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Le quatrième pouvoir [Natalya Rasperezapis]

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Sarah Lincoln
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Sarah Lincoln
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Jeu 9 Jan - 20:01
"Vous êtes des gamins."

Sarah, en costume, trainait deux de ses subordonnées à travers les ruelles du centre ville. Le premier, ivre mort, était affalé sur ses épaules tel un véritable sac à patate. Il était lourd, mais la jeune femme avait soulevé bien pire que lui. Le second, un russe d'une quarantaine d'année, la suivait comme il le pouvait. Ses jambes tremblaient tellement qu'il se stoppait régulièrement pour reprendre son équilibre. En bref, l’héroïne était coincée avec des viandes soûles d'Aegis dans toute leurs splendeurs. Voilà qui lui servirait de leçon quand au fait de se porter volontaire pour la "supervision nocturne" des contractuels.

"C'EsT LeS JaPOnAIs... IlS nOuS OnT DiT QuE..."

L'américaine poussa un grognement irrité.

"Que le saké c'était pas si fort ? Vous foutez pas de ma gueule Raznov ! Je vous laisse filer une demi-journée et je vous retrouve complètement torchés, en uniforme de surcroit. C'est pas une manière de se comporter devant les locaux. Vous êtes des gamins dans des corps d'adultes, et je ne suis pas d'humeur pour gérer vos..."

"...QuE c'EtAiT MoITié PrIx sI oN PrEnAieNT DeS FiLLeS AvEC."

Le visage de Mindfeel se figea sur place. Des putes. Ces deux connards avaient réussi à se mettre dans un état pareil devant des putes... Un doux silence s'installa, juste assez oppressant pour contenir une rafale d'insultes dans la tête de l’héroïne, et la petite bande continua son chemin vers le véhicule d'extraction du jour. Sarah désespérait. Il lui arrivait d'oublier le fait qu'elle était payée pour gérer des gens comme elle, pas des Bisounours. Ses hommes étaient des mercenaires de l’héroïsme, ils n'avaient aucun filtre, et partir se murger en uniforme dans les bas fonds de Tokyo ne leur posait aucun problème. Dire que dans tout ça, c'était elle qui devait faire les papiers... À ce stade là elle ne savait plus vraiment si elle devait en rire ou en pleurer !

"QuOi ? Y'a uN PrObLèMe ?"

Le russe commençait à s'inquiéter. Les subordonnés de la jeune femme savait que le silence n'était jamais bon signe. Heureusement pour lui son supérieure n'avait pas l'énergie pour lui hurler dessus au beau milieu du centre ville, de nuit, devant les fenêtres des civils. De plus, la marche de la honte venait de se terminer : une camionnette d'Aegis, confortablement posée sur une place de parking, attendait les membres de l'agence avec une impatience croissante. Sarah poussa un profond soupir, déposa son "chargement" sur le sol, et se tourna vers son "gamin" avec une tête de déprimée clinique. Elle avait vraiment besoin d'une bonne clope.  

"Montez la dedans, attachez l'autre sur la banquette et fermez là."

Pas beaucoup de réactions du coté de la défense...

"J'ai dit..."

Le principal intéressé sauta dans la camionnette aussi vite qu'il le pût, tout en emportant son partenaire de beuverie dans son sillage. Du silence, enfin.... Mindfeel soupira, une fois de plus, avant de s'allumer une cigarette. Connaissant son karma, cette nuit était loin d'être terminée. Elle ré-ouvrit son Alter au monde, l'ayant mit en veilleuse pour ne pas avoir à supporter les pensée d'un ivrogne quand à son corps de rêve, et attendit.

Si quelque chose devait lui tomber dans la gueule, ce serait maintenant...

Spoiler:
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Natalya Rasperezapis
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Natalya Rasperezapis
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Dim 12 Jan - 14:18
"♪ Kimi to no Rabu Sutoorii ♪"

Le travail peut parfois s'éterniser au bureau, quand il faut boucler rapidement un article un peu massif pour une deadline urgente. Genre quand tous les concurrents sont aussi sur l'histoire et qu'il ne faut surtout pas sortir après la bataille, mais qu'il ne faut pas non plus bâcler le travail histoire de ne pas donner l'impression de faire des news putacliques juste pour surfer sur la tendance.

"♪ Sore wa yosou doori ♪"

Être journaliste, c'est plus compliqué et exigeant que les gens peuvent le penser avant d'avoir mis les pieds dedans. Je n'arrêterais pour rien au monde, mais c'est pour ça que ce soir, je rentrais tard du travail. Vers… vingt-trois heures ? Minuit peut-être ? Je ne sais plus. En tout cas les rues étaient vides, sombres, et calmes.

"♪ Iza hajimareba hitori-shibai da ♪"

Enfin, calmes si on excepte ce que je chantonnais en marchant. J'avais un casque sur les oreilles grâce auquel j'écoutais une compilation de musiques pop, parfaites pour me garder éveillée malgré l'heure tardive et me redonner la pêche. Ce qui, en fait, signifie qu'il y avait peut-être plus de bruits que je pensais et que je ne les entendaient juste pas. C'est rare que je m'autorise à être comme ça, un peu perdue dans mon monde et inattentive au monde extérieur.

"♪ Zutto soba ni ita… hmm ?"

Enfin pas complètement inattentive non plus. Je gardais les yeux ouverts, ne serait-ce que pour voir où je mettais les pieds. Pour regarder l'état des feux de signalisation, aussi, et ne pas me faire écraser par une voiture. Observer les – très rares – passants était plus un effet secondaire mais je ne pouvais pas vraiment les manquer, tant il n'y avait personne dans la rue. C'est ainsi, par exemple, que j'ai remarqué un groupe affairé derrière une camionnette. Ils ressemblaient un peu à des cambrioleurs, même si c'était un peu cliché de penser ça – dans la réalité, la majorité des vols et cambriolages a lieu en journée, quand les habitants sont au travail et donc loin de chez eux, plutôt que la nuit quand ils risquent de se réveiller – donc forcément, j'ai pris une seconde ou deux pour regarder plus attentivement ce dont il retournait. Et quelle ne fut pas ma surprise de reconnaître la major Lincoln, a.k.a. Mindfeel.

