-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

 :: SUR LE TERRAIN :: Yokohama Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Meet the Engineer

Aller à la page : 1, 2  Suivant
Zhihao Meng
Messages RP : 297

Feuille de personnage
Titre: Lodestone
Expérience: 645/900
Alter: Electrophorus Magneticus
Rang C+





Zhihao Meng
Rang C+
Sam 7 Mai - 15:58
Après d’interminables formalités, entre signature de paperasse, confirmation de la validité de sa licence sur le territoire nippon et examens pour s’assurer qu’elle avait bien compris les lois auxquelles elle devrait se conformer, Zhihao fut enfin envoyée au Japon en compagnie de plusieurs collègues ainsi que d’une tripotée d’enquêteurs, bureaucrates et techniciens, sans oublier quelques commissaires politiques pour surveiller tout ce petit monde. Leur délégation avait ensuite été dispersée entre plusieurs sites à différents endroits du pays, la militaire ayant été affectée à celui de Yokohama, où leurs supérieurs s’étaient chargés d’acquérir et de faire réaménager un immeuble afin qu’il leur serve d’agence.

Les travaux durèrent également un certain temps, donnant lieu à encore plus de paperasse et forçant même Zhihao à mettre la main à la pâte, surtout quand il fallut fouiller le bâtiment de fond en comble à la recherche de caméras cachées et autres micros espions. Ce n’était cependant pas parce qu’ils n’en avaient trouvé aucun qu’ils pouvaient désormais se croire tranquilles : il y avait toujours des moyens d’épier quelqu’un à distance et ils étaient quasiment sûrs que des agents sous couverture du contre-espionnage nippon se trouvaient parmi leurs nouveaux voisins. Agaçant, mais il était difficile d’en vouloir aux autochtones de se montrer soupçonneux dans la mesure où les chinois étaient tout aussi méfiants vis-à-vis des héros étrangers venant opérer sur leur territoire.

Bon gré mal gré, le dernier obstacle finit par être franchi et il fut alors temps de se remettre au travail. Les policiers pour lesquels elle était censée servir de muscle n’en étant encore qu’au début de leurs investigations, cela se traduisit dans son cas par des patrouilles visant à reconnaître le terrain ainsi que des interventions les rares fois où les autorités locales demandaient un coup de main. Il ne se passa pas grand-chose d’important pendant ces premières semaines : quelques vols à l’arraché, altercations mineures et cas de vandalisme sans gravité côté criminel, une paire d’incendies et une poignée d’accidents de voiture côté sauvetage… Une période paisible donc, même si elle avait conscience que son jugement était biaisé du fait de son expérience personnelle.

Les choses sérieuses commencèrent, comme souvent, par un briefing lors duquel son supérieur l’informa qu’elle allait devoir prendre contact avec une personne mentionnée par un homme autrefois en affaires avec All for One et se trouvant maintenant derrière les barreaux. Une carte de visite devant servir de sauf-conduit lui fut remise en même temps que ses instructions et le nécessaire pour se déguiser – hors de question qu’elle aille rencontrer une trafiquante en tenue de travail ou en étant immédiatement reconnaissable sous son identité civile, et ce même si la CSPH était prévenue que cette prise de contact devait avoir lieu.

Ce fut donc une Zhihao qui aurait pu passer pour une membre de niveau intermédiaire de n’importe quel gang de Chinatown – avec tout de même un gilet pare-balles sous ses vêtements, elle n’était pas folle – qui poussa quelques jours plus tard la porte du « Rêve du Corbeau », traversa la salle pleine de malfrats en goguette tout en comptant combien d’entre eux portaient une arme à l’aide de son Alter et prit enfin place au bar.

« Qu’est-ce que je vous sers ? » demanda l’imposant barman après quelques minutes.

« Je viens parler à mademoiselle Mikage. » répondit-elle en faisant glisser vers lui la fameuse carte de visite. « Mon employeur a une proposition pour elle. »


Dernière édition par Zhihao Meng le Jeu 19 Mai - 20:04, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Sam 7 Mai - 18:14
"Bien, ça fera le dernier carton. On abandonne les meubles."

"Z’êtes sûre, patronne ?"

"Tu peux prendre ceux qui te plaisent, si tu veux, mais c’est trop encombrant et pas assez utile."

"N’empêche, ça en fait des souvenirs."

Je ne dis rien, me contentant de rester les bras croisés et de me mordre l’intérieur de la joue pendant que Citadel et deux larbins récemment employés s’affairaient à travers la pièce. Oui, ça en faisait des souvenirs. C’était justement pour ça que j’abandonnais cet endroit. Natalya n’avait rien dit au sujet de cette planque… Pour l’instant. Mais il n’était pas impossible qu’elle en parle un jour. Et de toute façon, moins je revenais sur les lieux de notre réunion, mieux je me portais.

Et mes méthodes de travail avaient changé, avec le temps. Désormais, j’essayais d’accorder un accueil de qualité, même pour mes clients moins prestigieux. C’était notamment parce que je n’avais plus vraiment de clients peu prestigieux. Je me suis fait un nom, désormais. Je prenais des rendez-vous longtemps à l’avance, j’avais même commencé à engager des petites mains talentueuses capables de suivre mes schémas et instructions à la lettre. J’étais plus distante avec la totalité de mon opération, et de ce fait plus en sécurité. À la bonne heure, à vrai dire, mon identité secrète était menacée et je ne pouvais pas me permettre de trop m’exposer. Lorsque ma base mobile sera enfin finie je…

Une vibration me fit sursauter. On m’appelait sur mon téléphone réservé aux associés. Je le sortis pour vérifier la provenance de l’appel. C’était le Rêve du Corbeau, tiens donc. Je décrochais sans hésiter.

