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La belle et la bête [pv Iku]

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Yomi Kisara
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Mar 15 Jan - 19:40
A la faveur d'une maladresse naturelle lorsqu'il s'agissait de relationnel, la belle rose accueillait le grief cinglant qui traduisait une certaine confusion chez sa camarade d'infortune. Un malaise aussi palpable qu'un bref silence ne s'avérait pénible, pesant. Et l'infâme flagorneuse témoignait sincère navrance d'assister à l'exaltation de frustration d'une victime convalescente mue par l'aversion du mensonge, même doué d'intentions nobles. A vrai dire, la détective ne savait plus trop si elle avait bien cerné ce caractère un brin lunatique, ou bien si cette dernière ne songeait pas là habilement à l'abuser en retour. Une juste rétribution d'ailleurs. Or la tenir à l'écart entrait en contradiction avec cette volonté d'affirmer sa témérité, chose flagrante que la peine avait tout juste éludé jusqu'ici. Et dénigrer l'idée induisait presque une magouille, comme s'il s'agissait d'une trafiquante en quête d'une base d'opération ou d'une tordue que la vengeance animait. Mais la vilaine ne désirait que peu s'enticher d'aventure de sa compagnie, d'autant qu'une figure légale aussi intègre l'empêcherait d'immoler sa proie, quand bien même il serait plus judicieux de s'en tenir à débusquer le misérable et laisser des niais s'en emparer; cette ville n'étant que peu encline à lui offrir des chances de mener convenablement la moindre entreprise mortifère.

« Vous ne le pouvez pas. Je craignais plus d'aggraver votre dépression que de décevoir par ma franchise. Aussi espérais-je que vous inciter à faire preuve de perspicacité et d'entrain pour exhausser mes quelques demandes, suffirait à vous valoriser. Sans toutefois aller jusqu'à vous entrainer dans une investigation de terrain. Ainsi donc, nous nous sommes aidés mutuellement, merci bien. »

La donzelle en sa panoplie d'étudiante s'était déclamée au détour d'un volte face effectué en douceur, l'air chagriné de sa bouille en arborait à demi des traits plus doux, comme maternels, dignes d'une aînée conversant pareillement qu'elle ne proférait excuse envers sa cadette. Ainsi procédait-elle avec ses sœurs, conscientes de sa gaucherie sociale. La triste enquêtrice avait les mains jointes à l'orée de sa jolie jupe, l'une chevauchant l'autre, tandis que son buste s'inclinait de sorte à expier sa gaffe. Puisque cette canaille n'en était pas au point de se prosterner et scander suppliques. Après quoi, ses délicates mimines s'entichaient d'aventure de son petit carnet, alors que ses souliers la déportaient au chevet de la brune, et qu'elle lui présentait les deux pages concernées qui se faisaient face. Celle de gauche énonçait les détails concis de trois affaires relevant presque du vigilantisme, et à droite l'affaire peu médiatisée, la noyade à l'allusion bien saisie par la crevette. Leur lien se voulait spéculatif. Et l'écriture soignée et lisible des caractères présentait des détails pourtant crus, décrivant dans les moindres aspects une enquête inachevée.

Il y avait eu tout d'abord ce gérant d'hôtel crapuleux qui faisait lourde pression sur des employés spécifiques devant fouiller les affaires de la clientèle afin d'en contrefaire de quoi vendre au marché noir. Le lascar s'est vu trancher les mains et exposé dans le grand hall. Puis un constructeur véreux qui maquillait son avarice au mépris des normes de sécurité, le misérable a fini statufié vivant, pétrifié à la vue de ses ouvriers. Et enfin un curé peinant à refouler ses penchants malsains et sali d'un scandale qu'on avait finalement émasculé et allongé en croix inversé au seuil de son antre. L'affaire de la noyée paraissait alors sans lien avec le mode opératoire, mais était-ce pour autant un écart de conduite ? L'unique témoignage relatif à l'évènement décrivait un bellâtre blond et bien bâti, le reste de ses traits s'étant avéré indiscernables. Mais le bougre qui avait pu s'ébattre vigoureusement avec la défunte, à l'abri d'un rocher, et bien immergé, n'était peut-être pas le coupable tout désigné, à moins qu'il n'arborait là une perruque en plus de ses lunettes de plongées larges et ne voulait narguer encore plus les autorités. Yomi présentait du reste son recueil criminologique de sorte à intimer à ne pas le feuilleter, malgré la multitude de feuilles griffonnées en amont de celles dévoilées, auxquelles l'index de sa main droite longeait la tranche tandis que son pouce et l'auriculaire le maintenait ouvert et figé en demeurant aux extrémités. Une gestuelle commune à quelques détectives, ici gage de son excentricité calculatrice.
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Iku Tozutsami
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Iku Tozutsami
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Sam 19 Jan - 20:03
L'échange se poursuivait, même si Iku avait l'impression qu'il tournait en rond. Elle avait expliqué aussi clairement que possible pourquoi elle était aussi furieuse, avant de laisser à la détective – si elle l'était vraiment, mais sa carte était une preuve plutôt convaincante – une chance de se corriger, s'excuser, ou juste se tirer si elle avait l'intention de continuer comme ça. Elle ne fit rien de tout ça et l'étudiante se tourna vers elle, l'air presque atterrée.

"Merci ? Vous avez rien pigé à ce que j'ai dit, ou vous avez juste pas écouté ? Si je peux pas faire confiance à ce que vous racontez, ça sert même à rien qu'on continue. Essayer de m'expliquer que vous êtes en fait satisfaite de vous être payée ma tête, et que vous êtes fière de vous parce que j'ai marché en plein dans le panneau, ou parce que je l'ai pas fait, ça veut juste dire que vous allez recommencer, et moi ça me file juste envie de vous foutre dehors. Et faites pas comme si vous aviez tout pigé sur moi ou que vous saviez comment je -"

Elle fut interrompue par le bruit de la casserole et de l'eau portée à ébullition. La détective ne devait pas beaucoup apprécier, mais à ce stade, Iku commençait à s'en moquer. Plus elle essayait de la saouler à coup de belles paroles et de la troubler jusqu'à l'ivresse, et plus l'étudiante sentait poindre de l'antipathie pour son invitée. Elle ne savait vraiment pas comment traiter avec elle, et encore moins ce qu'elle ferait si ça continuait.

