Gourmand, croquant [PV Coy]

Un nouveau jour, une nouvelle aventure. Et quelle aventure me réservait cette journée ! Après avoir combattu ce qui était surement le plus puissant vilain de tous les temps et m'être remis de mes blessures, il me fallait quelque chose de frais avec presque autant d'impact que ce dernier. Un challenge à la hauteur de mes capacités, une épreuve impossible à traverser pour un humain "normal" ! C'est donc dans cet état d'esprit que je m'inscrivis à un cours de cuisine proche du quartier résidentiel.
Dit comme cela, ça n'avait pas l'air de grand-chose, mais pour un homme qui avait réussi à mettre le feu à ses nouilles, c'était une étape importante. Je n'avais pas l'idée en tête de devenir un chef étoilé, loin de là, je voulais tout simplement garantir ma sécurité et celle des gens pour qui je comptais cuisiner. Imaginez le carnage médiatique si lors d'une de mes mésaventures culinaires je m'étais le feu aux locaux d'Aegis, brûlant vif quelques membres de l'agence au passage ! Je ne pouvais pas laisser cela se produire !

C'est donc avec la volonté de sauver des vies que je m'habillai et me mis en route pour le cours de cuisine ! Sur le chemin je n'avais pas vraiment d'appréhensions, je ne m'attendais pas à grand-chose. Et pourtant à chaque pas j'avais cette boule au ventre qui grossissait, comme-ci je me retrouvais une nouvelle fois en primaire à la rentrée. J'avais ces questions stupides qui commençaient à me trotter dans la tête, à qui allais-je parler ? Est-ce que j'allais pouvoir suivre ? Étais-je destiné à ne pas savoir cuisiner ? Elles étaient toutes plus idiotes les unes que les autres, mais comme en primaire, elles disparurent quand j'arrivai à destination.

Si j'étais arrivé à bon port les locaux étaient ... sympa. Je ne pouvais en dire ni plus ni moins. Je m'approchai de l'entrée et rejoignis un petit groupe attendant juste en face. Ils étaient deux, trois tout au plus, ce qui venait sûrement du fait que je sois arrivé en avance.

"Bonjour, c'est bien ici le cours de cuisine ?"

À cela, ils acquiescèrent et m'intégrèrent directement dans leur conversation. Ils se connaissaient depuis un moment et ça se voyait. J'essayai tout de même de parler ici et là pour ne pas juste avoir l'air d'être le mec silencieux et solitaire.
Quelques minutes passèrent et il était temps de rentrer. Moi et mes nouveaux amis rentrâmes tout en finissant notre discussion. Des portes manteaux et tabliers étaient mis à notre disposition et ce fut après s'être changer que nous pûmes enfin prendre place. Bien sûr, j'étais toujours le nouveau et alors qu'ils allaient tous, deux par deux, rejoindre leur plan de travail je me retrouvais seul dans mon coin.

Heureusement, ma peine ne fut que de courte duré, car une inconnue me joignit au dernier moment. C'était peut-être de la faute de mon entraînement, mais je ne pus m'empêcher de "l'analyser". Une grande femme, fine et plutôt jeune. Mother material if you asked me. Elle avait l'air très pro et pourtant elle dégageait une aura plus familière. Cela se vérifia quand elle ouvrit le dialogue.

"Salut ! C’est ta première fois ?"

"Exactem-"

Avant que je ne puisse lui répondre le chef prit la parole.

"Bonjiorno à tous ! Ça me fait terriblement plaisir de tous vous revoir, et j’espère que nous allons encore passer une fabuleuse année ensemble ! Et pour commencer sur un bon pied, quoi de mieux que des gâteaux au chocolat que nous pourrons tous partager avec notre précieuse moitié ?"

Ce Monsieur Flores avait l'air d'un japo-itali... D'un Japonais étrangement Italien. Comme s'il était tombé dans des spaghettis quand il était petit. Mais je n'étais pas là pour juger le professeur au contraire, j'étais là pour apprendre et sauver des vies ! Et ma partenaire semblait partager mon enthousiasme en m'interpellant, le sourire aux lèvres !

