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La santé de A à Z (pv:Ryou)

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Kass Narita
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Kass Narita
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Sam 15 Oct - 17:43
Venir, Venir où ? Kass s’attendait à clore cette histoire pour l’heure, prendre gentiment un rendez-vous, rentrer chez lui et aller se coucher avant que le pic d’activité de son médicament ne l’atteigne. Mieux valait éviter d’être suffisamment zombifié dans les transports en commun pour louper une marche. Cela n’arrivait pas tout le temps mais plus le temps passait, plus ces épisodes étaient récurants. De l’ordre des 5% il y avait quelques mois, la fréquence se rapprochait à présent des 20%. Des données largement suffisantes pour justifier d’avantage de précautions.

Mais pourquoi l’accompagnait-elle jusque là ? Voulait-elle s’assurer qu’il ne ferait pas demi-tour une fois devant le bureau du médecin ? C’était un dévouement bien supérieur à ce à quoi il s’attendait. Pas de quoi lui mettre la pression non plus mais presque. Ce n’était pourtant pas son genre mais elle ne pouvait pas le savoir. Enfin, quoi que… il lui était bien arrivé de faire demi-tour en voyant que la file d’attente était trop importante ou face à une secrétaire l’informant qu’elle n’avait pas de disponibilités avant 6 mois. Qui pouvait prévoir un rendez-vous six mois plus tard ? Il y avait les aléas de la vie, de nouvelles obligations qui germait. En prime ces rendez-vous étaient constamment en semaine. Si jamais d’ici là il se faisait virer, il devrait annoncer à son prochain recruteur qu’il ne pourrait pas travailler tel jour seulement quelques semaines après son embauche car il aurait un impératif ? Et s’il devait partir trouver un travail dans une autre région ? Il devrait probablement annuler le rendez-vous de toute manière.

Bon, d’accord, si elle était par-dessus son épaule, il n’oserait probablement pas refuser un rendez-vous, même dans six mois. C’était peut-être ce qu’il lui fallait. Kass hochait donc maladroitement la tête, suivant les pas de la politicienne jusqu’à s’arrêter à la vue des escaliers, comprenant ce qu’elle était sur le point de faire.

Des escaliers, ce n’était jamais grand chose. Sauf lorsqu’on avait l’endurance d’une vieille femme de 90 ans souffrant d’ostéoporose. Kass ralentissait légèrement, juste suffisamment pour se permettre un regard rapide sur les plaques signalant le cabinet regroupant plusieurs spécialiste et ce qu’il identifiait comme le généraliste, le Docteur Koga.

Un étage ne posait pas de soucis, deux étages étaient faisable mais un peu plus difficile. Trois étages puiseraient dans ses dernières réserves mais il n’aurait qu’à s’appuyer sur la rambarde pour ne pas avoir l’air d’être constamment plié en deux par son manque de souffle. Il suffisait donc que le cabinet se trouve entre le premier et le troisième étage.

Cinquième… Non, il ne pouvait pas laisser ce phénomène se produire. Il avait déjà parfois du mal à se regarder en face mais là… Comment être subtile ? Comment présenter l’ascenseur sans s’afficher comme l’ultime flemmard. Ce n’était pas une question de courage mais de santé bon sang ! Et s’il arrivait en civière au cinquième étage, on ne prêterait même pas attention à sa tête.

« J’apprécie l’attention… Oh, il y a un ascenseur. »


Comme si elle ne l’avait pas déjà remarqué avec l’énorme bouton, la porte gise massive et les dorrures se courbant tout autour. Il y avait aussi la voix du japonais, soudain bien trop claire pour quelqu’un qui était en train de se morfondre. Il voulait clairement être entendu. Non, elle ne l’avait pas manqué mais le refuserait-elle pour autant ? Kass s’avança pour presser le bouton. Il devait les rediriger vers une solution viable, qui n’était pas les escaliers, tout en sauvant les meubles.

« Si ça se trouve il est déjà là. »


Petit sourire gêné et une obstination rare. Le bouton pressé, il clignotait à présent, l’ascenseur était donc bien à un autre étage. Et sur ce genre de modèle, pour son plus grand bonheur, l’étage auquel il se situait ne s’affichait pas. Une chance oui car déjà, on pouvait sentir le nouveau noeud de logique qui était en train de germer.

« Visiblement pas… A tous les coups il arrivera à la seconde où nous commencerons à monter. »


S’ils avaient connu l’emplacement de l’ascenseur, ils auraient pu savoir si cela valait le coup d’attendre son arrivée mais sans ce genre d’information, il pouvait arriver à tout moment. Que ce fut dans 2 secondes ou 40. Tandis que s’il s’était affiché au sommet de l’immeuble, il aurait été plus logique de prendre les escaliers plutôt que de l’attendre, cette incertitude là, il comptait bien la faire pencher en sa faveur.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Dim 16 Oct - 20:21
Au bruit de ses pieds, j’ai compris qu’il ne me suivait plus. Pour être exacte, qu’il avait pris une direction différente puis s’était arrêté de marcher. Alors que j’étais moi-même à une dizaine de marches, lui n’en avait pas monté une seule et s’était dirigé directement vers l’ascenseur. Je me suis retournée pour le confronter à ce sujet - confronter est un mot fort, il sous-entend de la violence ou de l’hostilité mais je n’avais aucune intention du genre - mais il m’a prise de vitesse en abordant le sujet de l’ascenseur de lui-même. De la façon la moins directe possible.