"Nous en avons presque fini. Vous êtes si pressé que ça de redonner l’endroit aux trafiquants de drogue ?"

« On a une cliente pour vous. Pour Mikage. Elle dit que son employeur a une proposition à vous faire. »

Je fis les yeux ronds et clignait des paupières en succession rapide. Pardon ?

"...Et bien voilà qui n’était pas arrivé depuis longtemps."

« En temps normal je l’aurais dégagée, mais vu que vous êtes là ce soir… Je fais quoi ? »

Je pris deux secondes pour y réfléchir. Okuni Mikage, oui, à demander pour qu’on vous mène à La Forge. C’était comme ça que ça marchait, il y a quelque temps. Juste après que j’ai passée l’étape du porte-à-porte, j’étais plus stationnaire, attendant qu’on vienne à moi en passant par mes intermédiaires. Mais en ce moment, je prenais des rendez-vous, souvent en ligne. On me contactait directement, ou au moins un de mes employés et…

Je passais un rapide coup d’œil dans la salle, où des cartons avaient été entreposés au fond. Restaient le canapé, le fauteuil et la table basse. Restaient les mauvais souvenirs de ma sœur me menaçant d’une arme, du sang, des larmes et de la bile. Je bombais le torse, et un sourire se dessina sur mon visage.

"Faites-là monter. Une dernière fois, en souvenir du bon vieux temps."

Oui ! Voilà exactement ce qu’il me fallait ! Une dernière négoce menée à l’improviste, avant de définitivement mettre le hasard et l’attente derrière moi ! Cet endroit avait beau être miteux, j’y étais vaguement attachée. J'avais l'opportunité d'en exorciser mes mauvais souvenirs. Et puis, j’avais passé la soirée à me tenir debout pendant que mes bras armés s’agitaient. Autant rentabiliser le temps passé ici. Je raccrochais et commençais à pointer du doigt mes employés.

"Citadel ! On va nous rendre visite, tu restes avec moi et tu mets ton masque. Vous deux, devant la porte."

Citadel gloussa comme une gamine avant d’enfiler son terrifiant masque. Elle en avait de toute évidence marre de faire des cartons. Les deux autres aquiescèrent et sortirent pour se placer devant la porte, sur le toit. Je sautais presque sur le fauteuil, mon fauteuil, et me mit à attendre. Citadel s’était placée à mes côtés, comme de juste.

"Ça va aller sans vos affaires ?"

"On verra bien. Une "proposition", ce n’est pas forcément une commande personnalisée."

"Vous avez l’air de bonne humeur, patronne."

Je ne répondis pas. Citadel ne posa pas plus de questions, suivant les instructions habituelles sur le silence à l’arrivée d’un client. J’avais hâte de voir qui passerait cette porte, et avec quel genre d’accord on allait tenter de m’amadouer…


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas
Zhihao Meng
Messages RP : 297

Feuille de personnage
Titre: Lodestone
Expérience: 645/900
Alter: Electrophorus Magneticus
Rang C+





Zhihao Meng
Rang C+
Sam 7 Mai - 22:15
Après que le barman ait reposé son téléphone et quitté son poste pour lui ouvrir la porte menant à l’étage, elle s’était attendue à beaucoup de choses. Les deux hommes de main gardant la porte menant à l'antre de la trafiquante, d'accord. Le cerbère masqué et menaçant, surplombant sa patronne trônant sur son fauteuil telle une reine accordant une audience à l’un de ses sujets, d’accord aussi. Mais elle ne s’était certainement pas attendue à arriver en plein milieu d’un déménagement, ce qui, il fallait bien le dire, cassait quelque peu l’ambiance de la rencontre.

« Ah. Je dérange, peut-être ? » demanda la militaire en laissant son regard défiler sur les cartons empilés un peu partout dans la pièce.

La question était rhétorique, elle aurait été éconduite par le barman et non pas invitée à monter si la trafiquante était trop occupée pour accueillir des visiteurs, mais la politesse ne coûtait rien. Devant l’absence de reproche venant de son hôtesse, Zhihao s’inclina légèrement avant de se remettre à avancer et de désigner du geste le siège opposé : « Merci d’avoir accepté de me recevoir, surtout à l’improviste. Puis-je ? »

Réponse affirmative, elle prit donc place en affectant davantage de calme qu’elle n’en ressentait réellement : elle ne détectait peut-être aucune menace évidente à l’exception de la garde du corps mais on ne pouvait jamais être sûr de quoi que ce soit avec les Alters. Elle aurait également préféré que la rencontre se déroule dans un endroit moins public, ce qui lui aurait permis d’emporter un équipement de protection digne de ce nom, ou à défaut d’avoir au moins un partenaire pour assurer ses arrières, sauf qu’on lui avait bien dit que le but précis de la manœuvre était de ne pas mettre la pression à leur interlocutrice. Une interlocutrice extrêmement influente et bien connectée dont ils n’auraient aucun intérêt à se faire une ennemie, si leurs renseignements étaient exacts.

« Je suis sûre qu’il ne s’agit pas du genre de requête que vous avez l’habitude de recevoir, mais mon employeur recherche des informations et pense que vous pouvez les lui fournir. » embraya la militaire, expliquant enfin les raisons de sa présence. « Pas sur vos clients, bien évidemment ; plutôt sur certains de vos homologues et compétiteurs. »
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Sam 7 Mai - 23:41
Grand sourire, voix doucereuse, j'étais de bonne humeur, et j'aimais jouer à l'hôte idéale.