"Comme il dit !"

"Yes ! D'ailleurs je me présente, Coy Igaki, chaos de la cuisine. Ahah !"

Je tendis ma main en attente d'un handshake et ouvrit l'oreille pour les consignes du cuistot. Même si ce n'était que des gâteaux au chocolat, je devais prêter attention, car ma création pouvait tout à fait prendre vie si je n'écoutais pas vu mon niveau.
First step, les ingrédients. Étant totalement en terre inconnue je demandai de l'aide de la part de mon binôme.

"Dit moi si je suis aveugle, hein, mais où sont les ingrédients ?"

Mon allié dans cette épreuve de grande envergure me salua à son tour en souriant. C'était une femme très sympathique, elle essayait de me rassurer malgré mon visible manque de confiance. Vraiment un super binôme cette Natalya Rasperaza- Raspareze- Ras ... Fichtre. Bien qu'elle m'avait proposé de simplifier son nom, je ne pouvais pas me le permettre. Elle était bien trop gentille pour que je le détruise ainsi. Alors, je fis comme chaque fois que je devais retenir quelque chose. Je le répétai.
De plusieurs manières, dans ma tête, en chuchotant et en faisant semblant de l'écrire. Ma tête n'était que Rasperezapis. Tellement que j'en oubliai le cours. J'étais avachi devant une feuille blanche sur le plan de travail, stylo à la main faisant semblant d'écrire le nom de la demoiselle. Et en aucun cas les instructions du chef.

Je sortis de cette transe nominal quand une des portes du placard en dessous me frôla la jambe. Une raison simple et efficace pour reprendre conscience. Rasperezapis avait l'air perdu, les ingrédients ne se trouvant pas là où elle pensait les trouver.

"… Normalement. Ils auraient dû y être. Du coup je ne..."

Je trouvais ça marrant de l'avoir vu toute confiante, prête à me montrer où chercher les ingrédients, les habitudes à prendre et cetera ... Puis de la voir elle-même perdue dans ce qui devrait être un environnement familier pour elle. Heureusement, il y avait une raison à cela, comme dit le chef, nous pouvions désormais nous servir directement dans la réserve.
Il prévint en avance de ne pas faire de cochonneries, mais je ne pouvais rien promettre. J'étais surement le cuisinier le plus bordelique du monde, pour preuve, mon évier était peut-être encore remplit de vaisselle. Tant bien même, j'allais faire un effort.

Les groupes défilèrent un par un, de la réserve à leur table et nous, nous attendions. Très vite je remarquai des choses écrites au tableau, des choses importantes. Comme ce qui nous fallait et en quelle quantité ! J'étais visiblement en retard sur la prise de notes et me mis en vitesse à l'écriture. Malheureusement, les groupes passaient devant toutes les secondes m'empêchant de vraiment bien voir. Chocolat, beurre, farine et ...

"On y va ? Tu as bien noté tout ce qu'il faut ?"

"Hell Yeah ! Hummm let's go je suppose..."

Je n'avais pas finis DU. TOUT. En marchant vers la réserve je voyais très bien que d'autres choses étaient marqués, mais je ne pouvais pas voir quoi. Était-ce des mesures ? D'autres ingrédients ? WHO KNEW ! Je rentrai donc dans la réserve avec un tant soit peu de ... stress. J'allais devoir improviser et Dieu sait que j'avais du mal à improviser.

"Ok alors il nous faut du chocolat ... noir, du beurre, de la farine, deux oeufs, de la levure et hummmm du sucre ? Ouai."

Je n'étais absolument pas sûr de moi, mais j'aurais peut-être la chance d'avoir eu raison sur la majorité des ingrédients. Alors que je m'occupai de retrouver les trois premiers, Rasperezapis s'occupa des autres.