Je l'avais rencontrée quelques temps auparavant, peut-être… un an ? Deux ? C'était à l'occasion d'un dossier sur Aegis, l'agence héroïque paramilitaire internationale implantée partout dans le monde sauf au Japon. Un sujet aussi fascinant qu'inconnu pour les résidents de l'archipel, donc, et pour moi aussi. Ce reportage avait été… riche en émotion, et inoubliable. Deux semaines au Mexique, à suivre de près ce que certaines des personnes interrogées ont décrit comme « le plus gros bordel qu'Aegis ait jamais eu à gérer ». Enfin pas de trop près non plus, les responsables de l'opération au Mexique ne voulaient visiblement pas que je sois au courant de tout, et je n'ai pas réussi à tromper leur vigilance pour découvrir ce qu'ils tentaient de me cacher.

Pour en revenir à la major, elle faisait partie des personnes que j'avais pu suivre en opération, une ou deux fois, et que j'avais donc interrogée à plusieurs reprises. Je la connaissait donc un peu, assez pour me demander ce qu'elle faisait au Japon, à cambrio- bon, d'accord, j'arrête, ce n'est pas très drôle. Mais j'étais véritablement curieuse et pas spécialement inquiète, j'ai donc fait basculer mon casque sur mes épaules avant de lui faire signe depuis l'autre côté de la rue.

"Ohé, Adjudant-chef !"


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Dernière édition par Natalya Rasperezapis le Ven 31 Jan - 12:33, édité 1 fois
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Sarah Lincoln
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Sarah Lincoln
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Lun 13 Jan - 15:39
"Ohé, Adjudant-chef !"

"Ohé journaliste."

Natalya Rasperezapis était une pisse-copie bien particulière. Ce n'était pas la plus intelligente des femmes, ça c'était certain, mais elle avait de l'instinct. Instinct qui, comme beaucoup de choses, cassait royalement les couilles de Mindfeel dans les moments les plus inopportuns. Cette dernière désespérait. Elle tira une longue bouffée de sa cigarette, juste assez pour garder son calme, et laissa son esprit gambader.

Lorsque la journaliste avait débarquée au Mexique, il y a de cela quelques années, l’entièreté de la base avait compris qu'elle incarnait les emmerdes. Aegis n'aimait pas les journalistes... La façade publique bien pensante entretenue par leur lézard de patron était un écran de fumée, et la plupart de ses membres se foutait de la morale chrétienne : ils baisaient comme des cochons, fumaient des substances dangereuses mais licites et apprenaient aux locaux les plus fanatiques à se servir d'une arme si ils demandaient gentiment. Ils obtenaient des résultats sur le terrain à grand coups de missions de sauvetages et d'aide humanitaire, mais ils n’hésitaient pas à utiliser à des menaces et des assassinats ciblés lorsque ça les arrangeaient. L'agence était partisane de la pensée complexe, et elle savait bien qu'on ne résolvait pas des situations graves en suivant des lois écrites par un législateur qui n'avait jamais tenu un flingue de sa vie. En bref, Aegis savait quand et comment faire des exceptions vis à vis du droit international.

Le problème dans tout ça c'était que les journalistes, eux, se foutaient de la mission ! Le bien commun, la protection des civils ? Pas leur problème. Eux, leur trucs, c'était les gros titres bien baveux. Les annonces qui disaient "Les petits crimes d'Aegis", ou alors "Faillite des droits de l'homme au Mexique"... Tu parles d'une faillite ! Balancer des années de travail social à la poubelle pour pouvoir se faire une marge ne les dérangeaient absolument pas. L'éthique du combattant c'était vraiment pas leur truc.

Natalya Rasperezapis était donc une plaie, comme l'intégralité des journalistes avec qui Sarah avait eu le déplaisir de traiter, mais cela ne voulait pas dire que c'était quelqu'un de dangereux. Elle savait rendre sa présence encombrante, ça c'était certain, mais rien qui ne méritait un petit tabassage en groupe ou un avertissement musclé de la part de qui que ce soit. Pour l'instant tout du moins... Après tout, ce n’est pas parce que votre esprit dégage une curiosité bénigne que vous n’avez pas une idée derrière la tête !

"Fermez la Rasnov, c'est un ordre. Vous ne la connaissez même pas en plus."

Le russe poussa un grognement de surprise avant de tourner sa langue dans sa bouche, trois fois. Sarah avait senti son intérêt pour la nouvelle venue au moment ou il l’avait entendu, et elle n’avait aucunement l’intention de le laisser interagir avec la pisse-copie plus que ce qui était nécessaire. Il était bourré, faible, et en uniforme. Son existence était une honte pour Aegis, pour l’héroïsme et pour ses pauvres parents et il était hors de question que sa tronche se retrouve en gros plan dans un journal pour civils. Elle avait beau être une peau de vache, elle était un supérieur avec des principes.

Mieux valait contenir cet imprévu en utilisant la sauce All Might : il fallait sourire, donnez l’impression d’être quelqu’un de sympathique, ne rien dire de compromettant et, surtout, ne pas se laisser tourner en ridicule !

"VoUs AvEz Lu DaNs MeS PeNsÉeS... MaJoR ! C'eSt PaS BiEn !"

Un petit silence s’installa dans la ruelle. Le soldat alcoolique, très content de sa protestation, toussait désormais comme un charretier péruvien. Superbe, vraiment. Merci Raznov. Mindfeel était ravie. Une fois de retour au campement elle allait le tuer, cuisiner son cadavre et dévorer les restes. Ça montrerait aux cadets ce qui leur en coûtera de lui foutre la honte.