"Vous ne dérangez pas, au contraire, vous avez le privilège d’être la dernière cliente que je recevrai ici. Je ne peux pas vous offrir de thé, toutefois, j’ai déjà rangé la bouilloire. 💙 "

À en juger par l’allure de la demoiselle, j’avais affaire à la pègre chinoise. Pas exactement les plus côtés qui soient, dans le Japon super-héroïque d’aujourd’hui, je comprenais qu’ils souhaitaient faire appel aux groupes autochtones pour s’accorder une part du gâteau.

La demoiselle était polie et relativement présentable. Ça donnait envie de l’écouter. Mais, alors qu’elle exposait très directement la raison de sa venue, j’étais obligée de freiner légèrement ses ardeurs. Je levais la main pour lui faire, aussi doucement que possible, signe qu’il fallait faire une pause.

"Bien, bien, revenons en arrière deux minutes. Je suis prête à vous écouter, et j’ai plein de choses à dire sur votre offre, mais avant ça, j’ai moi-même des questions."

Je tendais mon index vers le plafond.

"Tout d’abord, enchantée, je suis La Forge. À qui ai-je l’honneur ?"

Ce fut au tour de mon majeur de se déplier doucement.

"Ensuite, j’aimerais bien savoir qui vous envoie. Je ne traite pas avec des parfaits inconnus, c’est une de mes règles personnelles."

Alors que je refermais mon poing pour attendre sa réponse, mon cerveau carburait à toute allure. Oh, bien sûr, j’aimais bien avoir des informations sur mes clients, mais le vrai but de mes questions, c’était de me donner un peu de temps pour réfléchir à ce qu’elle venait de dire. J’avais beau avoir accepté cet entretien sur un coup de tête, l’improvisation n’était pas mon fort.

Qu’importe qui se trouvait à l’autre bout de l’accord, est-ce que j’avais envie de me lancer dans la traite d’informations ? C’était une perspective intéressante, en soit, mais avait-elle le moindre rapport avec mes objectifs ? Je devais faire attention à ne pas faire de la Forge une organisation trop tentaculaire, où j’aurais des soucis lors des étapes plus lointaines de mes plans. Mais si ça pouvait causer des soucis à la concurrence… Et bien, pourquoi pas, de toute façon elle devrait bien disparaître à un moment. Mais il était aussi question de ne pas me mettre en froid avec mes partenaires actuels. Combien d’alliances dont je n’étais pas consciente avaient réalisé Maker et Wish ?

C’était risqué. Je n’écartais pas la possibilité de participer à l’opération, mais je devais définitivement en apprendre plus sur ma partenaire du jour.


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas
Zhihao Meng
Messages RP : 297

Feuille de personnage
Titre: Lodestone
Expérience: 645/900
Alter: Electrophorus Magneticus
Rang C+





Zhihao Meng
Rang C+
Dim 8 Mai - 9:55
La trafiquante se préparait donc bel et bien à abandonner cette planque-ci ; il aurait été utile de le savoir à l’avance, mais il fallait s’y attendre lorsqu’on se reposait sur les confessions de criminels emprisonnés, leurs informations n’étant généralement pas de la première fraîcheur. La militaire aurait également apprécié qu’on lui dise de quelle façon son interlocutrice avait l’habitude de conduire ses affaires, ce qui aurait pu lui éviter de se retrouver face à un premier accroc si tôt dans la conversation. D’après ce qu’on lui avait raconté, c’était du 50/50 dans ce genre de discussions : certains pourvoyeurs de biens et services illégaux voulaient connaître le nom de leurs clients et d’autres au contraire s’abstenaient de poser la moindre question pour assurer la tranquillité d’esprit de ces mêmes clients – difficile de trahir les secrets d’autrui quand on ignorait lesdits secrets. Et puis bien sûr il y avait le genre de criminels hautains qui considéraient que le nom du péon envoyé négocier avec eux n’avait aucun intérêt.

Évidemment, plus on montait dans les échelons, plus les trafiquants du second type avaient tendance à se raréfier : ils pouvaient se permettre de se montrer plus regardants avec les contrats qu’ils acceptaient et craignaient moins qu’un de leurs clients ne les fasse disparaître pour couvrir ses traces. Un négociateur chevronné aurait sans doute pu déduire d’un regard à quelle catégorie La Forge appartenait mais hélas Zhihao n’en était pas une ; on l’avait choisie parce qu’elle avait plus de chances de s’en tirer en vie au cas où les choses tourneraient au vinaigre, et non pour sa capacité à éviter qu’elles n’en arrivent là.

Bref, on lui avait posé une question et il fallait y répondre. Cartes sur table donc ; sa hiérarchie et elle auraient été contentes de rester anonymes si leur interlocutrice l’avait permis, mais elles ne s’attendaient pas à pouvoir compter sur cette éventualité vu la façon dont leur demande s’éloignait du cœur de métier de la trafiquante.

« Toutes mes excuses. Meng Zhihao, je représente le gouvernement chinois. Enchantée. »

Nouvelle inclinaison de la tête. Elle aurait pu donner un pseudonyme, prétendre être employée par un syndicat du crime ou un autre, mais les autorités nippones ne les avaient pas autorisés à mettre en place une opération de désinformation suffisamment robuste pour dissimuler la vérité aux yeux de la trafiquante lorsqu’elle ferait inévitablement sa petite enquête pour vérifier les dires de la militaire. Si leur identité devait de toute façon être exposée, autant s’épargner les tensions potentiellement fatales qu’un tel mensonge introduirait dans une hypothétique relation de travail. Les mesures mises en place devraient être suffisantes pour tromper le malfaiteur lambda tant que La Forge elle-même ne crachait pas le morceau, il faudrait s’en contenter.

