L'agente d'Aegis se stoppa. Son Alter lui indiquait assez clairement qu'une vieille connaissance se dirigeait vers eux, et ses émotions n'avaient pas l'air très joyeuse. Il semblait maussade, fatigué comme à son habitude mais un peu aigri aussi. Eraser Head finit par pointer le bout de son nez dans le couloir, déclenchant une observation poussée chez Lynx. Il voyait rarement des héros professionnels dans un état de somnolence du style en dehors de son reflet.

"Navré de t'interrompre Lincoln, mais j'ai une classe à faire tourner... Si tu pouvais respecter le planning..."

La jeune femme tourna la tête vers son vieux sensei, qui n'avait toujours pas résolu son problème oculaire depuis leur dernière rencontre. Il semblait un peu plus aigri que d'habitude, et jetait un regard noir sur le gros sac à dos qui se trouvait au pied de Mindfeel. Il savait pertinemment ce que ça contenait, et avait grogné auprès du directeur à ce sujet. Mais rien à faire. L’héroïne était qualifié pour ça lui avait dit Nezu. Au vu de leur passé commun, ce n'est pas vraiment ce qu'il aurait affirmé. Il faisait tout de même confiance à son directeur. Les gens était capable de changer après tout. Mindfeel, fidèle à elle même, lui fit un petit signe de main avant d'attraper son sac à dos. Elle se mit en marche vers la classe A, l'adjudant Lynx derrière ses talons. Le mutant ne parlait qu'un japonais primaire, mais il était capable de comprendre un ton désapprobateur quand il en entendait un.

"J'ai pas aimé le ton. Pourquoi te déteste t'il ?"

Il avait pensé suffisamment fort pour que sa camarade, qui le connaissait depuis la petite enfance, entende sa remarque d'une manière claire. Les petits avantages des Alters affectant la pensée...

"Il ne me déteste pas, c'est compliqué. Je t’expliquerai un jour."

L’héroïne d'Aegis prit une inspiration, puis une autre, avant de mettre un coup de pied dans la porte. Cette dernière s'ouvrit d'un coup, laissant la botte militaire signé "Aegis" pénétrer dans la pièce sans aucune résistance. Sarah aurait pu scruter le ressenti des poussins mais elle avait d'autres choses à faire, comme étaler le contenu d'un certain grand sac sur son tout nouveau bureau.

"Bonjour la jeunesse, laissez moi juste le temps de poser cette horreur de sac..."

La jeune femme ouvrit le grand sac à fermeture éclair et en sortit une AK74 avec un petit grognement, avant de la poser sur le bureau bien en vu. Elle fit de même avec les autres fusils (une AUG-A6, un vieux SCAR-L, une pléthore de mitraillettes et d'armes de poing) avant de se concentrer sur les émotions de l'assemblée. Cette dernière avait une sacré tête, une belle brochette de futures héroïnes (enfin, si on exceptait les interrogations et appréhensions face aux armes qu'elle lisait comme des hurlements dans un silence de plomb). Elle finit par relever la tête avec un sourire radieux tandis que l'adjudant Lynx se calait sur le mur du fond, une belle brochette de question dans la tête.

"Je suis Mindfeel, ancienne étudiante de Yuei. Je suis une héroïne affiliée à la Fondation Aegis, et ma présence au Japon me donne le temps nécessaire pour vous donner un petit coup de pouce. Ne faites pas attention à mon camarade, il ne parle pas Japonais et son accent est encore plus horrible que le mien. Aujourd'hui je vais vous parler de quelque chose de très répandu, mais dont notre nouveau monde ne parle pas souvent. J'ai nommé les flingues ! Oui, je sais, c'est peut être surprenant mais vu la vie vers laquelle vous vous dirigez il va falloir y passer. Avant que je commence la théorie, est ce que l'un d'entre vous à des questions ?"

Quand Power Loader leur avait proposé un cours sur les armes à feu optionnels jumelé à leurs collègues de la filière héroïque (pour qui le cours était obligatoire, les veinards), Haru s’était dit pourquoi pas. Ça lui serait grandement pratique pour son projet du Y.E.S. et ça lui ferait une belle première journée de retour en classe avec son nouvellement acquis “Br’Haru’dimentaire” droit. Rien de trop forçant, juste de l’écoute. Du moins il l’espérait.

Quand il se pointa dans la classe A, il fut accueilli par certain regards interrogateur, mais Eraserhead les avait apparement prévenu que certains observateurs serait de la partie, personne ne l’embêta donc lorsqu’il prit une chaise qui avait été ajoutés en fond de local. La seule. Il était donc le seul “outsider”. Merdouille.

De sa main gauche, il se mit à jouer avec les doigts métalliques de sa main droite, ressentant un léger stress. Outre son ami Tsuna, disparu dans des circonstances étrange et que personne ne semblait réellement chercher, il ne connaissait personne en classe A et ça le stressait un peu. Bien sûr, il ne connaissait à peu près personne dans les autres classes, même la sienne donc… Peu sociable le PC sur pattes.

Soudainement, la porte s’ouvrit d’un coup et entra une jeune femme blonde. Pendant une fraction de seconde, l’ingénieur en herbe crut voir le reflet du vampire cowboy dans la démarche de la demoiselle, comme s’ils étaient en réalité la même personne, mais cela s'estompa rapidement et il reprit vite son calme. Ni vu, ni connu.

La demoiselle déballa son sac (littéralement, remplissant le pupitre du prof d’armes diverses), puis se présenta sommairement, Mindfeel (nom étrange, comme si coller 2 mots sans liens faisait un nom. Qu’ils étaient bizarre ces héros), héroïne qui bossait dans une agence qu’il ne connaissait pas nommé la “Fondation Aegis”. Encore un nom bizarre. Formé ici même à Yuei. Un retour aux sources donc. La blonde demanda alors à son public s’ils avaient des questions avant qu’elle ne commence sa présentation.

Aucune question de la part de l’ingénieur qui se faisait tout petit sur son siège. À voir toutes ces armes et à écouter la présentatrice parler, Haru doutait de plus en plus du bien fondé de sa présence et son isolement en fond de classe le stressait encore plus, puisqu’il était pratiquement certain de se faire cibler en cas de questions précises pour l’assistance. Il devait se faire le plus discret possible et, si possible, s'éclipser à la pause. Il repensa à son projet qui l’attendait à l’atelier et à ce qu’il représentait pour son présent et son avenir. Non, il se devait de rester et d’assister à toute la présentation. Il se mit en mode prise de note, un logiciel de traitement de texte ouvert dans la tête.

