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La belle et la bête [pv Iku]

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Yomi Kisara
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Sam 20 Avr - 18:57
L’insolite duo de l’ignare et de l’insubtile tergiversait allègrement à propos de relents révélateurs durant la descente infernale, confiant que l’odorat d’un bon enquêteur se devait d’être au moins aussi aiguisé que ses connaissances en criminologie. Sa sœur cadette jouissait à l’entendre d’un alter de limier très instructif et parfois même salvateur, un calvaire hélas la plupart du temps. Une décennie séparait les drames lui trottant, saut générationnel ou réelle reprise d’activité ? La jeune détective embrouillée craignait-là de se fourvoyer. On avait tout aussi bien pu s’inspirer d’un malandrin local dont la légende échappait à cette tignasse rose aux chevilles crasseuses mais fringantes qui s’enfonçait toujours avec assurance dans les méandres du taudis. Difficile du reste d’imaginer que l’endroit n’ait pas trouvé acquéreur, même bradé. Il n’était pas si mal situé, le quartier demeurait à peine mal famé et il devait bien y avoir des braves pour investir la place parfois, soit des bénévoles ou des patrouilleurs, au lieu des misérables hères l’infestant avec leurs immondices. Ou n’était-ce que l’inconscient collectif, superstitieux ou non, s’y refusait farouchement ? Quelle sottise, soupirait presque la vilaine apathique d’ordinaire taciturne.

Vomir sa menue science des détails lui servirait peut-être à renouer un brin avec sa camarade d’infortune, laquelle voguait pareillement aux grès de ses humeurs et déboires véloces et vivaces. C’était tout du moins l’idée tapie derrière cet égard plus chaleureux qu’une simple empoignade déjà distante. Un discours pourtant puéril en l’état, tout juste utile à souligner d’obscures pratiques réunies sous la houle d’un unique enquêteur paraissant là se vanter. Mais ses maladresses et lacunes sociales humanisaient le monstre lorsqu’on ne la côtoyait pas en dehors d’une noire intrigue. D’autant que ce manque de discrétion clochait quelque peu avec l’optique d’une investigation en ces ténèbres incertaines et traitres, mais là encore son excentricité naturelle engendrait l’ironie de la chose. Et puis, un éventuel détracteur n’avait pas déboulé dans l’escalier grinçant, alors qu’il s’accule d’avantage n’y changerait rien. Passer pour inconsciente ou étourdie ne la desservirait pas, bien au contraire. La vigilance plus flagrante de la brune s’inscrivait dans un processus thérapeutique murement réfléchie, planifié par sa comparse sans gène qui l’entrainait dans ce cauchemar désuet, risible selon un certain rire tonitruant. Iku agirait d’instinct s’il advenait qu’on les menace, telle l’héroïne enfouie en elle, malgré son indécision navrante qu’il fallait balayer céans.

Parvenue au lieudit, la belle rose s’attendait un brin à découvrir une scène plus soignée qu’à la surface. Les parias même sots au possible n’iraient pas s’affaler et faire la bringue sur un sol jonché d’ordures et de seringues. Mieux valait noyer le vestibule pour écœurer et décourager tout intrus tandis que les pièces propices à l’extase intimistes et au repos ou à la restauration demeuraient viables et sûres. Ainsi foulait-elle la cave assez bien entretenue. Curieuse fée du logis qui laissait en évidence un balais, le nécessaire du parfait toxicomane et quelques biens, comme des journaux pour les joints ou un fauteuil et un sofa vétustes, mais encore un générateur électrique portatif avec le raccordement à l’ampoule du plafond. Le tout dispatché avec minutie, un aménagement agréable et lucide. Etait-ce la tanière d’un dealer notoire ou le repaire d’un véritable mécréant austère, possible agent local ou espie d’un quelconque groupuscule néfaste ? Et si l’absence d’une tierce personne rassurait plausiblement la brune, Yomi restait silencieuse depuis peu, signe de son intérêt s’élançant pourtant vers les hauteurs, sans crier gare. Une manie dont ne semblait pas lui tenir rigueur l’autre, bourlinguée par un appendice au toucher organique et un tantinet moite, loin des cordages. Presque tentaculaire ou serpentique.

L’ascension chaotique et effrénée de ses demoiselles les hissaient sans mot dire à l’étage, tout du moins aucun répondant chez la ravisseuse à l’insouciante excentrique. Phénomène horripilant qui pouvait d’ailleurs la figer d’un coup sec dans ces escaliers grinçants, sous prétexte de négliger sa camarade à la poigne terrible et dont l’air brusque et intimidant la ferait d’avantage passer pour un kacrocheira kaempferi plutôt que simple homard à la robe sombre d’après sa petite sœur incollable sur la faune de l’archipel. La diablesse au fin sourire s’épargnait là d’énoncer l’anecdote puisqu’elle ne connaissait que vaguement l’existence de ce crustacé, d’autant que l’allusion serait vexante. Sa franchise se limitait surtout à ses activités professionnelles ou engagées et moralisatrices, lorsque sa cadette avait la langue plus pendue. Une véritable effrontée qu’Iku apprécierait ironiquement d’avantage, quoique la détective doutait du fait que cette dernière soit ravie qu’une vétérinaire en herbe étudie sa mutation dans les moindres aspects. Elle lui présenterait peut-être, si toutefois la mention de sa vocation ne la rebutait pas en chemin vers la chambre à peine miteuse. Un lit simple trônait dans un coin avec une table de chevet bancale dont les deux pauvres tiroirs ne contenaient rien de plus que des coupures de journaux douteuses. Une suspicion bicéphale mais prudente ferait dès lors son office tandis que la fenêtre close indiquait qu’un fuyard n’avait pas décampé.
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Iku Tozutsami
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Iku Tozutsami
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Ven 24 Mai - 0:33
La nature exacte de ce qui avait pu se passer ici ne semblait pas intéresser la détective. Elle n'en savait rien, elle n'aurait pas eu à demander quand ça s'était passé sinon, pourtant elle ne posa aucune question. Sans doute que c'était trop vieux pour son psychopathe imaginaire, se dit l'étudiante. Elle n'avait ni l'envie ni la lucidité pour pousser plus loin l'analyse de la question de toute façon. Son esprit était encore embrumé, léger et ralenti à la fois. Le non-choc de ne pas trouver de cadavre animé prêt à la dévorer vivante avait eu comme un effet euphorisant.

