Le petit protégé de Mindfeel se met à aboyer dans mes oreilles, malheureusement pour lui je ne parle pas le langage des chiens du gouvernement. C'est ce genre de type qui croit pouvoir tout contrôler de par son "rang" mais la vérité est que je peux l'écraser comme n'importe quel insecte sans la moindre difficulté. Au moins Kaiso lui, hurle de douleur, c'est assez rare de la pare d'un mafieux de son rang pour apprécier ce cri... Viril et puissant, il témoigne bien de la dangerosité de mon attaque est ce que...
Je me tourne vers Mindfeel avec un grand sourire, est-ce qu'elle a vu ça ?! L'américaine a le regard porté sur mes victimes et semble ignorer ma présence, comme si.. comme si j'existait pas ! Comment ? Comment ose-t-elle ignorer ça ? Je viens de neutraliser 4 types en un claquement de doigts et elle s'en fout ?! Bah, j'ai pas besoin de sa confirmation pour savoir que je suis puissante, je vaux mieux que cette blonde même pas maquillée. Elle a aucun style mais elle a de la chance d'avoir cette beauté nordique pfeuh, j'ai rien à envier de cette garce.
Les vagues de lumières se mouvoient le long de mes bras et deux lames de lumières sortent de mes tatouages pour se former autour de mes mains, au diable Mindfeel, j'ai le pressentiment que j'ai pas fini de m'amuser.
"C'est tellement... gros ! Et merde, ils sont au moins 20 dans l'escalier ces connards ! Je déteste les..."
Un sourire déchire mon beau visage lorsque je comprends ce qu'il va se passer. Une explosion, des tirs et une vingtaine de bonhommes qui se précipitent dans la gueule du loup, c'est la fiesta ! J'éclate de rire, quelques assaillants s'écroulent, blessés au jambes par ma meilleure pote après Yoko et moi, je bondit en avant, brandissant mes armes.
La première lame transperce littéralement la tête de l'ennemi le plus proche de moi, sûrement un peu trop indécis sur qui attaquer en premier, il explose et un sang visqueux m'éclabousse le visage.. Berk ! Ce goût... horrible ! On dirait un mélange de vieille semelle moisie mêlée à l'étrange déodorant de Mustard ! Alors que je tire la langue pour essayer d'évacuer cette horrible sensation, deux masques à gaz-man atterrissent devant moi, prêts à venger leur pote.
"Héhéhé."
Je leur fait un clin d’œil et ils s'élancent vers moi, poings en avant.. trop facile. J'esquive l'attaque du premier tout en envoyant valser le deuxième d'un high kick à la mâchoire. Ma lame tourne, sa tête vole. Le deuxième se réceptionne avec agilité et sort une arme de poing simple mais avant qu'il ai l'audace de tirer sur ma magnifique personne, un rayon lumineux perfore son cerveau, laissant un magnifique trou dans son crâne.
"Vraiment aucun chal..."
Je m'arrête de parler subitement, me figeant par la même occasion. J'ai sauté dans la mêlée, j'ai dézingué les premiers à ma portée et maintenant, quatre gars m'encerclent. Je ricane, ils ont profité des autres pour me mettre dans une mauvaise posture, ça semble presque prévu... Ils sont peut être moins cons qu'ils en ont l'air. Les quatre se mettent en garde, prêts à attaquer en même temps. Je soupire, amusée :
"Allons, vous allez quand même pas attaquer une fille à..."
Trois d'entre eux s'élancent, celui derrière moi ne bouge pas. Le bruit déclic est clair, mon homme sort une arme et il sait s'en servir. Je me baisse soudainement et les balles descendent le gars devant moi, l'arrêtant dans son élan. Avant de lui laisser le temps d'ajuster ses tirs, je me tourne agilement, évitant les coups des gars à mon corps à corps et m'élance vers lui. Trop lente, une balle se fiche dans mon flan mais ne m'arrête pas pour autant. Je viens lui enfoncer mon poing sous son menton assez fort pour que la lame ressorte de l'autre côté de son crâne avec un craquement délicieux.
