Pangolin le grand, prolétaire de compét' [Coy Igaki]

"Putain, le con. C'est pas prudent ça..."

Sarah, qui se tenait en équilibre via une corde tactique, ne pouvait s'empêcher d'admirer l'innocence de son patient du jour. Laisser sa fenêtre ouverte était une idée stupide, que l'on habite en rase campagne ou au septième étage d'un immeuble minable dans la banlieue de Yokohama. C'était l'entrée ultime pour les criminels en tout genre, et les membres d'Aegis, malgré leur allégeance aux Lois les plus élémentaires, n'aimaient pas demander le double des clés. Le gant de la jeune femme vint ripper le système d'ouverture et la fenêtre coulissa sans un bruit. Un petit saut en plus et hop, voilà qu'elle se retrouvait dans un appartement miteux comme elle en avait vu des centaines. Parfait, vraiment. La jeune femme n'avait même pas jugé bon de mettre son costume pour cette parodie d'intervention, et elle n'avait sur elle qu'une seule arme à feu. L’héroïne s'était juste contentée de signaler aux flics locaux qu'elle entrerait par le haut, et elle avait fait sa petite descente en rappel dans son coin. Quelques résidents lui avait jeté un regard interrogateur, mais la vision de son badge de Héros les avait éloigné de la scène. Le doigt de l'adjudante d'Aegis se pressa sur l’interrupteur, révélant un salon dans un état... médiocre. La salle puait le manque de moyen et l'absence de séances de ménage plus d'une fois toute les deux semaines. Une pile de vieilles assiette sales jaugeait l’héroïne du regard depuis un évier en mauvais inox. Rien de passionnant vraiment, la seule chose qui rendait ce trois pièce attirant était le nom de son occupant.

Coy Igaki était quelqu'un de particulier. Une vie de famille en miette, une passion pour l'action sur le terrain, un renvoi sans grandes contestations après le sauvetage illicite d'une de ses camarades. Un geste "risqué et stupide qui aurait pu générer d'horribles conséquences". Reste que ce geste n'avait pas généré "d'horrible conséquences", si ce n'est le renvoi expéditif d'un étudiant un peu trop nerveux qui avait juste besoin d'un petit dressage. Lorsque Sarah avait débarqué sur le sol Japonais, elle s'était assez vite rendu compte de la faiblesse des agents Aegis sur place. Nombre d'entre eux étaient des petits Héros sans grande puissances, et le recrutement d'éléments prometteurs était au point mort. C'était un problème, et pas qu'un petit. Les héros locaux avaient pris du gras à force de se battre contre des imbéciles, et ce qui sortait des ruelles de Tokyo n'avait plus rien à voir avec des braqueurs du dimanche. Lorsque le gouvernement avait demandé à l'agence de se charger de "quelques petites perquisitions" chez des jeunes un peu trop dissidents, le cerveau de Mindfeel avait flashé sur l'occasion. Rien de mieux qu'une petite visite de routine pour discuter avec le seul étudiant de Shiketsu qui avait officiellement battu des criminels de haut niveau pour l'amour de l’héroïsme sauvage.

Bon, c'était bien beau tout ça, mais la jeune femme avait besoin d'une petite clope. Et d'une bière.

Le frigo du jeune homme n'était pas la chose la plus propre du monde - les jeunes mâles étaient tous les mêmes - mais il y avait de l'alcool. De l'alcool et des plats préparés d'une qualité discutable. Ça manquait de produit frais, les temps étaient visiblement assez dur. Mindfeel attrapa une bière qu'elle ouvrit avec les dents avant de cracher la capsule dans la vaisselle. C'était de l'alcool de mauvaise qualité, surtout pour un mineur, mais ce n'était pas les "accessoires pour Alters" que le gouvernement Japonais l'avait envoyé trouver. Conneries. Il était impossible pour un enfant comme Igaki de se procurer ce genre d'équipement sans attirer l'attention. C'était juste un prétexte pour le surveiller.

Sarah s'effondra sur une des chaises et s'alluma une cigarette. Sa première bouffée empesta la pièce avec une odeur de tabac frais bien plus supportable que le mélange "sueur-sperme-poussière" qui flottait dans les chambre des garçons de l'âge de Coy. La jeune femme se relaxa avant de poser ses deux pieds sur la table. Il était 22 heures, et sa cible avait un emploi du temps précis. Il ne mettait pas beaucoup de temps pour rentrer de son travail situé quelques rues plus bas, et elle sentait une signature mentale assez particulière se diriger vers sa position. Un bruit de clé ne tarda pas à se faire entendre, et un jeune mutant des plus fatigué rentra dans la pièce avec la tête des travailleurs en attente d'une douche. Il pivota vers la porte et la referma à double tour avant de se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Le changement d'émotion fut si soudain que Mindfeel se demanda si l'adolescent n'allait pas lui passer entre les doigts. Il se retourna en moins d'une seconde et bafouilla quelque chose, mais sa réplique fut interrompue par la vision d'une Sarah qui étiraient ses bras comme un félin fatigué. Sa tête de petit chiot surpris par un scorpion était vraiment impayable.