Quoi répondre à ça… Il cherchait vraiment à me ménager, à éviter toute forme d’affrontement verbal et de prise d’initiative, qu’il n’osait pas demander quelque chose d’aussi basique que de prendre l’ascenseur ? Son traitement seul ne pouvait expliquer ni qu’il soit trop faible ou rouillé pour monter quelques marches - il pouvait le rendre trop apathique pour ça, par contre - ni qu’il cherche de façon aussi délibérée un moyen de ne pas demander à prendre l’ascenseur. Non, c’était juste une chiffe molle à l’identité si détruite par des années de médicaments et de passivité qu’il ne savait plus s’imposer, même un peu, même pour quelque chose d’insignifiant, même quand il n’y avait aucune raison que je refuse sa demande. Il avait trop peur que je dise non, alors il essayait de me forcer la main. Quite à se ridiculiser au passage, car c’était bien ce qui était en train de se passer.

Cela allait au-delà des neuroleptique, maintenant. Il ne s’agissait plus juste de le guérir d’une dépendance qui le rongeait. Cette petite chose craintive et passive devenait irritante ; mais mon irritation n’était pas dirigée vers lui. Elle ciblait son attitude, son éducation, ses habitudes et convictions, toute cette gangue oppressante de travers psychologiques qui pesaient sur ses épaules. J’avais envie de le prendre par les épaules, de le secouer, de le gifler, de rentrer dans sa tête et d’en purger la crasse pour qu’il devienne, enfin, pour de vrai, un être humain fonctionnel capable de vivre sa vie plutôt que la laisser le porter et le balloter. Lui rendre un peu de courage et de dignité, d’initiative et de détermination, de rêve et de futur.

Mais rien de tout ça n’était faisable, du moins pas dans l’immédiat. Il faudrait du temps et des efforts, qui eux-même demanderaient de la patience. Et ma patience était déjà mise à rude épreuve par son comportement et ses petites tentatives à fendre le cœur de me guider vers l’ascenseur sans. Juste. Poser. La. Question. J’étais à court de gentillesses, les seules réponses qui me venaient étaient agressives ou sarcastiques, et celles-là étaient réservées à Lady Moriarty. Sans maquillage ni perruque, je ne pouvais pas montrer à quoi je ressemblais quand la fatigue mentale guettait. Alors je l’ai simplement regardé, depuis le haut des marches, immobile et silencieuse. Ma main toujours posée sur la rampe. Mon dos toujours tordu pour que mon visage soit tourné dans sa direction. La lumière qui se reflétait sur mes verres de lunettes cachait la direction ou l’expression de mon regard.

“Si vous avez quelque chose à dire, je vous en supplie, dites-le clairement.”

Je savais, j’avais la conviction intime, que ces quelques mots ne servaient à rien. Que même comme ça, avec une invitation aussi claire et directe, il ne trouverait pas la force de dire ce qu’il avait en tête. De prononcer quelque chose d’aussi basique et trivial que “On ne pourrait pas prendre l’ascenseur, plutôt ?” Mais tant qu’il ne l’aurait pas fait, je n’allais pas descendre de ces marches pour le rejoindre.


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Kass Narita
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Kass Narita
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Lun 17 Oct - 11:31
Il ne fallait jamais sous-estimer la capacité d’un homme à fuir le conflit. Car ce trait pouvait le mener vers les dérives les plus extrêmes. Au point où dans sa fuite, il pourrait employer des efforts tels que l’on aurait pu s’interroger sur le pourquoi. Pourquoi cette acrobatie, obsolète depuis plusieurs minutes déjà continuait son cours ? Personne n’était duppe. Et personne n’aimait non plus un lâche. Le bon sens aurait donc voulu que mis face à ses tords, Kass se ressaisisse et exprime clairement ce qu’il voulait.

Cependant, encore aurait-il fallu qu’il sache ce qu’il voulait. Car à force de retrait, d’apaisement et d’écrasement, les idées elles-même finissaient par en souffrir et devenir… moles. Certes, Kass avait bien cette envie de prendre l’ascenseur mais il ne s’autorisait pas à avoir cette idée sans qu’elle ne soit parfaitement justifiée. Et même en tentant de s’exprimer le plus clairement possible, cela ne pouvait ressembler qu’à ça.

« Je... Je me disais que l’on aurait pu prendre l’ascenseur. Enfin, vous n’avez pas à le faire mais il serait un peu étrange que je le prenne en vous laissant ici, surtout si nous y allons ensemble. Il y a aussi le risque que je me sois trompé d’étage. Ou que je vous attende mais que l’ascenseur soit resté bloqué pendant trois minutes et que vous soyez en réalité déjà dans le cabinet à m’attendre alors que je vous attendrais sur le palier. Et je ne devrais pas prendre l’ascenseur sans vous tout court, ça ne se fait pas. Mais vous avez déjà monté… 9.. 10 marches. Vous demander de les redescendre ne se ferait pas non plus. Je pourrais monter l’ascenseur jusqu’au premier étage mais cela vous ferait encore des marches à monter que je n’aurais pas eu à grimper. Alors… »


Kass aurait probablement été plus à l’aise à s’exprimer à l’égard de quelqu’un d’irrespectueux, qui ne lui aurait rien demandé et qui surtout ne le sortirait pas de sa zone de confort car à présent qu’il cachait carrément son visage avec ses mains, la cloche de l’ascenseur retentit. Il ne pouvait pas continuer à déraper comme ça. Il avait besoin d’une question claire, comme elle l’avait dit, il fallait mettre fin à cette torture dès maintenant.