« Cela vous satisfait-il, ou dois-je élaborer davantage ? »
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Dim 8 Mai - 18:02
Simple, efficace, clair et net. Ça valait bien le coup de prendre le temps de la question pour penser à ma position dans l’affaire, si au final c’était pour encaisser une bombe pareille. Je restais impassible, mais intérieurement j’étais mi-décontenancée, mi-excitée. Le gouvernement chinois en personne ! Pas une simple triade, non, on demandait les services de La Forge au nom d’un pays ! Enfin, on m’appréciait à ma juste valeur. Citadel, à côté de moi, restait impassible, mais je la connaissais bien, et je savais qu’elle était toute aussi surprise et survoltée que moi…

À moins que je n’étais en train de projeter mes propres émotions sur elle. La tête froide, Nastia. Je touchais brièvement mon masque du bout des doigts. Mon rituel habituel pour me remettre dans mon rôle. Puis, après ces 2 secondes de battement, je repris la parole, du même ton enjoué et joueur qu’avant.

"Un sacré client, je suis vraiment honorée de savoir que ma notoriété dépasse les océans."

Dans ce genre de situations, normalement, j’avais une tasse de thé, mon calepin, un stylo, que je pouvais manipuler pour occuper mes mains. Mais en l'occurrence, ce n’était pas le cas et je devais faire attention à mon langage corporel. Je croisais les bras et les jambes, et me fendis d’un sourire ambigu.

"Vous n’avez pas besoin d’en dire plus… Pour le moment."

Si vraiment sa demande sentait bon l’arnaque, je demanderais peut-être plus d’informations sur les commanditaires, histoire d’y gagner quelque chose même si je finissais par refuser l’accord. Je posais un de mes doigts gantés sur mon menton. J’étais lucide, maintenant, et prête à passer au cœur du sujet.

"Dites-m’en plus. Quel genre d’informations votre gouvernement aurait-il besoin d’obtenir auprès de moi qu’il ne puisse pas glaner en continuant de surveiller le moindre poil sur les cheveux de ses citoyens ?"

Tout doux, Nastia. Tu ne devais pas te placer en position de faiblesse, mais ne va pas vexer un aussi gros poisson.


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas
Zhihao Meng
Messages RP : 297

Feuille de personnage
Titre: Lodestone
Expérience: 645/900
Alter: Electrophorus Magneticus
Rang C+





Zhihao Meng
Rang C+
Dim 8 Mai - 21:52
C’était fou comme les choses pouvaient changer simplement parce qu’on traversait la mer. Le fait que l’ingénieure se dise honorée d’avoir attiré l’attention de son gouvernement, par exemple : sur le continent, les criminels se passaient volontiers de ce genre de reconnaissance, quand bien même cela pouvait déboucher sur la conclusion d’un accord – il fallait parfois savoir se montrer pragmatique quand soudoyer les renégats les plus raisonnables coûtait moins cher que de leur faire la guerre, en argent comme en vies humaines. Ici, ce n’était pas la même chose ; les chinois n’étaient pas chez eux et leur présence n’y avait donc pas le même poids.

« Nous serions bien stupides de ne pas garder un œil sur nos voisins et leurs étoiles montantes, quel que soit le côté de la loi duquel elles opèrent. »

La phase des présentations et échanges de platitudes étant arrivée à son terme, La Forge adopta une posture plus professionnelle et alla droit au but. La formulation de sa question était toutefois un peu étrange : « le moindre poil sur les cheveux » ? Était-ce une erreur de traduction ou une expression japonaise dont Zhihao n’avait jamais entendu parler ?

« Nous recherchons des informations sur des individus et sociétés qui ne se trouvent pas sur notre territoire et dont il est donc plus difficile de surveiller les cheveux, comme vous dites. » répondit la militaire en se retenant in extremis d’employer la même expression saugrenue que son interlocutrice ; elle avait une image à maintenir. « Plus précisément, des personnes physiques ou morales impliquées dans des réseaux de trafic de substances illicites, que ce soit en partance, à destination de ou transitant par la Chine. Je sais que vous œuvrez davantage dans le domaine de la mécanique que dans celui de la pharmacologie, mais que connaissez-vous du Trigger et du rôle qu’il joue dans notre pays ? »

La question méritait d’être posée, le gouvernement chinois censurant lourdement les informations liées aux opérations militaires de pacification des différents soulèvements et ne se montrant pas non plus très accueillant à l’égard des journalistes étrangers. La censure était cependant moindre quand il s’agissait de couvrir les incursions en provenance d’autres pays d’Asie centrale : montrer l’armée repousser héroïquement des hordes d’envahisseurs était meilleur pour l’image du régime que de voir cette même armée brutaliser des civils à la recherche de rebelles se cachant parmi la population.