Je me retrouvais à chercher le beurre, la levure et le sucre dans un endroit m'étant totalement inconnu. Pour les deux premiers ce n'était pas si compliqué que ça, ils étaient tous les deux reconnaissables et nommés. Je pris donc une motte de beurre, que j'allais couper une fois sur le plan de travail et un petit paquet de levure. Pour le sucre néanmoins, c'était plus délicat. Comme je l'ai dit précédemment, il y avait plusieurs bocaux de poudre blanche que je ne pouvais pas différencier avec mon cerveau de cuisinier amateur. Rasperezapis s'occupa de l'un d'entre eux, je savais donc que c'était de la farine, mais il en restait d'autres. Spécifiquement deux très similaires.
J'ouvris donc l'un des deux au hasard et goûtai le contenu. J'avais posé tout un doigt sur ma langue de cette substance et je le regrettai intensément. C'était bien du sel, de l'horrible sel. Je DÉTESTAIS le sel. J'étais désormais fixer sur lequel était le sucre, mais je ne pouvais pas garder une expression normale face au pur goût de sel dans ma bouche.

"Tu t’en sors ? Je vais poser tout ça, ne traîne pas !"

"Hmmm Hmmm !"

Dis-je, arrivant à peine à sourire. Je tendis un pouce en l'air d'une main et tint le bocal de l'autre. Alors que ma partenaire reprenait place, il me fallait encore mesurer le sucre. Je posai donc le sel à sa place et l'échangeai contre l'ingrédient que je cherchais depuis le début. J'ouvris le récipient juste au-dessus d'une balance et commençai à verser quand... remonter de sel. Le goût s'empara de mes papilles et je ne pouvais pas m'empêcher de grincer des dents en fermant les yeux.
Une fois ce petit contre temps terminer je les ouvris pour voir que j'étais arrivé à 350 grammes de sucre. Ça avait l'air, bien ? C'était un gâteau après tout, fallait qu'il soit sucré.

Je revenus enfin au plan de travail avec mes ingrédients. Rasperezapis jouait avec le thermostat des plaques, ou du four, aucun moyen de deviner de mon côté. Et je me remis à écouter le chef.

"Maintenant que vous avez préparé cela, nous pouvons commencer la recette en mettant le beurre et le chocolat au bain marie..."

"Mais ... Je sais ce que c'est ça ! Mon Dieu ! JE SAIS CE QUE C'EST !"

Je m'exclamai à mon binôme. Ne perdant pas de temps je me mis à chercher une casserole et un saladier ou bol. Juste en dessous ? Bingo ! Les ingrédients n'étaient pas là au début parce que les ustensiles les avaient remplacés. J'attrapai donc un bol et une casserole et les posai sur le plan de travail.

"Tu va voir c'est hyper simple."

J'assumais qu'elle ne connaissait pas la technique de bain-marie sans raison. Je n'en savais rien, mais si elle était dans cette classe c'est qu'elle voulait apprendre, n'est-ce pas ? Je commençai donc à verser de l'eau dans la casserole, puis la mis sur le feu. Je réalisai instantanément que Rasperezapis avait surement déjà allumé la plaque à induction, puisque le chef parlait de préparation. Je ne touchai donc pas au thermostat et m'occupai plutôt de mettre le chocolat et la moitié de la motte de beurre dans le bol.

"En fait, si je ne me trompe pas, c'est une façon de faire fondre les ingrédients sans les faire brûler ou coller. Un truc du genre."

Ceci dit, je posai le bol dans l'eau encore froide. Je fixais le résultat, n'attendant que de voir si j'avais raison ou tort. J'avais besoin de cette petite victoire culinaire.

J'étais accroupie, les mains sur le comptoir, guettant le bol transparent et ses ingrédients. Au fil des secondes puis des minutes je ne remarquai aucun changement, rien ne se passait. J'agitais ponctuellement le contenu avec une spatule pour l'aider un peu, malheureusement sans grands résultats et je commençais à m'impatienter. D'habitude lorsque je devais attendre la cuisson d'une mixture, j'avais quelque chose à faire à côté. Et même si, généralement, je ratais la cuisson à cause de l'autre tâche à laquelle je m'attelais, je préférais avoir un truc à faire. Comme ce que Rasperezapis faisait.

