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La santé de A à Z (pv:Ryou)

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Kass Narita
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Kass Narita
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Jeu 27 Oct - 2:04
Ce… n’était pas la première fois. Déjà depuis le haut du premier palier des escaliers, Madame Hanazawa lui avait posé ce genre de question. Elle se répétait, se reformulait tout en cherchant la même réponse, comme une échappatoire à un dialogue de sourd. Mais surtout, elle connaissait la dite réponse, n’est-ce pas ? Ou du moins elle pensait la connaître, souhaitant simplement lui faire dire à voix haute des choses qu’il rejetait au plus profond de lui.

Kass rabaissa ses mains, laissant ses doigts tranquilles, le long de son corps, se livrant à un silence comme s’il cherchait à entendre les battements de son propre coeur. Quelque chose avait changé. Une sensation si lointaine qu’il l’aurait presque oubliée. Une chaleur dans sa nuque, des crépitements dans ses doigts et un pli au fond de sa gorge. Etait-ce… de la colère ?

« Qu’attendez-vous de moi ? »


Pourquoi ce jeu malsain ? Pourquoi forcer le deuil sur un inconnu ramassé dans la rue ? Etait-ce un plaisir coupable ? Un hobby dans l’art de ramasser les chats errants, les soigner et les nourrir pour finalement les remettre à la rue, incapables de subvenir à leurs besoins après avoir dépendu d’elle pendant trop longtemps ? Il n’y avait pas que de la colère dans le regard de Kass, il y avait aussi de la frustration, de la tristesse. C’est un jeu auquel il ne voulait pas participer. Et justement, plus vif qu’il ne l’avait été de toute cette journée, à la sortie de l’ascenseur, il pressa le pas pour dépasser Madame Hanazawa, quitter cet immeuble de son côté. Il n’allait plus lui prendre la main, il n’allait plus la suivre, c’était trop.

Il s’arrêta tout de même au moment d’arriver à la porte. Car sa hargne ne se calmerait pas aussi facilement. Il ne pouvait pas la laisser « gagner ». Elle voulait sa réponse ? Il allait lui donner, il se retournait.

« Très bien. Quand je arrivé dans cette ville, j’étais un sans alter. Pire, j’étais un sans alter terrifié à la vue d’un alter. Ca ne pouvait pas « bien se passer ». J’ai été ostracisé car je ne correspondais pas à ce qu’on attendait de quelqu’un de normal. Mes camarades, mes professeurs. Mais je le supportais. Je savais que quelque part, j’avais ma place. Alors excusez-moi si maintenant à défaut d’encore y avoir réellement ma place, j’espère que je pourrais au moins prétendre que c’est le cas. »


Kass ne pouvait pas rentrer chez lui. Il ne pourrait jamais rentrer chez lui. Ces communautés auxquelles il voulait tant adhérer, celle qui l’avait élevé. Rien n’avait été pareil à partir du jour où le docteur Kazura lui avait indiqué soupçonner la présence d’un alter. Il se refusait d’y croire. Et maintenant qu’il ne pouvait plus y échapper, que son dernier espoir de rentrer un jour chez lui, d’y être le bienvenu, s’envolait, il cherchait bien ce moyen de se convaincre que ce serait pas irrévocable. Il avait besoin de cet espoir.

« Alors je ne vois pas comment je pourrais encore me faire ce genre de film si des plumes me poussaient dans la nuit. J’espère que vous êtes satisfaite. Maintenant, je ne sais pas si vous essayez de m’aider ou de m’intimider mais si vous le permettez, j’ai la tête qui tourne depuis que nous sommes arrivés dans le cabinet et j’ai besoin de m’asseoir. »


Et il sortait sans attendre. S’était-il déjà énervé comme il l’avait fait ? Il pouvait sentir ce coeur qui était pourtant si calme il y a quelques minutes de cela s’affoler dans sa poitrine comme si cette fureur lui faisait prendre vie. Il agrippait son pull d’une main, le serrant entre ses doigts, s’asseyant au premier endroit lui en donnant l’opportunité. Un stand de ramen.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Ven 28 Oct - 0:16
Je l’ai regardé réciter sa diatribe sans rien dire, avec un air de surprise un peu exagérée, pour être honnête. Puis je l’ai regardé partir vers la porte, toujours silencieuse. Et une fois qu’il a passé la porte, je me suis permis de sourire de nouveau.

Il avait craqué dans le mauvais sens, mais il n’avait pas parlé de partir loin, ou de ne plus me voir. Juste de s’asseoir. Et il avait exprimé le fond de sa pensée. C’était déjà une victoire, et un gros pas en avant. Et en parlant de marcher, il ne fallait pas le laisser filer trop loin. Il n’était pas assez reconnaissable pour que je le repère dans une foule trop dense à cent mètres de distance.