" OUAIS TROP BIEN ! Pippa sera dans la même classe que Wendy, aujourd'hui ! "

Brisant le silence de cet espace restreint, une voix plutôt aigüe, mais des plus enjaillées. La cause à la promesse d'un instant spécial, un moment qui ravissait sensiblement une adorable jeune fille, à l'allure volatile.

Le soleil gratifiait ainsi la pièce dédiée au sommeil, alors qu'une petite quantité de plumes se laissaient flotter, bercer, au sein de l'air ambiant. La voici donc brusquement redressée, le regard vif et le sourire jusqu'aux oreilles... Pippa. C'est son prénom. Celui d'une harpie bien énergique, peut-être trop.

Se hâtant de revêtir son uniforme adapté, après s'être lavée et séchée, l'oiseau à la bien curieuse personnalité s'observa, dans le miroir de la salle de bain. Prenant plusieurs poses clichées, d'un air tout guilleret, la demoiselle ne pouvait s'empêcher de se réjouir de son admission à Yuei... Oh, bien sûr, il ne s'agissait pas de sa première journée. La joie de cette réalisation n'était simplement encore passée. Il était fort possible que cela ne soit jamais le cas, d'ailleurs.

" Plus ULTRAAAA ! Eheheh. " s'exprima alors soudainement l'adolescente, tentant son aile droite en direction de la paroi réfléchissante.

Là un simple rituel ayant pour seul but d'amplifier, encore davantage, sa fougue infatigable. La Blake était fan d'All Might, depuis maintenant quelques années, mais elle n'avait déjà eu la chance de le rencontrer personnellement. Pourtant, il était là, quelque part, dans cette académie ! Il fallait absolument que l'étudiante le rencontre, afin de le remercier pour l'avoir aidée.

Mais chaque chose en son temps. Tout d'abord, le petit-déjeuner... Rien de bien consistant, tant l'impatience de commencer la nouvelle journée se faisait présente. Aussi trois tartines à la confiture suffirent. Déjà qu'il fallait batailler pour réussir à en préparer une, Pippa n'aurait de toute façon pas réussi à faire preuve d'une telle dextérité, pendant un plus conséquent laps de temps...

N'avoir qu'un pouce, en guise de main, comme le plat d'une aile, pour aider à la prise... oui, il subsistait assurément de plus efficaces moyens de conclure ladite initiative. Cela n'empêchait heureusement pas la Harpie d'en entamer de plus essentielles. Comme l'ouverture d'une porte, par exemple !

" Mmh, j'ai bien mon sac ?... Oui, je l'ai pris ! "

Sauf que non, en fait. Mais ça, Pippa ne s'en rendrait probablement compte que bien trop tard. Comme d'habitude... Lie Detector. Un pouvoir censé percer à jour n'importe quel mensonge. Malheureusement, la combinaison de ses deux Alters avait donné naissance à un hybride assez contestable, au niveau de son efficacité. Un oiseau qui ne sait pas voler, un détecteur qui impose le mensonge. Le fun.

Courant à moitié dans les couloirs, Pippa exprimait sa joie en laissant ses ailes déployer leur envergure. Attendrissante vision, que celle d'une élève déambulant joyeusement et sinueusement, à travers un couloir vide. Une minute... N'était-ce pour le moins étrange, comme situation et de si bon matin ? Et bien, possiblement. Si nous partions en tout cas du principe que le jeune oiseau avait pris la peine de regarder l'heure. Évidemment, ça n'était hélas le cas. L'on ne changeait les bonnes habitudes, à savoir et en l'occurrence ici... celle de l'impulsivité.

" BONJOUR TOUT LE MONDE ! "


*BAM*

Il existe plusieurs moyens de se faire remarquer... Inutile de les énoncer, puisqu'ouvrir une porte en trombe et la laisser violemment percuter la façade associée... ça fonctionnait relativement bien. Ah oui, pour sûr, tous les regards avaient de quoi se tourner vers la chevelure bleutée. Elle qui garda, durant plusieurs secondes, son air amusé comme ses bras bien opposés.

Balayant la classe, de ses perles ambrées, la redoutable gaffeuse ne tarda à se rendre compte d'un léger problème. Alors, bien évidemment, la tête de linotte se constatait en retard sur ses camarades. En retard concernant le début du cours, tout du moins. Mais surtout réalisait-elle, à l'instant, l'état de cette barrière franchise.

Trois griffures, bien visibles, ornaient à présent la surface rectangulaire... Ajoutez à cela le coup de la poignée dans le mur, et vous disposiez ici des marques indélébiles d'un véritable attentat.

" Oh... Désolée, je l'ai fait exprès ! " réagit le volatile, fermant les yeux et affichant un grand sourire, la bouche ouverte.

Ne guettant la moindre réaction, Pippa bifurqua rapidement son attention sur un sujet beaucoup plus intéressant. En tout cas, selon son point de vue... Là, quelque part dans ce tas de bancs alignés ! Incroyable, c'est Wendy ! Ne retenant plus longtemps son impatience, la benjamine de la famille s'approcha de la première rangée, tout en agitant frénétiquement ses grandes ailes.

" Oh c'est trop géniale, t'es là ! Wendyyy ! Wouhou, on est dans la même classe ! "

" Raaah mais ma trousse ! "

Mmh ? Tournant sa jolie bouille en direction d'un proche garçon, pestant sensiblement, Pippa ne pouvait que percevoir une certaine rancune, envers sa personne. Et pour cause... La distraite étudiante venait de percuter cette poche à fourniture, de son membre encombrant.

Remarquant enfin où se trouvait l'objet lui valant les foudres de son camarade, elle se calma subitement et se rapprocha en s'abaissant.

" Pardon. Pippa fait pas très attention. Elle va te la ramasser. "

Un contraste aussi surprenant que charmant. La mignonne et discrète voix du volatile, eut ainsi tôt fait de calmer les ardeurs de la victime, qui se sentait désormais presque mal de lui avoir crié dessus.

" Voilà pour toOooi ! "

Laisser Pippa prendre ses affaires, GRAVE ERREUR ! Sitôt que celle-ci tendit la trouvaille acquise, et de suite l'objet lui échappa à moitié des ailes, renversant tout son contenu sur le bureau et les genoux du propriétaire.

" Mais putain... "

Il avait à peine levé les bras, plus lassé qu'en colère. Son visage retranscrivait à merveille la fatigue lui tombant dessus, telle une véritable enclume l'assommant soudainement. La jeune fille se serait certainement excusée à nouveau, si ses pensées n'avait eu pour cible subite sa grande soeur. Elle qui passa, l'espace d'un instant, au sein de son champ de vision paniqué.