J'ai à peine le temps de savourer le moment que les deux derniers sont déjà sur moi. Je fais une rotation, saisissant l'arme du cadavre avant d'envoyer son corps sur l'un de mes adversaire. D'une main, je tourne le fusil sur l'autre et l'abat d'une balle dans le torse et une autre dans la tête. Je ne réfléchis même plus, seule l'excitation de me battre me fait agir, ils sont si faciles à tuer, leur sang est tellement dégueu !
Je me tourne vers le dernier qui se relève, couvert du sang de son.. clone. Un coup de genou dans le menton et il s'écroule en arrière, sonné. Je me laisse tomber à ses côtés et frappe son visage de toutes mes forces. Des bouts de peau et du sang volent, m'arrachant un nouveau rire. Un second coup vient encore défoncer son masque à gaz qui s'enfonce maintenant un peu trop profond. Ma vue est concentrée sur son visage, sur son sang et je n'arrive plus à contenir cette envie meurtrière dévorante qui me fait jubiler.
"Hahaha !"
D'autre coups fondent sur le visage du clone, encore, encore, encore ! Jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Le corps se dissout, comme les autres, et je me relève, couverte de sang, le crâne tatoué sur mon visage transperçant la substance rouge sombre. Je suis encore inconsciente de l'atroce douleur qui me prend au niveau du ventre, un sourire sadique sur le visage, le combat n'est pas fini, il reste encore des ennemis !
"Alors Mindfeel ?! T'es encore là ?!"
Je constate que durant ma rage folle, j'ai absorbé les lumières autour de moi, la pièce est maintenant sombre, éclairées par de rares lumières encore vivantes.
Sarah sprintait. Ses rangers, spécialement taillées pour elle, laissaient des empreintes répugnantes sur la belle moquette de l'hôtel. Elle tenait son petit VIP par le col. Ses armes planaient à la recherche du moindre clone à abattre, de la prochaine cible à tuer. Monsieur X, quand à lui, se sentait mal. Il était passé du statut d’homme adulte à celui d'un chaton trimbalé par sa mère. Il n'était pas à l’aise, il aurait aimé rester maitre de son corps, mais les regards que son garde du corps lui lançait entre deux dérapages contrôlés valaient tout les avertissements. Elle était en charge, elle avait la situation en main, et il valait mieux pour lui qu'il se fasse encore plus petit qu'il ne l'était. Malheureusement pour la foule, cet état de fait n'était pas reconnu par beaucoup de clients. La majorité regardait passer l’héroïne avec une certaine appréhension, mais certains coréens riche comme crésus se sentait suffisamment puissant pour essayer de l'arrêter, de lui poser des questions, d'exister d'une quelconque manière... Ce n'était pas une bonne idée, et les récalcitrants se retrouvaient au sol, les quatre fers en l'air, sans comprendre une seule seconde ce qui venait de leur arriver. Il suffisait à la jeune femme de ressentir de la détermination ou un stress trop élevé pour initier une bousculade. Elle n'avait pas envie de rester coincée là ! Rester sur place et se battre ne servirait à rien : on ne pouvait pas gagner à l'usure contre quelqu'un qui se clonait ! Les héros locaux se chargeraient du criminel, elle avait d'autre priorité. Fuir était la meilleure stratégie pour protéger son VIP, surtout lorsqu’une Rosa Velasquez à moitié folle se baladait dans l’hôtel.
Un clone tenta de prendre Mindfeel par surprise. Il sauta sur l’héroïne à l’angle d’un couloir, couteau à la main, mais la jeune femme l’avait remarqué depuis longtemps. Clients, assaillants... Personne ne passait outre son Psionic ! La mitraillette volante tira, le crâne du criminel explosa, et il s’effondra sur le sol sans autres formes de procès. Une femme hurla, mais elle était juste choquée. Pas de balles perdues pour les civils aujourd'hui ! Sarah sprinta de plus belle et déboula dans le hall de l’hôtel comme un diable hors de sa boite. Un membre de la sécurité, arme au poing, lui jeta un regard effrayé avant de remarquer son insigne héroïque. Il était stressé, plus qu’un témoin passif : la zone n’était pas sûre, il le savait, et il était loin d'être payé suffisamment pour ces conneries. La jeune femme ne lui accorda même pas un regard et lança son VIP derrière la réception. Monsieur X s'effondra au sol avec un petit cri ridicule avant de se redresser, la tête aussi rouge qu'une tomate. Mindfeel était en alerte maximale : le moindre bruit, le moindre chuchotement, lui faisait pivoter la tête comme un chien de chasse au aguets. Son regard avait abandonné toute chaleur humaine et il ne restait qu'une logique froide, une discipline implacable. Son Alter était formel : il y avait des clones dans les toilettes.