Elle se laissa donc entraîner de salle en salle, vers la cave d'abord, puis vers l'étage. Ce qu'elles y trouvèrent était… sans intérêt, au mieux. Les endroits étant plus loin de l'entrée, les squatteurs de toutes sortes devaient les éviter car il n'y avait presque pas d'ordures. Seulement quelques restes de vie qui traînaient, abandonnés. Des seringues, un groupe électrogène, un lit. Est-ce que des gens avaient habité là, après le démantèlement de la secte ? Si tel était le cas, ces personnes n'étaient plus là. Iku promenait son regard au hasard, incapable de voir tous ces petits détails qui fascinaient la détective, sans rien trouver qui mérite son attention. C'était un taudis à l'abandon, comme dans les films, comme dans les livres.

Plus elles traînaient, plus une vérité s'imposait à la brunette. Il n'y avait rien d'intéressant dans cette maison. Iku ne pouvait blâmer qu'elle pour le temps perdu ici. Elle avait pensé à ses propres hantises, n'avait pas su fermer sa bouche, et les avait toutes les deux entraînées sur une fausse piste – à supposer qu'il en existe une vraie quelque part. Tout ça n'avait été qu'un test de courage à moitié raté – elle n'avait pas eu la force d'entrer, et encore moins d'ouvrir la porte secrète – et à moitié réussi – elle n'avait pas non plus pris la fuite, après tout. Après être restée dans l’encadrement de la porte pendant que Kisara-san explorait les lieux, l'adolescente la rejoignit à la fenêtre et posa une main sur son épaule pour attirer son attention.

"Bon, euh… T'as… T'as trouvé quelque chose ? Parce que sinon, moi non plus, donc… Ouais, c'était une mauvaise idée, j'aurais dû me douter qu'il y aurait rien. Quelles étaient les chances, hein ? Donc… Désolée. On a juste perdu notre temps, enfin surtout toi."

Bien sûr, la jeune femme devait avoir du temps à perdre pour chasser des chimères, mais Iku se sentait moins énervée envers elle qu'avant leur arrivée et ne voulait plus spécialement lui rentrer dedans comme ça.
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Yomi Kisara
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Ven 24 Mai - 16:06
La belle rose songeait à congédier son pauvre guide, afin de tenir l’embuscade du résident qui reviendrait une fois sa besogne nocturne accomplie. Sans doute effectuait-il son marchandage nocif régulier, envers ses débiteurs addictifs, ou s’approvisionnait en conséquence ; s’il ne s’agissait pas là d’une grossière couverture, la mascarade d’un héros ou tout autre bougre infiltré. L’endroit n’étant pas la cache idéale, l’énergumène l’avait assez peu aménagé qu’il ne devait le fréquenter, à moins d’être austère. De quoi étayer un brin la thèse du personnage trop soigné et méticuleux pour n’être qu’une fripouille fauchée. Car s’il fréquentait plus l’endroit au lieu d’y convier juste des partenaires de négoce ou les proies de potentiels interrogatoires, il y aurait d’avantage de papelards à potins. Or elle doutait qu’un furtif gaillard ou une femme discrète déménage souvent un paquetage par les toits ou les ruelles. Outre un plausible as de la cambriole pouvant guetter de loin ces demoiselles par la fenêtre, du fait de l’éclairage à peine dissimulé d’une torche électrique, il subsistait pareillement l’éventualité qu’un des souillures des lieux ou figurant parmi ses proches ou sa descendance puise être revenu là où il se sentait à son aise, en communion avec l’aura lugubre et rituelle persistante, sans pourtant souffrir d’une médiatisation de son implication démentie. Une sorte de fidèle ou de fanatique assez banal en définitive. Que de contradictions et de conjectures la laissant perplexe en son mutisme poignant. Un entretient téléphonique l’en dépatrierait prestement, seul son ainée et son géniteur pouvaient hélas farfouiller dans la base de donnée de la police ou écouter leur fréquence puisque le matériel adéquat restait au siège de l’agence familiale.

« Je n’en suis pas si sûre, votre déception est négligeable. Même infructueux, l’instinct nous est précieux. Et ce linceul d’angoisse n’est plus, vous y gagnez. Pour ma part, la nuit débute à peine. De plus, connaissiez-vous des suspects relaxés ou des proches étranges ? », susurrait un timbre doux, mélodieux, tandis qu’un demi regard glissait sur cette camarade dépitée à qui elle faisait toujours grand dos, non plus à la fenêtre mais bien dans l’encadrement de la porte.