"Qu'est ce que vous faites dans la rue à cette heure ? Vous avez trouvé une bonne affaire ?"
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Natalya Rasperezapis
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Natalya Rasperezapis
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Ven 17 Jan - 21:19
Vous seriez surpris de savoir combien de personnes préfère m'ignorer quand ils me croisent dans la rue au hasard. Exclusivement des gens que j'ai croisés dans le cadre du travail, et qui n'étaient pas entièrement heureux de savoir que je m'intéressait à eux et leurs affaires. Ce n'était pas forcément qu'ils avaient peur que je découvre quelque chose de dangereux ou honteux – parfois c'était ça, mais c'est plus un cas particulier que général – mais plutôt qu'ils avaient peur que je transforme quelque chose de normal en quelque chose de honteux. Ce qui semble normal à quelqu'un d'informé peut sembler absurde ou criminel à quelqu'un qui ne l'est pas. Souvenez-vous du mouvement anti-vaccin du début du XXIe siècle, qui lançait des noms de produits chimiques au hasard sans rien y connaître en chimie ou en médecine, juste parce qu'ils "faisaient peur". Là c'est la même idée. Du coup, avec le temps, j'ai pris l'habitude de ne pas imposer ma présence à ceux qui ne répondent pas, et de leur foutre la paix. Comme ça, si je dois les recroiser pour le travail, j'ai moins l'air d'une fouille-merde.

J'ai donc attendu que la major me réponde pour commencer à traverser la route, changer de trottoir, et la rejoindre. Le temps que j'arrive, une autre tête a émergé de l'intérieur de sa camionnette, un homme avec qui elle a échangé quelques mots que je n'ai pas pu entendre de là où j'étais – et je n'ai pas vraiment essayé, je m'incrustais un peu dans leur vie privée et je n'étais pas protégée ici par la sainte carte de presse, donc c'était leurs affaires et elles ne me regardaient pas – avant de se mettre à tousser comme s'il allait en mourir. Ce n'était pas exactement rassurant, même si c'était peut-être juste du tabac, donc je me suis arrêtée en m'assurant de laisser l'héroïne entre l'inconnu et moi.

"Ça serait plutôt à moi de vous demander ça, vous croyez pas, hein ?"

Je n'ai pas pu m'empêcher de glousser à ma propre plaisanterie, ce n'était pas de l'humour de compétition mais il était tard et la fatigue agit parfois un peu comme l'alcool, ça rend idiot et ça fait sauter les inhibitions. Et ça ralentit les réflexes. C'est vraiment comme l'alcool, en fait. Enfin bref, j'étais quand même encore assez lucide pour ne pas accompagner la blague d'un coup de coude appuyé. Elle aurait été fichue de me casser le bras par réflexe. Et ça, ce n'est pas une blague, je l'ai vue en action.

"Nan, je rentre juste du travail, en fait. J'habite dans le coin – assez bêtement, j'ai levé le pouce et pointé au hasard derrière moi, par-dessus mon épaule. Alors que si je venais de là, mon appartement n'était clairement pas dans cette direction. Le journal, à la limite – je bosse pour un journal japonais, vous vous rappelez ? Par contre, sérieusement, qu'est-ce que vous – j'ai appuyé ce dernier mot – faites ici ? Je croyais qu'Aegis n'intervenait pas au Japon. En vacances ?"

Vu son attirail, ça n'avait pas vraiment l'air d'être le cas. Elle était plutôt harnachée comme si elle voulait repartir au front. Mais si elle était là pour le travail, ça impliquait pas mal de choses qui avaient le potentiel de se transformer en article à succès.


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Ven 31 Jan - 11:02
La journaliste commençait déjà à poser des questions, et il était tard. Sarah roula des yeux vers la camionnette et, par une manipulation inconsciente, transforma son soupir en bâillement. Il valait mieux éviter de se mettre Rasperezapis à dos. Ce n'était pas la personne la plus intelligente du Japon mais elle possédait tout de même un pouvoir de nuisance considérable. L'envoyer bouler, c'était prendre le risque de le subir une vengeance dans les colonnes d'un journal. Si il y avait une bien chose que Mindfeel voulait éviter dans sa carrière c'était de se faire critiquer en direct par un gratte papier courroucé. Ça faisait tâche sur l'image de marque.

"Techniquement parlant Aegis intervient au Japon depuis un moment. Échange d'apprentis, scolarité partagée... Vous voyez le deal. Non, par contre maintenant on intervient physiquement. On a ouvert une agence de taille moyenne, rien de très imposant, et comme je parle le Japonais couramment c'est à moi que les pontes ont confiées la direction des opérations. Vous connaissez vos compatriotes, faudrait pas faire une bourde coutumière."

La jeune femme tira sur sa cigarette avant de laisser son esprit se balader. Raznov écoutait la conversation comme un enfant curieux qui, malgré son état déplorable, comprenait peu à peu qu'il fallait mieux se taire que de passer pour un con devant une journaliste. Ses émotions passaient d'un extrême à l'autre sans véritable logique, une véritable signature de son tôt d'alcool dans le sang. Son camarade était toujours affalé dans un sommeil sans rêve. Il ne poserait pas problème.

Sarah n’appréciait pas vraiment sa position là, tout de suite, mais elle avait tout de même les mains libres.

"C'est une ambusc... une interview ? Parce que si oui vous feriez mieux de monter à l'avant histoire qu'on arrête de mourir de froid. Je suis en veille de toute façon, donc après avoir déposé cette brochette d'imbéciles à la base je peux vous ramener chez vous."