Tout cela pour dire qu’entre ça et la mauvaise réputation de Beijing à l’international, nombreux étaient ceux qui choisissaient de s’intéresser à autre chose et ignoraient donc à quel point la maudite substance pouvait être un fléau lorsqu'elle se mettait à couler à flots. Zhihao doutait cependant que la trafiquante soit de ceux qui changeaient de chaîne lorsque l’actualité internationale devenait un peu trop sanglante alors qu’elle essayait d’apprécier son repas... ou du moins elle l’espérait, cela la dispenserait d’avoir à se livrer à une longue explication.
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Lun 9 Mai - 19:28
J’écoutais attentivement Meng Zhihao développer sur ce qu’on attendait de moi. Le trafic de substances, hein ? Et forcément, quand on parlait de drogues au 22ème siècle, on en venait au Trigger. Une bien belle invention, qui n’avait jamais totalement disparu du marché, bien qu’on soit loin du boom d’il y a quelques années. Mais c’était vrai qu’on en voyait de plus en plus…

Vrai aussi qu’en ce moment, j’essayais de diversifier un peu mon business et mes compétences personnelles. Tout ça à cause de Banshee, un client pour qui je ne pouvais rien faire à cause de ma sur-spécialisation mécanique. Oui, du Trigger, j’en avais un peu en stock (par principe, n’ayant absolument aucun intérêt à vendre ou à prendre ce genre de substances), et je savais qui en envoyait, en fabriquait, en possédait, et en envoyait… À peu près. Il y avait ma fournisseuse personnelle, bien sûr, et au-delà de ça, j’avais une petite liste mentale… Dont certains qui pouvaient particulièrement intéresser l’agente chinoise en face de moi.

"Bonne nouvelle, je peux vous aider, et l’idée ne m’est pas intrinsèquement désagréable. Mais bien sûr, avant de révéler quoi que ce soit, j’aimerais savoir ce que j’ai à y gagner."

Je haussais les épaules, prenant un air désinvolte.

"Mon commerce repose sur mes compétences, mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. La Forge, c’est un nom, une institution fiable, et surtout, relativement neutre. J’ai mes clients préférés et réguliers, bien sûr, mais je n’essaie pas de cannibaliser activement mes rares concurrents, je ne mène pas d’opérations sur le terrain, et, par-dessus tout, je ne balance pas les collègues."

Mon air se fit plus sérieux, je voulais qu’elle comprenne que c’était important, pour moi, ces principes. Le fait était que si j’étais encore en vie à l’heure actuelle, c’était parce que j’étais quelqu’un de confiance. Il était impératif que les autres super-vilains n’aient aucun intérêt à m’éliminer, si je voulais survivre. Si j’étais en train d’aménager un sous-marin au large du pays, c’était avant tout pour me mettre en sécurité, alors que les choses s'accéléraient de jour en jour et que le moment viendrait peut-être de me dédier toute entière à un groupe ou l'autre.

"Donc, si vous voulez que je dise quoi que ce soit… J’aimerais d’abord savoir ce que j’ai à y gagner. Je tiens à vous prévenir, j’ai tout l’argent dont j’ai besoin, il faudra faire preuve d’un peu d’imagination si vous comptez me faire coopérer."

Ce n’était pas du bluff, mon Alter et mes contacts éliminaient tous mes besoins pécuniaires. Toutefois, le gouvernement chinois avait sans doute à sa disposition de quoi me faire céder…


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas
Zhihao Meng
Messages RP : 297

Feuille de personnage
Titre: Lodestone
Expérience: 645/900
Alter: Electrophorus Magneticus
Rang C+





Zhihao Meng
Rang C+
Lun 9 Mai - 21:38
La Forge choisit d’éviter de répondre directement à la question, mais l’on devinait aisément à son regard qu’elle en savait suffisamment. Et comme on pouvait s’y attendre, elle comprenait le risque que représentait un partenariat avec les chinois et n’était pas prête à l’accepter en échange de simples récompenses matérielles. Encore une raison pour laquelle un véritable négociateur aurait été plus à même que la militaire de mener cette discussion à la conclusion souhaitée, toutefois ses supérieurs avaient anticipé cette éventualité et l’avaient autorisée à promettre… bon d’accord, pas tout à fait la Lune, mais presque.

« Je me doutais que vous diriez cela. Si vous me permettez cette remarque, le fait que vous ne vouliez pas encore plus d’argent est un point positif ; il y a des gens qui n’en ont jamais assez, et nous préférons éviter de faire affaire avec eux si possible. Je tiens tout d’abord à vous rassurer sur un point : dans l’hypothèse où vous accepteriez le marché, nous ferions bien évidemment en sorte que les parties lésées ne puissent remonter jusqu’à vous, c’est la moindre des choses. »

La moindre des choses, en effet : quel informateur voudrait s’associer à un client qui ne protégeait pas ses sources ? Et en matière de protection, le gouvernement chinois avait bien plus à offrir qu’une simple garantie d’anonymat, entre autres choses que l’argent seul ne suffisait pas à acheter.

« Au-delà de ce minimum syndical, nous pouvons vous offrir l’asile au cas où les choses tourneraient mal pour vous ; j’imagine que vous avez déjà pris vos dispositions de ce côté, mais les ressources et l’expertise de tout un gouvernement – et de ses services secrets – sont sans commune mesure avec celles de n’importe quelle organisation criminelle. »

Sauf dans les cas où les deux se confondaient, mais comme c’était généralement de la Chine ou de la Russie dont les citoyens de nations plus fortunées parlaient en utilisant ce genre de formules… Il y avait d’autres pays dans des situations similaires, cependant ceux-ci étaient beaucoup moins puissants et encore plus dysfonctionnels.