"Voilà donc le brave garçon que tout le gratin héroïque s'amuse à descendre alors qu'il est déjà au plus bas. Comment ça va Pangolin-boy ? Me répond pas, mon Alter me permet de ressentir que c'est pas la joie. C'est bizarre, j'aurais juré qu'un nerveux dans ton genre posséderait des bières plus potables, mais ça c'est vraiment de la merde. En arrivant ici j'étais presque certaine de trouver du shit, mais vu la tronche que tu tire je doute que tu sois capable de te rouler un pétard. C'est pas la peine de regarder mes flingues comme ça, je suis pas venu pour te casser la gueule. Mon mandat de perquisition est sur la table."

Sarah en mode je vais faire mes courses :

Je suis tombé bien bas. Commencé par élève de l'une des écoles les plus prestigieux du Japon pour finir apprentie de chantier... Ce n'est pas vraiment joyeux. Et pourtant il a fallu que cela arrive ! Tout ça pour avoir sauvé une fille prise en otage ! J'en reviens toujours pas ! Mais là n'était pas le pire. Juste après mon renvoie, mes "parents" ont été notifiés et je peux vous assurer qu'ils n'ont pas apprécié. D'abord, je me fais arrêter pour utilisation d'alter sur la voie publique, ensuite je pers le tournoi et maintenant ça. Ils n'en revenaient pas. À tel point qu'ils m'ont jeté, aussi simple que ça. Bon ils m'ont laissé quelques jours le temps de prévoir mon avenir puis ils m'ont botté le cul hors de chez eux.

Ce jour-là était spécial, je marchais dans Yokohama la nuit. L'écharpe sur la bouche et le regard au sol. Je me dirigeai vers l'appartement que j'avais loué avec l'avance que j'avais reçue. Et les seuls moments où je levais la tête c'était pour vérifier qu'un de ces méchants de bas quartiers ne vienne pas me ruiner la soirée. Ils étaient dans chacune des ruelles, à chaque recoins sombre on pouvait distinguer une de leurs silhouettes. Mais le seul truc vraiment étrange était que ... ça ne me faisais rien. J'avais l'habitude de m'énerver ou d'être dégoutté de ce genre de personnes, mais à ce moment... rien. Je n'en avais rien à faire. Tout ce qui m'intéressais été l'immeuble où je me rendais. Quand je suis arrivé c'était la même chose. Un immeuble aussi médiocre que les gens fréquentant ce quartier. Je passai la porte puis montai les marches doucement de façon a ne pas faire de bruits, mais quand je mis la clé dans la porte un crissement s'échappa et le gardien de ces lieux se réveilla...

"QUI C'EST ENCORE ? NANA JE T'AI DIT QUE PERSONNE D'AUTRE QUE DES RÉSIDENT NE POUVAIENT ENTRÉES !"

Je rentrai à l'intérieur de l'appartement sans dire un mot, espérant qu'il oublie tout simplement le bruit. Une fois à l'intérieur, avant même que mon pied droit ne puisse toucher le sol, mes narines avaient commencé à analyser la pièce. Tout d'abord, une odeur de sueur se démarqua des autres pour chatouillé mon nez. Puis la poussière finit le travail en me faisant éternuer. Mais il restait une dernière odeur... celle-ci m'était indescriptible pourtant elle semblait si familière. Mais plutôt que de m'attarder sur ce point je décidai de poser mon sac à côté du matelas me servant de lit et de me reposer, les quelques prochains mois allaient être d'une grande difficulté.

Et j'avais bien raison, suivant mon installation j'avais trouvé un travail payant moins que nécessaire, une nouvelle boisson préférée et la meilleure, que mes "parents" avaient coupé ma ligne téléphonique. Ce qui voulait dire ... Bye bye Linda. Ça aussi c'était bien marrant, car après m'être fais jeté je dûs annuler le projet de voyage aux US. Et juste après j'ai perdu tout contact avec ma meilleure amie. Génial ! DONC NON SEULEMENT JE N'AI PLUS DE REPÈRES, MAIS JE N'AI PLUS DE SOUTIEN OU D'AMIS OU... Bref le fun. Mais la vie suivie son cours, je me réveillais, travaillais, mangeais, buvais et me couchais pour enfin recommencer le lendemain. Faut pas croire, le boulot d'apprentie sur les chantiers c'est plutôt fatiguant surtout quand tes supérieurs te laissent faire le travail seul sous prétexte que je leur avait fais perdre un paris au tournoi ...