La jeune femme cracha un juron d'une force rare avant de se jeter derrière un couvert, une colonne de marbre aussi chic qu'inutile. Elle avait à peine posé le pied au sol qu'un grand nombre de clones jaillit des WC. Une mitraillette, certainement une mp5, fracassa les meubles du cinq étoile à grand coup de balles de mauvaises qualités tandis que des hommes armés d'outils divers fonçait vers l’héroïne. Beaucoup de masques à gaz, et peu de sorties possibles.
Si il y a bien une chose que Sarah n'aimait pas, c'était les embuscades bien construites.
Dernière édition par Sarah Lincoln le Dim 15 Déc - 16:07, édité 1 fois
"Putain ! Tu m'as niqué les yeux ! Tu pourrais fa.."
"Hé oh le vieux ! Ferme-là un peu, t'as payé pour que je te protège nan ? Ben je te protège ! Et si t'es trop con pour fermer les yeux c'est pas mon problème !"
Mais alors que mon client, offusqué par mes propos vulgaire, allait répliquer avec la plus grande douceur, je pointe une flaque de sang du doigt :
"C'est qui ces gars ? Ou plutôt ce gars.. Ça pue le clonage. Et arrête de te frotter les yeux, ça va revenir…"
Je regarde autour de moi et grogne, plus de trace de l'Américaine ou de son cabot nerveux. Dire que je pensais qu'on allait pouvoir s'amuser un peu… Mon petit coup discret a dû heurter son coeur fragile…
"Toi ! M'exclamais-je en pointant le garde le moins amoché, attrape Kaiso et suis-moi."
"Mais…"
"¡ Date Prisa !"
Un dernier coup d'oeil à ma veste tachée de sang lui suffit pour qu'il s'exécute rapidement. Je grommelle quelques insultes en espagnol tout en sortant mon smartphone, il faut que… Non. Je ne vais pas m'en remettre a chaque fois à cet abruti de Black Mist, Illuminación peut très bien se débrouiller toute seule.
"Hm…"
Une main sous le menton, je me met en position réflexion et commence à… réflexionner :
"Je ne sais pas comment marche son alter, si c'est un peu comme celui de Twice alors ils devraient continuer à affluer… J'imagine que l'original est bien planqué mais il doit avoir une limite de distance…"
'"Peut-être qu'on pourrait essayer de se tirer discrètement ?"
"Eh ! Je t'ai demandé ton avis le coréen ?!"
Une mèche rose tombe devant mon œil gauche et je la souffle avec un sourire satisfait alors que deux lames vertes de sortent de mes main :
"J'AI eu une idée. Et je l'ai appelée… Je me retourne vers le garde du corps et son fardeau avec un sourire excité, la fuite discrète !"
Je ricane en agitant l'une de mes épée sous le nez du garde effrayé.
"Est-ce que tu sais ce qu'est une fuite discrète mon chou ?"
"Euh.. J.."
"On se tire par l'endroit le plus inattendu ! C'est à dire… La grande porte haha ! Jamais ces abrutis ne s'attendront à nous voir débarquer à découvert. !"
Je fais tournoyer mes armes et me dirige vers la porte de la salle d'un pas confiant :
"Je vous préviens, si on croise l'Américaine en chemin, je la défonce héhé !"
De toute façon ils peuvent être partout alors pourquoi se casser la tête ? On fonce dans le tas et on tabasse !
"Esprits de mes ancêtres protégez moi, faites que je revienne en vie sur l'archipel, ne me laissez pas mourir sur cette terre étrangère que je n'aime pas et que je..."
Une balle de MP5 s'écrasa au dessus de la tête de Monsieur X.