Retrouvant sa mine enjouée, la Harpie se précipita vers elle, ne vouant, une fois de plus, la moindre attention à ses longues ailes. Il aurait été fort aisé, que de localiser la touchante adolescente, rien qu'aux plaintes énoncées depuis les figures prises pour cibles, par cette amas de plumes couleur ciel.

" Grande soeur ! Je suis trop contente de te revoir ! Je peux m'asseoir à côté de toi, hein ? Hein, dis, hein ? Ahahah. C'est super, on va pouvoir suivre le cours ensem- "

Enlaçant avec amour son oiseau préféré, la demoiselle bien excitée l'avait fixé par la suite et le long de son discours. Seulement, quelque chose n'avait mis longtemps, avant de perturber la petite silhouette, aux serres bien dangereuses.

Un garçon... un peu plus loin, derrière Wendy et au fond de la classe... Il paraissait tellement isolé du reste du groupe, qu'il avait fallu un certain temps à Pippa pour le remarquer. L'expression réjouie se perdit, en chemin de l'analyse. Il avait un reflet étrange dans les yeux. Il disposait d'une belle chevelure brune et d'un visage encore attrayant. Mais surtout, il était seul...

Ne perdant plus de temps, la jeune fille se leva de son siège et se précipita vers celui de ce triste sans-ami. Enfin, pas trop vite non plus. Pippa ne voulait pas lui faire peur, après tout.

Arrivée à son niveau, la mignonne demoiselle se pencha, histoire de rentrer plus facilement encore dans son champ de vision. Lorsque l'attention fut pleinement captée, elle lui afficha le plus doux des sourires et commença à s'exprimer.

" Hey, t'as l'air tout triste, comme ça. Pippa le sait, c'est pas drôle d'être seul... J'ai une idée ! Tu veux venir avec moi ? Onee est très gentille. Et moi aussi ! Allez, sois pas timide, je vais te présenter. Tu vas beaucoup l'aimer ! Elle peut faire le tour de la Terre sans s'arrêter. Comme ça ! Flap flap flap ! Wosh, wosh ! " conclut l'adorable volatile, tout en mimant des battements d'ailes et deux piqués courbés.

Pendant tout le long de sa tirade, la gamine avait-elle forcé la main à l'inventeur. Cela, sans même s'en rendre spécialement compte... D'un simple réflexe, la tête de piaf ne s'était en effet gênée pour lui enlacer le bras et le tirer à elle. Gardant son emprise, Pippa avait ensuite entamé une marche en duo, pointant sa soeur et se rapprochant d'elle, tout en agitant finalement son aile. Sa mine enfantine et réjouie fixait désormais la tristement réelle proie, que représentait donc Haru.

Quel enfer.

Des questions sur l'agence : voilà qui n'étonnait pas vraiment Mindfeel. Elle n'avait pas la tronche de l'emploi avec son complet camouflage et ses flingues qui sortaient de partout. C'était le prix du métier, et elle avait toujours aimé les vêtements simples en plus. La jeune femme balaya l'assistance par la pensée, histoire de voir si quelqu'un avait une chose intéressante à demander sans toutefois oser. Ça n'avait pas l'air d'être le cas, ce qui rassura l’héroïne sur sa capacité à tenir une classe remplit de mômes entrainés au combat. Elle sortit son plus beau sourire de présentatrice TV avant de s'affaler sur son siège. Comment répondre à cette question en cachant la vérité mais pas trop ?

"Aegis est une multinationale héroïque. Nous sommes présents dans bon nombre de nations ce qui nous permet de traquer des criminels d'envergure internationale. Il nous arrive également d'agir dans des pays en difficultés sous demande de l'ONU. All Might étant présent sur le sol Japonais, nos effectifs sur le terrain ne dépassent pas ceux d'une agence classique. Quand aux tenus militaires je pense que l'on peut dire que c'est un fétiche de groupe. Mais revenons à nos moutons..."

Lynx observait la scène en silence. Il était venu pour voir à quoi ressemblait les chatons du numéro un, et la scène était assez pittoresque. Certains élèves faisaient mortellement sérieux, comme la jeune fille aux cheveux bleue qui avait baragouinée quelque chose qui avait fait sourire sa partenaire. Il y avait également une mutante aviaire, véritable œuvre d'art de la génétique, ainsi qu'une tripotée d’adolescents à la tronche si particulière que l'américain avait l'impression d'être dans un zoo humain. Et puis, seul dans le fond, se tenait Haru Sasaki. Tout les membres d'Aegis au Japon avaient entendu parler de cet étudiant en assistance : un terroriste en cavale l'avait choppé avant de s'en servir comme "vide pulsion". Il lui avait pris un bras, ainsi que ce que l'adjudant imaginait être sa dignité. Lynx connaissait mal les coutumes locales, mais le langage corporel du garçon puait le "laissez moi tranquille, je veux rester tout seul". Voilà qui n’annonçait rien de bon, le militaire savait d’expérience que les traumatismes ne disparaissaient pas si l'on restait dans son coin. Il y avait quelque chose d’intéressant néanmoins : son bras. Le petit futé s'était reconstruit un semblant de membre, et le résultat était plutôt harmonieux. Voilà qui était assez Plus Ultra comme disait les gens du coin.

Sarah, quand à elle, n'avait pas perdu de temps avec de la psychologie de comptoir. Elle s’intéresserait aux émotions des adolescents lors des travaux pratiques, en attendant elle avait un enseignement à dispenser. Il y avait un petit coté nostalgique : l'étudiante qu'elle avait été n'aurait jamais pensée retourner enseigner ici un de ces jours.

"On va commencer par un peu de contexte. Les armes à feu sont des armes visant originellement à donner la mort à grande distance via des projectiles, au moyen de gaz produits par une déflagration. Elles ont pointées le bout de leur nez dans la Chine du huitième siècle avec les feux grégeois, avant de dériver vers ce que vous avez sous les yeux à partir de la renaissance européenne. Je sais que c'est difficile à concevoir, mais les êtres humains ont passés plus de temps à se battre avec des armes à feu qu'avec des Alters. Ces objets sont d'une incroyable fiabilité, au point que les armées les utilisent toujours aux cotés des super-combattants. Il est statistiquement trèèèèèèès improbable que vous n'en croisiez pas une dans votre carrière, en héroïque comme en assistance. Si il y a bien une chose que vous devez vous mettre dans le crane, c'est que ces objets sont un Alter unanimement partagé par la quasi intégralité des humains. Les gouvernements auront toujours de grosses difficultés pour les encadrer, et elles finiront toujours par se pointer dans les mains de vos alliés comme de vos ennemis. Je rappelle que la majorité des pays autorisent des civils à en posséder et qu'une minorité leur permet de les porter sur la place publique, ce qui devrait vous mettre au parfum sur le nombre de ces bébé en activités dans le monde."