« A… Accepteriez-vous de prendre l’ascenseur avec moi au premier étage ? »


Si ce n’était pas déjà étrange avant, cela l’était maintenant. Car le contact visuel employé, la posture bien trop aimable et le ton clair et distinct aurait été bien plus approprié pour une déclaration faite un soir d’été derrière la piscine après une note laissée dans un casier. Mais le contenu était semble-t-il là. Et oui, Kass proposait bien de monter avec Madame Hanazawa jusqu’au premier étage, à pied donc. Avant d’y rattraper l’ascenseur pour monter ensemble jusqu’au cinquième étage. Tout en simplicité bien évidemment.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Mar 18 Oct - 21:58
Je vais vous épargner sa réponse exacte. J’aurais adoré qu’il me l’épargne également. Qu’il ne tombe pas dans le piège de la longue tirade inutile et dépourvue de fond, appropriée à certains contexte quand elle est déclamée avec assurance et cabotinage, mais absolument dépourvue d’un quelconque intérêt autre que de faire chier le monde quand on se contente de la bafouiller avec autant d’énergie et de conviction qu’un escargot affligé de doutes chroniques ! Une image qui correspondait bien à ce nouvel ami bien encombrant - même si, en un sens, c’était plutôt moi qui l’encombrait et m’accrochait à lui. C’était pour son bien.

Tout ce que vous avez besoin de savoir, c’est que je suis patiemment restée immobile, le dos toujours tordue, à l’écouter en pianotant du bout des doigts sur la rampe de l’escalier, jusqu’à ce qu’il ait fini. Là, j’ai attendu encore… pas très longtemps, sans doute, du point de vue d’une personne ordinaire. Une… deux secondes, peut-être ? Puis je me suis retournée sans me presser - mais sans doute un peu vite quand même, je commençais à en avoir assez de cette situation - et j’ai descendu l’escalier, une marche à la fois, jusqu’à rejoindre Narita dans l’ascenseur.

“Je vais être clémente, ignorer tout le reste, et faire comme si vous m’aviez simplement demandé de prendre l’ascenseur
- mon agacement devait se voir sur mon visage, à moins que mes traits et ma voix soient complètement vierges d’émotions ; mais en un instant, j’ai retrouvé toute mon énergie et ma sympathie, un grand sourire affiché sur mes lèvres, comme si rien ne s’était passé - Bien sûr, si vous voulez ! C’est un ascenseur spacieux dans un immeuble luxueux, ce serait dommage de ne pas en profiter !”

Puis je me suis tournée pour me placer entre lui et le panneau de contrôle, et j’ai appuyé sur le bouton du troisième étage - occupé par le neurologue et un consultant en homéopathie qui devait avoir une liste de pigeons longue comme le bras à escroquer pour avoir réussi à acheter sa place auprès de multiples “collègues” plus sérieux et scientifiquement fiables que lui - sans attendre. Avec enfin un ordre, la cage d’acier chromé s’est mise en branle, une nouvelle sonnette a tinté et la porte s’est refermée. J’en ai profité pour glisser un regard à Narita, puis pour poser un doigt sur l’avant de son épaule et pousser.

“Vous voyez, tout s’est bien passé. Vous n’aviez aucune raison de vous inquiéter à ce point ou de faire autant de bruit pour si peu. Et redressez-vous, cette posture est mauvaise pour votre dos.”


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Kass Narita
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Kass Narita
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Mer 19 Oct - 11:43
Ce n’était pas… Facile d’accord ? Il essayait ! Il essayait vraiment ! Mais tous ne vivaient pas avec un charisme à perforer les plafonds. Il ne se trouverait certainement jamais sur une éstrade à défendre un projet, tout juste peut-être à un guichet à reprendre son numéro d’adhérent dans lequel une erreur s’était glissée. Kass rêvait d’une vie sans grandeur, sans impact, simple mais dans le respect des autres.

Comme s’il allait oser répondre un truc pareil. Non, cela aurait nécessité un certain courage et une dévotion à des principes très fragiles. Une situation dans laquelle l’envie de faire plaisir et la crainte de se faire remonter les bretelles prenaient le dessus, sans égard pour le reste. Kass se sentait tel un funambule sans technique, au-dessus d’un bassin rempli de requins. Espérant être à la hauteur, ne se permettant pas l’erreur tout en encaissant les cailloux lancés de la terre ferme par sa formatrice.

Car il n’avait pas encore perdu. Même si le serveur était angoissé par la pression soudaine de faire les choses « bien », il n’était pas encore à genoux à essayer d’obstruer ses conduits auditifs avec ses avant bras en enchaînant les supplications valant excuses. Néanmoins, cette étrange force de caractère minimale qu’il essayait de préserver ne tiendrait pas indéfiniment. Et le meilleur moyen de de surmonter cette épreuve était de comprendre ce que Madame Hanazawa attendait de lui.

Clairement, qu’il en dise autant l’avait agacée, même si une partie avait semblé convenir. La première partie ? Sinon pourquoi mentionnerait-elle tout le reste ? Mais le reste était indispensable pour comprendre pourquoi il suggérait de prendre l’ascenseur au premier étage plutôt qu’au rez-de-chaussée. Option qu’elle avait refusé au moment de redescendre pour aller dans l’ascenseur. Kass suivit le pas, troublé. Il ne trouvait pas le mécanisme mais s’il ne se dépêchait pas, elle allait s’impatienter.

« O… »


Un début de syllabe qu’il s’empressait de ravaler. Il ne suffisait pas de faire court en lui répondant « oui », il fallait aussi faire pertinent, que ses propos aient un intérêt pour leur destination et leur objectif commun. Ne pas s’étendre, répondre aux questions, répondre aux attentes. Un chemin tracé qu’il devait suivre.

Mais pourquoi le troisième étage ? Le médecin généraliste était au cinquième. Et au troisième se trouvait… Il n’avait pas regardé attentivement. Peut-être que Madame Hanazawa avait fait une erreur ? Non, impossible. Elle n’avait pas l’air de quelqu’un qui ferait des erreurs. Restait donc sa propre erreur. La question de monter des étages était importante et il avait fait attention pourtant. S’il s’accordait pour une fois le bénéfice du doute et envisageait qu’il n’avait pas fait d’erreur…

Le japonais se redressait, collant son dos contre la paroi de l’ascenseur pour se tenir droit. Réfléchir et avoir une bonne posture en même temps ? Voulait-elle secrètement sa mort ?