Pour l'instant cependant, elle se concentra sur son thé. Retirer la casserole du feu, couper la plaque, verser l'eau dans le verre sans en mettre de partout, remuer pour dissoudre le sucre, laisser infuser. Elle garda le breuvage entre les mains quelques secondes, profitant de la chaleur revenue, puis posa le verre sur un coin de l'évier. Elle avait vu, après s'être tournée, que la détective lui avait présenté un carnet. Important, sans doute, mais pourquoi était une autre question. D'un geste sec, brusque et sans hésitation, elle arracha les notes des mains de la menteuse compulsive. Celle-ci était trop frêle pour espérer résister, surtout prise par surprise comme ça, et Iku se souciait assez peu de déchirer un peu de papier au passage s'il le fallait.

"Si je suis pas convaincue après ça, vous dégagez, même si je dois vous y forcer."

Comme l'étudiante s'en rendit vite compte, malgré son manque d'expérience en la matière, c'était des notes d'enquête. Dates, lieux, résumés des faits, déductions, liens logiques entre les crimes. Et quels crimes. Ce n'était rien de plus qu'une description très factuelle des faits, plus préoccupée de leur exactitude que de leur impact sur le lecteur. Pas vraiment une lecture horrifique, donc, même si savoir que ce n'était peut-être pas de la fiction força la brune à grimacer. Des meurtres, particulièrement malsains, qui oscillaient entre le vigilantisme fanatique et la folie furieuse. Et si ces notes étaient fiables, ces crimes étaient le fait d'un seul responsable, même si aucune preuve concrète ne le justifiait. Pas d'empreinte, d'ADN, d'alter, de témoin, de quoi que ce soit, est-ce que des preuves n'étaient pas nécessaires pour mener une enquête ? En l'état, à moins que quelque information ne manque ou ne soit reportée dans les pages suivantes, rien ne permettait de dire qu'il ne s'agissait pas de trois crimes entièrement séparés, par trois tarés distincts. D'expérience, Iku savait que les tarés ne manquaient pas.

Décidée à élucider cette incohérence, malgré la nature peut-être entièrement inventée de toutes ces histoires – Iku se souvenait effectivement d'une histoire de noyade récente, et les détails sordides correspondaient bien à ce que Kisara-san avait demandé, donc il restait probable que ce soit vrai, mais comment en être certaine – l'étudiante commença à tourner la page pour lire la suite. Il y avait forcément une explication quelque part.
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Yomi Kisara
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Lun 4 Fév - 18:21
La jeune enquêtrice n'avait pas estimé pertinent de confronter le profil de la noyée aux autres. Si bien que chacun demeurait isolé au verso des détails sordides et froidement factuels. Et elle n'offusquait guère qu'on lui ravisse son bien, la crevette de mauvaise foi avait bien raison d'être furibonde et d'agir ainsi. La belle rose n'étant pas matérialiste, demeurait là taciturne, se gardant bien de signifier à l'impertinente sauvageonne que ses dires noyés de fioritures l'affligeaient. Elle enrobait son discours de courtoisie afin de ménager et apaiser, ou gagner la confiance, tandis que sa complice inavouée déblatérait vainement. Phénomène qu'on allait pas blâmer fort heureusement. La froide détective se contentait plutôt de se remémorer ses écrits alors qu'une autre les lisaient. Une manière d'éluder son calvaire lancinant, revenu hanter ses traits un brin agités, nerveux et raides. Mary Stuart, domiciliée en Australie, une ressortissante étrangère. Rien n'indiquait que le malfaiteur se voulait chauviniste là où moins de la moitié de ses victimes n'étaient pas japonaises. Et puis son mode opératoire n'évoquait pas d'avantage une âme pétrie de traditions.

A moins qu'il ne s'agisse-là du tengu moderne, la sorte de justiciers sanguinaires à laquelle appartenait la vilaine dénigrant là encore l'idée d'un conservateur maquillant ses intentions. D'autant que persécuter les jésuites d'orient n'avait rien d'attrayant. Or l'homme aimait à susciter cette fascination maladive chez ses détracteurs, obséder tout en brouillant les pistes, semant un affreux doute digne de son toupet, éventuel orgueil. Une toute autre facette qui lui nuirait d'ailleurs. Du reste, nommer la défunte lui avait parue sensé, en dépit de l'inutilité de la chose. Une jeune femme dans la trentaine pas plus chétive que musclée et dont nul ne pouvait attester de la relation qu'elle avait pu entretenir avec son meurtrier. La malheureuse n'était d'ordinaire pas cachotière, son célibat presque libertin ne l'embarrassant pas du tout. Et ses internautes favoris, de véritables gens banales et insipides partageant comme elle les moindres aspects de leurs futiles existences sur les réseaux sociaux, sans doute afin d'égayer leur monotonie respective ou tout juste se laisser aller à cette fièvre perpétuelle. La blonde n'avait hélas et ironiquement pas partagé de contenu à ce propos.

Une sottise des plus consternante, en son sens. L'homme l'en avait su convaincre, un habile manipulateur. Un détail méritait ceci dit qu'on s'y attarde, justifiant sa plausible perdition. La regrettée journaliste d'investigation avait prolongé son séjour dans la région, sous prétexte de vacances fructueuses, car la drôlesse avait cette manie de fouiner et cogiter en dehors de toute éthique, avait de l'esprit et un flair lui sauvant la mise. Mais elle ne s'y était adonnée qu'afin d'enquêter sous couverture auprès de la pègre, ou tout du moins de misérables tenaillés par la crainte d'y plonger, au vu des quelques stigmates antérieurs à son décès. La femme intrépide bravaient des périls rarement tus, dont des malfrats de pacotilles lui servant parfois de pourvoyeurs d'information contre rétribution commune aux informateurs, extorqués pour sa part, mais ce ne devait pas être son investigation sur les auteurs de la destruction d'une académie héroïque qui l'avait perdue. A moins que le sinistre artiste n'ai été mandaté par ce groupuscule criminel ? Ce qui ne la décevrait qu'à peine, or l'un de ses congénères s'était compromis à son sens. Une dérive à laquelle l'inquisitrice redoutait d'en venir d'ailleurs. Sa prudence la muselant d'ordinaire.