« Nous pouvons également vous rendre la politesse et vous faire bénéficier de notre réseau d’informateurs et de contacts, au Japon ou ailleurs, et jusque dans les sphères les plus hautes. Tout comme nous pouvons détacher des agents pour assurer votre protection ou pour des tâches que vos partenaires actuels seraient dans l’incapacité d’accomplir, pour une raison ou pour une autre. Si vous êtes plutôt à la recherche d’une forme de reconnaissance plus officielle, notre complexe militaro-industriel est toujours prêt à accueillir de nouveaux talents ; cela vous ouvrirait pléthore de nouveaux débouchés, vous permettrait d’avoir accès à des technologies de pointe que l’on ne trouve pas même sur les marchés noirs les mieux fournis, de vous retrouver à équiper les plus grands héros de notre nation. Et au cas où vous n’apprécieriez pas que votre créativité soit bridée par la contrainte de ne travailler que sur des armes non-létales, pas d’inquiétude : nos héros à nous sont bien moins timides que la plupart de leurs homologues d’autres nations quand il s’agit de faire ce qui doit être fait. »

La chinoise s’interrompit le temps de laisser son interlocutrice digérer son discours. Elle ratissait large certes, mais ce n’était pas comme si elle croulait sous les alternatives : l’ingénieure était extrêmement douée pour protéger ses propres secrets, ce qui rendait difficile de lui faire une offre sur mesure.

« Si cela ne vous satisfait toujours pas, nous sommes prêts à écouter vos demandes et à leur accorder toute notre considération. Ce n’est pas comme si nous vous demandions de prendre une décision à la minute. »
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Jeu 12 Mai - 16:40
J’avais touché le gros lot. C’était presque trop beau pour être vrai. J’avais des alliés, des troupes, des moyens, des repaires secrets, des fournisseurs et des clients. Mais je n’avais pas de porte de sortie. De façon de partir et de me faire oublier, si tout tombait à l’eau. Oh, bien sûr, j’avais mon Alter. Mon précieux Alter. Mais il avait beau être excellent socialement, il n’allait pas me protéger d’ex-clients mécontents comme l’Alliance ou Moriarty. Et puis, maintenant, il y avait Natalya.

Mais maintenant ? On me proposait de nouveaux alliés, à qui demander de l’aide si jamais le besoin venait de tirer sur la sonnette d’alarme. Un parachute doré parfait. L’idée de renforcer mon empire actuel grâce aux chinois était alléchante, mais elle était là, la vraie opportunité.

Puis vint le troisième point. La reconnaissance officielle. Être recrutée par le gouvernement chinois pour leur fabriquer des armes et…

Me ranger, basiquement. Oui, toujours vivre du commerce de la mort, mais… En pouvant m’afficher au grand jour, malgré les contraintes.

Cette dernière idée me troublait beaucoup. Mon plan était supposé se finir comme ça. Mes armes motivaient le gouvernement à autoriser aux civils l’usage de leurs Alters et d’équipements de soutien, puis j’abandonnais le marché du crime et me faisait embaucher par une firme d’ingénieurs. Pour soutenir les citoyens dans leur lutte de tous les jours, rééquilibrer les forces jusqu’à ce que ma société idéale émerge.

Mais là, elle m’offrait cette opportunité bien plus tôt et bien plus facilement que je n’aurais pu m’y attendre. Une opportunité de raccrocher les gants de La Forge… De pouvoir retourner auprès de Natasha et…

Je fermais les yeux et touchais mon masque. Toujours les mêmes gestes, rester La Forge, ne pas me faire submerger par mes émotions. Je laissais dix bonnes secondes passer, comme cela. En temps normal, j’aurais été énervée par ma propre lenteur, mais il était nécessaire de m’accorder autant de temps, au vu de l’importance de ce qui était dit.

Je finis par ouvrir les yeux, remettre mes mains en place, et prendre la parole, scellant par la même occasion mon destin.

"Voilà des offres alléchantes. Je ferais, sans nul doute, appel à vos services si j’ai besoin d’étendre mon empire… Ou de quitter le navire en toute sécurité. Mais la fabrication d’armes pour votre gouvernement, ce n’est pas pour moi. Vous savez, on ne dirait pas, comme ça, mais je fabrique très peu d’équipements à vocation meurtrière ! Je suis plus dans le soutien des Alters des uns et des autres… Enfin."

Voilà. Une chance de quitter cette vie facilement qui passait à la trappe. Tant pis pour moi, tant pis pour Natasha, tant mieux pour ce pays. Je ne devais pas céder à la facilité d’un retour à la normale. J’avais réussi à repousser ma propre sœur qui me faisait cette offre, j’étais bien capable de dire "Non" à un gouvernement étranger, toute de même.

Je posais ma main sur mon menton et me penchais en avant. Mes doutes étaient déjà oubliés.

"C’est d’accord, je vais vous dire tout ce que je sais… Si du moins vous avez un moyen de m’assurer de votre bonne foi. Vous êtes une nation puissante, contre laquelle je n’ai pas vraiment de moyen d’exprimer une grande résistance. Qu’est-ce qui vous empêcherait de faire la sourde oreille devant les requêtes d’une super-criminelle étrangère, une fois le moment venu ? Pardonnez, je prends mes précautions et je vous accorde bien peu de crédit… Mais j’ai l’habitude de traiter avec, oh, pour ainsi dire, des vermines."

Je comptais lui dire ce que je savais, dans tous les cas. Mais je voulais voir si elle avait quelque chose à répondre à ça. Je voulais tester les limites de Meng Zhihao et de ses maîtres, en quelque sorte. C’était un peu mesquin, mais j’étais une scientifique. Ce genre d’expériences était un aspect pivot de mon métier.