Il hésita longuement, suffisamment pour que deux étages passent. Mais il devait le faire, aussi car elle avait semblé s’agacer qu’il ne dise pas les choses, presque autant qu’il les dise mal, il devait simplement… bien le formuler. Sans dorures, ou presque. Il décollait son dos de la paroi, s’assurant de se tenir bien droit avant de demander.

« Pourquoi le troisième étage, Madame Hanazawa ? Auprès de quel… professionnel comptez-vous me faire prendre rendez-vous ?»


Il ne la mettait pas en doute. Il voulait comprendre pourquoi ils ne semblaient pas se diriger vers le médecin généraliste, tout simplement. Peut-être qu’il y en avait un second. Mais c’était avant tout de la prévention. Kass réagirait probablement plus mal encore s’il était de nouveau pris de court. Mieux valait qu’il soit préparé.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Jeu 20 Oct - 0:39
Techniquement, s’appuyer parfaitement à une surface n’est pas très bon pour le dos non plus - sans compter que ce n’est pas très agréable - car la colonne vertébrale n’est pas supposée être parfaitement rectiligne, elle a une courbure naturelle. Mais si cet exercice difficile lui évitait de tomber en avant, et lui stimulait un peu l’esprit pour la durée du trajet, repoussant un peu l’inévitable apathie médicamenteuse qui l’attendait, alors je n’allais pas lui interdire de jouer comme ça. Et il avait un peu l’air ridicule, mais c’était déjà bien mieux que le pathétique de l’instant précédent. Il me donnait plus envie de rire que de pleurer désormais, si vous voulez une comparaison.

Et si ça vous semble idiot, dites-vous que ça a fonctionné ! Pendant presque tout le trajet de l’ascenseur après ça, il s’est montré complètement silencieux ! Ce qui, couplé à l’isolation de l’endroit qui nous séparait de toute autre source de bruit - à part celui, désagréable mais régulier, du moteur qui nous tractait vers le haut - m’a permis de me plonger dans mes réflexions. Logiquement, et même si j’arrivais à le convaincre que je prenais soin de Narita, le neurologue me demanderait de sortir pendant la consultation. Cela me laisserait le temps de passer quelques coups de fils, d’organiser mon équipe pour qu’ils rattrapent ce que je n’avais et n’aurais pas le temps de faire au lieu d’aider Narita à se sortir de son addiction.

Cette réflexion n’a cependant pas eu le temps d’aller jusqu’au bout car il a finalement repris la parole. En continuant de s’appuyer au mur, il était donc bel et bien encore capable de se concentrer sur plusieurs choses à la fois ! Enfin, se concentrer est un mot un peu fort, aucune de ses deux tâches n’était très complexe ni éprouvante, mais je commençais à m’habituer à ne rien attendre de lui qui ne dépasse pas le strict minimum possible pour un mammifère non-décérébré. La teneur de la question, par exemple, prouvait qu’il n’avait pas réfléchi plus de quelques secondes, ou pris le temps de lire les plaques à l’entrée. S’il l’avait fait, il se serait douté de la réponse. Mais qu’importe, je me suis tout de même tournée vers lui et j’ai claqué les mains devant mon visage d’un air excité.

“Chez le neurologue, bien sûr ! Qui serait plus à même de déterminer ce que vous avez, et comment s’en occuper ? Votre problème est calmé par les neuroleptiques, après tout, il est soit cérébral soit nerveux, donc tout ce qui tombe sous sa juridiction. Et j’espère bien qu’il vous donnera plus qu’un rend~ C’est ouvert !”

En effet, un petit “ding” a interrompu ma phrase alors que les panneaux d’acier de la porte commençaient à coulisser. L’ascension aura été rapide, quoique à peine plus que si j’avais pris les escaliers seule, et la cage nous libéra juste devant la porte du médecin. Je me suis avancée sur le palier puis ait pivoté pour faire face à Narita. Et j’ai même tendu une main dans sa direction, en priant pour qu’il se contente de la prendre. S’il voulait fuir, c’était le dernier - et meilleur - moment, alors il méritait bien un peu d’encouragement.

“On y va ?”


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Kass Narita
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Jeu 20 Oct - 11:51
Comment ça un neurologue ? Un des sourcils du jeune homme s’arqua de confusion tandis que le reste de son visage se figeait face à « l’enthousiasme » de la politicienne. Bien sur, il savait ce qu’était un neurologue mais n’étaient-ils pas là en raison de son coup à la tête ? Celui qu’il avait pris en se relevant dans les toilettes ? En soit, la tête était aussi concernée mais traditionnellement, il était de convenance d’aller voir un médecin généraliste ou dans les cas plus graves directement les urgences. Un neurologue était… excessif non ? Ou peut-être pas.

La mâchoire de Kass se décrochait légèrement, il n’avait pas de mots pour répondre à ça. Une palpation rapide de l’arrière de sa tête le lui confirmait, il n’avait même pas mal ! Ils étaient donc là pour sa maladie ? Pourtant il était quasiment certain qu’elle avait parlé de l’emmener voir un docteur pour l’accident survenu plus tôt. Sauf que… avait-elle vraiment dit ça en ces mots précis ? Lui l’avait cru. Il l’avait cru très fort même et jusqu’à se retrouver à quelques pas seulement du cabinet d’un neurologue.