Un fin sourire agrémentait cette facétie visant à la happer vers le couloir désuet, sa suivante obscure dodelinant en son sillage au demeurant guilleret de ce presque fâcheux contretemps. Si la manœuvre visait à endormir la méfiance d’une possible tierce personne, inquiète de leur présence passant pour simple visite de gamines friandes d’expéditions glauques et autres défis absurdes que se lancent à loisir l’imbécile jeunesse, l’occasion de profiter d’un savoir dénigré paraissait trop belle, judicieuse même. Aussi l’invitait-on à la balade risible. D’autant que si la thèse du voltigeur s’avérait exacte, à son grand dam, le squatteur n’aurait pas pris la peine d’y effacer des traces infimes de son passage, contrairement aux vitres trop intactes pour crédibiliser l’abandon des lieux, tout comme l’état de l’installation électrique de la cave le réfutait d’office. Iku aura tôt fait de saisir l’absence de poussière et de saleté sur la vitre, ses deux faces sèches ayant été nettoyé  la nuit passée à l’aide d’un chiffon propre et imbibé juste d’eau claire pour n’en rien laisser. Etait-ce là l’œuvre d’un ancien taulard maniaque ou d’un criminel factice et que son éventuelle molle dépendance rendait nerveux ? Peut-être l’aiguillerait-il en cette traque des plus complexes, ardue, songeait l’incendiaire qui gagnerait le toit en éclairant prudente la voie et ce palier crasseux où pataugent souliers, seule ou non ; l’une silencieuse et son acolyte enjouée aux murmures dans la brise malingre où ballottaient des mèches soyeuses et ravissantes. Un phénomène tranchant d’aventure avec le sérieux des propos, qui forcerait presque le respect en plus d'éluder un brin sa sensualité féline.
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Iku Tozutsami
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Iku Tozutsami
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Ven 31 Mai - 1:24
"Euh…"

La brune porta une main à sa nuque et essaya de réfléchir, observant de loin le manège de sa comparse sans faire mine de la suivre. Des suspects relaxés ou des proches étranges, des gens liés à la secte qui n'auraient pas fini en taule avec les autres en gros. Est-ce qu'il y en avait ? De ce qu'elle en savait, tous les résidents et quelques autres avaient été jugés et condamnés, mais elle avait suivi tout ça de loin. Très loin. Kioshi lui avait rapporté vaguement l'affaire après coup parce qu'elle ne voulait pas être mêlée à tout ça. Elle avait répondu aux questions des flics, répondu aux question du juge et des avocats pendant le procès, et mit tout ça derrière elle dès que possible. Le spectacle d'un groupe de tarés en train de se charcuter les cuisses pour se les donner à bouffer les un les autres, le tout sous l'attention macabre d'un cadavre momifié à crâne de cerf avec des serpes à la place des doigts n'était pas exactement l'image qu'elle voulait garder de son enfance, même si elle la hantait encore à ce jour. Son responsable en saurait peut-être plus, mais elle ne voulait pas le déranger. Et surtout… ils avaient commit quoi comme crime, exactement ? Ça allait chercher combien, le cannibalisme entre dégénérés consentants ? L'histoire remontait à plus de dix ans, ils étaient peut-être libres depuis le temps.

"Je connaissais que deux des gars personnellement, et encore, pas des masses. Pour les autres, et même pour ceux-là en fait, je sais pas bien ce qu'ils sont devenus. Ils sont peut-être même sortis de taule depuis, et ils pouvaient avoir pleins de potes que j'avais jamais croisés et qui se sont pas fait chopper. C'était un truc un peu gros, ils étaient au moins une dizaine, donc ça serait pas si surprenant. Je…"

Elle pourrait passer un coup de fil, Kioshi savait sans doute tout ça, mais il trouverait sans doute bizarre qu'elle veuille se renseigner d'un coup, il poserait des questions. Elle comptait bien lui raconter cette petite escapade de toute façon, mais plus tard, quand elle serait terminée et qu'il n'y aurait plus aucune raison de s'inquiéter. Pour l'instant, lui dire qu'elle était retourné dans l'ancienne baraque de sa pire famille d'accueil avec une détective privée plus-louche-tu-crèves qui pensait que quelqu'un squattait l'endroit, qui ne semblait effectivement pas si abandonné que ça, sonnait comme une bonne grosse idée de merde. A tout les coups il paniquerait et plaquerait son boulot pour venir la chercher. Pas que l'idée lui déplaise, en fin de compte, mais elle avait dit à Kisara-san qu'elles chercheraient ensemble, des fois qu'il y ait vraiment quelque chose à trouver. Elle plongea tout de même une main dans son sac, au cas où, pour s'assurer que son portable y était bien.

"Je sais même pas si je les reconnaîtrais, si je les croisais aujourd'hui. Si ça se trouve, le mec qui a fait le ménage ici fait même parti de ceux à qui j'ai parlé directement que je pourrais pas m'en rendre compte."

Elle baissa le regard sur son pied et racla le sol du bout de sa basket. Il y avait des crasses incrustées mais elle n'avait globalement pas soulevé beaucoup de poussière. Cette pièce était trop propre pour être vraiment à l'abandon, comme celle au sous-sol. Qu'est-ce que ça signifiait exactement, est-ce qu'il y avait vraiment plus ici qu'une bande de camés venus se défoncer au calme ? Vrai que ça faisait beaucoup d'efforts investis dans le nettoyage juste pour tripper en paix. En tout cas elles n'en sauraient sans doute rien, à moins que les nouveaux résidents n'aient laissé des lettres ou un journal intime, elles ne trouveraient sans doute rien de conclu-

Crrrrrr….