Un de ces fameux jours je rentrais du boulot comme à mon habitude. J'étais accueillis par la bouille si joyeuse de Don le gardien du bâtiment. Il était collé sur son smartphone occupé sur je ne sais plus quel jeu et me demanda sans me regarder...

"Bière ?"

Fatigué j'hésitai un moment, le dilemme était tel que je m'arrêtai sur la première marche de l'escalier pour réfléchir. Soit je la prenais et je lui en devais une. Soit j'en prenais une de mon stock sous peine de tomber à court.

"Ca va aller Dony, j'ai pas soif."

"QU'EST-CE QUE JE T'AI DIT SUR CA IGAKI ! C'EST DON UN POINT C'EST TOUT !"

La boule en forme humaine avait lâché son téléphone pour se mettre debout et me crié dessus. Dommage pour elle j'étais déjà trois marches au-dessus du sol. Sans réponse je montai les marches ne rêvant que d'une bière fraîche (Aussi fraîche que mon frigo peut l'être) et d'une douche bien froide (Comme toujours). Je m'arrêtai sur mon palier et infiltrai la clé dans la serrure puis ouvris la porte d'un coup. Un grand soupire s'expulsa et ne faisant attention a rien je refermai la porte derrière moi. Problème après le deuxième tour je sentis une odeur en plus. Sueur, Poussière, Mystère et FUMÉE ! LE FEU ! Je me retournai instantanément pour voir une femme, clope et bière à la main commençant à s'étirée. Les voleurs n'étaient pas rares dans ce genre de quartier, mais là elle avait pris quelque chose de précieux...

"MA BIÈRE ! ESPÈCE DE ..."

Elle me coupa dans mon insulte pour commencer son discours. Donnant en résumé : J'te connais, rebus d'la société, tu vis dans la merde et j'suis pas la pour te latté. Parfait ! Encore un problème me disais-je. La première chose que je vis fut son badge de Héros. Je me calma donc et m'attendis au pire...

"Qu'on soit clair, on arrête direct avec les surnoms, j'en ai une très mauvaise expérience. Igaki suffira. Ensuite l'alcool est déjà assez addictif comme ça. Et finalement qu'est-ce que vous m'voulez en fait ?!"

J'aurais peut être dus la prendre cette bière...

Le garçon avait connu des jours meilleurs. Il était tendu, fatigué, et une crainte sourde commençait à faire son chemin dans son petit cerveau. Il avait l'air d'un prolo en plein chemin vers la dépression nerveuse. C'était pourtant un fort beau spécimen, la jeune fille que Sarah avait été aurait sauté dessus sans se poser de questions. Ses attributs écailleux étaient loin d'être répugnant et ses pauvres vêtements cachaient une musculature tout à fait exceptionnelle. Son mental était suffisamment obtus pour qu'il fonce sans discuter à la recherche d'une élève qui n'était même pas de sa classe, ce qui le rendait assez manipulable sur le long terme. Et puis il y avait cette queue... Une arme redoutable. Il suffisait de voir ce que certains membres d'Aegis faisaient avec des mutations moins développées pour se rendre compte du potentiel. L'abruti qui l'avait mit sur la touche n'avait aucun sens tactique. Il était impossible qu'un homme avec de tels attributs décide de finir sa vie dans une misère aussi palpable, et lorsque les gens voulaient vraiment sortir de la misère ils étaient près pour toute les saloperies. Coy faisaient ils parti de ces gens ? Le deviner était compliqué. Il allait falloir lui tirer un peu plus qu'un "qu'est z'vous voulez ?" pour le savoir.

"Le gouvernement à demandé à mon agence de faire le tour des logis des ex-étudiants héroïques un peu trop nerveux à leur goût, histoire de vérifier qu'ils n'ont pas d'équipements de combats planqués dans les chiottes. Ça c'est la raison officielle. Officieusement ils veulent te mettre la pression pour que tu restes dans le rang et que tu n'ailles pas hurler au monde entier qu'ils sont incapable de protéger leurs petits soldats. Tu devrais vraiment fermer ta fenêtre mon grand, c'est pas une bonne idée de laisser des entrées gratuites lorsqu'on est finaliste du tournoi. Reste que..."

Mindfeel hésitait. Les héros Japonais avaient décidé de sortir le garçon du milieu parce qu'il refusait de suivre leur Loi. Il lui préférait la morale et l’efficacité, et elle comprenait parfaitement cette manière de voir les choses. On ne sauve pas une omelette sans casser des œufs, que les œufs soient des criminels ou des articles du code pénal avait peu d'importance. C'était cette manière de penser qui avait valu à son agence de collectionner les gros contrats, les gros procès et les grosses récompenses. C'était ça l'essence du dossier d'Igaki : des bonnes affaires, des bons résultats, des œufs en miettes. Le pugilat avec le Maraudeur en pleine rue, le sauvetage d'une camarade dans un immeuble abandonné, sa bravade devant les flics... Le môme lui rappelait le gosse que Lynx avait pu être avant de rentrer dans les SEALS, et elle avait besoin de moyens pour nettoyer l'archipel du soleil levant. Son gouvernement allez lui faire la tronche pendant un moment, mais Aegis était connu pour ce type de recrutement. Il finirait par comprendre, que ça lui plaise ou non. Si les japonais avaient voulu éviter ça ils leur auraient suffi de jeter le gamin en taule. Maintenant elle avait le champs libre.