La jeune femme se leva de sa chaise : elle allait devoir préparer sa petite expérience, et elle pouvait bien continuer de parler en mettant des balles à blanc subsoniques dans un contenant. Elle attrapa un chargeur grande capacité pour AUG-A6 et commença à rentrer les balles une par une, comme un petit enfant devant des lego. Elles s'était assuré que l'équipement soit vide de cartouches mais fonctionnel, et elle avait très envie de montrer un ou deux trucs à la jeunesse.

"Je pourrais vous parler de leurs fonctionnements et des différents calibres dans le détail, mais il y en a des millions donc je ne pense pas que ce soit la priorité : désolé les assistants ! Ce que je peux vous dire par contre, c'est que vous rencontrerez trois type de personnel possédants des armes à feu. Vous avez les amateurs civils, qui peuvent avoir des connaissances sur le sujet mais qui ne sont pas vraiment entraîné au combat. Vous avez le personnel formé, qui ne possède pas d'Alters suffisamment compétent pour s'engager dans un conflit sans support mais qui maîtrise au moins une arme à feu en plus de la tactique de combat. On à tendance à oublier le simple "fantassin" dans nos schémas, mais je vous garanti qu'il est toujours d'actualité et que sa dangerosité n'a pas bougé d'un pouce. N'oubliez pas que, dans ce cas de figure, les mutants sont une véritable catégorie à part. Vous aurez l'occasion de voir mon camarade en action dans la journée, et je vous garantie d'avance qu'un simple fantassin dopé avec un physique animal c'est quelque chose."

Mindfeel ferma les yeux. Le fusil d'assaut AUG-A6 se souleva de la table comme par magie. L’héroïne poussa la culasse par la pensée avant d'enclencher le chargeur de la même manière. Elle venait de recharger une arme sans même la toucher devant une bande d'élèves plus ou moins surpris : certains ne s'attendaient visiblement pas à ça, d'autres l'avait vu venir gros comme un camion. La jeune femme pouffa avant d'étaler ses pieds sur l'avant du bureau, tout en prenant garde de ne pas faire tomber les objets qu'elle y avait déposé. L'arme "volante" commença à faire des pirouettes digne de top gun alors que sa propriétaire enchaînait la suite de son exposé.

"Et enfin, vous avez les gens comme moi... Ceux qui utilisent leurs Alters pour pousser les armes à feu à leur maximum et qui change la teneur d'une zone de combat assez facilement, en particulier lorsqu'ils ont été spécialement formés pour. Nous sommes des vicieux, donc si jamais vous croisez un criminel de mon type je vous conseille de vous méfier. C'est généralement pour des héros de ce type que des assistants fabriquent des armes à feu, si vous voulez un exemple plus proche de vous je vous conseille de poser quelques questions à Snipe. Maintenant j'aurai besoin d'un volont..."

La porte de la salle s'effondra sur le mur, une fois de plus. Sauf que cette fois d'horribles marques de serres restèrent gravées dans l'objet, explosant un bout du mur au passage. Entra dans la pièce une jeune mutante des plus excitée, enfin excitée... Utiliser des adjectifs communs pour décrire l'émotion explosive qui venait d'envahir le cerveau de Sarah était une hérésie. Cette gosse était beaucoup trop heureuse d'être ici, même Lynx qui commençait à s'endormir depuis un moment avait tourné la tête comme si on venait de lui cracher dessus avec un lance grenade.

"BONJOUR TOUT LE MONDE !"

La petite peste commença alors à méticuleusement péter les couilles de toute l'assemblée aucun self contrôle. Sarah grogna, littéralement, tandis que la jeune fille s'en prenait à Sasaki dans le fond de la salle. Pourquoi fallait-il que les débiles prennent toujours pour cible les personne les plus mal en point ? C'était quoi cette Loi ancestrale des irlandais déjà ? Ah oui, "Les fous, les ivrognes et les mégères n'ont pas le droit de pénétrer dans la maison d'un médecin lorsqu'un malade y est soigné". Si on considérait Yuei comme un hôpital et le jeune technicien comme un malade, la Loi n'était pas respectée. Un schéma très simple, composé à plus de 90% de visons de balles dans la crâne d'une certaine étudiante, passa dans les yeux de l’héroïne. Elle se leva juste au bon moment pour entendre son collègue exploser de rire. Cela faisait un moment que l'adjudant Lynx pensait être dans un rêve stupide ou il était figurant d'une sitcom, mais là c'était juste trop pour son psychisme.

"Je crois que je commence à comprendre pourquoi est ce que tu..."

"Ta gueule chaton. Je ne suis pas responsable des autistes de mon ancienne école."

Cette petite conversation mentale, que seul lui et Sarah avaient été capable d'entendre, laissa un gout de "alerte massacre incoming" au chat. Il tenta de dire quelque chose comme "Stop, ce n'est qu'une enfant" ou "Attend, la convention de Genève te l'interdit" mais sa phrase mourut dans sa gorge lorsque sa supérieur posa le bras sur l’épaule de la nouvelle venue. L’héroïne poussa doucement Sasaki loin de la scène avant de caler une prise de krav maga à l'oiseau en moins de deux secondes. La retardataire se retrouva le ventre à terre et les ailes dans le rouge avant même d'avoir pu dire "tartiflette". Un énorme sourire se dessina sur le visage de Mindfeel, qui ressemblait maintenant à un démon tout droit sorti du neuvième enfer.

"Merci de te porter volontaire moineau des îles."

Le fusil d'assaut "en attente" rejoint soudainement sa maîtresse avant de faire feu sur le sol, juste à coté de la tête de Pippa. Le chargeur de plus de 50 balles blanches parti en quelques secondes, laissant une adolescente des plus turbulente avec un sacré mal de crâne. Les balles avaient beau être à blanc et les munitions un peu plus silencieuses que d'habitude, l'apprentie héroïne venait de passer par l'équivalent d'un concert de black métal dans les premiers rangs de la fosse. Lynx soupira. Il ne savait pas si il devait se noyer dans les éclats de rire ou pleurer sur les idées stupides de sa sœur. Il choisi le juste milieu et resta complètement stoïque.