« C'est ce manque de preuves incriminantes qui nous révèle qu'il s'agit du même homme, même s'il n'y a que le dernier cas pour écarter une femme ou un jeune. Et le fait qu'il s'en soit pris à une innocente nous révèle peut-être bien sa vraie nature. A moins qu'il se retrouve dans une situation précaire ou désespérée. Ce qui a d'ailleurs pu le pousser à agir, car c'est un individu très frustré qui se déchaine. », confiait cette voix aussi mélodieuse qu'inenjouée, l'appendice prêt à se saisir d'une ombrelle humide tandis que sa posture n'intimait pas la moindre lueur d'instance.


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Iku Tozutsami
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Iku Tozutsami
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Mar 12 Fév - 22:54
La suite de sa lecture ne fit rien pour changer son avis. Entre le vocabulaire exagérément choisi et alambiqué de la détective et l'absence de liens logique entre des informations à priori jetées au fur et à mesure qu'elles arrivaient, difficile de suivre le raisonnement de Kisara-san. S'il y en avait vraiment un. Ce qu'elle finit presque par dire à haute voix, dans ce qui était sans doute une tentative de clarifier ses notes. Iku referma le carnet et tourna un regard dubitatif vers son invitée, avant de finalement lui rendre le petit livret.

"Donc la preuve ultime, celle qui prouve que c'est l’œuvre d'un même gars, c'est qu'il y a pas de preuve ? Parce que c'est trop improbable de penser qu'il peut exister plusieurs tarés psychopathes méticuleux en même temps, ou trop de types avec des alters bizarres qui laisseraient pas de trace comme on l'entend ? Si c'est que ça, alors désolée de décevoir, mais d'expérience, ya largement assez de malades de ce genre pour que chacun de vos meurtres, là, soit l’œuvre d'un nouveau mec."

Elle avala une gorgée de thé pour ponctuer ses doutes, laissant le liquide s'infiltrer dans ses entrailles et réchauffer là où la seule température diffuse du verre ne pouvait aller. Avec le goût amer qu'elle avait sur la langue, sa boisson manquait presque de sucre, mais elle profita quand même du goût avant d'avaler la deuxième lampée. La seule chose qui ressortait avec certitude de ces notes, et de l'explication de la détective, c'était une cohérence trop solide pour un simple bobard. Soit c'était une arnaque très complexe et très travaillée dont la brune était parfaitement incapable de concevoir la finalité, soit c'était, eh bien, la vérité. Du moins telle que perçue par le prisme de la perception de la détective, ce qui n'en faisait pas la réalité. Une pique vint à l'esprit de l'étudiante, qui ne put réprimer un ricanement mesquin.

"Finalement je vois le rapport avec les adultères, faut vraiment se faire chier pour chercher le frisson comme ça."

Satisfaite de sa moquerie, qui pourtant commençait à dépasser la limite du socialement acceptable, elle gloussa en avalant encore un peu plus de thé. Il était temps de redevenir un peu sérieuse et de traiter cette histoire avec l'attention qu'elle méritait. Kisara-san croyait vraiment dans son histoire de vigilant meurtrier mercenaire. Et il y avait peut-être vraiment des vies en jeu. La première chose à faire était donc de confirmer la base, à savoir l'existence des meurtres. Serrant toujours le verre d'une main, Iku plongea l'autre dans sa poche et en sortit son portable. Une rapide recherche, facilitée par tous les détails que la détective avait pris en note, confirma leur véracité et l'identité des victimes. Avec des photos cette fois, qui tirèrent un grognement dégoûté à l'étudiante. Elle qui pensait avoir eu affaire à des malades de compétition, elle allait vraiment devoir agrandir son échelle. Cela ajoutait toutefois encore un peu plus de crédit à l'histoire de son invitée.

"Mais soit, admettons. C'est un taré qui a joué au vigilant jusque là mais qui en fait est prêt à rejoindre le camp de ceux qu'il chassait pour une raison X ou Y, genre un très gros paquet de fric. Déjà ça colle pas des masses avec le profil du vigilant de base, mais il y a des exceptions, et c'est un taré, donc pourquoi pas. On est déjà à un bon niveau d'improbabilité, hein, quand même, avec que dalle pour l'étayer, mais c'est effectivement pas impossible."

Un peu plus de thé, toujours pas assez sucré. Cette fois elle se tordit le dos, tendant un bras en arrière pour fourailler dans son placard et en sortir deux cubes supplémentaires.

"Vous avez connecté je sais pas trop quoi et fait le lien, devinant ou inventant qu'un seul type, d'ailleurs j'ai pas compris pourquoi forcément un et pas une mais c'est encore le plus crédible et j'y connais que dalle en psychologie, était derrière ces meurtres. Pourquoi vous enquêtez dessus ? C'est à la police de faire ça, aux héros à la limite, pas à une détective privée. Et si vous avez pu dresser un profil psychologique du gars, voir un paterne, ou je sais pas quoi, d'autres ont pu le faire aussi. C'est même vachement probable vu qu'ils sont sans doute plus que un sur l'enquête. Et même si c'est pas le cas, c'est à eux qu'il faut donner ce genre d'infos, c'est eux qui ont les moyens légaux pour chercher et arrêter les criminels."

Plouf, plouf, elle se remit droit, tournant même sur son lit pour mieux regarder Kisara-san. Pas en face non plus, difficile en étant assise côte à côte ainsi, mais la conversation reprenait.
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Yomi Kisara
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Dim 3 Mar - 15:35
Si les déboires de la jouvencelle à la crinière d'ébène n'avaient d'égale que le caractère incisif de sa verve cinglante, crue, dont la franchise n'éludait pas moins son scepticisme viable, assez pertinent face à la déviante pouvant là délirer, se méprendre; cette dernière peinait à envisager une preste escapade. Certes s'élancer en solitaire ne la dérangerait guère, puisque son esprit étriqué, farfelu et borné, semblait plus agacer sa comparse. Mais que lui servait-il d'ainsi céder à une insatiable frénésie consumériste ? Iku n'aspirait-elle qu'à tourmenter la belle rose frémissant à l'entente d'une mélodie subtile et disgracieuse d'eau bouillante ? Cette collation apaiserait l'infortune soiffarde, tandis que sa visiteuse lui ravivait sans vergogne de vives blessures ou autres traumatismes. Le seul fait d'énoncer les détails de crimes sordides affectaient la plupart des gens, du reste. A l'instar de quoi c'était le trouble manifeste de cette éventuelle partenaire d'investigation, plausible vaine traque, qui laissait perplexe l'éprise des flammes, si incertaine et malhabile en sa compréhension d'autrui.