"Dis moi Igaki, ça te dirait de remettre ta vie sur un chemin plus héroïque qu'ouvrier à temps partiel dans une boite de merde ?"

J'étais fatigué, assoiffé et plein de sueur. Tout ce que je demandais c'était de prendre une petite douche pour me rafraîchir, de quoi me remettre les idées en place quoi. Mais ce rêve allait devoir attendre parce-qu'une héroïne venait de rentrer chez moi sans avoir été invité. Après, j'dois dire, ce n'est pas comme ci ça ne faisait pas plaisir d'avoir une femme chez soi. Surtout quand cette femme est plutôt mignonne, enfin, mignonne, mais qui va te tuer dans ton sommeil. Et puis blonde aux yeux bleus, c'est beaucoup trop parfait pour ne pas cacher quelque chose. Je pensais que malgré mon manque d'interaction avec la gente féminine je n'allais pas tenter ma chance sur celle-là et puis elle m'avait bien refroidie avec sa première phrase. Alors, comme ça le gouvernement voulait me garder dans les rangs. Alors, comme ça je suis trop nerveux. ALORS COMME ÇA JE DEVRAIS FERMER MA FENÊTRE ! Même si ma vie avait été presque ruiné par leurs lois stupides il continuait à me faire chier ! En envoyant leurs agents les plus étrangement mignons à mes trousses. Bande de sadiques.

Elle n'eut pas le temps de finir son discours que je me glissai entre elle et l'entrée de la salle à manger, chambre, etc... Je posai mes affaires sur mon matelas, toujours en manque de sommier, puis je m'assis sur la seule chaise de la pièce. Le coude sur la petite table ronde et le poing sur ma joue j'écoutai la suite de ce qu'elle avait à dire d'un air ennuyé. Elle réfléchit un moment, comme ci elle hésitait à me donner des informations supers secrètent. Puis elle cracha le morceau.

Je me levai doucement de ma chaise et me mis dos à l'héroïne. D'un coup de pied j'envoyai mon mobilier dans le mur. Malheureusement pour mon salaire j'allais avoir besoin de quoi payé pour le trou dans le mur en papier. Je me retournai calmement et lui dis...

"Putain c'est marrant ! J'ai toujours voulu être un héros ! Merci pour cette opportunité ! Je peux vous offrir une bière en plus ?"

J'éclatai de rire sans prévenir. Mais je préférais ça que de lancer la table par la fenêtre. J'étais énervé comme jamais je ne l'avais été. Imaginez toute votre vie vouloir quelque chose, devoir emprunter un chemin semé d'embûches et de murs vous empêchant de faire ce que vous aimez, être contraint a renoncé à cette chose à cause de ces mêmes murs et enfin voir un de ces murs vous approchez pour vous dire : "Viens, on recommence ?". Je me posai sur la table, les poings serrés, les bras entourant ma tête. Puis je me redressai, faisant face au sourire sadique de mon interlocutrice...

"Vous savez à quel point j'ai essayer de faire le bien, d'aider les gens, d'être un héros ?! Et vous savez ce qu'on m'as donner ? Hein ?! Non, je sais ce que vous connaissez ! Le chemin de la sortie !"

La colère avait envahit Coy comme la vase envahissait les points d'eaux : elle s'était incrustée en douceur avant de se répandre comme une trainée de poudre. Le garçon avait réussi à garder une posture correct pendant un long moment, mais Mindfeel savait très bien que ce n'était pas fait pour durer. La rage grondait au plus profond de l'esprit du garçon, et elle ne demandait qu'un petit prétexte pour enflammer tout son être. Il fallait agir vite : le ressentiment était quelque chose de puissant chez les jeunes gens, et il créait beaucoup plus de vilains que ce que les plus naïfs voulaient bien croire. Combien de personne en quête de vengeance la jeune femme avait elle abattu durant sa carrière ? Des dizaines ? Des centaines ? Suffisamment pour qu'elle perde le compte après sa première années dans le métier.

Igaki avait clairement besoin de se défouler sur quelque chose.