"Comme vous pouvez l'observer sur votre insupportable camarade, les armes à feu ne sont pas qu'une menace direct. Elles produisent également un bruit sourd qui monopolise tout vos sens, et pas mal d'entre vous ont du remarquer que leurs pensées sont désormais obsédées par le fait de ne pas se faire pointer par cette chose. C'est normal, c'est une réaction inconsciente de protection face à ce que votre cerveau considère comme une menace, et vous vous en débarrasserez avec l'habitude. Ce dont votre camarade ne se débarrassera pas avant un petit moment en revanche, c'est le rétrécissement de son champs de vison. Son cerveau à choisi de faire passer son regard en focus, c'est ce que l'on appelle passer un niveau d'alerte interne. Elle à un peu de mal pour voir aux alentours pour le moment, mais quand son coup de stress sera passé elle ira beaucoup mieux. Des questions ?"

Sarah releva sa victime avec un sourire bienveillant avant de démettre très légèrement son gant. Elle fit s’asseoir le moineau des îles sur la chaise la plus proche avant de poser une petite tape "d'encouragement" sur son épaule, petite tape qui partagea une pensée surprise aussi efficacement que si elle l'avait chuchotée à l'oreille de l’oiseau. Elle comptait bien retourner derrière son bureau, mais elle voulait être certaine que la petite apocalypse ne recommencerait pas à dégueuler les portes de l'enfer sur ses camarades dès qu'elle aurait le dos tourné.

"Il y a des choses que je ne vais pas pouvoir accepter moineau des îles, même si tu as de beaux yeux. Tu ouvres ton putain de clapet sans mon autorisation encore une fois et je te fais tester l'effet des grenades hilarantes. C'est expérimental, mais c'est vraiment efficace. J'ai ramené une caisse entière, autant dire que tu dégusterais grave."

Le tout s’était déroulé tellement vite qu’Haru n’y avait absolument rien compris.

Il prenait des notes bien tranquille dans son coin de classe, écoutant ce que la présentatrice invité avait à dire sur les armes à feu. Ça lui était moins utile qu’il aurait pu le penser, mais ça restait tout de même très intéressant. Si avant l’incident ce genre de présentation l’aurait ennuyé au plus haut point, maintenant, en apprendre plus sur ce genre de chose, même sur une organisation héroïque mondiale, sur le côté social des armes à feu ou sur leur méthode d’utilisation, était devenu pour lui très important. L’attaque d’Alucard avait eu comme principal impact (outre lui retirer un bras) de lui raviver sa soif d’apprendre. Plus tu en sais, moins tu as de chances de te faire prendre par surprise.

C’est alors qu’il fut pris par surprise. Une fille-oiseau bleutée entra en trombe dans la salle de classe, interrompant la prof et saluant l’assemblé d’un grand cris quand de s’approcher d’une de ses semblables. À entendre leur conversation (à sens unique), la nouvelle arrivante était la soeurette de l’ailée déjà présente en classe. La honte. Un peu amusé par la situation, Haru eut un petit sourire au lèvre. Voilà qui retirerait l’attention qu’il avait sur lui. Il avait bien senti le regard du chaton de Mindfeel pendant l’introduction de celle-ci, mais avait choisi de l’ignorer. Il se mit à relire ses notes, avant d’entendre quelqu’un parler près de lui. Très près de lui. TROP près de lui.

" Hey, t'as l'air tout triste, comme ça. Pippa le sait, c'est pas drôle d'être seul... J'ai une idée ! Tu veux venir avec moi ? Onee est très gentille. Et moi aussi ! Allez, sois pas timide, je vais te présenter. Tu vas beaucoup l'aimer ! Elle peut faire le tour de la Terre sans s'arrêter. Comme ça ! Flap flap flap ! Wosh, wosh ! "

Il se sortit de ses notes juste à temps pour voir que la canari était plantée juste devant lui et qu’elle le saisissait par le bras pour l’entraÎner à un autre endroit de la classe.  Auprès de sa soeurette apparement. Haru et ses soeurs Piaf. Mais on était en plein cours, elle était folle ou quoi? Et bonjour la discrétion. Score du jour: La vie 1, Haru 0.

Apparemment l’héroïne n’apprécia pas plus que lui le dérangement causé par la nouvelle arrivante et en deux pas les avait rejoint, avait mis l’intruse au sol et lui avait tiré plusieures balles à blanc juste à côté de l’oreille. Le tout, pendant qu’Haru, toujours autant déboussolé par la situation, était planté comme un poteau au beau milieu d’une classe dans laquelle il ne connaissait personne. Encore une fois, merci Capitaine Piaf.

Mais bon, Capitaine Piaf était à plaindre plus que lui en ce moment. Être pris en grippe par le prof (elle l’avait mérité, on était d’accord) était pire qu’être pris en grippe par un autre élève, surtout bien intentionné (mais putainement maladroite) comme l’avait été l’oisillone. Sentant que les regards étaient tous fixé sur eux (plus sur la prof et son élève au sol, mais certains regardaient quand même le grand idiot debout, Haru se senti un peu gêné et se mis à trifouillé sur le poignet artificiel de sa main droite qui faisait un petit couinement. Il devrait le huiler plus tard.

”Euh… M’dame Mindfeel… Je… Je peux retourner m’asseoir, si vous n’avez pas besoin de moi?

Pitié qu’elle n’ait pas besoin de lui. Si un Dieu existait réellement, qu’il ressemble à un vieux barbu ou à un obèse doré, Haru espérait que sa prière soit entendu. Mais pour une étrange raison, il en doutait.

"Aegis est une multinationale héroïque. Nous sommes présents dans bon nombre de nations ce qui nous permet de traquer des criminels d'envergure international. Il nous arrive également d'agir dans des pays en difficultés sous demande de l'ONU. All Might étant présent sur le sol Japonais, nos effectifs sur le terrain ne dépasse pas ceux d'une agence classique. Quand aux tenus militaires je pense que l'on peut dire que c'est un fétiche de groupe. Mais revenons à nos moutons..."

Wendy notait scrupuleusement mot pour mot la réponse de l'intervenante héroïque d'aujourd'hui en y ajoutant des petites annotations qu'elle trouvait pertinente d'ajouter tel que "La présence d'All Might suffit à endiguer le crime à grande échelle, raison pour laquelle peu de japonais connaissent Aegis.". S'ensuit un cours sur les armes à feu visant à rappeler que les hommes ont eu bien plus le temps de maîtriser et parfaire ces armes ou plutôt ces "alters unanimement partagé par la quasi intégralité des humains."

Le but était ici de sensibilisé les étudiants à la dangerosité de ceux-ci ainsi qu'à leur abondance, bien sûr cela faisait réfléchir Wendy, il était évident qu'elle serait confronter aux armes à feu assez souvent dans sa futures carrières à cause de la nature de son alter. Elle devrait donc réfléchir à un moyen de s'en protéger de façon efficace sans compromettre ses capacités.