Le petit homme paniquait complètement. Il était négociateur, pas soldat ! Les négociateurs japonais ne se retrouvaient jamais dans des situations pareilles d'habitude ! Il venait d'un pays en paix avec les autres nations depuis plus de deux siècles, pourquoi est ce que ça lui arrivait à lui ? Et puis, il y avait ce sang ! Plus son garde du corps ripostait, à coup d'armes à feu bruyantes et odorante, plus la pièce ou il se trouvait se transformait en champs de bataille improvisée. Ce qui avait été le hall d'entrée d'un magnifique hôtel coréen devenait un cauchemar, une zone ou la Loi ne voulait plus rien dire. Le petit japonais était cependant loin d'être le seul à paniquer. Des citoyens coréens se collaient au sol dans l'espoir de ne pas se retrouver au milieu d'un échange de tir. Un coupe de riche européen s'était abrité derrière une table style Louis 14, complétement inapte à arrêter la moindre balle, et le garde local essayait tant bien que mal de contenir la menace au coté de l’héroïne. Il grognait quelque chose à sa radio, sans doute à l'antenne de police local, mais il n'arrivait pas à articuler tout en tirant. C'était le bruit : les échanges de feu étaient tellement assourdissants qu'aucun échange vocal ne passait vraiment d'un bout à l'autre de la pièce. Les clones, quand à eux, continuait à sortir des toilettes sans dire un mot. Leurs masques à gaz et leur résolution froide face à la mort en faisaient des adversaires terrifiants. Il avançait mécaniquement, avec une arme improvisée ou leurs petits points, avant de s'effondrer comme des mouches sous les balles tandis que leur collègue mieux équipé passait de couvert en couvert. Il était évident pour tout le monde que leur objectif était Mindfeel, objectif qu'ils essayaient désespéramment de contourner depuis le début de l'embuscade, et le négociateur japonais qu'elle protégeait.
La jeune femme, quand à elle, saignait légèrement du nez.
Elle n'aimait pas les clones. Ce n'était pas naturel, une simple analyse de leur psychisme le lui démontrait, et leur simple présence lui faisait mal au crâne. Son Alter avait toujours du mal à discerner le vrai du faux lorsqu'une même séquence mental se déplaçait, réfléchissait, agissait et mourrait au même endroit au même moment. La situation, quand à elle, était aussi désastreuse que son ennemi. C'était une charge d'infanterie illimitée, une chose que les cartels mexicains pratiquaient depuis bien longtemps, et il était difficile de gérer de multiples adversaires lorsqu'ils vous fonçaient dessus au corps à corps. Elle n'était qu'une femme avec un corps d’athlète : elle ne pouvait pas gérer un ensemble d'hommes entrainés au combat rapproché sans coup de pouces du destin, et elle allait manquer de munition à ce rythme. Reste qu'elle croyait à sa bonne étoile... Enfin, non, elle ne croyait pas à sa bonne étoile, mais elle savait qu'une Rosa Velasquez aussi brutale qu'efficace allait débouler dans le hall d'ici très peu de temps. Psionic avait beau lui faire mal au crane de temps en temps, il lui sauvait plus souvent la miche qu'autre chose. Elle était pas belle la vie ?
Non, la vie était merdique et le bonheur ça n'existait pas. Sarah le savait très bien, il lui suffisait de regarder dans le crâne d'Illuminación pour s'en convaincre.
Trois.
Deux.
Un.
La porte principal du hall vola en morceau sous les coups lumineux d'une certaine criminelle psychopathe et psychotique. La mexicaine hurla quelque chose que Sarah n'analysa pas. Elle tira aussi précisément que possible, et une balle de gros calibre fracassa le respirateur du clone à la mitraillette. Il ne restait plus que des pions, des pions posés comme des cadeaux devant une Rosa Velasquez aussi assoiffée de sang qu'un dingo en chaleur.
Le massacre éclata. Mindfeel rechargea ses flingues, sa respiration se ralentit progressivement et elle fit le vide dans sa tête. Elle allait devoir gérer la mexicaine, et cette dernière ne semblait pas stable pour un sou ! Elle ne voulait pas juste protéger son mafieux à deux balles. Elle voulait faire couler du sang d’héroïne, se battre encore et toujours ! Son inconscient de sicarios sous drogue ne pensait qu'à ça de toute façon : séduire les hommes et se battre, mettre les femelles rivales au tapis et se battre, dormir et se battre. Rosa Velasquez était l'incarnation de la femelle la plus primitive qui soit, et Mindfeel le comprenait bien.