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas
Zhihao Meng
Messages RP : 297

Feuille de personnage
Titre: Lodestone
Expérience: 645/900
Alter: Electrophorus Magneticus
Rang C+





Zhihao Meng
Rang C+
Jeu 12 Mai - 22:28
La militaire ne connaissait pas l’ingénieure, et le masque que portait cette dernière n’aidait pas à deviner ce qu’il se passait dans sa tête. Impossible donc de dire si le fait de la voir ainsi absorbée dans ses réflexions était bon signe ou non. Enfin, elle ne lui avait pas ri au nez, c’était déjà ça, et même sans avoir réussi à cerner le caractère de La Forge, il devait bien y avoir quelque chose qu’elle trouverait attirant dans cette proposition.

La garde du corps toujours en faction derrière sa patronne se montrait tout aussi impénétrable ; ce n’était pas en cherchant de ce côté que Zhihao pourrait anticiper la réaction de son interlocutrice. Elle offrait néanmoins une distraction bienvenue, permettant à la chinoise de passer le temps en se demandant quel genre d’individu avait su gagner la confiance de la trafiquante au point que celle-ci mette sa vie entre ses mains.

Finalement, la jeune femme en termina avec sa séance d’introspection et livra sa décision. Elle n’était pas prête à travailler directement pour eux en sa qualité d’ingénieur, ce qui était dommage mais sans plus : ce n’était pas son expertise technique qui les intéressait le plus, et ses supérieurs se rendaient bien compte que c’était sans doute trop demander. Elle n’exprimait pas non plus un grand attachement à l’idée de pouvoir développer des armes capables de tuer, mais ce n’était pas forcément un mal : ils avaient déjà bien assez d’ingénieurs sans scrupules comme ça, ceux affectés aux robots de combat en particulier faisant preuve d’un enthousiasme dérangeant dès qu’il s’agissait de concevoir les engins de mort et de destruction les plus monstrueux possibles. Du moment qu’elle acceptait de leur servir d’informateur, ce qui était le cas, la négociation était un succès… à un détail-près toutefois : elle voulait des garanties, pas seulement un accord verbal.

L’exigence était des plus raisonnables. N’importe quel beau parleur pouvait promettre monts et merveilles mais à moins d’être suivis d’effets concrets, les mots n’étaient que du vent et n’engageaient que ceux qui y croyaient. Tout à fait raisonnable, et pourtant problématique : un contrat signé de la main d’une simple intermédiaire ne suffirait pas pour un pacte d’une telle gravité, et toute preuve plus substantielle de leur intention d’honorer leur engagement pourrait se retourner contre eux si La Forge décidait de s’en servir comme outil de chantage. Mais c’était bien là tout le principe, ils devaient montrer qu’ils lui faisaient confiance afin qu’elle leur fasse confiance à son tour – ou ce qui s’en rapprochait le plus dans ce genre d’affaires. Heureusement, Zhihao était venue préparée… plus ou moins.

« Je vois. Si vous me donnez la permission de récupérer ce que j’ai dans la poche ? » dit-elle en s’adressant principalement à la garde du corps, montrant dans le même temps le revers de sa veste sans pour autant en approcher la main afin de ne pas l’alarmer. Ce ne fut qu’après avoir reçu l’accord de cette dernière qu’elle en ressortit un passeport diplomatique ainsi qu’un second étui, qu’elle posa tous deux sur la table. Elle ouvrit tout d'abord le passeport pour que la trafiquante puisse en constater l'authenticité.

« Il est encore vierge, il faudra que vous contactiez nos agents pour convenir avec eux des informations à inscrire dessus, mais il est authentique. Je me doute que vous devez avoir accès à d’excellents faussaires et que vous avez des contacts dans l’administration afin de vous assurer que les bons documents soient dans les bonnes bases de données au cas où la police s’intéresserait à vous d’un peu trop près, toutefois nous pouvons faire plus. Nous pouvons établir une identité chinoise fictive capable de résister aux enquêtes les plus approfondies avec toute la documentation nécessaire, de l’acte de naissance aux relevés fiscaux en passant par les papiers d’identité, les certificats médicaux, les diplômes et les bulletins scolaires. Quelques jours et ils vous seraient délivrés par le moyen de votre choix. Mais je suppose que vous voulez plutôt une preuve plus immédiate de notre intention d’honorer notre parole ? »

Joignant le geste à la parole, elle reposa le passeport pour ouvrir l’autre étui… contenant sa propre licence héroïque.

« Comme vous pouvez le voir, mon gouvernement juge que ces informations sont suffisamment importantes pour risquer la réputation et la vie d’un de leurs héros. Cela vous suffit-il, ou faut-il que je me compromette davantage en faisant quelque chose pour vous ? »
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Sam 21 Mai - 22:52
C’était assez monumental, ce qui s’offrait à moi. À bien y réfléchir, je n’avais jamais été aussi proche physiquement d’une héroïne pro sous mon costume. Il y avait bien eu l’idiote nordique, mais j’étais en civile. Non, les forces de l’ordre me laissaient relativement tranquille, pour ainsi dire. Et quand on venait enfin directement vers moi, il semblerait que non seulement cela vienne d’un gouvernement étranger… Mais qu’en plus, c’était pour faire amis-amis, pas pour me passer les menottes aux poignets.

J’avais sû rester relativement placide devant la révélation de la licence héroïque, mais je sentis la normalement impassible Citadel se raidir d’un coup. Compréhensible. Elle était chargée de ma protection, après tout. Elle pensait avoir affaire tout d’abord à une membre lamba d’une triade, puis à une agente du gouvernement chinois, et maintenant nous savions que Zhihao était en réalité une héroïne professionnelle. À défaut d’être aussi… Généralement compétents et populaires que nos supers locaux, les héros chinois se montraient un peu plus implacables, d’après mes propres observations lors de mon bref séjour là-bas. La remarque de l’héroïne sur la force létale me revint en mémoire.