Vînt ensuite le différents types d'utilisateurs d'armes à feu, Wendy annotait toujours les dires de Mindfeel. En premier, "les amateurs civils" sans formations au combat et probablement amateurs avec une armes en main, sûrement la catégorie la plus classique de vilains qu'on l'on pourrait croiser avec une arme. Il y a aussi le "fantassin" formé au combat et à l'utilisation des armes mais avec un alter peu ou pas utiles pour diverses raisons, cette catégorie regroupait principalement le personnel de sécurité public tel que la police, il y avait donc peu de chances qu'un vilains avec une tel formation pointe le bout de son nez auquel cas la menace serait non négligeable. Et pour finir, ceux de la même catégorie que l'héroïne en face d'eux qui avait entre temps chargé et fait voler son arme dans toute la salle, "les optimisés", eux possèdent un alter qui se complètent parfaitement avec une arme à feu. Il était facile de comprendre en quoi cela pouvait être dangereux notamment grâce à la démonstration du professeur, de plus si couplé à une formation de fantassin la menace que représenterait un tel vilain est des plus effrayantes.

Notre harpie sursauta quand elle entendit la porte se fracasser contre le mur dont l'origine n'était autre qu'une autre harpie, sa petite soeur, Pippa. Cette dernière commençait alors à mettre un bazar pas possible dans la classe ne remarquant pas son retard et perturbant le bon déroulement du cours.

"Oh c'est trop géniale, t'es là ! Wendyyy ! Wouhou, on est dans la même classe !"

Bien sûr, Wendy ne savait plus trop où se mettre ni même quoi faire pour reprendre le cours bien qu'elle essaya de calmé de raisonner sa soeur.  "Pippa, tu devrais t'ass..."

"Raaah mais ma trousse !"

La maladresse de Pippa avait fait tombé la trousse de leur voisins et bien que voulant bien faire la plus jeune des deux oiseaux ne faisait qu'empirer la situation et se retournant vers Wendy, bien des visages eurent droit à une volé de plumes  tandis que Wendy se confondait en excuses en se faisant la plus discrète possible pour ne pas plus déranger le cours.

"Grande soeur ! Je suis trop contente de te revoir ! Je peux m'asseoir à côté de toi, hein ? Hein, dis, hein ? Ahahah. C'est super, on va pouvoir suivre le cours ensem-"

Avant même qu'elle n'ait pu lui répondre de vite s'asseoir et de se calmer, Pippa était déjà repartit jetant son dévolu sur Haru, le pauvre avait vécu un calvaire il y a peu de temps et venait à peine de s'en remettre physiquement et semblait vouloir rester dans son coin pour le moment.

" Hey, t'as l'air tout triste, comme ça. Pippa le sait, c'est pas drôle d'être seul... J'ai une idée ! Tu veux venir avec moi ? Onee est très gentille. Et moi aussi ! Allez, sois pas timide, je vais te présenter. Tu vas beaucoup l'aimer ! Elle peut faire le tour de la Terre sans s'arrêter. Comme ça ! Flap flap flap ! Wosh, wosh ! "

Wendy se serait caché volontiers dans un trou de souris si elle en avait trouvé un... Mais non, ce lycée était trop bien entretenu et mis à part les traces faites par sa soeur un peu plus dans le mur et sur la porte, la salle était immaculée. Et bien sur, au lieu de laissé tranquille Haru, Pippa le tira jusqu'à la table de la jeune fille morte de honte depuis deux bonnes minutes. S'en était trop pour Mindfeel qui plaqua au sol Pippa avant même que quiconque ne comprenne ce qu'il s'était passé.

"Merci de te porter volontaire moineau des îles."

Soudain le fusil qui faisait toujours ses pirouettes aériennes se logea à côté de l'héroïne qui vida le chargeur sur "le moineau des îles" tandis que Wendy bondit littéralement de sa chaise sous l'impulsion du moment. Une sensation étrange que de ressentir un danger imminent ciblant un proche et non pas sa propre personne, l'inverse de qu'on ressentirait habituellement. Plutôt que de craindre et de vouloir échapper à la menace, c'est une vive colère qui s'empare de vous.

Ayant tout même conscience qu'à son tour elle finirait par déranger le cours, Wendy ramassa sa chaise qui était tombée et se rassit en silence bien que son siège s'en souviendra longtemps au vu des traces de griffure qui le traversait désormais pendant que Mindfeel assit sa soeur juste à côté.

"Comme vous pouvez l'observer sur votre insupportable camarade, les armes à feu ne sont pas qu'une menace direct. Elles produisent également un bruit sourd qui monopolise tout vos sens, et pas mal d'entre vous ont du remarquer que leurs pensées sont désormais obsédées par le fait de ne pas se faire pointer par cette chose. C'est normal, c'est une réaction inconsciente de protection face à ce que votre cerveau considère comme une menace, et vous vous en débarrasserez avec l'habitude. Ce dont votre camarade ne se débarrassera pas avant un petit moment en revanche, c'est le rétrécissement de son champs de vison. Son cerveau à choisi de faire passer son regard en focus, c'est ce que l'on appelle passer un niveau d'alerte interne. Elle à un peu de mal pour voir aux alentours pour le moment, mais quand son coup de stress sera passé elle ira beaucoup mieux. Des questions ?"

Ce qui était ironique ici c'était que la plupart des symptômes décrit pour Pippa s'appliquait aussi à Wendy qui avait désormais les pupilles si rétrécies que seul un point noir ornait ses iris améthyste. Même si elle savait que Mindfeel ne lui voulait aucun mal, elle ne pouvait s'empêché de se dire qu'elle était allé trop loin.

Mindfeel se tourna pour observer le plus tristement célèbre des ingénieurs de Yuei. Haru Sasaki était une asperge assez commune si l'on exceptait les cernes de dormeur occasionnel et le bras mécanique. Ce n'était pas la première fois que Sarah voyait un mutilé de guerre aussi jeune, mais ça lui faisait toujours un petit effet. Il fallait croire que la torture n'était pas capable de lui couper l'envie de construire. L’héroïne du se retenir de lui mettre la main sur l'épaule. Le gamin avait suffisamment de problème dans sa vie pour rajouter une intrusion direct dans son esprit. Elle lui poserait des questions plus tard. Pour l'instant elle avait un cours à faire tourner. Le deuxième piaf et la jolie tignasse bleu du fond ne dégageait pas une grande approbation face à la violence sur cobaye. Mieux valait passer à la suite avant que quelqu'un d'autre ne défonce la porte de la classe. Et puis, elle savait d’expérience qu'Eraser Head n'était pas agréable en cas de retard.