Ressortir de Corée sans s'être bataillée contre elle aurait été un miracle.
Les pieds dans le vide et le regard perdu sur Yokohama endormie et insouciante, je soupire sans même accorder un regard à ce relou de Black Mist :
"Roh c'est bon, ça fait seulement cinq minutes, les flics vont pas passer en revue tous les toits de la ville..."
Nan mais franchement, juste parce que je suis une vilaine mondialement connue, je n'aurais pas le droit de passer quelques instant à l'air libre ? Je comprends qu'il se soucie de moi mais je ne suis pas du genre à fuguer pour aller taper n'importe qui en plein dans la rue... Et puis ces derniers temps je m'emmerde profond.
"J'aurais une mission à te confier."
Mon ennuie se mue soudainement en une douce surprise et un sourire satisfait apparaît sur mon visage. Je tourne la tête et pose mes yeux excités sur mon pote fumée :
"Là, tu m'intéresse."
La réponse tarde à venir, Black Mist me jauge un instant, comme si il hésitait à continuer. Ben alors ? Il perd ses couilles ? Je me lève pour lui faire face, les bras croisés devant moi :
"Et ? C'est quoi la suite ? Dis-moi que t'as un héros que je puisse aller tabasser, ça fait longtemps que je me suis pas fais la main."
J'ai l'impression que ses petits yeux se plissent... D'habitude il a cet air quand j'en fais un peu trop et que ça l'énerve mais là, ça cache autre chose.
"Ça ne sera pas facile, tu vas devoir agir avec prudence. L'un de mes sourcils se lève, une mission "prudente" ? Très peu pour moi, ça m’étonnerais qu'il m'envoie là-dessus... Yoko ferait bien mieux le taf. Elle pourrait devenir dangereuse... Même pour toi."
Un doux frisson d'excitation me parcourt et j'affiche mes dents de fauve affamé.
"Dis-m'en plus."
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Boum !
J'avais déjà vu des ouvertures de portes musclées mais ça n'avait rien à voir avec la mienne. Les différents morceaux s'envolent à travers la pièce dans un vacarme retentissant alors que tout mon public se retourne vers moi avec incompréhension. Un ricanement s'échappe de ma gorge et je souris :
"Tout ça pour moi ?! Vous me flattez !"
Et sans me faire prier, je m'élance dans la mélée. Ils sont combien ? Cinq ? Six ? J'en sais rien, ils sont si faciles à découper ! Mes lames se mettent alors à danser, entraînant dans un torrent de rage et de sang les corps mutilés de mes adversaires. Un voile rouge devant mes yeux, j'ai beau savoir que je trucide des clones, ça n'a plus aucune importance ! Mon corps agit tout seul, je ne réfléchis même plus, j'admire le spectacle en rigolant, sans me soucier de Kaiso ni de son porteur. Tant que je serais en vie, je serais quoi qu'il arrive une trop grande menace pour qu'ils ne puissent s'intéresser à eux.
"C'est tout ?!"
Mon arme se plante dans l’abdomen d'un de mes adversaires, qui se plie en deux. Je lui jette un regard méprisant avant de le décrocher avec mon pied. Il s'écroule par terre et se liquéfie en une flaque de sang, comme les autres. Aucun cadavre, seulement des tâches... C'est pathétique. Mais je n'ai pas le temps de souffler que déjà, trois autre gars me cernent pour se jeter sur moi d'un seul coup. Je tranche la tête de premier en une demi-seconde et me retourne pour m'occuper du second... Trop tard ?
Un crochet du droit vient frapper violemment mon menton et fait beaucoup trop trembler mon crâne, c'était quoi ça ?! Je n'ai pas le temps de riposter que son pote me chope par la ceinture et me plaque au sol. Je grommelle une insulte en espagnol alors que nous roulons sur le sol ciré du hall de l'hôtel. Pourquoi j'ai pas vu venir ce connard ?! Je plante mon épée dans son cœur factice en poussant un cri rageur, ses muscles se relâchent et il s'écroule sur le côté. J'aperçois alors l'auteur du coup de poing accourir pour finir le boulot, nan mais ils croient quoi ?! Je me retourne pour le balayer d'un coup de pied agile et il heurte le sol violemment, tête la première.