"C'est marrant, je n'étais pas venu pour te casser la gueule. Mais bon, plus je t'entend geindre sur ton passé de merde plus je me dis que tu aurais bien besoin d'un coup de pied dans ce qui te sert de couilles. Je pourrai t'écraser là, tout de suite, mais quelque chose me dit que tu es trop fragile pour ça. T'es rouillé Pangolin-boy, tu ressembles plus à rien. Non, ferme ta gueule et ÉCOUTE MOI !"

Mindfeel se leva de sa chaise. Son visage n'avait plus rien de celui d'une créature agréable à regarder : ses yeux laissaient entrevoir un brin de folie furieuse qu'elle n'avait pas ressentie depuis un bon moment. Son sourire pris une teinte plus sadique, et c'est avec une délectation toute calculé qu'elle se mit à écrire une adresse sur un pauvre ticket de caisse qui trainait sur le sol. Elle n'allait pas laisser le garçon dans cet état, et il avait clairement besoin de quelque chose pour lui tirer sa vie de merde de l'esprit. Le bout de papier se planta sur la table de la cuisine, et Sarah ouvrit la fenêtre sans se retourner. Elle pouvait faire un homme de Coy Igaki : il suffisait juste de parier sur sa rage et de le laisser exploser dans un endroit ou personne ne viendrait lui faire la morale.

"En venant ici je cherchais un champion, mais je suis tombé sur une merde. Je vais te dire ce qui va se passer espèce de p'tit con : je vais sortir de la bouse qui te sert d'appartement et me diriger vers cet endroit, histoire de me faire les muscles sur quelque chose d'un peu plus résistant que ta sale tronche. Si t'es toujours en colère contre moi, ton gouvernement, ta "famille" et ta vie de merde, t'as qu'à prendre ton courage à deux mains et te pointer avant 23 heures. Mais de quoi je parle moi... Tu te pointeras jamais, vu que tu viens de me prouver que t'es plus lâche que nerveux."

Mindfeel attrapa sa corde avant que le pangolin ne puisse lui répondre. Les gants empêcheraient les frottements, idéal lorsque l'on voulait conserver la peau autour de ses doigts. Elle adorait cette manière de s'enfuir depuis l'époque ou elle était confinée dans les dortoirs de Yuei : il n'y avait rien de plus pratique qu'une corde lorsque l'on voulait prendre la poudre d'escampette. L’héroïne se retourna une dernière fois vers l'enfant le plus écailleux de la barre d'immeuble et lui lança un sourire sarcastique. Elle espérait vraiment qu'il morde à l'hameçon, sans quoi elle allait se condamner à tirer sur des hologrammes d'All Might toute la putain de soirée.

"Au plaisir de t'éclater la gueule Coy Igaki."

Et c'est ainsi que Sarah Lincoln fit glisser son corps sur une corde, laissant derrière elle un jeune mutant sur le point d'exploser.

C'est hallucinant à quel point certaines situations peuvent dégénérer, mais là. J'avais piqué une crise et sans vraiment m'en rendre compte j'étais parti trop loin. Le mur pouvait en témoigner autant que ma voisine, mais sachant que cette dernière était Nana, elle était surement bien occupée. Après avoir sortie la chaise du mur je m'assis dessus, les mains sur les tempes, essayant de rewind ce qui s'était passé. L'héroïne n'avait pas apprécié ma petite colère et commençais a m'insulter. Sur le moment, forcément, j'étais touché. Et toujours un peu maintenant. J'veux dire, j'suis pas si rouillé que ça, non ? C'est vrai que ça faisait déjà quelques mois que je ne m'étais pas entraîné, mais je ne pouvais pas tout perdre. Le combat c'est comme le vélo, ça s'retiens. Enfin j'espère. Mais ce n'était pas tout, elle pensait pouvoir m'écraser ! Moi ! Un pangolin géant et vénère ! Je pensais qu'elle aurait eu du mal quand même. Mais qu'est-ce qu'un gun ne tue pas ? Des pangolins pare-balles ! Mais là encore, le manque d'entrainement faisait que mon alter ne s'était pas amélioré. Elle avait donc raisons sur chacun de ses points.

Mais ça je ne le savais pas, je voyais rouge, je l'écoutais sans forcément comprendre. J'étais juste prêt a lui renté dedans ou justement à la faire sortir dehors. C'est quand j'entendis ses attentes avant de venir ici que je tiquai. J'étais tombé si bas, pas seulement à cause de ma situation, mais aussi à cause de mes réactions. J'ai tout perdu parce que je ne voulais plus rien. Attention je ne veux pas dire que tout c'est arrangé quand j'ai compris ça. J'ai juste eu une de ces grandes réalisations qui t'empêchent de dormir. Qui te fait plus réfléchir qu'agir. Et j'ai comme ... Blacked out. Jusqu'au moment ou elle se mit à bouger j'étais en transe. Se dire que certaines personnes reconnaissaient le genre de gars que j'étais et que j'avais tout foutu en l'air c'était ... On va dire que ça m'a calmé. Je l'avais suivi à la fenêtre espérant pouvoir sortir un mot avant qu'elle ne puisse s'enfuir, mais il était trop tard. Ne restait d'elle qu'un ticket de caisse sur lequel elle avait marqué une adresse.

Et c'est là que je me retrouvais, assis sur ma chaise en train d'essayer de me rappeler ce qu'elle avait dit. L'heure tournait, mais rien n'arrivait. Alors, avec une face de mec blasé, je me dirigeais vers la douche. Enfin je pouvais la prendre. Et peut être qu'elle m'aiderait à me remettre les idées en place. 15 minutes sous l'eau ont apparemment été suffisantes car les souvenirs me revenaient comme un train m'aurait percuté. Ni une ni deux je pris une serviette pour me sécher aussi vite que possible. Je mis un sweat à capuche bleu uni avec un jogging gris puis je regardai l'heure sur mon portable maintenant inutile. 22h00. Je pris mes clés, le ticket de caisse et je m'envolai à travers la porte courant dans les escaliers. Le bruit de ma course réveilla le gardien, mais sans qu'il puisse dire un mot je lui envoyai mes clés à la gueule...

"Ferme ma porte pour moi et j't'offre une bière !"

Sur ces mots je passai la porte de l'immeuble pour atteindre la rue et courir à l'endroit du rendez-vous. Le temps passait pendant que je cherchais le lieu indiqué sur le ticket. Mais c'est en faisant marche arrière dans une allée que je me rendis compte qu'il y avait une petite porte à l'adresse notée. Il était 22h30 et je n'avais pas de temps à perdre, c'était mon honneur qui était en jeu. Je m'approchai doucement de la porte puis tendis mon bras pour l'ouvrir quand elle bougea toute seule...

"Alors ça ... C'est bien un truc d'agence héroïque."

Mes écailles commencèrent à sortir en même temps que je descendais l'escalier. J'étais vigilant, prêt à prendre n'importe quel embuscade. Enfin j’espère.

La soirée avançait lentement, mais Sarah n'avait toujours pas vu son Pangolin.

Il allait venir. Pourquoi s’inquiéter ? Son profil était clair : il aimait se battre, il n'était pas du genre à reculer devant un défi, et son coté tenace le trainait dans des situations ingérables. Si elle écoutait ses supérieurs, elle même était une situation ingérable ! Elle était parfaite pour lui mettre le grappin dessus ! Reste qu'elle hésitait... La psyché du gamin pouvait être encore plus lamentable que ce qu'elle croyait. Il était tout à fait possible que Coy Ikagi soit mort et enterré depuis longtemps, écrasé par un monde qu'il était incapable de comprendre. Qu'est ce qui lui disait qu'elle ne l'avait pas poussé au suicide avec ses remarques acides ? Certes, ça marchait 90% du temps, mais elle pouvait se tromper parfois... Les humains étaient si faibles, si stupides. Ils pouvaient se tirer une balle pour un rien, foutre leur vies en l'air pour une histoire toute conne. Il suffisait qu'ils comprennent que leur monde était un endroit merdique et hop, plus personne. Y'a un trou dans le cerveau, vous repasserez plus tard... Leurs machineries interne étaient mal branlée de naissance et elle, la superbe agente d'Aegis, ne faisait pas exception à la règle. Parfois, lorsqu'elle n'avait rien de suffisamment excitant pour s'occuper l'esprit, Mindfeel se demandait si ça valait bien le coup d'attendre...

Le sonnerie de sa montre finit par sortir la jeune femme de sa transe. Elle stoppa sa série de développés couchés, posa la barre de fer sur son socle, et se releva en grognant. Sa tenue puait la sueur. Elle n'avait qu'une envie, prendre une douche et se vider la tête, mais elle savait que ce que contenait sa montre la soulagerait beaucoup mieux qu'une avalanche d'eau froide. Une petite pilule s'expulsa de son compartiment secret. Le top de l'antidépresseur pour les meilleurs des Héros ! La jeune femme avala sa prescription en ricanant avant de s'affaler sur un tabouret. L'espace d'entrainement ZT-478 était calme en fin de soirée. Personne ne parcourait cette grande salle équipée pour résister aux Alters les plus extrêmes à cette heure, et c'était très bien comme ça. Elle n'aimait pas broyer du noir devant ses subordonnés, et, par dessus tout, elle détestait déprimer devant Lynx. Mieux valait s'isoler que d'entrainer les autres dans son marasme. Elle avait besoin de quelque chose à faire... Quelque chose qui la sortirait de son petit cycle silencieux.

"Inconnu attend accès."

Le massage automatique résonna dans la pièce. Sarah se redressa et se dirigea vers l'écran de sécurité, juste à coté du casiers des armes. Ikagi avait pris son temps mais il avait finit par se pointer. Une bonne nouvelle, enfin ! L’héroïne commençait à se dire que sa soirée était ruinée, mais elle venait de tout juste de commencer ! Quelque chose lui disait que ce combat allait être intéressant. Coy n'était pas un petit poisson, il était tout à fait capable de la mettre au sol. Elle même était calibrée pour "neutraliser" les vilains plus que pour les arrêter, et elle n'allait pas tirer sur sa recrue avec des balles réelles. Les armes étaient chargés avec du caoutchouc anti-mutants, mais le calibre ne serait peut être pas suffisant.

Au pire, elle pouvait toujours le massacrer à grands coups de matraque.

"C'est bon, fait rentrer."

L'ordinateur actionna la porte, laissant le jeune homme pénétrer dans les escaliers. Mindfeel se dirigea vers le fond de la pièce et enfila son holster d'entrainement. L'objet contenait une mitraillette et deux armes de poings. Rien de bien intimidant bien sûr, mais il y avait de quoi se marrer pendant un moment. Et puis, si elle était en difficulté, elle n'avait qu'à se servir d'une des nombreuses armes stockées dans la caisse du fond. Une idée un poil sadique émergea soudain de son petit cerveau d'américaine : elle savait comment ouvrir son combat ! Autant dire que, après un coup comme ça, le Pangolin allait comprendre qu'elle n'était pas ici pour lui servir le thé ! Enfin, si il réussissait à descendre les escaliers un peu plus rapidement qu'un escargot asthmatique bien sûr...

"Pas la peine de te méfier, ce n'est pas comme si j'allais t'attaquer dans les escaliers. J'ai une éthique de base, comme tout le monde."

Le garçon finit par traverser la simple porte en bois qui menait au stade. L'endroit était imposant, surtout pour quelque chose de souterrain, et elle pouvait sentir son appréhension d'ici. Il avait l'air mieux réveillé que tout à l'heure, c'était déjà ça. Il ressemblait un peu plus au petit génie de la tatane qu'il était censé être, et les taches de gras avaient disparues de ses cheveux. Le sourire de Mindfeel s’agrandit, révélant une pointe de sadisme qu'elle ne laissait transparaitre qu'avec ses cadets. Elle allait écraser ce petit imbécile arrogant avant de l'amener bouffer quelque chose de plus sympa que ce qu'elle avait aperçu dans son frigo. Il avait intérêt à être aussi solide que ce qu'en avait dit l'autre connard de mercenaire allemand, elle détestait quand les gens ne collaient pas aux rapports.

"Je vais être claire Pangolin boy : si tu aimes ton T-shirt tu ferais mieux de l'enlever parce que je ne vais pas te faire de quartiers. Non ? Certain ? Dommage."

Sarah appuya sur un gros bouton rouge encastré derrière elle. Les appareils de musculations rentrèrent dans le sol avec rapidité exemplaire, et les murs de la pièce se recouvrèrent d'une chape de blindage. Il n'y avait plus aucune issue, et la jeune femme tendit soudainement sa main vers la droite. Une M60 toute neuve s'expulsa soudainement de la boite des flingues. Elle regarda le Pangolin dans le blanc des écailles, s'éleva vers le toit du complexe, et vida son chargeur avec toute la rapidité dont elle pouvait faire preuve. Le bruit créa un horrible écho dans la pièce mais l'américaine n'en avait cure. Si Coy ne supportait pas ça, il ne survivrait pas sur le terrain !

"Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai besoin d'une cigarette."

Le PU du pangolin :

Le membre 'Sarah Lincoln' a effectué l'action suivante : Faire une action

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#1 'Attaque Rang C' :


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#2 'Attaque Rang D' :


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#3 'Attaque Rang E' :

J'étais prêt à contré chaque attaques, chaque embuscades ... Mais rien n'arrivait. Seul la voix de l'héroïne résonnait. Elle me gueula son code moral pour me faire descendre plus vite et autant dire que cela a bien marché, car juste après j'étais en train d'ouvrir la simple porte en bois cachant derrière elle une salle d'entraînement immense. Il y avait pas mal d'équipement et l'espace donné était vraiment ... Parfait. Mais je n'étais pas là pour fantasmé sur une salle de sport, j'étais là pour réparer mon honneur. Je m'avançai un peu sortant les mains de mes poches pour retirer ma capuche. Et je voyais au fond la fameuse héroïne et son sourire si particulier. Nous étions bien écartés, mais rien que je ne pouvais pas atteindre. Je regardai encore une fois son sourire avant de m'étirer les jambes. Puis elle fit l'erreur.