"Pas la peine Sasaki, et inutile de déprimer comme ça je n'ai pas besoin d'un autre volontaire. Je pourrais passer des heures à vous parler des différents modèles et calibres, mais je ne pense pas que votre prof principal apprécierait que je vous monopolise la journée. Autant passer à la pratique, histoire de rester dans le créneau. Oui, même toi ingénieur de mes rêves. Faites vos sacs, on va descendre au terrain d'entrainement. Je vous ai préparé de quoi souffrir un petit peu, ça vous soudera les os. En avant les mômes !

Le sergent Lynx avait déjà paqueté les armes qui trainaient sur le bureau. Il était capable de lire dans sa collègue comme dans un livre ouvert, et il savait qu'elle avait un emploi du temps à tenir. Il souleva les armes chargés à blanc, colla le sac derrière son épaule, et dépassa les étudiants qui commençaient à sortir de la classe pour attraper sa camarade au vol. Elle lui avait dit qu'elle allait avoir besoin d'un coup de main et que "ça lui ferait de l'exercice" mais elle ne s'était pas attardé sur les raisons de sa présence. Le militaire commençait lentement à comprendre qu'il taperait sur quelque chose avant la fin de la journée, et que ce quelque chose serait sans doute un ensemble de lycéen Japonais.

"Sarah, un horrible doute se profile dans mon esprit. Est ce que tu vas vraiment me demander de tirer sur ces mômes ?"

"Évidemment."

La jeune femme pouffa. Son frère d'arme était connu pour s'occuper efficacement des cadets, il pouvait bien se charger de taper des étudiants héroïques de temps en temps. Et puis, il était l'exemple même de ce que les élèves risquaient de croiser sur le terrain : des mutants avec des armes à feu. Si il y a une chose qui dépassait le cadre national, c'était bien les hippopotames avec des fusils d'assauts. Il suffisait de regarder la gueule des Yakuzas pour se rendre compte que les bouilles d'animaux étaient à la mode. Et puis, quoi de mieux qu'un chat beaucoup trop agile pour commencer sa journée d’entrainement ?

"Incroyable. Je vais chercher la gomme cogne anti-mutants."

Mindfeel ricana tandis que son camarade anglophone se détachait du groupe. Les étudiants pouvaient se demander le sens de cette sortie au stade, ils comprendraient bien assez vite. Et puis, c'était l'occasion rêvée pour voir ce que sa vieille école avait dans le ventre. Lorsqu'elle était encore une élève un peu bornée et stupide, cet endroit était un tel rassemblement de freaks shows que les professeurs frisaient la crise cardiaque toutes les heures. Voilà quelque chose qui n'avait pas bougé depuis son départ. Une moineau hyperactive et sa grande sœur plus posée, un cyborg ingénieur torturé pour le plaisir par un criminel, une jeune fille à la tignasse bleu sans doute plus capable sur le terrain qu'en société... De quoi monter une petite agence héroïque ! Pensées après pensées, le convoi finit par poser le pied sur le sol du terrain d'entrainement. Les étudiants se dispersèrent dans les vestiaires tandis qu'un Eraser Head chez qui tout hurlait le concept d'inquiétude se dirigeait vers son ancienne élève.

"Qu'est ce que Sasaki fait ici ?"

"J'ai deux mots à lui dire."

"Ce n'est pas..."

"C'est une cible maintenant et tu le sais."

"Nous sommes capable de le protéger."

Sarah releva la tête de son paquet de cigarette. Elle sentait que son professeur croyait à son affirmation délirante, et cela la crispait au plus au point. Elle se contenta d'allumer sa clope en gardant un visage souriant. Aizawa était un professionnel, un héros efficace et déterminé, mais il avait tendance à croire un peu trop au système. Le Japon était fameux pour sa sécurité, mais les faits de violences qui s'y produisaient étaient extrêmes. Du genre torture d'étudiant et découpage de membre.

"Menteur. Personne ne le protégera mieux que lui même. Je veux juste m'assurer qu'il en a les moyens."

"Essaye juste de ne pas casser nos étudiants."

"Boarf, un coup de fusil à pompe ça n'a jamais tué personne."

Un bruit de porte fit tourner la tête de Sarah qui se rendit compte que les élèves venaient de sortir du vestiaire. Elle sonna le rassemblement avec un petit mouvement de main et guida les élèves dans une arène métallique toute juste assemblée par le staff. Le décors était composée de parodies de bâtiments créant des rues moyennement chargées en obstacles, carcasses de voitures et mannequins plus ou moins réaliste. Cela faisait un moment que Lynx s'était caché dans le décor, un pistolet semi automatique dans la main. Elle se posa au milieu de l’arène avec un sourire sadique, et commença à expliquer aux étudiants sous quelle sauce ils seraient mangé.

"Bon, les jeunes en héroïque je vous fait le topo. J'ai changé la configuration de ce stade pour que vous vous amusiez un peu avec mon camarade. Le jeu est simple, vous devez agir en bon héros et lui retirer son arme des mains. Vous pouvez aussi l’assommer si ça vous amuse mais honnêtement je ne vous en crois pas capable. Si vous êtes toujours en état il prendra une arme un peu plus destructrice et ainsi de suite. Le meilleur moyen de parer une attaque reste de s'être entrainé, gardez à l'esprit que ses munitions ne sont pas faites pour vous blesser gravement. Ce ne sera pas le cas lors d'un affrontement en règle, alors n'hésitez pas à expérimenter vous n'en aurez pas souvent l'occasion. Ingénieur-man suis moi. J'ai quelque chose à te montrer."

Mindfeel embarqua sa nouvelle proie vers une zone d'observation à part avec plus ou moins de violence gratuite et laissa les étudiants à leur terrible sort. Enfin, terrible... Elle savait pertinemment que Lynx ne les traiterait pas comme des criminels, mais comme des enfants en apprentissage. Ça n'allait pas l'empêcher de se lancer dans des salto arrières aussi redoutable que ridicule, mais elle lui faisait confiance pour faire attention. Les portes de la zone d'entrainement se fermèrent, laissant les étudiants seuls avec leur exercice. Malheureusement pour eux, si il y bien une chose qui pouvait sortir Pippa de son silence c'était la promesse d'un entrainement. Elle poussa un hurlement de joie avant de foncer comme une fusée, un grand sourire sur la face et des étoiles dans les yeux. Elle allait montrer de quoi elle était capable, et même Wendy serait impressionné !