Bon sang, s’il était naïf à ce point il finirait un jour dans la soute d’un bateau en route pour un pays inconnu. Mais. Quel. Idiot. Impossible de dire si elle l’avait manipulé ou s’il s’était fait tout un film dans son monde imaginaire. Il ne pouvait pas faire de jugement hâtif, surtout quand elle en avait fait beaucoup pour l’emmener jusqu’ici.

Mais sincèrement, qui voulait se faire examiner la tête quand à chaque fois qu’il faisait un examen, les nouvelles étaient non seulement mauvaises mais insusceptible d’être traitées correctement ? Devait-il vraiment rajouter une pathologie à sa liste déjà longue comme un bras ? Bon, il dramatisait peut-être un peu tout à l’heure en disant qu’il allait « mourir ». Mais sincèrement, lorsqu’il n’avait que son optimisme niais pour lui dire que tout allait bien se passer, il devait faire attention à ne pas trop le contrarier.

Maintenant, comment pouvait-il se défiler sans trop faire d’histoires ? Madame Hanazawa s’était donnée beaucoup de mal pour lui, vraiment. Et si elle avait profité de sa confusion (et il n’émettait pas de jugement) pour l’emmener voir un neurologue, c’était louable de sa part, il ne devait donc pas cracher sur cette bonne volonté. Tout ce qu’il restait à faire était donc de gentiment la remercier de sa sollicitude et presser le bouton de fermeture de l’ascenseur.

De qui était-il en train de se moquer ? Il suffisait d’un regard pour percevoir l’enthousiasme de sa bienfaitrice. Mais le pire, c’était cette main tendue vers lui. Comment pouvait-il dire non à cette main ?! Pourquoi avait-il fallu qu’elle la tende bon sang ?! Dépassé et vaincu, le japonais courba l’échine, sortant de l’ascenseur, posant seulement le bout de ses doigts dans la main de cette femme victorieuse.

« … Oui Madame… »


Kass sortait de l’ascenseur, non sans un regard un poil désespéré vers la porte qui était en train de se fermer derrière eux. Sa fuite était compromise pour de bon. Mais au moins, même si elle espérait le contraire, les chances d’avoir un rendez-vous était nules. Si les délais pour un généraliste pouvaient aller en s’allongeant, le cas était encore plus flagrant avec les spécialistes, ce qui pourrait… ironiquement lui donner la marge de manoeuvre nécessaire pour éviter ce nouveau coup probable au moral.

Pour l’heure, pas question de serrer ses doigts sur ceux de sa bienfaitrice, il comptait bien lui laisser toute latitude pour se défaire de sa main. Ce qui ne l’empêchait pas de faire quelques pas de plus pour lui ouvrir la porte, donnant directement sur la salle d’attente du cabinet privé et son secrétariat, la femme postée à cet endroit s’occupant certainement de l’accueil. Bon… il n’avait plus qu’à demander un rendez-vous. Le plus tard serait le mieux.


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Ryou Hanazawa
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Jeu 20 Oct - 23:25
Aurais-je dû me sentir mal d’exploiter ainsi cette passivité et cette soumission, ces traits-même dont j’espérais à terme le débarasser pour en faire une personne digne de ce nom ? Peut-être, mais c’était bien plus rapide, et je n’avais pas encore les armes pour faire quoi que ce soit à Narita. Le tirer en laisse de la sorte était encore mon moyen le plus efficace de le mener là où je voulais qu’il soit. Et quand il y serait, là il serait temps de jouer sur d’autres leviers pour le remodeler de façon plus positive.

Mais tant qu’il se contentait de jeter des regards misérables et emplis de souffrance en arrière, tant qu’il avait envie de fuir sans oser franchir le pas, tant qu’il suffisait d’une main tendue pour le faire venir là où je voulais sans avoir besoin de m’expliquer à l’avance, alors il ne méritait pas que je fasse plus d’effort que nécessaire. C’était déjà bien assez que je supporte ses longues hésitations. Au moins il n’a pas essayé de m’attraper le poignet ou autre comportement étrange et mal placé. Les chances étaient infimes, je ne courais aucun risque, mais c’était quand même agréable qu’il ne le fasse pas.

J’ai donc fait attention à ne pas marcher trop vite, à garder la main en arrière pour qu’il maintienne le contact, sans avoir besoin de refermer mes doigts sur les siens et essayer de le saisir de force. Il suivait bien gentiment, aucun besoin de le brusquer, j’ai juste été sonner à la porte du cabinet qu’il a ouverte presque aussitôt

A l’intérieur, nous sommes entrés dans une salle claire et aseptisée, typique d’un cabinet de médecin. Un bureau nous faisait face, avec une secrétaire qui leva le nez de son écran pour nous accueillir. Je suis entrée avec Narita et je lui ai fait un geste vers le côté, vers un coin où s'alignaient quelques chaises et une grosse plante en pot.

“Allez vous installer, je reviens.”

Puis je me suis approchée du bureau, un grand sourire aux lèvres.

“Bonjour !
- j’ai commencé avec une voix forte, posée mais avenante, pour mettre la femme dans de bonnes dispositions ; puis j’ai diminué vers une voix plus faible, un peu plus bas que d’ordinaire, dans l’espoir que Narita ne saisisse pas tout - Je voudrais savoir si le docteur peut inspecter mon ami ici. Il s’est cogné dans la tête à l’instant, ce qui n’explique pas notre présence ici, mais j’ai alors découvert qu’il prenait des neuroleptiques soit-disant prescrits par un médecin, sans pouvoir m’expliquer pourquoi, et je sais que ce n’est peut-être rien mais j’ai moi-même pris ce genre de médicaments à une époque, je sais ce que ça fait, et je m’inquiètes…”

Cette longue tirade avait pour but, tout d’abord, d’être honnête. J’étais une personnalité publique et une femme respectable, je ne voulais pas traîner des casseroles. Mais je voulais aussi la faire compatir, jouer sur ses émotions pour la convaincre de nous donner un rendez-vous. J’ai d’ailleurs renforcé cet aspect émotionnel en me penchant en avant, pour créer un cadre intime qui dépassait le strictement professionnel. Elle a paru gênée, elle avait envie de m’envoyer chier - ce qui aurait été normal - mais elle ne pouvait pas vraiment sans se sentir mal. C’était un début.