Mieux valait dont méditer ces interrogations, ce point de vue utile par sa divergence. Une myriade de détails au demeurant incohérents et invraisemblables lui trottaient d'aventure, où s'enchevêtrait la pensée d'une jouvencelle morbide dont l'excentricité flagrante tissait des corrélations en cette affreuse absence de preuves. Conjectures démenties admirablement par son acolyte à qui elle dédiait un fin et bref sourire. Ne serait-ce que la finalité du témoignage de l'individu ayant aperçu l'étrangleur balnéaire, élucubrations d'un demeuré ou fadaises d'un étourdi ? La belle rose peinait à croire qu'un benêt de cet acabit n'avait pas jasé à propos d'un ébat audacieux à l'intention de sa compagne ou d'un de ses amis tout aussi navrants. Ce drôle n'avait mentionné que la disparition du bellâtre responsable. En outre il semblait peu probable que ce dernier ait regagné le rivage en toute insouciance alors qu'il lui aurait paru plus judicieux d'en contourner l'unique personne pouvant s'intriguer de l'absence d'une conquête à son flanc ou sillage, ni même aux abords de ses mirettes alléchées de pauvre mâle désuet. Si bien qu'il avait soupçonné la noyade, accidentelle cela dit, une fois de longues minutes d'impatience le taraudant à l'envie d'admirer cette supposée nymphomane. La dimension théâtrale du crime restant insolvable.

« Si je ne peux vous convaincre, comment diable y parviendrais-je avec des adultes, ces professionnels supposés tout naturellement plus compétents ? Et quand bien même les autorités se saisissent des divers malfaiteurs entre-temps, car vous l'avez si justement souligné, il n'est pas à exclure que de multiples canailles emploient ce schéma de meurtre similaire, cette mise-en-scène artistique; je tiens à me rendre utile dans l'éventualité où cela pourrait s'avérer fructueux. La sinistre demeure que vous m'avez indiqué balayera peut-être mes fantasques et équivoques conjectures. M'y guiderez-vous ? Si le suspect s'y terre, nous préviendront la police sans encourir l'agression. », confiait un timbre à demi morne, moins guilleret en son sérieux sincère, tandis qu'elle éludait des interrogations puériles. La bête affichait là une trop molle propension à l'humilité hélas, ce qui savait lui nuire d'ailleurs.


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Iku Tozutsami
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Iku Tozutsami
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Dim 3 Mar - 22:34
La réponse de la détective était bien moins énergique que ses explications précédentes, elle n'était visiblement plus aussi motivée après qu'Iku lui soit encore rentrée dedans. C'était la blague qui était mal passée, à tous les coups. En tout cas ça jetait un doute sur la sincérité de sa remise en question, si on pouvait appeler ça comme ça. Elle reconnaissait qu'elle n'avait aucune preuve certaine que c'était le même gars tout du long mais restait sur son idée sans se justifier. L'excuse restait la même, à savoir qu'il n'y en avait pas. De preuve, et donc de raison de lier les meurtres. Donc… elle avait juste confiance en elle. Ça aurait pu suffire à l'étudiante si Kisara-san ne sentait pas l'embrouille à des kilomètres. Là, ça tendrait plus à la rendre encore plus méfiante et à l'énerver. Là, elle retint juste un grognement. En plus…

La brune sentit ses épaules se raidir à cette seule idée. La Sinistre Demeure… de tous les endroits qu'elle avait marqué sur sa foutue carte, c'était là qu'elle voulait aller. Iku ne pouvait blâmer qu'elle-même, c'était elle qui en avait parlé. C'était sa faute si la première chose à laquelle elle avait pensé en entendant "endroit louche" était la maison des tarés laissée à l'abandon. Forcément que ça avait attiré son attention. Et forcément que maintenant elle voulait voir ça. L'endroit le plus louche de tous. Un endroit parfait pour qu'un psychopathe comme celui que fantasmait la détective se terre. Et en y repensant, Iku ne l'avait pas indiqué sur la carte, justement. Elle devrait monter le chemin en personne. Mais est-ce qu'elle avait vraiment envie d'y retourner ? Est-ce qu'elle arriverait vraiment à y retourner ? C'était… Elle se replia encore un peu plus autour de sa tasse. C'était peut-être au dessus de ses forces. Non, c'était certainement au-dessus de ses forces. Elle n'aurait jamais le courage d'affronter ses souvenirs de cet endroit, et encore moins ce qui s'y trouvait peut-être encore. Rien que l'apparition de l'autre fois, celle invoquée par un vilain…

D'un autre côté, est-ce que ce n'était pas la meilleure façon de faire ? Affronter ses peurs pour s'en débarrasser, une bonne fois pour toutes ? Au pire, elle craquerait à mi-chemin et ferait demi-tour, elle n'avait pas trop peur de s'humilier devant la détective. Qu'est-ce qu'elle risquait, après tout ? Si elle avait trop peur pour y retourner, alors elle admettrait sa peur et tant pis. Elle ferma les yeux, s'accordant un instant pour y réfléchir et rassembler son courage, mais ça lui semblait toujours être la meilleure option. Après un long silence à ruminer la proposition de Kisara-san, Iku ouvrit finalement les yeux et renifla.

"Okay. Je vais essayer de vous montrer le chemin, mais je garantis pas que je ferais pas demi-tour en route. C'est pas contre vous, juste…"

Elle n'aimait juste pas assez la détective pour se forcer à ce point. Pour Kioshi ou certains de ses camarades de classe, elle aurait pu, mais là si c'était trop d'effort alors elle n'en ferait aucun.

"Mais qu'on soit clairs. Si on y va et qu'on trouve quelqu'un, on prévient la police et on s'en va. On traîne pas, on pique pas des preuves, on touche à rien. Et si il y a personne, alors je me tire et vous vous démerdez pour poursuivre votre enquête si vous voulez mais ça sera sans moi. Ça vous va ?"