Elle me mit en garde sur la force de frappe qu'elle allait utiliser en me demandent si je voulais enlever mon T-Shirt. Bien sûr ce ne fut pas ceci qui me fit tiqué, mais le surnom qu'elle utilisa. Ce n'était pas non plus le fait qu'elle avait prit mon Sweat pour un T-Shirt.Mais bien qu'elle m'ai appelé "Pangolin boy" encore une fois. Je lui avais dit pourtant. Dés que ces mots sortirent de sa bouche je lui envoyai un miroir de son sourire puis me mis à courir. D'un coup tous les équipements et machines disparurent dans le sol. Madame avait appuyé sur un bouton des moins originaux pour transformer la salle. Elle fit même sortir une mitrailleuse d'une caisse pour démontrer ses psycho pouvoirs. Mais je continuais ma course. Ce fut seulement quand l'arme se prépara à tirer que je faillis m'arrêter. Et là encore malgré que la mort me pointait du doigt, je continuai vers mon objectif !

Peu après les balles fusaient. "OH PUTAIN ! OH PUTAIN ! OH PUTAIN" !" je me disais sans arrêt. Je ne m'étais pas encore fait toucher, mais je savais que mes écailles ne tiendraient pas. Je ne m'étais pas entraîné depuis un moment donc au moindre cho-... MON BRAS ! J'avais l'impression de me retrouver contre l'armoire à glace de la prise d'otage ! Je sentais mes écailles se briser et partir en vrille, comme le tissu de mon sweat d'ailleurs. Mais je réalisais alors que les "balles" n'étaient pas létal ! Sûrement juste du caoutchouc, cette information me donna un élan de courage pendant que je m'approchais de la cible. Mais même avec cette nouvelle assurance je ne savais pas de quelle manière l'attaquer. Sachant que mon entrainement de ju-jitsu remonte et que l'un de mes bras s'était pris une "balle"... Euréka ! Je continuai alors ma course droit sur l'héroïne et quand elle finit de dire ...

"Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai besoin d'une cigarette."

Je sautai droit devant moi, prenant appuie sur ma jambe droite pour m'envoyer en l'air. En me retournant pendant ce saut je dirigea ma queue vers mon ennemie pour finir cette figure en ...

"TAIL SLAM !"

Et qu'est-ce que ça faisait du bien de crier ! Je me sentais revivre, comme si j'avais retrouvé quelque chose que je pensais avoir perdu pour toujours ! Le mélange d'adrénaline dus à la mitrailleuse et au fait de frapper une héroïne était incroyable. J'avais l'impression, durant ce court instant, que j'allais pouvoir prendre le dessus.

Le membre 'Coy Igaki' a effectué l'action suivante : Faire une action

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'Attaque Rang D' :

"TAIL SLAM !"

La queue du pangolin s'écrasa contre le mur avant de se dégager aussi vite qu'elle était venue. Le blindage trembla, mais il ne faiblit pas. La situation était sous contrôle. Mindfeel avait esquivé vers la gauche sans un mot, juste au bon moment pour que le membre du garçon sectionne la partie supérieure de sa clope. Le frottement alluma le petit objet, et une héroïne des plus satisfaite de son timing le coinça entre ses dents. Il n'y avait rien de mieux qu'une bonne cigarette lorsqu'on dressait un animal  de ce calibre. En parlant d'animal, le spécimen qui lui faisait face était loin d'être indemne. Un filet de sang s"écoulait son sweat avant de s'étaler sur le sol. Les balles en caoutchouc étaient donc efficace contre cette tête de pioche. Voilà qui soulignait un horrible manque d'entrainement. Ses écailles avaient un réel potentiel pare-balles, et elles ne résistaient même pas à un assaut mineur. Quel dommage ! Il allait falloir tabasser le gamin, et plus d'une fois. Peut être que lui tirer dessus au réveil finirait par régler le problème ?

"T'as une bonne frappe Pangolin Boy. Tes abdos sont bien développés mais c'est pas suffisant. Ça ne sera jamais suffisant."

Pangolin Boy...

Le surnom était magique, presque médical. Il poussait lentement l'esprit de Coy Ikagi dans une colère froide, et la colère était un bon moyen de toucher tout le reste. Les émotions du garçon étaient un mélange sympathique, et Mindfeel savait qu'elle pouvait les utiliser pour créer quelque chose de bon. Le jeune homme avait besoin de craquer : il devait vider son sac, hurler la rage qui montait en lui depuis que la société japonaise l'avait mise au banc. Il fallait le pousser au bout de lui même, faire ressortir sa nature de ses tripes. Elle avait besoin de savoir si son pressentiment était viable, si le petit mutant était taillé pour Aegis.

"Allez, bouge toi, tu voulais me frapper non ? J'ai pas toute la journée !"

Le PU de la castagne :

Le membre 'Sarah Lincoln' a effectué l'action suivante : Faire une action

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#1 'Attaque Rang C' :


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#2 'Esquive Rang C' :