Ou peut-être que si. Iku s'immobilisa dès qu'elle entendit le grincement. Il ne venait pas de sous ses pieds, comme elle aurait pu s'y attendre, ni de Kisara-san. D'où exactement, elle avait du mal à le dire, mais la détective était sans doute plus attentive qu'elle à ce sujet. Pour l'instant, la brune tourna juste le regard vers sa camarade d'exploration et leva lentement un doigt devant sa bouche.
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Yomi Kisara
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Lun 1 Juil - 2:33
La jeune détective n’aimait guère se reposer sur les rapports d’enquête, les journaux et le suivi des tribunaux, cela l’amenait déjà trop souvent à quémander l’aide de ses proches. D’autant que des informateurs complétaient les détails trop factuels, apportant ainsi un regard neuf sur des points parfois négligés ou obscurs. Et sa compagne d’infortune jouait presque à merveille ce rôle pénible là où des archives de presse feraient amplement l’affaire, songeait celle qui inspectait à tâtons la terrasse du toit gorgée d’eau croupie ; son appendisse raide enroulé à sa taille. L’averse n’avait fort heureusement pas repris. Un bref malaise. Cette ascension s’avérait infructueuse, vaine. Mais alors que la belle rose prise d’un menu vertige pensait s’en retourner à l’étage, l’insolite duo se figeait à son seuil. Et si la panique n’était pas de mise entre elles, un certain empressement lui fit dévaler l’escalier, en douceur cela dit. Le veneur laissait tout loisir de procéder ainsi, quoiqu’Iku pouvait demeurer sur le toit, tapie dans l’ombre de cette soirée sans Lune, ou bondir sur celui qui monterait fumer une clope, tandis que l’enquêtrice prise au dépourvue filait peut-être se cacher seule sous le lit de la chambre où il n’y avait nul besoin de se blottir ou se serrer pour tenir à deux, vu leur gabarit respectif. Même si les besaces et les ombrelles pouvaient s’avérer encombrantes. L’éprise des flammes conservait tout de même cet attirail rustique puisqu’elle savait en faire un usage pertinent et sensationnel, comme lorsqu’elle désarma un bandit costaud en un méticuleux et classe lancé de sac.

Si le crustacé femelle rechignait à descendre et se confronter à une éventuelle connaissance, qu’une stupéfaction réciproque aurait d’utile, l’idée d’un sauvetage incombant à sa formation l’effleurerait alors. Yomi y comptait bien malgré son désir de voir se compromettre l’énergumène ignorant leur présence. Et il lui incombait d’être pareillement débrouillarde et compétente, à sa manière. D’où son paquetage pertinent. Ne serait-ce que surprendre une conversation téléphonique même éloignée ou les indices visuels révélateurs de sa nature profonde, sous des semelles sales, le cliquetis d’une lame ou d’un pistolet, mais encore des mimiques dignes d’un détraqué, lubrique ou non. Etait-ce un nuisible ou un confrère émérite ? La prédatrice impassible et sereine opportuniste en planque n’aurait que faire de cuisiner un vigilant, là où démasquer un agent des narcotiques serait plus ardu et préjudiciable, surtout si elle optait pour une approche plus agressive et invasive. Sans toutefois incendier le bougre par ses flammes envieuses de vérités, de crainte de s'attirer plus que la ire d'une naïve partenaire, aussi fugace que son attrait. La bête s'en voulait d'ailleurs d'avoir oublié de se munir du traditionnel appareil photo, autrement plus performant que son téléphone portable mauve à clapet. Lequel ferait pourtant l'affaire, déjà ôté à sa cache de tissu drôle, tout propice à enregistrer des brides de palabres en vue d’un plausible chantage durant l’envisagé interrogatoire, même bref et vain. Son lascar pénétrait soudain la chambre, fébrile et balourd, avant de se mettre à l’aise, assis au plumard des lamentations.

L'homme n'était hélas ni blond ni bien bâti ou particulièrement charismatique, peu pimpant et sans grande assurance ; il n'y avait là qu'un espiègle gringalet aux curieuses intonations, bernant la nouvelle pègre par son traquenard audacieux et pareillement anxieux ou pleutre, timide. Et qui se jouait-il au juste ? Etait-ce une tactique d’amadouement des jeunes filles trop discrètes ? D’aucune d’elle n’avait semé d’empreinte, à moins que cet olibrius n’ait l’ouïe fine de son amie ou l’odorat de sa cadette, voire une vision spécifique. Or le discours suspicieux n’allait pas débusquer d’éventuelles présences autres que la vermine fuyant quiconque, de simples rats grouillant plus au vestibule. L’énergumène un brin ventru et quelconque, quoique dépourvu de mutations visibles, paraissait en outre si agité qu’il paraissait peu probable qu’il simula. Curieux mélange d’excitation palpable et de crainte flagrante, authentique ; il était du genre à racler des croutes par pure anxiété ou gratter verrues et cloque à envisager son ultime mission. Mais peut-être que ce drôle souffrait juste de démangeaisons chroniques, voir sévères et viciées. Des manies pour le moins embarrassantes, tout comme la calvitie précoce qu’un banal bonnet tendait d’ordinaire à cacher. Il ne lui manquait plus qu’une furieuse toux afin d’intimer ses maux, avec sa figure blême et ses cernes affreux ou les quelques maladresses ponctuant sa démarche. L’évidence effleurait à demi la vilaine qui se méfiait moins de ce potentiel détracteur, préférant compatir tandis qu’elle se gardait bien d’hisser sa frimousse plus haut qu’un pied de lit où elle restait glissée, gigotant de sorte à se mouvoir de manière adéquate. Un malheureux gnome grand-guignolesque aux rots assourdissants en définitive.
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Iku Tozutsami
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Iku Tozutsami
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Jeu 4 Juil - 23:30
La détective réagit plus vite qu'Iku et se précipita sous le lit. La cachette était un peu évidente et étroite mais avec son petit gabarit, elle pouvait s'y glisser sans laisser la moindre trace. L'adolescente, de son côté, ne tiendrait jamais sous le matelas avec ses pinces. Elle balaya la pièce du regard, à la recherche d'un meilleur endroit où se planquer. Il ne fallait pas bouger trop vite, pour ne pas faire de bruit. Surtout, il lui fallait un endroit à l'écart avec assez de place. Elle trouva son bonheur sous la forme d'un placard, intégré au mur. Les panneaux coulissants étaient fermés mais la brune comptait sur eux pour ne pas trop grincer.

Elle fit un pas lent, puis un second, s'assurant que son corps progressais sans à-coup pour ne pas faire craquer le parquet. Une fois face au placard elle tendit doucement un bras pour faire glisser la porte sans bruit avant de s'y glisser. L'opération avait pris un moment, Iku préférant ne pas prendre de risque, mais elle était finalement installée dans sa cachette. Elle n'y voyait rien, cependant, mais tant pis. Elle pouvait entendre.

Et il y avait de quoi écouter, justement. L'inconnu ne semblait pas avoir remarqué leur présence car il parlait à voix haute, ses intonations ralenties par… de l'alcool, ou de la drogue, ou peut-être juste de la fatigue, en tout cas il n'était pas dans son état normal. Même son discours était incohérent, il parlait d'un piège qu'il aurait tendu à la pègre, de son propre génie – il se surestimait clairement à ce sujet, s'il avait laissé deux inconnues dans leur genre se glisser jusque dans sa planque secrète – et des peureux qui étaient tombés dans son panneau. Ou quelque chose dans ce genre-là, il était difficile à comprendre.

En tout cas, sa voix ne rappelait rien à Iku. S'il avait fait parti de la secte, elle ne l'avait jamais rencontré. Il était peu probable qu'il la reconnaisse, du coup, elle n'était même pas au procès. Si elle surgissait devant lui comme ça, il se demanderait juste qui était cette gamine qui venait l'emmerder dans son trou secret. Elle ne pouvait définitivement pas faire ça. En plus, un gars qui voulait berner des vilains était soit très dangereux soit complètement taré, et donc dangereux. Rien ne l'assurait qu'elle ne se ferait pas juste attaquer et tuer si elle essayait de prendre ce type par surprise. Ou de ne pas le surprendre. Et comme elle ne le voyait pas, elle ne pouvait même pas savoir s'il lui tournait le dos ou non.

En tout cas, son discours ne semblait pas avoir de lien avec « le dossier » de la détective privée. La brune ne pouvait plus lui reprocher de retourner du vent, elles avaient trouvé un vrai criminel, mais ce n'était pas celui qu'elles cherchaient en venant, ce qui signifiait que ce tueur en série mi-vigilant mi-psychopathe n'existait peut-être pas. L'étape suivante logique serait de prévenir la police, pour qu'ils gèrent correctement son cas. C'était ce qui était convenu avec Kisara-san de toute façon. Sans faire de geste brusque, elle commença à sortir son portable. Restait à trouver comment parler à la police sans se faire entendre… A la réflexion, elles feraient peut-être mieux d'attendre qu'il soit parti, pour filer discrètement ? Il n'allait pas rester là à marmonner tout seul toute la soirée, quand même !
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Yomi Kisara
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Lun 8 Juil - 20:42
Diablerie d’olibrius, la belle rose soupirait en silence. Stupeur et déception accableraient d’aventure sa camarade, mais la situation l’exigeait hélas. Aussi ferait-elle diversion, s’exposant seule, de crainte que le bougre n’entrouvre sa penderie plutôt que de s’allonger et s’endormir ainsi vêtu. Rien ne servait du reste d’encourir péril due à l’hystérie de quiconque, qu’il s’agisse d’agression ou de chute malencontreuse dans l’escalier, au détour d’une tentative d’escapade auquel le paranoïaque pleutre s’adonnerait sûrement. La détective trouvait à vrai dire l’occasion idéale pour l’alpaguer, l’homme rongé par sa névrose perpètrerait suicide même si son traquenard se voulait fructueux, aussi ce cadre intimiste l’indisposerait moins à converser qu’un éventuel lit d’hôpital ou la cellule où nul n’accorderait crédit à ses dires confuses. Sa condition lui nuisant par la même occasion. Et le voilà qui filait à son nécessaire de confection de stupéfiants, à la cave, sans doute afin de trouver du répit au toit plutôt que d’être tenaillé encore par l’optique d’une douce délivrance préférable à un échec cuisant ; le bougre se haïssait déjà d’être inutile et d’endurer son calvaire pour d’éventuelles clopinettes. Seule cette notion du sacrifice l’apaisait en ces instants de doute pénible où il paraissait plus distrait qu’à l’accoutumé. La bête saisissait dont l’occasion de s’immiscer auprès de la cache d’Iku et de lui susurrer son dessin. Là elle l’adjurait d’attendre, bafouant dès lors sa piètre promesse au profit d’une manœuvre d’utilité publique. A quoi bon incarcérer un samaritain moribond ? L’intrépide sans gêne s’élançait ainsi à la suite du malheureux et lui parvenait presque incontinente malgré sa démarche pieuse.

« Si ce fardeau vous pèse tant, léguez-le. Ne gâchez pas vos efforts. », confiait une mine résolue et douce, humble en lançant sa carte équivoque qu’on ramassait.

La jouvencelle abordait brusque sa proie réceptive à ses palabres, que trop sujette à ce désir d’inavouable dont l’embarras manifeste assaillait d’aventure son faciès effaré. Comme s’il tolérait son insurrection et déchantait devant l’audace altruiste d’une autre femelle insouciante. Il discernait peu ses traits au bas des marches mais devinait une résonnance notable, des similitudes troublantes. Ce phénomène l’accablait de sorte à lui faire confondre à demi celle qu’il attendait la veille, son ultime contact. Une frêle confiance délicate à attiser, la belle restant figée là. Ses biens demeuraient à l’étage, délaissés par prudence et afin de mieux ménager son compère sans échappatoire. Et la moindre interférence le rendrait suspicieux, quoique d’avantage lucide. Ces termes simples s’inscrivaient dans un processus de manipulation du spécimen obnubilé par sa quête de noblesse d’esprit. Aussi l’ pouvait-elle l’amener en douceur vers une confession tandis qu’il dévoilait de quoi entretenir cette discussion farfelue. Lui croyait tant qu’on venait le délivrer de ses maux de l’âme et parachever l’œuvre de l’ironique prédécesseuse, la défunte journaliste d’investigation dont le dossier d’enquête avait d’ailleurs disparu. L’on validait cette thèse et renonçait aux injections salvatrices, conscient qu’un témoignage ne valait rien sous l’emprise de stupéfiants. Il s’autorisait juste une cigarette, une fois que l’autre y consentait, n’y voyant pas d’objection du fait d’une sensibilité particulière. Un brave homme soucieux de son prochain là encore, fortuitement ignare de la présence épineuse d’une plus intègre personne. Elle qui consentirait peut-être à lui laisser le fourbe loisir d’enregistrer cette conversation à l’aide de son cellulaire dissimulé, sans pourtant filer s'enquérir d'un policier.

L’homme narrait ses intentions révolues et larmoyantes, quant à aider la victime à démanteler un réseau criminel qui étendait encore ses tentacules dans l’intégralité de la préfecture. Mais un grossier personnage lui rafla hélas cette dernière chance de rédemption qu’un juron délivrait presque. Une amorce avortée par la sagace imbécile, un portrait pour le moins troublant. Un sourcil rose haussé traduisant l’hilarité de sa sottise, le pimpant escamoteur ne lui était pas méconnaissable. Fieffé factice soulard entreprenant et charmeur qui l’avait éconduit au sortir d’un bar d’hôtel. La voilà dont effarée, déconfite à l’aube d’une épiphanie frustrante et cocasse tandis qu’elle s’écriait d’un bref rire une fois parvenue au-dehors. « Mais où avais-je la tête, c’était pourtant si simple. Navrée l’amie, je vous ai fait perdre votre temps. Vous aviez raison. Et qui de mieux que l’unique témoin crédible pour brouiller les pistes avec ingéniosité ? En espérant que le plagié ne l’ai pas déjà cueilli. » Si sa modestie n’apaisait pas la crevette effarouchée, autant essuyer sa colère. Peu de similitudes en définitive pour ce gaillard un brin avenant, esseulé malgré son redoutable intellect. Le voleur des documents sensibles, un mercenaire qui n’en aurait pas eu l’utilité sinon. Sans doute patientait-il en vu de menus dépôts réguliers, sa juste rétribution pour cette besogne accomplie. L’éprise des flammes avait du reste enjoué le névrosé à contacter son ancienne hiérarchie afin de surveiller et d’appréhender le suspect dont l’alibi en deviendrait caduque. Personne n’aurait pu apercevoir la blonde, or sans son témoignage de circonstance pas de piste sérieuse, car si ce dernier flânait bien ce jour à la plage, son méfait survint à l’occasion d’un bain de minuit agrémentée d’ivresse ou d’un aphrodisiaque néfaste. Et son narcissisme d’esthète déviant le ramenait à cette solitude parfois pesante, il n’avait pu tant masquer sa nature durant sa déposition du rapport d’enquête, aspect négligé où l’injonction d’éloignement fugace de son ancienne compagne et les quelques plaintes de harcèlement constituaient la preuve indéniable de son forfait opportuniste. L’homme se voulait ceci dit trop malin pour trahir une transaction crapuleuse par le biais de petites rentrées d’argent extérieures à ses allocations, même déguisée en plausibles primes salariales tardives. Autant cacher le magot qu’il aura reçu la veille où dans la soirée du drame, l’inquisitrice se contentait pour l’heure de sa culpabilité ardue à mettre en œuvre. Encore fallait-il convaincre sa camarade d’infortune, déjà lasse de ses conjectures.
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Iku Tozutsami
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Iku Tozutsami
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Mer 17 Juil - 23:20
Il la fit attendre un moment mais le camé décida finalement de bouger vers le sous-sol. Mieux qu'une occasion de passer un coup de fil, c'était le moment de filer, elle appellerait une fois à l'extérieur. Enfin c'était son plan à elle, mais Kisara-san sortit de sa cachette la première et la prit de vitesse. Pour venir se planter devant son placard, et lui demander de ne pas appeler la police. Pas tout de suite, en tout cas. Quoi, qu'est-ce qu'elle avait en tête ? Elle comptait écouter encore plus de ses délites indistincts ? Pour en tirer quoi de plus ? Et puis, si elle croyait qu'il avait quelque chose à lui apprendre, pourquoi un flic ou un héros aurait un avis différent ? Elle n'avait rien de plus, au mieux avait-elle une case en moins, pour ce qu'Iku pouvait en juger.

Mais non, la détective privée restait fidèle à elle-même, déterminée à poursuivre son enquête qu'un autre devrait mener, à supposer qu'elle ne reposait pas sur du vent. A ce stade, la brune n'était plus vraiment curieuse. Elle avait eu sa dose de sursauts et de stress pour la journée, merci bien. Et elle ne comprenait même pas pourquoi ça lui avait semblé une bonne idée à un moment. Elle voulut rattraper la jeune femme mais trop tard, le temps qu'elle sorte du placard, Kisara-san avait disparu dans l'escalier. Iku fixa la porte un instant avant de laisser échapper un soupire frustré.

"Oh et puis merde, qu'elle se débrouille."


Elle s'engagea elle aussi vers les étages inférieurs mais s'arrêta au rez-de-chaussée et se dirigea à grandes foulées vers la sortie. Elle ne resterait pas dans cette vieille baraque de cauchemars un instant de plus. Une fois sur le trottoir, elle replongea la main dans son sac et joua avec son téléphone. Elle devrait appeler la police, maintenant, mais pour leur dire quoi ? Qu'un vieux camé bizarre projetait de faire quelque chose d'imprécis, et qu'une détective privée paranoïaque le surveillait parce qu'elle le croyait lié à un meurtrier en série imaginaire ? Ouais, là ça serait elle qui ne serait pas crédible, et c'était pas elle qui trouverait les mots pour rendre ça moins incroyable. Et de toute façon, elles n'avaient rien fait de vraiment mal. Et Iku voulait oublier toute cette histoire encore plus qu'elle ne voulait faire ce qui était bien.

Ses doigts laissèrent retomber le téléphone, qui retomba dans la bouillie de papier avec un clapotis lourd. Et merde, elle avait oublié, ça. Ses cours complètement ruinés qu'elle n'avait pas eu le temps de relire. L'adolescente poussa un grognement frustré et se mit à marcher vers chez elle. Cette journée était une catastrophe.
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Yomi Kisara
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Jeu 8 Aoû - 21:59
L’avenante détective remarquait soudain au seuil de l’entrée que ses palabres n’avaient pu atteindre son acolyte nocturne, comme déclamées à l’invisible. Cette dernière fort déçue s’en était allée, vouant une plausible rancœur tenace à l’effrontée indigne de confiance. Une griffe raclait le bois humide de cette porte décrépie, sale. Yomi s’en voulait de cela et s’élançait sur ses traces, une fois l’autre bougre assuré de son indéfectible soutient. Elle espérait juste qu’il tiendrait parole et ne se suiciderait pas, tout du moins avant d’avoir accompli sa besogne. Son témoignage demeurait l’unique moyen d’obtenir un mandat de perquisition pour fouiller la planque du scélérat responsable du crime local. En l’attente de quoi la bête pourchassait sa camarade lésée afin de proférer mille excuses et lui témoigner sincère navrance plus convaincante, crédible, puisque ne pas s’y adonner lui semblait intolérable. Son guide méritait ce genre d’égards, en dépit des maladresses horripilantes dont faisait preuve l’étrangère en matière de relationnel. Et mademoiselle savait en outre quel tracé suivre jusqu’à l’antre de la belle brune, ainsi la gagnait-elle sans peine. Même si ses maigres mots s’avéraient vains, puérils en sa révérence expiatoire. Iku lui faisait dos à plusieurs mètres. Qu’adviennent baffe ou reproches, sa volonté faisant loi dans l’heure. La détective briseuse de promesses ne savait trop si son once d’harangue empourpra d’avantage ou laisserait longtemps indifférente celle qui s’éloignait dans le silence de la nuit, seul déchiré par le monotone vacarme des automobiles. Une sorte de bruit sourd comme l’averse se brisant au bitume, ou le cœur d’une jeune fille qui martèle dans sa poitrine en sanglot. Mais laquelle engendra lignée de larmes ?

Le déluge aurait pu s’abattre d’aventure que l’incendiaire n’aurait guère tressailli, or ses paupières closes à son buste si incliné redoutaient encore la simple vision des vestiges d’une flaque même infime, aussi dérisoire que son geste. Puis elle revint auprès de son compère moribond et névrosé, lui trépignant d’impatience alors que l’éventualité qu’une sirène de patrouille ne surgisse trop tôt le tiraillait à déguerpir vers un ultime coup d’éclat ou s’en remettre à une gamine intrépide. De bien longues minutes où l’ancien fonctionnaire de police s’affairait à détruire son nécessaire à usage illicite, les substances vidées au cœur de la décharge du vestibule et les seringues broyées par la même occasion puis enfouies. Le reste de son aménagement du taudis ne le décrédibiliserait en rien, à moins qu’une certaine brunette ne ruine l’effort et ne sollicite par mégarde ou non un dépistage. Yomi s’était fort heureusement arrangé pour prévenir toute ingérence d’alcool ou d’injection de psychotrope, l’homme aurait à la rigueur fumé un joint durant l’acte mais cela importait peu. Elle lui mandait tout juste de laisser un petit papelard au cas où l’on vienne se saisir de lui tandis que l’insolite duo se rendait au commissariat central, là où d’anciens collègues et son successeur daigneraient accorder crédit à sa parole. La belle l’escorta dont à l’accueil avant de prendre congé de l’énergumène bien encadré par d’inspecteurs qui avaient vu juste, sa déposition ne présentant pas la moindre importance, autant ne pas attirer d’ennui à son géniteur ; l’un de ces messieurs manquait de la prendre de cours. Elle connaissait depuis longtemps l’adresse du modeste hôtel où séjournait le suspect et qu’il avait sans doute quitté depuis, fusant à travers les ruelles et trottoirs peu bondés.

Pas un portier ni réceptionniste ou commis de véhicule pour lui signifier la moindre piste sur sa destination véritable, là où une dame d’entretient lui fit l’exacte description d’un grossier personnage qu’il côtoyait hier près de l’accueil et dans l’intimité de sa chambre. Le plausible agent de liaison du contrat d’assassinat, voire un faussaire notoire chargé de lui confectionner une nouvelle identité. Pas la moindre allégation de transaction hélas, aussi épiait-elle quelques brefs interrogatoires du personnel qu’effectuait l’inspecteur hors d’haleine, et les réflexions fructueuses qui en découlaient. La fripouille en vogue ne lui était pas méconnaissable. Une crapule locale, un fieffé récidiviste en cheville avec la famille mineure d’un récent clan de mafieux/une petite bande de voyous rusés. Yomi filait dont seule, ne pouvant assister à l’interpellation et l’interrogatoire du dit complice. Mais elle palliait à cela tandis qu’une certaine logique envisageait le cheminement du fuyard. L’énergumène ne possédait aucun véhicule et tenterait de quitter la ville, outre le train et l’avion, il subsistait un moyen de locomotion plus discret. Et l’orage avait retardé les vols. Or les stations ferroviaires n’offraient pas la surveillance minimale des gares routières et leurs arrêts sinueux. Ainsi deux lignes se démarquaient sur son plan détaillé, dont l’une passait plus près de l’hôtel, si bien qu’alpaguer les rares chauffeurs encore en service et les quelques sans-abri proches s’avérait pertinent. La belle rose peinait pourtant à obtenir des renseignements viables, même auprès des agents de la circulation et du surveillant de la bonne gare. Un horaire approximatif qui coïncidait avec au moins trois navettes distinctes, à moins qu’il ait attendu pour un meilleur trajet.

L’idéal étant de descendre dans la banlieue et d’ainsi rejoindre une sorte de point d’extraction en voiture banalisée, même s’il serait plus malin d’arpenter les égouts, ce que la pyromane hydrophobe se refusait à faire. Plutôt farfouiller tous les établissements hôteliers et auberges de la préfecture. La voilà dont tiraillée entre l’envie de pourchasser à l’aveugle, avec de multiples interrogatoires de témoins potentiels, tel des clients réguliers, et faire son rapport à son paternel. D’autant que ses maigres économies ne lui permettaient pas de couvrir toutes les pistes et la description de son indigne oncle factice la laissait bredouille sur le circuit de la ligne treize, partant de la gare Azuchi à destination des lotissements paumés du quartier Hatara, en passant par le cinéma Le Frac tenu par un charmant français et la troisième avenue la plus prisée pour ses boutiques de toute la ville, celle de Must A Fuu avec ses célèbres climatiseurs, non loin des halles marchandes souterraines Makkamura du dernier tracé. Et l’omission des sites louches déjà raturés sur sa carte dans la journée la rendait dérisoire. Demeurait dont la seconde voie, ligne 7B, la bleue et non la rouge qui elle menait juste à l’aéroport MIA, pour Mustsutafu International Airport, frôlait alors les docks où quelques entrepôts à demi abandonnés éveillaient un intérêt non négligeable. Malgré son embargo policier plus zélé que la douane et l’absence de ferry vers le continent, l’homme n’avait pu prendre la navette d’Okinawa puisque partie en début de semaine. L’aube allait poindre lorsque l’éreintée jouvencelle se résignait à chercher la vermine le long des embarcadères, consciente que c’était peine perdue. Le malandrin avait dû filer depuis des lustres. Or une certaine stupeur glaça le veilleur de nuit qui achevait sa ronde sur une scène glaçante, un cadavre trônait à là, bien dissimulé, à l’écart.

L’autre olibrius au commissariat avait dressé un portrait contradictoire. La personne qui l’effrayait ne fut jamais le suspect, son client, mais bien l’usurpé. Ce sinistre chasseur de malfrats impunis. Son avérée présence laissait sourire l’éprise des flammes, quelle ironie pour le violeur de la noyée. Son longuet calvaire affirmait toute la rage du bourreau l’aversion fiévreuse, un vigilant de sa trempe qu’y exécrait qu’on entache son image. En effet, outre le supplice du pal à l’aide d’un simple balais et du corps lentement lesté par des cordes à poulies, les yeux arrachés vif et les mains tranchées comme la langue en plus des brunes broyées au marteau puis rependues au sol après castration sauvage, sans laisser de trace, induisaient l’œuvre du Juge Sombre d’Hosu. Lequel infligeait les sévices appropriés à ses proies, afin que la populace sache leurs crimes. Et la diablesse s’avérait fossoyeuse plus discrète, sans doute trop à voir l’efficacité qui ébranlait sa juridiction. Elle mandait d’ailleurs à son cher père de relever la liste des passagers de train des derniers jours, clamant que le récidiviste y figurait peut-être, tandis que son adorable aînée venait la rapatrier. Cette traque incongrue aurait au moins servi à une poignée d’individus. Affligerait-elle encore des acolytes impromptus ?
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