L'enquête pleine de trous de la détective n'était, après tout, pas assez intrigante pour que la brune ait vraiment envie d'en voir la fin. Trop peu crédible. Et pourquoi faire de toute façon ? Iku n'avait rien à apporter, aucune aide à proposer, elle ne serait qu'un poids mort pour les vrais flics ou vrais héros qui se chargeraient de traquer et appréhender le ou les responsables. Le mieux qu'elle avait à faire était de rester à l'écart et ne pas gêner. Même juste mener Kisara-san sur place semblait un effort inutile.
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Yomi Kisara
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Mar 12 Mar - 14:01
La belle brune demeurait si renfrognère et rebutée à l'idée du passage à l'acte, comme d'enjouer d'ailleurs l'incongrue investigation, ainsi prostrée en sa confusion nouvelle. Et voilà qu'une bravoure ravivée à demi l'emplissait soudain, la bête acquiesçant à ses limpides exigences puis s'emparait péniblement de son parapluie humide, ruisselant un brin, avant d'endosser la lanière d'une besace bouffie beige venue la flanquer et où un mimine frémissante rechignait quelque peu à siéger. Mais l'éprouvée enquêtrice daignait s'engouffrer au-dehors, laissant sa suivante arpenter le sillage d'une obscur et pleutre appendice. Une vilaine réflexion agitait les pas d'une rose chevelure en dépit de l'averse achevée, et qu'elle se gardait bien de ne serait-ce que susurrer. Outre un mutisme pesant, la jeune fille à l'ombrelle taciturne ne souhaitait pas aggraver la gêne de sa compagne d'infortune. Laquelle pouvait d'ailleurs se lasser du phénomène. Et s'il s'agissait d'un imitateur, le suspect s'attirerait l'indéniable ire du premier homme. Cette thèse s'avérait trop plausible et convenue, seule alléchante aux autorités locales. Un misérable aurait dont maquillé son unique crime afin d'ajouter à ceux d'un autre ? Il avait après tout été moins prudent et discret que son compère méticuleux. Prouver son innocence amènerait peut-être la pyromane à le considérer en allié éventuel.

A vrai dire, la belle rose ne refusait pas d'entrevoir un tel constat, paraissant tout juste insipide face au souffle épique qu'inspirait cette cavale de canaille insaisissable. Comme s'il lui fallait traquer enfin des adversaires à sa mesure, un antagoniste similaire à son ambivalence, sa nature bicéphale. Certes le chasseur de viles gens ne la troublait pas tant que l'énigmatique bienfaiteur d'Hosu, toujours tapi dans l'ombre incertaine de ses manigances à peine débusquées par la détective tenaillée d'inquiétudes vivaces, et susceptible de ruiner d'innombrables existences par-delà sa curieuse générosité financière, car elle peinait à n'y voir là que l'œuvre d'un philanthrope; mais l'affaire l'amenant s'avérait l'éventuel exutoire à sa frustration quotidienne que la détectable compagnie d'une fratrie et d'une trop bonne amie ne pouvaient guère apaiser. Cette énigme l'obsédait ostensiblement et trahissait les rares excursions libres dont-elle pouvait jouir. Si bien que ses proches s'inquiétaient de son surmenage éludant sa propension à s'y adonner d'ordinaire, de manière toutefois plus tolérable. Mais l'indomptable avait dénigré le moindre appui à cette investigation douteuse, irrationnelle. Aussi la jeune détective s'en voulait de piétiner à la résolution d'autres enquêtes plus abordables, moins tortueuses. Sa frustration transparaissant parmi sa gestuelles hâtive et sa démarche craintive, plus attelée à esquiver des flaques et ruissèlements divers, la laissant chanceler d'une mine pâlotte et agitée, que d'accorder grand crédit à son acolyte.

Parvenue au lieudit, l'enquêtrice intrépide s'affairait à entrouvrir un brin l'entrée du taudis délabré en toute délicatesse. Seule une mirette de mauve s'osait à braver les ténèbres glacées du seuil de ce vestibule insalubre où planait un silence propice aux pires frayeurs. La manœuvre témoignait alors d'une certaine méfiance méticuleuse. L'inquisitrice redoutait à vrai dire que l'accès n'ait été piégé, malgré l'idée que son malfaiteur n'avait nul besoin de faire preuve d'autant de prudence, puisqu'indiscernable des gens du commun et des curieux. Mais il demeurait l'éventualité que ce misérable désire assez ardemment se terrer loin des prunelles et bouches indiscrètes des mégères et autres vagabonds des alentours qui, tels des niais auraient tôt fait de le dénoncer, à moins qu'un imbécile de squatteur sans le sou ou pauvre diable enivré à l'addiction méprisable n'ait l'audace de lui faire du chantage à des fins même purement lucratives. Leurs plausibles dépouilles de tristes parias jalonneraient alors l'expédition incertaine et anxiogène pour l'alliée du jour. Et la jeune détective doutait là encore que cette dernière ne supporte la seule vision effroyable ni même l'exécrable fragrance de putréfaction. Ce genre de macabre découverte ne figurait peut-être dont pas aux épreuves qu'Iku avait pu traverser, quoique les aléas des interventions héroïques ne devaient pas être moins reluisantes et guillerettes, songeait d'aventure le limier taciturne prête à accueillir tout détracteur avec son parapluie replié.


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Iku Tozutsami
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Iku Tozutsami
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Sam 16 Mar - 19:01
Les conditions d'Iku furent, étonnamment, acceptées par la détective. Elles étaient pourtant en contradiction avec cette attitude solitaire de Kisara-san, avec son envie évidente de résoudre le problème de ses propres mains, si problème il y avait. La brune haussa un sourcil surpris mais ne dit rien, imitant le nouveau mutisme de son interlocutrice. Elle posa sa tasse et se redressa après son invitée, la suivant à l'extérieur. Cette fois elle fit attention à prendre un parapluie, même s'il ne tombait plus rien. Les averses pouvaient reprendre, après tout, et l'étudiante venait juste de se laver.

Leur trajet dans les rues de Tokyo se firent dans le même silence, Iku étant ravie de ne pas adresser la parole à la détective à part pour lui indiquer les directions. Peut-être avait-elle des choses intéressantes à dire, ou des détails à apporter sur ce qu'il faudrait chercher une fois sur place, mais l'étudiante ne voulait pas vraiment les entendre, surtout si ça impliquait le risque qu'on se paie encore sa tête. Elles allaient visiter la vieille baraque, ça se passerait bien, il n'y aurait rien et elles se sépareraient pour ne plus jamais se revoir.