"Trop bien ! Pippa va montrer qu'elle sait se battre ! Pippa va montrer qu'elle est héroï... !"

La première balle en caoutchouc claqua tellement fort sur le front du moineau qu'elle s'effondra sur le sol avec un cri pathétique. Lynx jura. Il n'avait pas voulu l'abattre aussi vite, mais cette manière de courir avec la tête en avant et les bras en arrière n'était pas quelque chose qu'il avait l'habitude d'affronter.

"Allons bon. Dire que je ne parle même pas leur langue..."

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Le local de surveillance numéro 4, situé sur les auteurs du stade, n'avait pas beaucoup changé depuis l'adolescence de Sarah. L'endroit était mal entretenu, mais un moniteur permettait d'observer les étudiants lors des entrainements. Mindfeel coulissa une vitre, histoire de laisser la poussière sortir de l'endroit. Le lieu avait toujours eu cet aspect crado et mal entretenu, et ceux pour une raison toute simple : personne d'important n'y mettait jamais les pieds. Un endroit idéal pour avoir une conversation privée avec Sasaki tout en gardant un œil sur les marmots un peu plus bas.

"Un instant."

Sarah, la cigarette au bec, mit un coup de pied tellement violent dans une latte du mur de droite que le bois explosa sous l'impact. Les débris s’effondrèrent au sol, révélant une cache contenant un fusil à pompe de chasse et une blinde de cartouche. L’héroïne leva la main, juste assez pour que la crosse de l'arme à feu plane lentement jusqu'à l'ingénieur. Il lui suffit de pivoter la tête vers le mur du fond pour se rendre compte que sa vieille cible de tir, signe de son passage dans les lieux, était toujours clouée au mur. Elle attrapa une boite de cartouche à blanc et se dirigea vers l'autre asperge, un sourire amusé en coin. Elle allait avoir l'infime honneur de lui faire tirer son premier coup, ce qui avait le don de refaire sa journée.

"Attrape ça. Tu sais t'en servir ?"

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Avancement du Gun Game, armes successives :

Il existait donc un Dieu après tout. Il devrait songer à se procurer une toge, question de tenir sa promesse de devenir un fervent religieux. La prof d’un jour donna à Haru l’instruction de retourner s’asseoir. Il se réinstalla donc sur la chaise de fond de classe, mais son repos fut de courte durée, puisque presque aussitôt, la dame Mindfeel les fit se lever pour se diriger vers le gymnase pour la partie “pratique” de la démonstration. Pardon, quoi? Partie pratique? On ne l’avait définitivement pas prévenu de ça, lui croyait assister à un cours purement théorique. Mais, en même temps, il aurait dû s’y attendre, un cours avec la classe héroïque, ces bourrins en puissance.

Dès que la première opportunité se présenterait, il annoncerait son départ à l’héroïne et s’éclipserait le plus rapidement possible. L’occasion ne se présenta pas avant leur départ de la classe, où elle était occupé avec son chaton, ni lors de l’arrivé au centre d’entraînement, où elle fut apostrophé par Eraserhead, ni même une fois qu’il fut changé en habits de sports trop grand pour lui et mis devant le fait accompli qu’il devrait minimalement faire un petit quelque chose.

"Bon, les jeunes en héroïque je vous fait le topo. J'ai changé la configuration de ce stade pour que vous vous amusiez un peu avec mon camarade. Le jeu est simple, vous devez agir en bon héros et lui retirer son arme des mains. Vous pouvez aussi l’assommer si ça vous amuse mais honnêtement je ne vous en crois pas capable. Si vous êtes toujours en état il prendra une arme un peu plus destructrice et ainsi de suite. Le meilleur moyen de parer une attaque reste de s'être entrainé, gardez à l'esprit que ses munitions ne sont pas faites pour vous blesser gravement. Ce ne sera pas le cas lors d'un affrontement en règle, alors n'hésitez pas à expérimenter vous n'en aurez pas souvent l'occasion. Ingénieur-man suis moi. J'ai quelque chose à te montrer."

Un truc spécialement pour lui? Oh, sans aucun doute quelque chose de plus adapté au cursus d’ingénierie, du genre sur la construction et le fonctionnement des armes. Cool, un gros poids de moins sur ses petites épaules. La soldate l’entraîna avec la violence caractéristique de sa profession vers l’une des salles d’observation d’où il vit la piaf bleu qui l’avait entraîné un peu plus tôt dans une fâcheuse posture se recevoir une balle en pleine tête et tomber K.O. du coup. Bien fait, ne pu s’empêcher de songer le jeune Sasaki.

Bon, ramenons notre attention sur la prof qui… S’allumait une clope, tout en lui faisant signe d’attendre un instant avant de balancer un coup de pied dans l’un des murs particulièrements crades, laissant apparaître une arme à feu d’un ancien modèle qui ne semblait pas avoir servi depuis des années. Maintenant qu’il regardait autour de lui, Haru prit conscience que c’était la loge au complet qui n’avait sans doute pas servi depuis des décennies. Autre comme repaire de rebelles et autres… tireurs? Une vieille cible pendait sur l’un des murs, des dizaines d’impacts de balle marqués dessus.

L’arme, la cible. Le déclic fut soudain. Nonnononononon. Elle ne voulait pas sérieusemement…

"Attrape ça. Tu sais t'en servir ?"

Le fusil à pompe flottait tranquillement vers lui et, sans réfléchir, l’apprenti-ingénieur le saisi de sa main gauche, celle toujours en chair, et le regarda un instant, les yeux ronds.

“Madame Mindfeel, je… Je ne… J’suis pas un soldat… J’n’ai pas ma place sur la première ligne… Je suis qu’un support… J’ai d’autres fonctions.”

Ironique qu’il dise ça, quand on voyait son bras mécanique et que l’on savait les circonstances de sa création. D’ailleurs, il avait fixé sa main droite, l’ouvrant et la fermant en parlant. Il se resserra alors dans un poing et releva les yeux vers l’héroïne avant de reprendre la parole, d’un ton un peu plus assuré.

”Je ne suis pas un animal battu qui a besoin d’être couvé. Si je me considère comme tel, alors ce… type, ce cowboy vampire, ça voudra dire qu’il a gagné. Et il ne faut pas que ça arrive. Je suis un ingénieur de Yuei.

Il ramena son regard vers l’arme qu’il tenait toujours dans sa main valide et poussa un soupir.

”Je n’ai jamais utilisé ce genre de truc. Des pistolets multifonctions de mon invention seulement, pas de vraies armes. Vous jugez vraiment que c’est nécéssaire?”