Elle mélangeait pendant que je surveillais. J'aurais peut-être du la fermer pour pouvoir prendre la tâche plus physique. Mais bon, le mal été fait et mon orgueil m'avait entraîné dans les bras du temps et de l'attente éternelle.
Au moins je n'avais pas à attendre seul, contrairement à chez moi. Je pouvais parler à ma collègue ! Je pouvais interagir avec les autres tables, mon ennui n'était pas inévitable ! J'avais le pouvoir de ne pas me faire chier !
Je me levai donc, en pensant démarrer une conversation avec la dame à mes côtés, néanmoins quelque chose attira mon attention.

En face de nous, les autres plans de travail, les autres plaques et casseroles, les autres bains-marie avec ... du chocolat fondu. J'écarquillai les yeux en découvrant que MON chocolat était le seul encore bien dur. D'un coup je retournai à ma position accroupie et jetai un coup d'œil aux quatre voyant des plaques à induction. Aucun d'entre eux n'était allumé, aucune plaque ne chauffait, rien ne pouvait fondre. Je fis rapidement le lien et en déduisis que ma partenaire avait préchauffer le four et non les plaques. C'était une erreur de déduction de ma part, je devais l'avouer.

"Ça se passe comme il faut ?"

"Smoothly ! Tout roule comme sur des pavés !"

Je lui fis un grand sourire amplis de panique et me relevai. Je n'avais plus de temps à perdre et la préparation au bain-marie en prendrai trop. En un éclair de génie j'attrapai le bol dans l'eau froide et le flanquai dans un micro-ondes. Je tournai le bouton de puissance au maximum et programmai la cuisson pour une minute ! Voilà ! Ainsi mon temps n'allait pas être perdu.
Je pris trente secondes à pars pour me calmer. Je ne travaillais pas bien sous pression. Ensuite, je me posai aux côtés de Rasperezapis en regardant sa technique plutôt ... médiocre.

"Sans offenses hein, mais tu devrais y mettre tout le bras. La tu t'arrête au coude donc c'est un peu plus compliqué, enfin j'pense."

Suivant sa réponse, la cuisson du chocolat était terminée. Je me ruai donc, maniques équipées, pour le sortir de la boîte à ondes. À peine ouverte, un semblant de fumée s'échappa de la machine, ce qui voulait dire que ça avait fonctionner ! Dans le bol le chocolat était devenu noir et ne s'était pas mélangé au beurre qui coulait à ses côtés. Sûrement un effet de la cuisson rapide.
Je posai donc la mixture sur le plan de travail et commençai à la mélanger avec ma spatule en plastique pour obtenir un résultat homogène. Après quelques "crack" et quelques "pop", les deux ingrédients finirent par s'unirent. Ils emportèrent dans le procéder, un petit bout de mon ustensile. J'avais oublié que le plastique ne supportait pas tellement la chaleur. GOD I'M STUPID.

"Tu penses pouvoir t'occuper du mélange ? Et moi je prépare le moule !"

"Chef oui chef !"

J'en avais fini avec le chocolat une fois pour toutes. Après les sueurs froides et le temps perdu j'allais enfin pouvoir le voir disparaitre dans le mélange final. J'attrapai la mixture de Rasperezapis, ce qui me semblai être la farine et mon chocolat et les jetai tous dans le même saladier.
Il n'y avait plus qu'une seule chose à faire, mélanger. Comme j'avais fait la remarque à ma partenaire plus tôt, je ne pouvais pas me planter. Je pris le reste de ma spatule, l'enfonçai dans le mix d'ingrédient et tournai comme un mixeur dernier cri.
J'y mis tout le corps et les résultats arrivèrent très vite, peut-être un peu trop. La farine, qui avait du mal à s'incorporer, volait de partout. Le chocolat ne se mélangeait absolument pas avec la pâte de base et créait cette spirale noire presque hypnotisante et pour finir... Elle me tombait dessus ?

"AAAAH !"

Madame Rasperezapis me tombait droit dessus et je n'avais que très peu de temps pour réagir. Heureusement, mes réflexes étaient devenus plutôt bons et alors qu'elle commençait à s'approcher j'avais déjà lancé le saladier en l'air.
Étant en plein mixage j'avais encore la spatule dans la main. Je la jetai en même temps de tendre les bras pour rattraper ma partenaire par les siens.
Je la remis sur pied et lui dit...