Le temps qu'elles arrivent, les yeux de la brune avaient arrêté de piquer. Ils étaient sans doute encore rouge, mais au moins ils n'étaient plus douloureux. Le seul fait d'y penser donna envie à l'étudiante de les frotter, bien sûr. Quand elle les rouvrit, elle put constater que leur voyage touchait à sa fin. En face d'eux se dressait leur but, une vieille bâtisse de style occidental à deux étages. Cela ne faisait que quelques années qu'Iku n'était pas venue, et un peu moins longtemps que l'endroit n'était pas habité. Elle était sale, plusieurs fenêtres étaient cassées car personne n'avait voulu entretenir l'endroit, mais rien sinon ne distinguait l'endroit d'un quelconque squat. Non, c'était à l'intérieur qu'attendait la vraie horreur. Rien qu'y penser suffit à faire frissonner la brune. Pas très héroïque comme réaction, mais elle n'avait après tout rien d'une héroïne.

Kisara-san, de son côté, semblait ragaillardie d'un coup. Elle gagna la porte sans hésiter, inspectant l'intérieur sans pour autant entrer. Iku savait ce qu'elle verrait. Le hall d'entrée, sorte de carré de trois mètres par trois qui se poursuivait en un couloir sur presque toute la longueur du bâtiment, coupant la structure en deux. Quelques portes sur la droite menaient à la salle à manger, à la cuisine et à un placard, celles à gauche menaient à une buanderie ou au garage, et deux escaliers au bout menaient à l'étage, avec les chambres et la salle de bain, ou dans la cave. Il y avait un placard à côté de la porte, un tapis juste après le palier et une commode dans le couloir. Ou pas, les meubles avaient peut-être été saisis ? Et s'il y avait quelque chose d'autre, depuis… Sans s'approcher, la brune se pencha en avant.

"Alors ? Qu'est-ce que tu vois ?"
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Yomi Kisara
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Mer 27 Mar - 19:11
L'incendiaire à demi notoire se jetant volontiers au plausible guêpier se rassurait tout juste quant à la clairvoyance dont avait pu faire preuve son guide éphémère. Elle n'avait en effet nul besoin de lui signifiait en murmure qu'il aurait été judicieux de dénouer sa cravate avant de pénétrer la bâtisse, afin qu'un misérable quelconque ne saisisse pas l'occasion de l'étrangler avec ou de l'agripper et tirer de quelque façon que se soit. Voilà une bonne peine d'épargnée à cette chère enfant, que trop ennuyée déjà par ce périple absurde. Certes, elle avait espéré quelque peu que l'autre rebrousse chemin ou n'aille fureter en d'autres lieux, où la présence d'individus un brin louches ou sujets à d'éventuelles méprises fort probables s'étaient presque démarqués des passants insipides, car sa venue s'avérait n'être qu'une absolue contrainte, nécessaire cela dit. L'inquisitrice se résignait dès lors en ses pas prudents à épargner tout malandrin, du simple dealer à la canaille guère récupérable, tel un sans-abri rancunier et abandonnée à une cruelle solitude et aux larcins compulsifs. D'autant que sa dague demeurait en son logis, ou plutôt au local de sa bonne amie trop ignare et innocente, et la perspective d'usage de sa faculté surnaturelle semblait à proscrire.

Un impératif mu par la crainte viscérale d'être compromise, que même l'impuissance face à l'adversité qu'elle pourrait d'ailleurs endiguer rendait pareillement poignante, abominable à endurer. Mais la détective se tourmentait sottement à envisager la possibilité d'être confronté à ce genre d'affreux dilemme. Iku lui semblait plus à même de se défaire d'un agresseur pouvant surgir de ces ténèbres humides, glaciales. Sans cette gêneuse trop intègre, la bête aurait à vrai dire incendié le domaine aberrant selon d'assez fortes probabilités. Ne serait-ce qu'afin de balayer les inquiétudes suscitées à son encontre, la baraque perdurait de manière cauchemardesque. Une hantise intolérable, il fallait dont y remédier, songeait ardemment la justicière décriée. Mais s'y adonner en l'état lui vaudrait nouvelle polémique chez sa compagne, aussi guettait-elle l'instant propice. Et qui s'en indignerait, du reste ? Une bourde de jeunesse causée par mégarde n'entacherait que peu son casier judiciaire, vierge pour l'heure. Quelques travaux d'intérêt généraux ou un infime séjour en centre correctionnel pour délinquants mineurs ne l'ennuyait pas vraiment, au vu du résultat escompté, une délivrance, une bonne action prodiguée par altruisme.

En outre, la belle rose taciturne avait pénétré les lieux obscurs avec toute l'assurance et la froideur qu'on lui connaissait en sa juridiction, la mine sérieuse et morne pour appuyer l'expédition en ce genre d'endroits rebutants, sordides. Sa trop brève description affichait une sorte de rigueur militaire. Il y n'y avait là à déplorer de dépouille jonchant la crasse d'un sol dur ou du parquais lisse rongé par l'humidité, l'air pénible à respirer du fait de l'abondance de poussière et autres saletés engouffrées depuis des vitres et des volets brisées. Les habituelles ordures ménagères et déchets industriels s'amonçaient ci et là, des canettes et restes de mets de supérettes avec leurs barquettes en plastiques ou gobelets gras à nouilles, des sachets et emballages divers, couverts et autres ustensiles craquant sous les pas embourbés ; ainsi que des mégots écrasés et des bris de verres d'un tout autre genre. L'intrépide investigatrice vouait toute son attention à étudier ces détails au travers des différentes pièces à inspecter sans hâte, dénigrant là catégoriquement la brune blasée que même la torche électrique évadée à une besace bien fournie pouvait ne pas enjouer à s'y aventurer aussi. Mais elle ne l'en blâmerait pas, on ne l'avait sollicitée qu'en sa qualité de guide et ne souhaitait pas tant lui imposer cette épreuve déjà si pénible, ou l'importuner d'avantage. Et un égorgeur se tapissait peut-être dans l'ombre de cette porcherie.

« Navrée de vous avoir dérangée, la maison parait vide et trop calme. Ce doit être un squat en certaines occasions. Je puis continuer seule encore un peu. L'inspection de l'étage, du garage et de la cave ou du toit sera il y a fort à parier inutile. », susurrait sa petite voix à l'intention de la noiraude une fois gagnée, avec cette maladresse légendaire, peu convaincante, tandis qu'une intention flagrante d'humer la piste d'autre chose que les araignées en leurs toiles ou des quelques seringues enfouis emplissait le limier perplexe et frustré, à la lassitude palpable.
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Iku Tozutsami
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Iku Tozutsami
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Mar 2 Avr - 0:22
La détective ne répondit rien, préférant s’engouffrer plus profondément dans le bâtiment, armée seulement d'une lampe torche. La brune se précipita à sa suite, mais s'immobilisa sur le palier. Elle ne voulait pas s'approcher, mais il était juste impensable d'entrer. La tension et la panique lui firent porter le pouce entre ses lèvres, grignotant l'ongle avec ses dents exposées. D'ici elle pouvait constater à quel point l'intérieur aussi était dans un état catastrophique. Le sol était pourri, les ordures se mêlaient à la poussière, l'air était si lourd qu'on voyait les crasses y flotter, et bien sûr tout le mobilier avait disparu. C'était pire qu'une ruine, ça n'était pas juste abandonné ou délabré. C'était sale, répugnant, et ça puait même un peu. Rien de tout ça n'était de nature à empêcher Iku d'entrer, plutôt l'inverse en fait. Elle reconnaissait à peine la maison où elle avait passé trois semaines, des années plus tôt. Elle qui craignait de se retrouver seule face à ses souvenirs et ses traumatismes, elle ne trouvait en réalité qu'un taudis comme un autre, désolant, écœurant mais tristement banal.

Elle se garda bien d'entrer, cependant, restant appuyée au chambranle tandis que des rayons lumineux ponctuaient l'exploration de Kisara-san à l'intérieur. A gauche, puis à droite, il était facile de suivre sa progression. La pluie continuait de tomber, tambourinant sur le parapluie de l'étudiante, se frayant un chemin le long des murs et des gouttières jusqu'à ses cheveux. La brune ne remarquait pas l'humidité, cependant, elle ne lui prêtait plus attention. Le stress avait quelque chose d'hypnotisant, elle ne pouvait détourner son regard de ces couloirs sombres et envahis par la crasse, comme si quelque chose l'appelait, lui hurlait que quelque chose allait surgir et qu'elle ne devait pas le manquer. Rien n'apparut cependant sinon la voix fluette et lointaine de la détective, qui affirma n'avoir rien trouvé. Difficile de savoir s'il n'y avait vraiment rien avant d'avoir inspecté l'étage ou la cave, et Iku savait que l'enquêtrice n'avait été ni dans l'un ni dans l'autre. Mais surtout, elle avait probablement négligé le plus important. Rassemblant tout son courage, l'adolescente se racla la gorge et se força à hausser le ton.

"Tu as… Tu as trouvé le passage secret ? Dans la salle à manger, à côté de la cuisine, ya un panneau du mur qui se décale."

Il ne se déplaçait pas comme ça, bien sûr. Il était verrouillé la plupart du temps. Il ne fallait pas que les gens ordinaires découvre ce qui se cachait à l'intérieur. Le… Un frisson remonta le long du dos de l'étudiante, qu'elle refusa d'attribuer à l'humidité. Elle refusait de repenser à ce truc, un instant seulement et elle avait presque les larmes aux yeux. Sa silhouette immense, ses yeux morts qui la regardait de haut, ses longs doigts griffus et décharnés… Elle secoua la tête, fermant les yeux avec forces pour contenir les larmes. C'était stupide. C'était irrationnel. Il ne pouvait absolument rien lui faire, et de toute façon il n'était plus là, c'était certain. Kisara-san allait trouver le passage, le forcer, et elle lui dirait avec un ton déçu que l'intérieur était complètement vide, entièrement retourné par la police. C'était la seule option.
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Yomi Kisara
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Mar 9 Avr - 16:43
L’épiphanie de la brune subjuguait soudain celle qui la considérait à peine depuis près d’une demi-heure. Un certain regain d’intérêt flagrant revenait dont hanter sa triste mine à l’air détaché, froid et distant. Elle en avait les mirettes à demi écarquillées et des rougeurs aux joues. La surprise hébétée en érodait jusqu’à son sérieux et laissait tressaillir son obscure suivante, traduisant ainsi sa condition confuse à la gorge nouée. La vilaine pyromane se sentait bien sotte d’avoir présumé des connaissances de sa comparse. Certes Iku n’avait désigné vraiment qu’un unique site à visiter, mais elle démontrait là tout l’inouï potentiel dont savait faire preuve les acolytes d’enquête et autres citadins des villes méconnues des divers détectives. Ainsi l’ignare se reposait d’aventure sur le savoir de l’insubtile. Dire qu’elle souhaitait l’éconduire, cette ironie ! Mais fallait-il pourtant s’élancer prestement au lieudit plutôt que de s’attarder d’abord aux autres caches éventuelles ? Ces deux andouilles se faisaient face avec cette même expression d’embarras poignant, quoique la brune paraissait d’avantage tenaillée par l’angoisse que sa frustration à ne pouvoir la surmonter. Et l’autre niaise ne savait trop si lui céder sa lumière s’avèrerait bénéfique, d’autant que son expédition en deviendrait périlleuse en l’absence de nyctalopie et d’une seconde lampe torche. Mais cette leçon lui servirait à se munir d’une paire la prochaine fois. Puis elle enroulait sa queue au bras penaud de la crevette, l’incitant sans mot dire à affronter ses peurs, ses mains prises par souci de commodité.

La belle rose guillerette n’écartait pas la mer de déchet en son sillage, les piétinant avec nonchalance tandis qu’elle prêtait plutôt attention à son amarrage incertain qui pouvait rompre à chaque foulée. Son appendice lui servait à merveille en son entreprise, là où seul un imbécile aurait lié leurs mains. Cette seconde irruption dévoilait à l’hybride crustacé un dépotoir à peine plus reluisant que la décharge du vestibule. Son rempart humain suivait scrupuleusement ses indications et dégageait à tâtons l’accès à la cache à l’aide de son ombrelle repliée. Qu’importe la souillure, le procédé visait d’avantage à s’épargner une entaille viciée, car toutes ces ordures paraissaient susceptible de transmettre une myriade de germes et d’infections terribles, qu’à vraiment endiguer les immondices maculant ses souliers de cuir et chaussettes. Iku était mieux lotie d’ailleurs. Il émanait du reste une subtile fragrance depuis la trappe capricieuse, une odeur caractéristique des nettoyages de scène de crime, ici éludée par la pestilence ambiante des restes alimentaires fermentés mêlés à la poussière oppressante. Et l’éprise des flammes confiait son écu-à-averse tandis qu’elle œuvrait à constater l’ampleur de la cache. Nul n’avait comblé le vide laissé par la cellule d’enquête. Un banal autel souillé par d’anciens cierges et un soupçon d’arôme d’encens restait intact, comme si l’on s’était imaginé que des nouveaux locataires s’en enticheraient. Les squatteurs l’avaient en tout cas négligé.

Mais c’était bien la présence d’infimes et disparates lacérations au bois pourri, qui encadraient cette pièce étroite, qui confortait la thèse de la jeune détective. On avait naguère disposé là un cadavre incapable de se défendre, séquestré peut-être même de son vivant, de sorte à réaliser un fantasme morbide. En effet, les sortes de griffures ne correspondaient pas à un captif grattant une paroi pour s’essayer à s’enfuir, tel les pauvres diables victimes d’enterrements prématurés. Des bois ou une couronne avaient dû ennuyer les commis ayant enlevé le corps, ou bien la lame servant à trancher les liens avait pu glisser par mégarde, tout comme on avait raclé des aides de socles ou des pieux visant à figer le défunt dans une position plus qu’incongrue, similaire à celle de la noyée. L’incendiaire anonyme doutait là qu’il s’agisse du même individu, la mise en scène différait trop et l’intervalle se voulait trop grand. Elle n’excluait pas pour autant l’éventualité du serial killer nomade ou qu’un séjour en prison pour un délit n’impliquant pas l’usage d’alter aurait interrompu dans son délire. Creuser cette potentielle piste ne dissipait pas le flou de son affaire mais cela la turlupinait malgré qu’elle s’en détournait prestement et bifurquait sans crier gare, un bref regard à sa comparse lui servait à s’assurer qu’un malaise ne l’accable pas et que la suite serait moins pénible. Le murmure à nouveau détaché, formel, agrémentait la balade puérile et malaisante.

« Venez, d’autres pièces méritent inspection. Et quand s’est déroulé le crime ? »
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Iku Tozutsami
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Iku Tozutsami
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Dim 14 Avr - 19:16
La détective n'avait apparemment pas trouvé le passage secret. Il n'était déjà pas aisé à voir d'ordinaire, Iku ne le connaissant que parce qu'on lui avait montré, alors si la commande était noyée sous la poussière ou les ordures elle devait être proche d'invisible. Kisara-san devrait chercher et se salir les mains. Son existence, en tout cas, l'intéressait. Il suffit à la brune de voir son regard pour y lire de la curiosité. Après sa fouille décevante, le moindre mystère ou la moindre piste inhabituelle devait l'attirer. L'enthousiasme de l'enquêtrice n'était cependant pas suffisant pour déteindre sur l'étudiante, qui restait stressée.

La jeune femme aux cheveux roses semblait avoir d'autres projets, cependant. Au lieu d'aller directement chercher la pièce dissimulée, suivant les instructions de la brune, elle retourne vers l'entrée et saisit le bras de sa guide pour la traîner à l'intérieur, sans un mot. Iku ne comprit d'abord pas quand Kisara-san enroula sa queue autour de son bras, et quand elle réalisa ce qui était en train de se passer, il était trop tard. La détective la tira en avant. Elle n'avait pas assez de force pour forcer l'étudiante à avancer, mais la surprise suffit à la faire faire le premier pas et franchir le palier. A partir de là, la panique prit le dessus.

"Quoi, non, non, non non non non non non…"

Malgré ses timides, protestations, Iku n'avait plus de force dans ses jambes. Elle pouvait à peine tenir debout, encore moins résister quand on la traînait à travers le bâtiment abandonné. La respiration de la brune accéléra dramatiquement, l'empêchant même de parler, quand Kisara l'immobilisa devant la porte dissimulée. Presque incapable de bouger, Iku eut déjà du mal à lever un bras pour indiquer où chercher. Elle n'avait qu'une envie, partir d'ici et retourner se cacher chez elle. Tant pis pour la détective et son soi-disant meurtrier, la brune ne saurait jamais le fin mot de l'histoire mais elle s'en fichait bien.

Et quand finalement le panneau du mur coulissa, ce fut pire. Elle pouvait déjà s'imaginer la vision d'horreur de l'autre côté, au fond de l’alcôve, qui se révélerait progressivement. Ses griffes démesurées, son torse émacié et squelettique, et son regard affamé qui plongeait jusqu'aux profondeurs de son esprit. Elle tremblait rien qu'à l'imaginer, en pleine hyperventilation, mais elle ne vit rien. Juste un mur au fond d'un renfoncement sombre. L'endroit avait été vidé par la police, bien sûr. Elle leur avait indiqué comment le trouver après tout. Sa respiration frénétique se transforma lentement en rire nerveux et rauque. Si la brune devait trouver des mots à mettre sur son état d'esprit, en cet instant, elle aurait sans doute choisi « tout ça pour ça ».

La détective la ramena à la réalité, tirant faiblement sur son bras alors qu'elle repartait. Son inspection avait finalement été assez courte, ce qui supposait qu'elle n'avait pas trouvé son bonheur. Iku dévisagea Kisara-san pendant un instant, le temps de bien comprendre ce qu'elle voulait. D'autres pièces ? Elle n'avait pas fait le tour, déjà ? Et de quel crime elle parlait, au juste ? Il n'y avait aucun cadavre, son fameux tueur en série n'avait laissé personne ici. Puis Iku percuta. Pas ce crime là, la détective voulait savoir ce qui avait poussé l'endroit à être abandonné. Parler d'un seul crime était un peu compliqué du coup… A défaut, Iku dut se résoudre à dire quand tout s'était fini.

"Euh… onze ans, je crois. Enfin ils avaient commencé avant, mais ils se sont fait chopper y a onze ans."

Elle répondait avec une facilité surprenante, qu'elle finit par comprendre. La saloperie, dont elle ne savait toujours pas réellement ce que c'était, n'était plus là. Il avait probablement fini à la morgue, pour savoir si c'était un vrai cadavre ou non – et si oui, comment il avait fini dans set état. Et sans lui, cet endroit n'était qu'une vieille maison laissée à l'abandon, avec une salle histoire, certes, mais la brune n'y était pas restée très longtemps. Son traumatisme n'était lié qu'à cette pièce et à leur idole à la con, pas au reste.
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