Je me relève en essuyant le filet de sang qui coule de ma bouche tandis qu'une rage indomptable grandis de plus en plus dans ma gorge. Plus un bruit ne régne dans la pièce, les rares clients présents n'osent faire un bruit alors que le dernier clone en vie se trouve devant moi, au sol. Je m'avance vers lui et le saisit par le col, pour le relever. J’amène son visage caché par le masque jusqu'au mien et pose mes yeux là où devrait être les siens.
Mais alors que je m'apprête à lui cracher mes plus belles répliques à la figure, une aura spéciale attire mon attention, je ne saurais dire comment, peut-être un son, une odeur... ou tout simplement son charisme. Je tourne ma tête sur la gauche pour dévisager l'américaine avec un sourire déformé par les combats. Elle était là depuis le début ou elle vient d'arriver ?
"Comme on se retrouve Mindfeel. Tu promènes toujours ton petit chien ?"
Je profite de ce minuscule instant de calme où le temps semble s'être figé pour me permettre de défier du regard mon ennemie avec un plaisir sadique. Et si je la tuais maintenant ? Personne ne serait étonné de la retrouver morte après une embuscade, si ?
Mindfeel ne pouvait s'empêcher de sourire face à l'absurdité de la situation.
Le clone que la sicarios venait de massacrer se dissolvait lentement entre ses doigts : une flaque de sang poisseux se formait sur son torse, mais elle n'en avait que faire. Elle ne s'intéressait plus à lui, c'était un jouet cassé. Il n'était plus rien. La femme-enfant qu'elle était avait besoin d'un nouveau centre d’intérêt, d'un objet qu'elle pouvait casser pour s'occuper, pour continuer à jouir de cette sensation si particulière que seul l'adrénaline lui procurait. Elle voulait quelque chose d'autre : quelque chose qui tenterait de se débattre, qui lui résisterait... Quelque chose de vivant, et de dangereux. Quelque chose qui avait du répondant.
Un observateur avisé aurait facilement remarqué que, dans cette pièce noyée sous le sang, seul le Major Sarah Lincoln correspondait à cette description.
"Tu es vraiment un putain d'animal."
L'américaine était aux aguets. Son Alter lui chuchotait des évidences : Velasquez était dans un état de jouissance extrêmement malsain. Elle se prenait pour un Dieu, un être que rien ne pouvait atteindre, et elle était sur le point de l'agresser à grands coups de lames. Elle constituait un danger, l’héroïne le savait, et un bon tacticien se devait d'attaquer en premier si il voulait minimiser les dégâts. Un plan rapide et efficace, si on exceptait le fait que la mexicaine ne brisait aucune loi de la république de Corée en massacrant des clones, en légitime défense de surcroit. POUR L'INSTANT elle n'avait rien fait d’illégal, POUR L'INSTANT elle protégeait les civils, POUR L'INSTANT elle était toujours membre d'un service de sécurité privé. Le massacre était conséquent, mais elle n'avait tué personne.
Au yeux de la Loi, Illuminación ne faisait que protéger son client.
Tant que la situation ne bougeait pas, Mindfeel devait rester statique.
"On a fait beaucoup de bruits, les coréens ne devraient pas tarder à se pointer."
Sarah continuait de sourire. Cette situation ressemblait à un vieux climax de western tout naze ou les deux opposants se dévisageaient pendant une journée entière avant d'ouvrir le feu. Elle aussi aimait bien le sang dans le fond, et elle était certaine de pouvoir dominer Luz Rosa sans aucunes difficultés. La mexicaine n'était jamais sortie de l'enfance. Sa vision du monde était basée sur une chimère, sur un besoin de reconnaissance maladif et décadent, et personne ne s'était embêté très longtemps à tenter de l'en sortir. Ses propres parents avaient jetés l'éponge il y a bien longtemps. Dans cet univers, tout le monde haïssait Luz Rosa. Personne ne la regretterait.
La main droite de l'héroine se glissait lentement vers l'un de ses calibre 45. tandis que sa mitraillette continuait de flotter, le canon aux aguets. Plus elle y pensait, plus la disposition de la salle lui rappelait son premier meurtre : le souvenir était intense, presque perceptible. L'odeur de poudre, le sang sur les murs, les pleurs étouffés de civils accoudés aux murs... Tout était là.
Il ne manquait plus qu'une raison de tirer.
"Qu'est ce que tu vas faire en attendant, Illuminación ?"
Mes yeux fixent l'américaine avec un désir tenace, elle a du cran d'encore oser se tenir debout devant moi et de continuer à penser qu'elle pourrait survivre à notre affrontement. Mindfeel est une découverte très plaisante. Qu'est-ce que je vais pouvoir faire en attendant hein ? C'est vrai ça, elle doit bien se douter que découper du clone ne me suffit pas alors... Alors pourquoi tant de confiance ? Même moi, j'arrive à ressentir la tension qui vient de s'installer entre nous, l'envie meurtrière ne vient pas que de moi on dirait... Un sourire pervers se dessine sur mon visage alors que je resserre mes prises sur mes épées.
"Tu crois valoir mieux que moi hein ?"
Evidemment qu'elle y croit, c'est une héroïne et les héros sont toujours du "bon côté", du côté de la société et de la loi. C'est bien trop facile, ce sont des lâches qui se cachent derrière de belles phrases pour exister, des idéalistes encore plus fous que moi...
"On veut la même chose Mindfeel, on veut du sang. Dis-je en montrant mon avant-bras ensanglanté. Je sais reconnaître une tueuse quand j'en vois une."
Ce regard froid, cette posture confiante et ces phrases arrogantes, elle pourrait m'abattre sans aucune hésitation, j'en suis certaine. Je n'ai pas peur d'elle et je n'ai pas peur de mourir mais je sais quand est-ce qu'il faut laisser couler. Mon cœur crie vengeance, mon cerveau appelle au massacre mais mon instinct me souffle de ne pas tenter de l'égorger maintenant, je n'en sortirais pas qu'avec une balle dans l'épaule cette fois-ci.
"Aegis n'est qu'un ramassis d'ordures prétentieuses et un jour..."
Mes souvenirs ne cessent de repasser devant moi, la mort de Juan, les cadavres de mes hommes... Le voile rouge de violence et de fureur ne demande qu'à reprendre le contrôle de mon corps et mon sourire se mue lentement en une grimace haineuse. Je les tuerais tous. L'envie de lui sauter à la gorge n'avait jamais été aussi puissante que maintenant et pourtant... je me retiens. Mes muscles se détendent et je souris de nouveau, amusée par ce que mon ennemie arrive à provoquer en moi.
Plus rien ne bouge, tous les spectateurs sont silencieux et attendent un dénouement épique à notre histoire mais franchement... En finir maintenant serait trop simple, je veux qu'elle comprenne réellement qui je suis et malgré son étrange alter quelque chose me dit qu'elle est encore loin du compte. Je sais que je n'ai pas besoin de finir ma phrase, je suis sûre qu'elle a compris où je voulais en venir, maintenant j'attends de voir ce qu'elle va choisir d'affronter.
"Tu sais comme moi qu'ils n'ont pas encore fini, je mettrai ma main à couper qu'ils préparent une offensive musclée, maintenant qu'ils savent à qui ils ont affaire héhé."
Malgré mon regard complice, aucun de mes muscles ne se relâche, je suis prête à tout éventualité et prête à tuer n'importe qui. Je n'ai pas besoin d'elle, elle a besoin de moi.
"Tu sais comme moi qu'ils n'ont pas encore fini, je mettrai ma main à couper qu'ils préparent une offensive musclée, maintenant qu'ils savent à qui ils ont affaire héhé."
"Tu as raison, mais je ne pense pas que Jean Clonage avait prévu ta capacité à trancher tes ennemis en morceaux. Si il avait compris ça il serait venu avec plus de puissance de feu, et il n'aurait pas attendu avant de l'utiliser. Un tir de sniper, c'est sans doute le meilleur moyen de te neutraliser."
Velasquez se maîtrisait. Voilà un concept exceptionnel. Mindfeel décida de ne pas en pousser les limites et d’aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs.
"Moi je me casse, mon extraction m'attend. So long Illuminación, j'espère sincèrement qu'on ne se recroisera plus."
Mindfeel chopa son VIP par le cou et se dirigea vers la sortie en grognant. Quelle journée de merde ! Des clones, une latino aussi folle qu’un clébard enragé et une tonne de paperasse à remplir en rentrant... Pourquoi est ce qu’elle n’avait pas ordonnée à Lynx de prendre ce boulot à sa place déjà, hein ? Ça lui aurait fait les pieds à cet espèce d’impotent ! Non mais sérieusement... Plus la situation dérivait vers le conflit, plus elle devenait frustrante. Elle espérait que le gouvernement Japonais retiendrait la leçon : coopérer avec les vieilles mafias, même sur le plan judiciaire, était bien plus souvent un piège qu’une opportunité.
Un clone un peu plus malin que les autres sorti soudainement de derrière un sofa, pistolet à la main. Sarah lui cala deux balles dans le bourre-pif sans même s’en rendre compte et continua son chemin. Sa mitraillette fumante continuait de flotter autour d’elle, juste assez rapidement pour sécuriser ses arrières. La menace semblait maîtrisée, la voiture blindée était à portée de vue, mais l’américaine restait vigilante. Tant qu’elle ne se serait pas extraite de la zone elle considérerait que Velasquez était un mauvais présage et que, comme tout les mauvais présages, elle préparerait un mauvais coup jusqu’au dernier moment.
"Tu as raison, mais je ne pense pas que Jean Clonage avait prévu ta capacité à trancher tes ennemis en morceaux. Si il avait compris ça il serait venu avec plus de puissance de feu, et il n'aurait pas attendu avant de l'utiliser. Un tir de sniper, c'est sans doute le meilleur moyen de te neutraliser."
La phrase osée de la blonde m'arrache un ricanement, c'est une provocation ? Si pour me tuer il n'avait suffit que d'une balle, je ne serais pas là à narguer un adversaire planqué qui n'a réussi qu'à écraser des dizaines de copies de lui-même sur mes lames. Elle n'est pas comme les héros japonais, Aegis n'est pas du même genre qu'All Might et sa clique, s'ils peuvent me tuer alors ils le feront. Mais je suis encore en vie alors c'est que je dois être plus coriace que prévu hein ?
"Moi je me casse, mon extraction m'attend. So long Illuminación, j'espère sincèrement qu'on ne se recroisera plus."
Et sur ces paroles, l’américaine me tourne le dos, entraînant son clébard et son arme volante avec elle. La pression retombe mais je reste droite, à observer sa chevelure dorée remuer sous ses pas cadencés avec un drôle de sentiment, cette fille n'éprouve aucune peur envers moi, seulement une prudence stratégique, elle est préparé car elle sait qu'elle ne perdra pas le contrôle et c'est ce qui créé cette assurance qui m'énerve tant chez elle.
"Illuminación."
Alucard, Black Mist, Mindfeel, Aegis... Tous ces abrutis sous-estiment de quoi je suis capable, ils ne me prennent pas au sérieux. Ma situation actuelle au Japon n'a rien à voir avec ma position dominante lorsque j'étais Luz Rosa, j'étais crainte, respectée, dangereuse et on me traitait comme tel bordel !
"Mes hommes attendent à l'extérieur, il faut partir tant que c'est encore poss..."
Je me tourne en un éclair pour placer mon arme sous la gorge d'un Kaiso un peu trop bien remis à mon goût. Mon visage trahit ma frustration et l'homme ose à peine remuer ses membres alors que je transperce ses yeux de mes pupilles violettes. Le silence se crée et le temps se fige tandis que Kaiso se demande si il va se faire assassiner par son garde du corps. Finalement, mon épée disparaît et mon rictus se transforme en sourire moqueur :
"Allons le vieux, tu doutes encore de moi alors que je viens de te sauver les miches ?"
Je passe alors à côté de lui en le bousculant, prenant la direction opposée de l'américaine, je fais un clin d’œil au garde du corps encore soufflé par mon charisme et me dirige vers une porte de secours prévue dans le plan A : "si tout se passe bien". Hm, je crois que j'ai oublié de répondre à Mindfeel, c'est plutôt dommage, ça va lui laisser croire qu'elle a l'ascendant. Elle ne veut plus me recroiser c'est ça ? Malheureusement pour elle, je ne suis pas de son avis. La prochaine fois, je compte bien lui faire piger que Luz Rosa n'est plus. Illuminación de la ligue des vilains l'a remplacée et elle est 10 fois plus dangereuse qu'avant.