"Everything's o-"

Soudainement PAF, les lumières s'éteignent et un liquide lourd coule sur ma tête ! Chaud, dur et pourtant fluide c'était difficile de le décrire. Je lâchai Rasperezapis pour toucher ce que j'avais sur la tête quand je réalisai enfin qu'il s'agissait d'un saladier.
Sûrement celui que j'avais lancé il y a trois secondes à moins qu'un autre groupe ne m'ai attaquer par surprise. Je le retirai, un tant soit peu triste.
J'étais désormais couvert de pâte, il n'y avait plus qu'une seule chose à faire : Y goûter.

"Well, autant voir ce qu'il aurait donner."

Je me léchai le bord des lèvres ou coulait encore la mixture et ... GOD HELP ME. C'était horrible ! Sainte Mère de Dieu ! J'écarquillai les yeux et me ruai vers l'évier pour y dégobiller tout ce que j'avais ingéré depuis ce matin. Ce n'était vraiment, vraiment pas bon. Peut-être qu'un peu plus de sucre aurait pu aider.

La moitié de mes sens était coupés. L'immondice que j'avais sur le crâne m'avait recouvert les yeux et les oreilles avec un peu d'aide de mes cheveux. Je serrais tellement fort le comptoir que j'avais presque peur de le casser rien qu'à la force de mes doigts. Il ne me restait qu'un sens actif, le goût, et autant dire que j'aurais préféré qu'il soit aussi obstrué que les autres.
La pâte était ... indescriptible, pour ne pas dire littéralement immangeable. Je ne savais pas s'il s'agissait du taux de sucre, du plastique ou de la farine apparente, mais nous avions créer un monstre.
Au-dessus de l'évier je régurgitais TOUT. Le petit coup de langue de pâte, mon petit-déj et mon repas de la veille s'il en restait. Je dois avouer que j'aurais pu choisir un meilleur endroit pour tout relâcher, puisque les morceaux allaient surement avoir du mal à passer dans les canalisations. Néanmoins il fallait me comprendre, je n'avais pas eu le temps de réfléchir, l'attaque sensorielle était si intense qu'elle a activé mon système de "Fight or Flight".

"Mm mMm MMmm, mm mM ? Mm Mmmm MMmmMMmm MMmMm, Mmm MmmmMmMm, Mm MMmM mmmM mm mmmMMm ? Mmmmmmm, mmm…"

A l'extérieur de la couche d'horreur que j'avais sur le crâne je pouvais distinguer la voix de ma camarade. Même si je ne la comprenais pas, je ressentais toute la panique dans ses mots. Ses mains sur mes épaules, elle voulait sans doute me soutenir dans ma soudaine envie de cracher mes intestins, mais j'avais comme l'impression qu'elle avait plus besoin d'aide que moi.
Après un bon moment, j'avais craché tout nutriments en moi et je sortis ma tête de l'évier. A peine je m'étais redressé que Rasperezapis m'attrapa pour me nettoyer comme une mère qui enlève une tâche sur le coin de la bouche de son enfant. A vrai dire, je me sentais plus comme une tartine qu'un gamin à ce moment là, mais l'effort était honorable.
Honorable et efficace, puisque après quelques minutes de cécité j'arrivai enfin à ouvrir les yeux ! Je me dégageai les oreilles moi-même, souffla un bon coup, appréciant ma liberté et attrapai Rasperezapis par les épaules.

"N'APPROCHE PAS UNE SEULE GOÛTE DE CE TRUC DE TA BOUCHE ! JE ... J'ai besoin d'une douche."

Un coup d'œil à mes vêtements, puis à la foule nous regardant d'un air ... que je n'appréciais guère. Il fallait que je rentre chez moi, prendre une douche, faire une machine et ... commander un vrai gâteau.
Mais est-ce que j'allais me balader dans la rue comme ça ? Je veux dire, je n'habitais pas si loin, mais quand même.

"Dit Rasperezapis, tu n'aurais pas une voiture ou quelque chose ? J'crois que j'en ai fini avec la cuisine.