“Je ne sais pas si je peux, il faut une ordonnance pour prendre rendez-vous, et…”

“S’il vous plait. Vous n’avez pas un petit créneau, juste quelques minutes, que le spécialiste me rassure ?”

Elle hésita de nouveau. Dans le coin de son oeil, il devait y avoir l’annulation du prochain patient. Elle jeta d’ailleurs un regard rapide vers l’écran. A ce moment-là, j’ai sû que j’avais gagné. Et effectivement, elle a poussé un soupir.

“Un patient a annulé son rendez-vous, le docteur pourra peut-être vous voir d’ici un quart d’heure. Je ne vous promet rien.”


J’ai hoché la tête en souriant. C’était dans la poche.


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Kass Narita
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Kass Narita
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Ven 21 Oct - 11:42
A quel moment avait-il été convenu qu’il ne serait pas celui qui se rendrait au comptoir pour prendre un rendez-vous ? Madame Hanazawa avait beau être pleine de bonne volonté, n’était-elle pas en train de s’immiscer un poil trop dans dans sa vie privée ? Si on pouvait appeler sa santé sa vie privée.

Combien de personnes venaient ici accompagnées et combien attendaient bien gentiment dans la salle d’attente que le rendez-vous soit pris par quelqu’un d’autre ? Elle ne connaissait pas ses disponibilités, ses coordonnées. Elle avait son nom et savait l’écrire, oui. Mais il ne devait pas donner aussi des choses comme son numéro de sécurité sociale ou des trucs du genre ? Kass fouilla sa veste, après avoir posé son sac à ses pieds. Le porte feuille était là, la carte bancaire, quelques espèces, sa carte de bibliothèque et aussi heureusement son assurance santé. Une petite frayeur qui n’enlevait rien à cette impression tordue, celle que Madame Hanazawa se comportait comme sa mère. D’ailleurs il n’était peut-être pas le seul à le remarquer car la femme attendant sans doute son tour deux chaises plus loin lui avait lancé un regard… curieux.

Non, même sa mère ne s’était jamais comportée comme ça en réalité. Elle avait l’attitude d’une autre mère, pas la sienne mais il en avait vu des comme ça et c’était… bizarre ! N’en faisait-elle pas un peu trop ?! Déjà quand elle lui avait donné la main, elle l’avait pris de court mais là c’était encore un autre niveau. Heureusement il n’y avait pas de distributeur dans le cabinet, et donc aucun risque qu’elle lui donne un peu de monnaie pour aller acheter une barre chocolatée.

Il se faisait peut-être des idées ?

Mais bien évidemment, lorsque Kass observait le reste de la salle d’attente, les seules choses qui attiraient son regard étaient les quelques mangas adressés aux tout petits, les puzzle et la chaise miniature posée dans un coin et cette peluche en forme de Godzilla qui semblait le fixer avec une intensité déraisonnable. Plus encore que l’autre patiente. La fatigue commençait à se faire sentir mais il ne pouvait pas simplement laisser faire les choses, c’était ridicule à ce stade !

Le voilà qui se relevait donc pour aller plaider sa propre cause auprès du comptoir, uniquement pour entendre la nouvelle fatidique. Non, il avait forcément mal entendu, la peluche l’avait distrait, c’était la seule raison possible. Il força tout de même un sourire crispé par son angoisse.

« … Quinze minutes ? »


Que ce soit à la secrétaire ou à Madame Hanazawa. Peut-être que quelqu’un aurait la bonté de lui répondre. Personne n’avait un rendez-vous chez un neurologue en 15 minutes et sans avoir fait toutes les démarches préalables.

« Vous n’êtes pas… »


Non, il ne pouvait pas lui signifier qu’elle n’était pas sa mère. Elle le savait très bien même si visiblement la gestion des responsabilités était un peu floue. Son sac resté par terre à côté des chaises, il la pointait presque du doigt avant de se raviser, fermant maladroitement son poing en l’air. Qu’allait-il dire ? S’indigner ?

« Quinze minutes ?! »


Mieux valait être vraiment sûr. Un peu de désespoir dans la voix n’aidait pas nécessairement mais sans sa seule échappatoire, que pouvait-il faire ? Quand il n’avait pas l’assurance nécessaire pour s’énerver ou claquer la porte.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Sam 22 Oct - 15:12
“Oui ?”

“Oui.”

Nous nous étions toutes les deux tournées vers Narita, qui était bien allé s’asseoir comme je lui avais conseillé mais avait ensuite décidé de revenir pour… Je ne sais pas, venir voir ce qui se passait, ou plutôt interférer à juger par sa réaction.

Bon, je suis injuste. Il avait tous les droits d’être surpris, les spécialistes sont le plus souvent très occupés et les rendez-vous sont difficiles à prendre. Je ne pouvais pas lui expliquer, après tout, que j’avais tout planifié pour que les astres s'alignent en notre faveur. Et je suppose que je lui forçais un peu la main en venant demander le rendez-vous à sa place et en me chargeant des démarches à sa place. Mais comprenez-moi, j’avais visiblement affaire à un homme incapable de prendre soin de son propre bien-être, j’étais presque surprise qu’il soit capable de survivre seul. Car il était seul sans le moindre doute. S’il avait déjà une ancre émotionnelle dans sa vie, un pilier auquel il était accroché et dont il dépendait pour s’occuper de ses besoins, il l’aurait déjà appelée à l’aide depuis longtemps au lieu de me suivre bien passivement.