Au-delà de m’assurer de sa bonne foi, c’était mine de rien une sacrée manœuvre d’intimidation. Si la situation venait à dégénérer et qu’un combat avait lieu, il était plus que certain que moi ou Citadel finissions en prison, voire pire. Je ne devais pas hausser le ton.

Je m’efforçais de porter un regard neutre sur cette licence mais… Je sentais au fond de moi un feu avide brûler. Si j’avais ce document… Ou n’importe quelle autre licence authentique… Je pourrais faire usage de mon Alter et tant de portes s’ouvriraient à moi. Mais j’en avais déjà tant demandé. Et quelque chose me disait que la chinoise n’était pas du genre à bien prendre les plaisanteries à ce sujet.

Je m’installais un peu plus confortablement dans mon fauteuil. Je haussais les épaules nonchalamment, en prenant un ton léger.

"C’est bon, je vous crois. Je suis flattée d’attirer l’attention héroïque, à vrai dire. Vos confrères nippons ne s’intéressent pas vraiment à mes créations et mes plans."

À nouveau, mes bras se croisèrent et mon ton se fit plus sérieux. Il était temps pour La Forge de faire ce qu’elle n’avait encore jamais fait auparavant : poignarder des confrères dans le dos. Bien sûr, Maker et mes clients n’allaient pas tomber. Mais ceux qui ne rentraient pas dans le “cercle” de la super-vilenie ? Je n’allais pas hésiter une seule seconde.

"Le Trigger avait plus ou moins disparu de notre territoire ces dernières années. J’imagine que vous avez entendu parler des événements de Naruhata, le terrain de jeu des dealers de Trigger de la grande époque. Après ça, la substance s’est faite extrêmement rare, et de moins en moins utile, les héros continuant, eux, de pulluler jusqu’à atteindre la saturation actuelle."

Une grimace malicieuse naquit sur mon visage à ces derniers mots.

"Mais ça, c’est de l’ordre de mes idées personnelles. Toujours est-il que le Trigger fait son comeback, sans grande fanfare. Et pour cause, les nouveaux consommateurs et dealers, ce ne sont pas des citoyens tirés au hasard ou des super-vilains confirmés. Non, ceux qui en font le commerce, en ce moment, ce sont en grande majorité les yakuzas… Ou ce qu’il en reste. Le trafic de Trigger, à l’heure actuelle, est le dernier espoir de ces familles criminelles autrefois prestigieuses réduites en poussière par les héros, et mises à l’amende par les vilains. L’Alliance, Moriarty… Les plus grands super-vilains n’ont pas l’utilité de tels artifices, ils savent déjà manier leurs pouvoirs et n’ont pas intérêt à perdre du temps et de l’argent dans ce business. Les familles yakuza, donc, amassent des drogues dopantes et commencent à se rapprocher les unes des autres… Même si j’ai entendu dire que beaucoup de justiciers sans licences prennent un malin plaisir à s’en prendre à ces anciens rêvant du bon vieux temps, puisque les héros et les super-vilains tendent à les ignorer."

Je me raclais la gorge, regrettant d’avoir rangé le nécessaire à thé.

"Et le seul avantage que les yakuzas ont encore par rapport aux super-criminels qui font la une des journaux… C’est l’ancienneté. La vraie. Celle qui date d’avant l’arrivée des Alters, d’avant les All for One et les Destro. Et avec cette ancienneté, cette histoire, viennent des contacts et des liens, notamment avec..."

Je pointais un index mollasson vers mon interlocutrice.

"Vos triades. Non pas qu’il existait des liens particulièrement soudés avant l’apparition des Alters, mais visiblement, la crainte de se retrouver obsolète dépasse les frontières. C’est émouvant, d’une certaine façon."

Ma tête se pencha en arrière, et je fixais le plafond, me donnant l’air de réfléchir.

"Quand des organisations mourantes se retrouvent soudain avec des tonnes et des tonnes de seringues que plus personne ici ne se risque à fabriquer… C’est que la marchandise vient d’au-delà des mers. Je suis d’avis que si vous vous penchez sur les clans yakuza majeurs - enfin, aussi majeurs que possible - vous ne tarderez pas à remonter jusqu’à la Chine."

Mes yeux rouges allèrent se plonger dans ceux noirs de l’héroïne. Un sourire carnassier se forma petit à petit sur mon faciès.

"Je peux vous donner les noms de tous les clans qui, à ma connaissance, ont ou ont eu du Trigger à leur disposition. Je peux même vous les pointer sur une carte, si vous demandez gentiment. Et si vous pensez que les dossiers de la police vous suffiront, je me permets de vous rappeler qu’il y a une bonne raison pour laquelle les yakuzas sont encore, difficilement, debout, et qu’avant les triades, c’est avec la police locale que nos mafieux faisaient des accords."

Quelle joie de pouvoir aider à resserrer l’étau sur ces misérables d’une époque révolue, qui refusaient mes créations et savaient à peine utiliser leurs propres super-pouvoirs. Le tout, sans prendre le moindre risque de mon côté. Si les chinois se cassaient les dents sur ce morceau, c’était des héros en moins sur mon dos. Et si ce coup de filet aidait à abréger le trépas déjà bien trop prolongé des yakuzas, c’était tout aussi bon pour moi.


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas





Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Boku no Hero :: SUR LE TERRAIN :: Yokohama-
Sauter vers: