Un accident ? (PV Meng Zhihao) [ RP Fini]

« Moi non plus je n’aurais pas duré longtemps dans un combat à la loyale, pourquoi pensez-vous que j’ai passé tout ce temps à fuir ? » fit la chinoise dans le but de rassurer l’étudiante. Si l’on pouvait ça appeler rassurer quelqu’un, mais vu ce qu’Hanna pensait de sa mise à l’écart, Zhihao ne croyait pas lui rendre service en faisant l’impasse sur certaines des réalités inconfortables de la profession, comme le fait que parfois, en dépit de tous ses efforts, on se retrouvait face à des ennemis qu’il était impossible de battre sans avoir recours à des méthodes guère héroïques, voire impossibles à battre tout court.

« Un fusil ce n’est pas idéal pour la discrétion. Contrairement à ce qu’on voit dans les films, les armes à feu sont très bruyantes, même quand on les équipe de silencieux. En plus je doute qu’on vous laisse en utiliser une. Sauf si vous optez pour une arme à air comprimé ou à accélération magnétique ou électrique modérée ; c’est cette dernière option que j’utilise. » révéla la militaire en tapotant l’un de ses gantelets et en montrant l’orifice qui lui servait à tirer des projectiles. « Une fléchette subsonique n’aura pas la même portée ou la même précision qu’une balle, et échouera certainement à affecter un adversaire cuirassé, mais évitera d’alerter tout le monde ou d’infliger des blessures trop graves. Quant à l’arbalète, à vous de voir, c’est aussi un outil qui a ses qualités et ses défauts. En général, c’est une bonne idée de regarder ce que font les autres héros dotés d’Alters similaires au vôtre. »

Elle s’était laissée emporter à son tour, cédant aux sirènes de sa passion première. Elle n’était peut-être pas l’une de ces visionnaires capables de concevoir de toutes nouvelles technologies, mais elle se débrouillait très bien avec l’existant, et elle pouvait passer des heures à débattre avec ses collègues des mérites comparés de tel ou tel matériel, de la façon dont il pouvait servir à renforcer encore plus les points forts de l’utilisateur et à combler ses faiblesses… C’était quelque chose de familier et de réjouissant après ce qu’il venait d’arriver.

« Au fait, avez-vous pensé à faire analyser votre venin par un toxicologue ? Il vous informerait sur la dose létale médiane et vous aiderait à synthétiser un antidote, entre autres. Vous devriez toujours en avoir sur vous, ça et un auto-injecteur d’épinéphrine pour traiter les réactions allergiques ; ce ne sont pas des armes, donc vous n’auriez pas de problème pour en transporter. Peut-être même que Yuei pourrait avancer les frais. »

Ce serait même bon pour son image : elle pourrait avoir du mal à gagner en popularité auprès d’une partie de la population à cause de son apparence arachnéenne et de la révulsion instinctive qu’inspiraient beaucoup de justiciers faisant usage du poison, mais le fait de démontrer qu’elle avait pris ses précautions pouvait limiter les dégâts, voire même transformer cet inconvénient en avantage. Les héros aux pouvoirs effrayants ou hautement destructeurs qui les mettaient au service du bien commun à force de discipline avaient un nombre de plus en plus élevé d’adeptes, après tout.

Ces conseils prodigués, l’heure de se dire au revoir était venue. Ils iraient sans doute au même endroit dans un premier temps, les policiers n’ayant pas fini de poser leurs questions, mais la procédure standard était de séparer les personnes à interroger afin de comparer leurs réponses à la recherche d’éventuelles différences dans leurs témoignages. Et après ça, l’électrokinésiste irait se faire rafistoler.

« Il n’y a pas de mal. Je vous souhaite bon courage pour la suite de vos études, et j’espère également que notre prochaine rencontre sera plus calme. »

Sur ces mots, Zhihao se remit en marche en direction de l’inspecteur qui lui faisait signe de la rejoindre. Allez, il était temps d’en finir avec cette sordide affaire.