Inviter une journaliste dans leur agence "officielle" ne pouvait pas faire de mal, tout le monde dormait ou patrouillait à cette heure de toute façon. Lorsqu'on discutait avec une journaliste il fallait garder le contrôle. Mieux valait tenir la cadence que de se laisser déborder.
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Natalya Rasperezapis
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Natalya Rasperezapis
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Ven 31 Jan - 21:37
Elle m'a reprise sur la présence d'Aegis au Japon, en rappelant que techniquement, l'institution avait toujours eu des liens avec l'archipel nippone. Mais accueillir ou envoyer des étudiants, ce n'est pas « intervenir ». Oui, bon, je savais déjà tout ça – en fait j'en avait oublié la moitié, mais l'autre moitié suffisait pour qu'elle ne m’apprenne rien – et elle avait très bien compris ce que je voulais dire de toute façon. Effectivement, ils avaient établi pour la première fois un centre opérationnel au Japon et menaient des opérations de type héroïque sur le territoire. Sa remarque à ce sujet m'a fait glousser, sans doute à cause de la fatigue parce que ce n'était pas si drôle. Vrai, mais pas très drôle. C'est peut-être pour ça d'ailleurs, ou parce que je la connaissais, que j'ai choisi d'être franche et directe avec elle. Un mélange de sympathie et d'instinct de survie.

"Absolument pas, pure coïncidence ! J'aurais quelque chose pour enregistrer sinon, ou au moins prendre des notes. Par contre, si vraiment Aegis renforce sa présence au Japon, il est pas impossible que je vous rende visite dans un avenir proche, pour poser quelques questions, et peut-être même demander un tour du propriétaire."

Dans les formes, bien sûr. Mindfeel avait raison en précisant que les autorités japonaises pardonneraient plus difficilement une bourde à Aegis que les autorités mexicaines complètement débordées, mais je les avaient vu à l’œuvre. Même, j'en avais vu une partie à l’œuvre, pas leurs services secrets – ou équivalents – c'est dire. Je savais parfaitement que si ils voulaient assassiner une enquiquineuse et faire disparaître son corps, ils en avaient les moyens. Les visites surprises ou mauvais tours du genre étaient donc à proscrire, j'aurais mon nouvel article sur Aegis mais pas comme ça.

"Tenez, en signe de bonne volonté – j'étais d'humeur joyeuse malgré la peur instinctive que m'inspirait la militaire, je me suis donc permis un petit coup de poing amical dans l'épaule de Mindfeel – je ne vais pas vous poser plus de questions sur ça ! Motus ! Par contre, ce que je me demande vraiment, c'est si vous connaissez des gens dans le coin."

Elle avait fait ses études à Yueï, donc dans le coin, certes, mais d'une part je l'avais complètement oublié à ce moment-là, et d'autre part ça devait remonter à loin donc elle avait pu perdre le contact avec ses amis de l'époque. Elle n'avait pas exactement une personnalité très chaleureuse, disons, donc je n'aurais pas été surprise qu'elle ait coupé les ponts avec ses anciens camarades. Et se retrouver dans un pays où on ne connaît personne, ça peut être très difficile. Je le sais, j'en ai fait l'expérience plusieurs fois. Et encore, je ne suis jamais partie que quelques semaines, alors qu'elle était peut-être là pour rester un an, ou plus !

"Si vous voulez, je peux vous montrer des bons endroits en ville, ou vous présenter des gens. Pas des journalistes, hein."

Vous noterez pendant ce temps-là que j'ignorais avec bienveillance le dénommé Raznof, que pour le coup je ne connaissais pas et qui ne semblait absolument pas dans son état normal. Je suis journaliste, pas paparazzi, savoir qu'un agent de je-ne-sais-quoi s'était mis une murge pouvait servir mais ça ne justifiait pas un article complet. Et comme j'avais dit à la désormais major, j'étais là en paix, pas pour gratter les informations.


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Sarah Lincoln
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Sarah Lincoln
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Mer 5 Fév - 10:02
"Ne vous inquiétez pas pour moi."

Sarah expira vers le haut, juste assez rapidement pour que la journaliste ne se retrouve pas coincée dans un odieux nuage de fumée, et coinça sa cigarette entre son majeur et son index. Si seulement Rasperezapis savait... Lorsqu'on avait survécu à une adolescence comme la sienne on connaissait Tokyo comme sa poche. Cette ville était recouverte de trucs intéressants à faire, de petits criminels pas trop cons et de gens dangereux avec qui niquer. C'était un petit paradis resté intact sur la surface de cette planète, une destination de vacance idéale pour une américaine dans son genre, et le petit problème "d'effondrement imminent" qui attendait la ville n'empêchait en rien d'en profiter pour le moment. Ses hommes et elle ne pouvaient pas se faire chier dans un endroit pareil.

"J'ai fait ma scolarité dans cette ville. La plupart des héros du coin me connaissent de nom, et quelques visages sympathiques que j'ai connu à Yuei sont toujours dans le coin. Et puis, je vous assure que quand on supervise une section comme la mienne on n'a pas le temps de s'ennuyer. J'ai deux types de subordonnés ici : ceux qui viennent passer leur "avant-retraite" dans un coin plutôt calme et une masse de Japonais. Plus de la moitié des Japonais n'ont jamais tiré sur qui que ce soit, et les autres sont de vieilles machines de guerre."

La presse Japonaise n'avait pas pour habitude d'être insultante, c'était déjà ça. Mindfeel supposait, peut être à tort, qu'inviter une journaliste du coin dans les locaux ne poserait pas de problèmes sur le long terme. Son agence ne se situait pas au Royaume Uni : la culture du tabloïd n'était pas là pour lui mettre un coup de couteau dans le dos. Et puis c'était Rasperezapis, pas un prix Nobel de journalisme. Elle pouvait la gérer facilement, et un peu de pub gratuite ne faisait jamais de mal à Aegis.

Avec un coup pareil elle parviendrait peut-être à gagner quelques subscribers sur Twitch...

"Comme vous pouvez l'imaginer le mélange des deux est un calvaire logistique. Bon, c'est pas tout ça, mais je vais pas passer le nuit à fumer une cigarette. Voilà ma carte, passez nous un coup de fil si vous voulez calibrer quelque chose."

L’héroïne écrasa sa cigarette sous sa botte avant de se caler une petite gifle. Il ne fallait pas se relâcher. Elle allait devoir rester éveillée un bon moment, les gamins qui lui servaient de soldats allaient avoir besoin d’aide pour se diriger de la camionnette à leurs chambres. Plus elle montait en grade, plus elle avait l’impression de retomber dans son enfance et de torcher le cul de marmots plus jeunes qu’elle. Maudit Raznov… Les vieux russes étaient les pires, ils n’en avaient vraiment rien à foutre du paraître.

"Vous nous avez suivi au Mexique, donc vous savez déjà comment mon agence fonctionne vis à vis de la presse."

La menace étant envoyée Mindfeel ouvrit la porte et monta sur le siège conducteur. Ses hommes avaient besoin de repos et elle avait besoin d’une douche.

"Au plaisir, journaliste."

La jeune femme mit son clignotant et dégagea sa camionnette avec un coup de frein à main un peu trop sec. Elle n’aimait pas les véhicules utilitaires : trop lents, pas assez maniables, avec un aspect ridicule. Le type qui avait inventé la camionnette devait pas être le plus grand des esthètes, et le mec de l’intendance qui leur avait donné ces paniers à salades était vraiment pas sympa. Si elle trouvait son nom elle ordonnerait certainement une attaque sur son bureau, juste pour lui apprendre à acheter du matériel de merde.

Elle n’avait même pas conduit cinq cent mètres que Raznov, un peu moins bourré qu’à ses débuts, commença à poser des questions pertinentes.

"eLLe vA NoUs pOsEr dEs PrObLèMeS ?"

"Je ne pense pas, non. Mais ça ne nous empêche pas d'être prudent."

"oN a RiEn FaIt D'iLLèGaL aU jApOn, nOn ?"

Mindfeel laissa couler quelques secondes. De souvenir non, dans les faits s’était une autre paire de manche.

"Les règles locales qui encadrent l'usage des Alters sont inapplicables. Je pense sincèrement qu'on a dût les briser une bonne douzaine de fois."

"cHiEr."

Raznov cracha par terre. Malgré l’alcool, son naturel de vétéran reprenait le dessus.

"EnCuLée dE JoUrNaLoPe."
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Natalya Rasperezapis
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Natalya Rasperezapis
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Lun 10 Fév - 0:38
Il s'avère qu'elle avait gardé des liens avec ses anciens camarades de classe, ou au moins qu'ils se souvenaient assez d'elle pour être contents de la voir. Elle n'allait donc pas profiter de cette occasion de varier un peu ses sources de contact humain que je lui proposais, et donc pas non plus me laisser me rapprocher d'elle et me laisser une chance d'être plus qu'une "journaliste". Je veux dire, c'est mon métier, mais c'est pas un titre ou un rang. M'appeler comme ça ce n'est pas comme appeler un militaire par son grade, ça ne renvoie pas à une marque de respect ou une reconnaissance de quelque accomplissement que ce soit. C'est un peu déshumanisant, et ça montre bien la piètre opinion que Mindfeel devait avoir de ma personne. Je veux dire, je n'ai pas craché sur elle ou son agence ! J'ai fait l'effort d'aller me traîner jusqu'au Mexique pour en savoir plus sur Aegis et sur la vie des gens comme elle, j'ai failli me prendre des balles des le premier jour et pourtant je suis restée ! Je me suis faite attaquer par des vilains quand j'ai fait mon tour des héros de province, et pourtant j'ai continué ! Et j'oublie d'autres cas où je me suis mise en danger pour mon métier, alors est-ce que ça ne mérite pas un peu de reconnaissance ? A moins que ça soit sa façon à elle de montrer son approbation ? Ne pas m'attaquer en tant que personne, seulement parce que je fais le mauvais métier – je suis fière de ce que je fais, mais tout le monde n'apprécie pas les journalistes, et surtout pas les gens qui ont des choses à cacher. Un truc typique d'occidentaux, dont les actes et propos ne sont jamais en adéquation, et qui veulent par dessus-tout qu'on ne révèle pas leur hypocrisie. C'est presque normal chez eux – et donc implicitement valider ma façon de faire en ne crachant pas dessus. Difficile à dire, la psychologie ce n'est pas mon truc.

En tout cas, c'est en commençant à me faire ces constat que j'ai – avec amertume, vous comprenez pourquoi – salué l'héroïne de la main alors qu'elle s'éloignait dans sa camionnette. Elle avait raison, j'avais des notes quelque part sur le fonctionnement d'Aegis et tout ce que j'avais dû faire la première fois que je m'étais penché sur eux, je me souvenais presque où elles étaient. Quelques jours plus tard, après être rentrée chez moi et avoir fait toutes les démarches nécessaires, je me suis donc présentée à la porte des locaux d'Aegis à Tokyo. Avec moi, j'avais l'ultime outil du journaliste moderne, à savoir un drone tout juste intelligent programmé pour me suivre à la trace et prendre les « meilleurs » plans avec la caméra dont il était équipé. Je pouvais aussi en prendre le contrôle direct via une appli sur mon téléphone, au besoin, mais la dernière fois que j'avais essayé j'avais cassé une pale alors le responsable du matériel du journal m'a bien fait savoir que je ne devais pas le refaire, sauf nécessité absolue. Et il avait beau être un modèle récent et hors de prix, il faisait quand même un peu de bruit donc je ne pouvais pas m'en servir pour infiltrer une caméra discrète, c'était avant tout un cameraman automatique. J'aurais eu droit à un cameraman humain si le journal avait un peu plus foi dans ce reportage, mais avec les autres événements récents, et le relatif silence de l'organisation depuis son arrivée dans l'archipel, notre responsable éditorial a considéré que ça ne méritait pas une équipe et que nos cameramans avaient mieux à faire aujourd'hui. Ce n'était pas le meilleur moment de l'année pour moi, un petit passage à vide, on pourrait dire.


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Sarah Lincoln
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Mer 12 Fév - 15:09
"Vous pouvez le faire Major."

"C'est juste une journaliste Major."

"Vous avez vécu pire Major."

"Bon, c'est pas bientôt fini oui ?"

Les sept membres d'Aegis présent dans la pièce tournèrent la tête vers le sergent Lynx, confortablement posé sur ce qui ressemblait à un matelas en plastique. On arrivait dans les périodes de l'année ou son cycle de sommeil se perturbait d'une manière aussi régulière que stupide et, depuis que ses hommes lui avaient offert ce lit gonflable qui s'activait lorsqu'on le lançait au sol, il prenait grand plaisir à dormir dans les pièces les plus improbables de la base. En temps normal le bureau de Sarah aurait été un bon choix, elle y passait le moins de temps possible, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui une journaliste allait faire un petit tour dans la mother-base de l'agence au Japon. Les employés japonais n'en avaient rien à faire. Les vétérans étrangers, de leur coté, se comportaient comme des sales gosses.

Plus Mindfeel faisait son boulot, plus elle avait l'impression d'être une directrice de lycée.

"Messieurs dames, je viens de vous le répéter, Natalya Rasperezapis ne vient pas dans nos locaux pour monter un dossier sur qui que ce soit. Vous n'avez donc pas à vous inquiéter pour votre visa, et vous pouvez dégager de mon bureau."

"C'est pas grave Major."

"Vous allez vous en tirer Major."

"C'est une civile japonaise, elle ne trouvera rien de suspect Major."

"BON, VOUS ALLEZ VOUS CASSER OUI ?"

Les hommes de Sarah, qui pratiquaient l'art de la disparition Ninja depuis l'enfance, ne se le firent pas dire deux fois. Une seconde leur suffit pour dégager du bureau, un horrible sourire au visage. Les soldats se plaisaient à tourner leur supérieure en bourrique : elle était plus jeune qu'eux, elle avait un caractère amusant et elle n'hésitait pas à leur tirer dessus avec des balles réelles lorsqu'ils dépassaient les bornes. En clair c'était quelqu'un de particulièrement amusant à énerver et, au Japon, il n'y avait généralement pas grand chose d'autre à faire.

L'américaine, de son coté, voulait s'allumer une cigarette mais ça ne faisait pas très classe devant une caméra.  

"Quel bande de môme, c'est pas possible..."

"Je propose de les envoyer en patrouille, très loin, dans un endroit ou ils se feront chier toute la journée."

"Oui, oui, oui et oui."

Une petite diode s'alluma sur le bureau de la jeune femme. Quelqu'un la demandait à l'accueil.

"La journaliste est arrivée, oust."

"Bip moi si tu as besoin d'une extraction."

Lynx laissa sa supérieure à ses pérégrinations et passa le seuil de la porte en sifflotant. Mindfeel, de son coté, se leva de sa chaise pour se diriger vers le petit miroir qu'elle gardait dans un coin de la pièce. Elle se planta devant l'objet, étira ses muscles aussi longtemps que possible, et poussa un profond soupir. Les entretiens avec la presse pouvait se révéler des épreuves excitantes, mais quelque chose d'excitant pouvait aussi se montrer fatiguant. Un journaliste pouvait se révéler être une véritable horreur, et l’expérience pouvait se montrer très inconfortable. Heureusement pour elle, Rasperezapis savait comment rester quelqu'un de décent.    

"Sourire faux cul... trois, deux, un... clic."

Le visage de Lincoln, véritable outil de manipulation qu'elle ne cessait de perfectionner au fur et à mesure du temps, renvoyait quelque chose de plus en plus chaleureux. Sarah stoppa son modelage au moment même où elle fût satisfaite du résultat, et de ce qu'il pouvait renvoyer inconsciemment. Son sourire était devenu chaleureux et narquois, la quintessence de la sauce Mindfeel. La jeune femme avait enfilée la tenue de quelqu'un qui se montrait gentil, courageux, heureux d'être vivant. Ce qu'elle gardait de sa personnalité réelle ? La taquinerie et le second degré. C'était l'heure du point média et, comme lors de tout les points médias, il était temps pour le héros de ressortir sa "personnalité à destination des civils".

La méthode All Might était certainement la plus efficace lorsqu'il s'agissait de communiquer aux foules. Il fallait se créer un personnage et s'y tenir, à chaque instant. Un bon gros mensonge, voilà ce qu'était le prix de l'héroïsme contemporain.

"Salut journaliste, ça roule ?"

L'américaine, qui était sortie de son bureau pour aller à la rencontre de sa pisse copie du jour, respirait la positivité. Elle tendit à Natalya une main gantée mais rayonnante, et garda un un petit sourire en coin sans même y penser. Lorsqu'elle était encore une étudiante à Yuei, Eraser Head lui reprochait souvent de manipuler les autres à son avantage. Ce qu'il ne parvenait pas à comprendre, en définitive, c'est que ce genre de petit mensonge arrangeait tout le monde.

Personne ne voulait être sauvé par une héroïne violente, matérialiste, hédoniste, et un peu cynique. Sarah, quand à elle, n'avait pas envie de parler philosophie aux inconnus.

"Qu'est ce que vous voulez faire en premier ? Je vous fait faire un tour de l'endroit, on se pose pour discuter ? Un petit peu des deux à la fois peut être ?"
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Natalya Rasperezapis
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Natalya Rasperezapis
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Mar 25 Fév - 17:54
La cour extérieure du bâtiment était entourée de clôtures et un poste de garde surveillait l'accès principal – je n'avais pas fait le tour du propriétaire pour voir si c'était le seul portail ou s'il y en avait d'autres, secondaires, réservés au personnel et aux livraisons – j'ai donc été me présenter au dit garde. Un homme sympathique, un peu procédurier mais ni grossier ni brusque, qui m'a demandé mon nom et ma carte de presse avant de confirmer que j'avais bien rendez-vous, et de m'indiquer la direction d'une salle d'attente – ce n'est pas le nom qu'il a donné, mais dans les faits c'était une salle d'attente pour le public. Je suppose que les journalistes n'étaient pas les seuls à vouloir visiter la base japonaise récemment créée d'une organisation paramilitaire héroïque internationale connue pour ne pas toujours respecter les traditions locales – vers laquelle je me suis dirigée d'un pas ferme. Personne ne m'accompagnait mais j'avais déjà repéré des caméras de sécurité, et il y avait de toute façon des membres d'Aegis en plein exercice un peu plus loin, donc j'étais surveillée. Impossible de partir faire un tour toute seule sans qu'on me tombe dessus en quelques secondes. Le mieux à faire était de jouer le jeu et d'essayer de me faire inviter là où je n'étais pas supposée aller.

Je ne serais pas mauvaise langue en disant que ma première impression de l'organisation d'Aegis fut plutôt mauvaise, mais je n'étais visiblement pas si attendue que ça car, même une fois assise sur mon banc, j'ai dû patienter un peu avant que Mindfeel n'arrive. Ce serait donc encore dans ses pattes que je traînerais pour la journée, pas de chance pour elle. Pas que ça m'empêcherait de faire mon travail.

"Hello*, adjudant-chef !"

Je me suis redressée et lui ait adressé un salut de la main. Le drone a suivi le mouvement en se redressant et en se déplaçant vers la gauche, pour que je ne viennes pas lui cacher la vue. Comme je vous disait, ce truc est intelligent. Ensuite j'ai serré la main tendue de l'héroïne quand elle s'est rapprochée, et je lui ait emboîté le pas d'un pas souple, léger, mais quand même professionnel et pas trop déluré. J'étais dans le cadre de la caméra aussi, après tout.

"Les deux à la fois, ça semble bien. Vous connaissez l'endroit mieux que moi, à vous de me dire ce qu'il y a à voir."

J'aurais probablement droit à un tour du propriétaire basique, qui ne me montrerait pas les endroits sensibles. Bien sûr il y aurait des portes dont on ne me parlerait pas, je pourrais alors les pointer du doigt en demandant ce qu'il y a derrière, et on me répondrait que ce n'est rien d'important, ou on me donnerait un nom bateau comme "c'est le placard" ou "c'est le local électrique". A moins qu'ils aient prévu le coup et qu'une partie des locaux ne soit cachée derrière des portes dérobées. Ça ferait des bonnes images pour illustrer le documentaire, en tout cas. Ça n'en sera pas le sujet principal.

"Le temps que nous soyons arrivées, et si vous répondiez à la plus importante des questions : pourquoi est-ce qu'Aegis a décidé de renforcer sa présence au Japon ?"

Parce que oui, si vous avez suivi jusqu'ici, vous aurez noté que c'était une nouvelle surprenante. Et si c'est surprenant, c'est que je ne savais pas pourquoi c'était arrivé.

* : en anglais dans le texte


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Sarah Lincoln
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Sarah Lincoln
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Mer 26 Fév - 17:40
"Parce que All Might est en train de disparaitre. Parce que la criminalité explose. Parce que votre foutu pays sur le point de sombrer dans la guerre civile, et que je me demande bien comment vous allez vous en tirer."

"Parce que j'ai été promue Major !"

La différence entre ce que Sarah pensait et ce qu'elle venait d'annoncer devant la caméra était tellement élevée qu'elle se demanda brièvement si, juste pour ce petit mensonge de connivence, elle ne finirait pas en enfer. Elle ne mettait vraiment pas le karma de son coté avec son discours de corporate à l'américaine, ce qui aurait peu l’inquiéter si elle n'était pas la femme la plus matérialiste de tout Aegis-Japon. Les Japonais étaient aveugle, leur balancer la vérité dans les yeux à grand coup de lampe torche ne les aideraient pas à sortir de leur mutisme.

Le pire dans tout ça, c'est que son visage d'héroïne hypocrite n'avait même pas flanché.

"Bon, pour rester un peu plus sérieuse, cela faisait un moment que mon agence voulait mettre un pied au Japon. Aegis peut utiliser ce pays pour former ses employés avant de les envoyer sur des zones plus sensibles, et la proximité avec Yuei et Shiketsu nous permet de recruter des talents qui veulent travailler à l'étranger beaucoup plus facilement qu'auparavant. Le gouvernement Japonais, de son coté, à étudié notre dossier comme celui de n'importe quelle agence étrangère. Le Japon étant la terre sainte de l'héroïsme, il devenait nécessaire pour une organisation comme cette agence d'y avoir un pied à terre."

La jeune femme ne se contentait pas de parler : elle guidait la journaliste dans les couloirs de son agence sans vraiment y penser. Leur petit cortège croisait des héros et des employés armés qui allait d'un endroit à l'autre en "sifflotant", bien prudent à donner l'impression d'être des bons gars devant les caméras. Qu'est ce qui pourrait bien intéresser une journaliste dans un bâtiment comme celui là ? Les geôles, les piaules, l'endroit ou on stockait les flingues... La salle de communication radio peut être ! Il n'y avait rien de dangereux pour la réputation de l'agence ici de toute façon. Aegis ne brisait pas la Loi si souvent que ça, et les endroits les plus sensibles n'étaient jamais placés au beau milieu des bureaux communs. Compartimenter pour garder le secret était une règle de base. Si la branche japonaise de l'agence décidait un jour de "poser des questions" puis de "disposer" d'un terroriste, elle ne le ferait pas entre ses murs. La géographie locale était plus que généreuse lorsqu'il s'agissait de se planquer de toute façon.  

"Pour résumer : Aegis est au Japon pour le recrutement, l'éducation et les opportunités de coopérations. Isuma, c'est quoi ce bordel ?"

Les deux femmes, qui venaient de passer la porte du bloc de détention provisoire, pouvait entendre des hurlements raisonner dans toute la zone. Isuma Yoshi, citoyen japonais d'une quarantaine d'année, leva la tête vers son supérieur avec un air consterné. Le règlement lui interdisait des porter des écouteurs lorsqu'un suspect était confiné dans les cellules et, même si son bureau fermé de "geôlier en chef" lui permettait de lire un journal tout en jetant un coup d’œil sur les caméras de surveillance, le son commençait vraiment à lui casser les couilles. Il regarda la caméra numéro 37, celle ou un homme énervé hurlait devant la porte sans discontinuer, soupira un coup, et cracha le morceau.  

"Les flics devaient passer le chercher vers dix heures mais, pour une raison inconnu, y'a plus personne de disponible pour le prendre."

"Et il hurle parce que ?"

"Je ne sais pas, il m'a hurlé dessus lorsque je lui ai demandé."

Une cellule chez Aegis c'était un ensemble individuel composé d'un lit, d'une table, d'une chaise et d'un lavabo. Le tout était soudé au sol, histoire que personne ne puisse utiliser ses outils pour autre chose que ce pourquoi ils avaient été crée. Les portes étaient ouvertes, comprenaient qu'on pouvait regarder entre les barreaux, et un bloc WC permettait aux prisonnier de se soulager dans un endroit un peu plus "privatif". Dans cet ensemble, rien ne prévoyait qu'un suspect un peu plus taré que les autres allait se mettre à hurler sans discontinuer. L'objectif était d'entendre les gens lorsqu'ils disaient
"j'ai faim", pas de les enfermer dans une chambre insonorisé.

Quelque chose disait à l'héroïne que les flics japonais leurs avaient laissé celui la pour sauver leurs oreilles. Elle se tourna vers la journaliste et lui glissa avec un mot avec un air ironique.

"Comme vous pouvez le voir, nos cellules de détention temporaire sont un vrai bonheur...
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Natalya Rasperezapis
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Natalya Rasperezapis
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Ven 6 Mar - 16:28
La major, donc – qui ne l'avais pas reprise une seule fois alors que je l'appelais pas le mauvais grade depuis le début – n'avait pas perdu l'humour et la verve qu'elle avait déjà au Mexique. Notez que je ne parle pas de sympathie, mais… non, je ne reviendrais pas dessus plus tard, je l'ai déjà fait plus haut. En tout cas elle savait comment se comporter devant une caméra, et comment s'attirer la sympathie du public. Du tout bon pour moi, je pourrais la mettre de partout dans mon reportage, et les gens seront suffisamment conquis pour ne pas remarquer que je n'ai qu'une interlocutrice. D’habitude, les gens veulent pleins d'avis différents, comme si ça donnait plus de crédit aux informations, mais s'ils ont une personnalité charismatique sous les yeux alors ils vont en redemander et oublier qu'on leur montre un seul avis. Je donne vraiment l'impression de me plaindre, hein ? Désolée, c'est juste que parfois, le public est le pire ennemi du journaliste. N'allez pas le répéter à mon boss, s'il vous plaît.

Par contre, pour ce qu'elle disait… Bla bla bla, accords, recrutement, éducation, bla. Difficile à croire qu'une agence internationale comme Aegis, habituée à des méthodes plutôt différentes de celles employées au Japon, ait vraiment juste décidé de rentrer dans le moule. D'un autre côté, c'était vrai que se prétendre une agence héroïque d'envergure sans avoir un pied au Japon aurait été très dommage, donc je suppose que son histoire tenait la route. Et s'il y avait autre chose, comme un lien avec le criminel international Moltar presque interpellé il y a peu, ou avec l'incapacité du gouvernement à endiguer l'Alliance des Vilains, le groupe criminel japonais le plus entreprenant depuis longtemps, ou encore la présence de la mexicaine Illuminaçion dans ce dit groupe, alors jamais il ne l'admettrait devant une caméra. Ce n'est jamais bon de faire paniquer le public. Enfin si, pour un journal ça peut être très bon mais pas très éthique.

J'en étais à hocher de la tête, et à réfléchir à des questions à poser pour approfondir le sujet, quand nous avons été interrompues par des hurlements que je qualifierais gentiment de « déments », comme un animal qu'on égorgerait. Sauf qu'il s'agissait en fait d'un prisonnier qui avait décidé que, quitte à passer un mauvais moment en cellule, il ferait partager sa mauvaise humeur. D'après le gardien en chef, la police devait venir le prendre mais n'était jamais arrivée. Je ne pense pas avoir besoin de vous le préciser, mais le bruit de fond très désagréable d'un taré qui s'égosille rendait ce plan inutilisable. Moi par contre, ça m'a fait marrer. Pas très sympa pour le gars chargé de surveiller, mais hey, c'était drôle.

"Ça me rappelle un peu mon éditeur quand je rends un article en retard !"

Dans ce genre de cas, quand on est confrontés à un truc qu'on ne peut pas vraiment garder à l'écran ou qui rend l'enregistrement inutilisable, il y a deux choses qu'on peut faire. Soit on abandonne et on passe à autre chose, quelque chose d'exploitable, soit on reste en espérant que quelque chose d'utilisable en ressorte. Ici, il aurait été dommage de ne pas profiter de cette occasion de regarder Aegis en action. Voir comment ils traitent leurs prisonniers, au moins quand ils sont observés. Il y aurait sans doute quelque chose à en tirer.

"Je suppose que ce n'est pas la première fois qu'un prisonnier est, euh… peu coopératif. Qu'est-ce que vous faites, dans ce genre de cas, d'habitude ?"

Parce qu'en plaisanter, c'est bien, mais agir, c'est plus intéressant.


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