Conclusion, mon attitude entreprenante ne justifiait en rien qu’il vienne ainsi s’immiscer dans mes bonnes actions. Je l’aurais bien grondé mais c’était peut-être aller trop loin dans l’infantilisation. Il n’était pas jeune, ni un crétin décérébré, il était souffrant et engourdi par les médicaments. Il méritait plus de considérations que ça. Donc j’ai juste posé une main chaleureuse - et chaude, les puits de la combinaison approchaient lentement de leur capacité maximale et elle n’évacuait plus la chaleur de mes nerfs aussi bien qu’elle le pouvait - sur son épaule, je me suis courbée pour reprendre cette posture un peu intimiste, et murmurer avec ma voix la plus rassurante.

“C’est une très bonne nouvelle, ça veut dire qu’il suffit d’attendre un peu et le docteur pourra vous examiner. Votre tête
- j’ai décollé la main de son épaule un instant, juste le temps d’appuyer à l’arrière de son crâne. Pour que ça fasse mal, et qu’il pense être vraiment blessé, j’ai fais en sorte de bien enfoncer mon ongle dans son cuir chevelu - souvenez-vous. Nous saurons s’il y a un soucis et quoi faire pour la suite.”

Tout en parlant, je l’ai poussé de nouveau vers les chaises. Cette fois, j’allais m’asseoir avec lui et m'assurer qu’il garderait son cul rivé dessus jusqu’à ce qu’on ait besoin de lui. Peut-être en lui collant quelque chose entre les mains. Aucun des magasines et mangas proposés ne semblaient vraiment destinés à quelqu’un dans sa situation, adulte mais diminué. Peut-être que le livre d’éveil, avec ses phrases courtes et ses couleurs vives, lui conviendrait.

Le seul risque, c’était que son refus de se faire inspecter semblait aller plus loin que la simple acceptation passive de sa condition. J’avais déjà eu plusieurs fois cette impression qu’il ne voulait activement pas consulter. Dans les toilettes, il avait parlé de quelque chose qu’il ne voulait pas entendre. Il était dans le déni, ou il fuyait quelque chose. Et encore là, il y avait eu plus que de la surprise dans ses exclamations.

“Vous n’avez pas peur des médecins quand même ?”

Bien sûr que non, il n’avait pas peur des médecins. Mais il avait peur de ce qu’un médecin pouvait trouver. Et si je voulais l’aider à affronter ses problèmes en face, je devais commencer par identifier ce qui le retenait. Cet instant, si proche de la source de sa peur, alors qu’il était aussi proche de craquer, était parfait pour qu’il me dise enfin ce que j’avais besoin de savoir.


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Kass Narita
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Sam 22 Oct - 21:10
Oui ? Ou oui ? Kass tournait son investigation vers la secrétaire, lui renvoyant toutes ses questions. Car l’issue la plus favorable se trouvait dans son interrogation, qui n’était pas absolue. Il ne pouvait pas avoir un rendez-vous dans 15 minutes. Il n’était pas psychologiquement prêt pour ça. Il n’était pas physiquement prêt non plus. Probablement pas spirituellement non plus. Les planètes n’étaient pas en train de s’aligner devant lui, c’était la porte des enfers qui se dressait. Et une marche funèbre qui l’avait accompagné depuis la bibliothèque. Il ne dramatisait pas, non.

Il fallu au moins cette main sur son épaule pour le ramener à la réalité et lui faire prendre conscience que Madame Hanazawa était soudain… très, très proche. Le regard oscillant vivement entre sa main et son visage, sa déroute ne laissait aucun doute. Face à cette brise légèrement fleurie, il devait aussitôt se convaincre qu’il s’agissait d’une fenêtre ouverte dans ce bureau dans cette salle sans fenêtre et non le parfum de sa bienfaitrice. En prime elle essayant de lui faire comprendre que c’était une bonne nouvelle ?

Tout devenait plus clair. Certes, Kass était prêt à lui laisser ses organes un peu plus tôt, rongé par la honte mais… il ne le pensait pas vraiment. Et il ne l’avait pas dit de vive voix donc ça ne devait pas compter. Ce cabinet était un vrai cabinet n’est-ce pas ? Le voilà qui cherchait à identifier une glacière qui lui indiquerait que cette adresse proposait un service à emporter. Mais c’était sans compter sur cette main à l’arrière de sa tête, rapprochant. Encore. Madame. Hanazawa, qui lui fit serrer les dents.

« Th.. »


Il n’osait pas reculer, presque paralysé, il n’avait pas mal tout à l’heure mais quand elle le touchait, il avait mal. Sa main était chaude, elle aurait du être réconfortante et pourtant l’angoisse gagnait en intensité. Sa bienfaitrice était bien une bienfaitrice… n’est-ce pas ? Cette fois, il ne tentait pas de toucher l’arrière de sa tête à nouveau, déjà car les vertiges lui feraient probablement perdre l’équilibre mais aussi à cause de cette crainte tout à fait irrationnelle. L’idée que s’il tentait de toucher l’arrière de son crâne et n’y trouvait rien, sa sauveuse serait la première à le toucher à nouveau pour lui rappeler exactement où il avait mal, combien il avait mal.

De nouveau assis, il devait maintenant dire s’il avait peur des médecins..? C’est d’elle qu’il avait peur. Le diagnostique aussi oui mais surtout elle. Ne pas parler aux inconnus ne s’adressait normalement qu’aux enfants et plus le temps passait, plus cette sensation d’être au bord du précipice se faisait plus pressante.

« Non… »


Mais il aurait très certainement peur d’un chirurgien de l’ombre chargé de récolter ses organes. Il devait la dissuader, sans éveiller les soupçons, sans qu’elle ne puisse potentiellement comprendre qu’il avait compris. Pourtant Kass ne pouvait clairement pas prétendre être plus malin, surtout quand son nez plongeait légèrement vers le bas, sa tête devenant un peu trop lourde pour ses épaules. Ce n’était pas le moment de s’endormir merde, sa vie était en danger !

« Mais ils m’annoncent rarement de bonnes nouvelles. Mes capacités respiratoires sont limitées, ma tension est très basse, j’ai très certainement un souffle au coeur. Je ne serais même pas surpris d’avoir un cancer. Généralisé et très… très agressif. Il n’y a rien à sauver, rien. »


Si ses organes n’était pas viables, il pourrait peut-être y échapper. Et si vraiment elle était de bonne volonté, eh bien ils en rediscuteraient.


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Ryou Hanazawa
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Sam 22 Oct - 21:46
Les informations commençaient enfin à sortir de sa tête. Pas facile de le pousser à se confier, surtout que je sentais bien qu’il restait tendu. Il affirmait ne pas avoir peur des médecins, et si ce qu’il disait était vrai - je n’avais aucune raison d’en douter, je ne voyais aucun signe que son regard dévie ou qu’il soit particulièrement fébrile ou hésitant en parlant - alors il en avait déjà consulté plusieurs. Au contraire, ses craintes étaient plus de l’ordre du traumatisme et de la prédiction. C’était… beaucoup de problèmes de santé, oui. Et les problèmes pouvaient en engendrer plus, empirer progressivement la situation de son corps comme une réaction en chaîne destructrice. Sans compter les médicaments, qu’aucun des troubles listés ne pouvaient expliquer. C’était ça que je voulais le plus savoir. Pourquoi il s’empoisonnait avec des neuroleptiques. Mais il ne semblait pas décidé à en parler, à moins qu’il ne le sache plus lui-même.

J’avais un quart d’heure pour lui tirer les vers du nez, après quoi il disparaîtrait chez le médecin qui en apprendrait plus de son côté. Il n’y avait donc aucune urgence de mon côté, mais j’étais tout de même curieuse. Et surtout, inquiète pour lui. Pour la suite, un peu de distance allait aider, donc je me suis reculée et enfoncée dans le dossier de mon siège - un siège pas trop inconfortable, à des lieux donc de ce qu’on pouvait attendre d’une salle d’attente. Quelqu’un n’avait pas lésiné sur les moyens - avant de faire un ample mouvement de bras.

“Raison de plus pour prendre soin de vous ! Il y a beaucoup de choses merveilleuses à attendre de sa vie. Si votre corps n’est pas capable de suivre, alors vous passerez à côté d’un tas d’opportunités de profiter de l’existence et de vous faire plaisir !”


Et si, à l’inverse, il devait être si criblé par sa santé, si son corps devait devenir un boulet si lourd qu’il le privait de tout, alors à quoi bon continuer de mener une vie dont on ne profitait pas ? L’existence ne se suffit pas à elle-même, encore doit-elle être utile ou agréable, sinon ce ne sont que des efforts au nom de l’effort. Pas une vie. Et j’aime l’idée que les gens vivent des vies intéressantes, et qu’ils soient intéressants dans ma propre vie. Pas des tas de chiffons apathiques.

“Prenez votre médicament par exemple. Non, attendez, je ne veux pas dire que vous devriez en prendre maintenant - je sentais venir le quiproquo, et si les neuroleptiques avaient aussi endormi son bon sens, je ne voulais pas risquer qu’il fasse une overdose par ma faute en plein cabinet de médecine - mais utilisons-le comme exemple. Vous en avez pris, tout à l’heure, quand vous alliez mal. C’est bien que vous voulez aller mieux, n’est-ce pas ? Vous voulez prendre soin de vous.”

J’étais consciente d’aller un peu loin avec cette dernière analyse. Il le faisait peut-être par automatisme. Par pur instinct de survie. Ou peut-être que pour lui, cet immobilisme sans joie et sans surprise était une façon de prendre soin de lui, d’éviter que les choses empirent. Cette attitude était assez répandue chez les gens habitués à la misère et qui avaient enfin péniblement atteint une situation stable. Je ne connaissais encore rien de sa vie, en fait.

Je pouvais estimer qu’il ne faisait pas un travail manuel car il n’avait ni callosité ni cicatrice sur ses mains ; il n’était pas étranger à la violence, à juger de la balafre sur son visage, mais en était rarement responsable, toujours d’après ses mains. Très maigre, ni graisse ni muscle, ce qui allait avec son souffle et son cœur mais excluait tout travail physique. Vêtements passe-partout, pas de luxe ni de nouveauté mais le tissu est bien entretenu, à l’exception du sac, qui était soit vieux et sentimental, soit un signe de maladresse. Il était propre sur lui, pas excessivement mais pas comme une personne qui se laisserait aller. Posture courbée, le dos tordu, soit comme quelqu’un qui passe du temps devant un bureau, soit en posture de soumission - les deux étaient crédibles. Pas de signe d’une alliance, donc soit il n’était pas marié, soit il ne respectait pas les traditions de sa foi chrétienne.

En bref, pas grand chose. Il était temps de remédier à ça, mais toujours subtilement.

“Mais si vous êtes vraiment inquiet, vous avez peut-être quelqu’un à appeler, quelqu’un qui pourra venir vous apporter une présence rassurante ?”

Et m’en dire plus sur son compte, au passage. Avec une personne de plus, j’aurais uuuun peu plus de mal à mener tout le monde en bateau, mais rien d’insurmontable.


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