Par chance, la foule n’était pas dense, et il n’était pas si loin. Dès que j’ai mis un pied sur le trottoir, je l’ai repéré de l’autre côté de la rue, en train de s’installer à un stand de ramens ambulant. Je me suis assurée qu’aucune voiture n’arrivait et j’ai traversé pour le rejoindre. Sans demander son avis, j’ai tiré le tabouret voisin au sien et je me suis installée.

“Cela commence à faire beaucoup de questions auxquelles je n’ai pas répondues, alors faisons-ça dans l’ordre.”


Le cuistot, de l’autre côté du stand, s’est approché mais je l’ai renvoyé à son bouillon d’un regard. Nous n’avions pas encore regardé la carte, et je n’aime pas être interrompue. D’ailleurs, il faudrait commander quelque chose si nous voulions rester assis ici.

“Tout d’abord, il est hautement improbable qu’il vous pousse des plumes. Ou des cornes. Ou quoi que ce soit. Le médicament qui a altéré la croissance de votre Alter était un neuroleptique, c’est bien ça ? Il n’a pu affecter que vos nerfs, d’autres organes ou excroissances se seraient développés normalement. Si vous n’en avez pas, c’est que votre Alter ne vous en a pas donnés. Et quand bien même, les Alters se développent le plus rapidement pendant l’enfance et à la puberté, comme tout le reste de notre corps. Cette période de votre vie étant passée, une croissance explosive prenant une forme complètement nouvelle est improbable au mieux. La seule possibilité serait un éveil d’Alter, qui peuvent déclencher des changements radicaux de celui-ci. Mais ces Eveils, encore mal compris, ont jusqu’ici toujours pris la forme d’un développement des particularités préexistantes, et pas le développement de quelque chose d’entièrement différent.”

Et ils étaient très rares. Ce qui expliquait, combiné au tabou national sur les Alters qui interdisait de mener des recherches décentes sur le sujet, pourquoi ils étaient si mal compris.

“Ensuite, je veux que vous soyez heureux. Ce qui n’était pas le cas avant notre rencontre, ne tentez pas de le cacher. Je ne parle pas de surnager, d’éviter la douleur et de se laisser porter, mais de vrai bonheur. De satisfaction. D’accomplissement. Quelque chose d’assez fort pour donner un sens à l’existence. Tout le monde devrait avoir le droit d’être heureux, et vous aussi.”

Dit sur un ton trop rapide et énergique, cela aurait pu ressembler à des accusations. De très idiotes accusations. C’est pourquoi j’ai bien fait attention à parler doucement, chaleureusement, sans trace d’animosité.

“Enfin, je ne peux pas vous dire à quoi vous attendre. Je ne sais pas ce que serait devenu votre Alter sans le traitement, et ce qu’il deviendra maintenant. Mais je sais que ça ne peut être pire que ce qu’il est maintenant. Et je sais aussi qu’une place, ça se créée. Vous parlez de là d’où vous venez, n’est-ce pas ? Cet endroit où vous n’avez plus votre place. Mais et ici ? Vous ne vous plaisez pas ici ? Pourquoi être resté. En tout cas, vous êtes comme tout le monde, maintenant. A égalité avec n’importe qui, plumes ou pas. Il ne tient qu’à vous d’y creuser votre place, et de la rendre confortable. Mais pour ça, pour commencer à prendre votre vie en main et la mener dans une meilleure direction, il faut commencer par voir que vous avez un problème.”

C’était un sacré pavé que je lui envoyais en plein cerveau, mais maintenant il ne pouvait plus m’accuser de ne pas exprimer le fond de ma pensée. Il savait tout. Et il avait sans doute besoin de temps pour digérer, de beaucoup de temps. D’après ses standards. Hors de question que je reste tout ce temps sans rien faire, je serais devenue folle. J’ai donc fait le signe inverse de la première fois au cuisinier, qui s’est approché.

“Shoyu Païtan ramen pour moi. Et vous ? - je me suis tournée vers Narita, la tête appuyée sur la paume d’une main, à moitié avachie sur le comptoir - Je vous invite, ce n’est pas grand chose après le médecin.”


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Kass Narita
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Kass Narita
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Ven 28 Oct - 15:31
Bon sang, mais qu’avait-il fait ? A défaut d’être une personne admirable, jusqu’à ce jour, Kass pouvait au moins prétendre avoir été une personne respectable. Toujours dans le respect, dans le calme, sans animosité, en se préservant de jugements. Oui, il y avait eu cet épisode dans le train mais c’était un accident, un accident provoqué par une angoisse insoutenable. Cette fois, il n’avait aucune excuse. Il avait vidé son sac sur une innocente, dans l’irrespect le plus absolu. Il avait même probablement levé la voix. Et il lui avait suffit de traverser la rue pour s’en rendre compte, avant même de finir sur un de ces tabourets.

Il était allé… beaucoup trop loin. Et s’il lui avait fait peur ? Maintenant qu’il avait un alter, peut-être pouvait-il être perçu comme dangereux ? Elle n’avait pas l’air si frèle mais elle restait plus petite qu’il ne l’était. Il était donc devenu cette brute épaisse sans aucune morale, s’en prenant aux plus faibles ? Il ne lui en avait pas fallu d’avantage pour s’affaler sur le comptoir du stand. Car il était tombé bas, très bas et rien ne pourrait…

…. Bon, Il avait un problème, d’accord. Mais il n’était clairement pas le seul à avoir un problème. Qui suivait l’ingrat qui venait de se lâcher sur elle après avoir profité d’une consultation aux frais de la reine ?! C’était donc ce qu’on appelait… le masochisme ? Pourtant si Madame Hanazawa avait du être quelque chose du genre, Kass aurait plutôt pointé vers le sadisme. C’était de la folie. Essayer de comprendre ce qu’elle avait en tête était peine perdue, il ne pouvait pas gagner à ce jeu là. Il était d’autant plus improbable qu’elle se mette à lui répondre dans l’ordre. Néanmoins, pourquoi la la contredire à ce stade ? Avait-il posé tant de questions que ça ?

Au moins, ce qu’elle avait à dire, à défaut de lui faire décoller la joue du comptoir était… Plutôt positif. Même sans savoir ce qu’était un « éveil », il parvenait à comprendre qu’il n’aurait certainement jamais de plumes ?

Kass détournait un peu le regard sur la question du bonheur. Il était… gênant de se voir dire ça en face. Ils se connaissaient depuis peu et… elle pouvait déjà en dire autant. Être heureux n’avait rien de facile pourtant. Beaucoup de personnes n’étaient pas heureuses et même si lui-même l’aurait souhaité à d’autres, il avait toujours eu tendance à identifier ce souhait comme quelque chose d’égoïste. Et donc en contradiction avec son souhait d’être une bonne personne.

Quand à cette histoire de se faire une place ici… Est-ce qu’il y parviendrait vraiment ? Il faudrait déjà qu’il soit capable de regarder les autres comme il regarderait son village. Et… Ce serait probablement le plus difficile. En particulier quand ses moindres efforts en ce sens se soldaient par des déceptions. En plusieurs années il n’était pas parvenu à créer le moindre lien. Enfin, s’il lui arrivait encore d’échanger rarement avec son ancien colocataire, il s’était plus isolé qu’autre chose. Les portes se fermaient avant même de s’ouvrir.

Kass posait ses mains sur le comptoir le temps de hisser légèrement sa tête pour passer lui aussi sa commande. Il devait songer à arrêter de se comporter comme une anguille en train de sécher sur le pont d’un bateau.

« … La même chose, s’il-vous-plaît. »


Il remarquait à peine le cuisinier. Leur conversation était… prenante de bien des manières et amenait son lot de conclusions, parfois un peu absurdes.

« Vous avez des conseils à me donner ? »


Peut-être existait-il groupe de parole nommé les « idiots anonymes » où il trouverait sa place ? Car à l’heure actuelle, chaque rencontre, chaque interaction, jusqu’au moindre acte de la vie en communauté était inefficace. Mauvais au point de se demander si Jae-sun n’était pas parti à cause de lui. En tous cas il ne lui en avait rien dit.

« Que je sois capable d’appliquer. »


Oui, mieux valait préciser à ce stade. Tout le monde n’était pas Madame Hanazawa et certainement pas cet imbécile avec ses deux pieds gauches. Il aurait souhaité être plus habile mais certaines personnes étaient tout simplement incompétentes dans l’art de vivre.

Oh et il n’oubliait pas cette histoire financer sa consultation et de maintenant le nourrir. Il ne pourrait… pas accepter ça. Mais Kass sentait bien que ce n’était pas le moment pour insister, il y reviendrait, même si cela signifiait demander une copie de la facture directement au cabinet et retracer son adresse pour lui adresser un chèque, il le ferait.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Sam 29 Oct - 1:37
C’est presque injuste de dire que j’étais avachie, avec le recul. Narita était encore plus étalé que moi sur le comptoir, comme s’il n’avait plus d’os dans le corps. Enfin, il est parvenu à se redresser un peu, le temps de passer sa commande, si on peut appeler ça comme ça. Dire “Pareil” ce n’est pas faire un choix ni réfléchir, mais bon. Il avait des choses plus importantes à l’esprit, et pas la capacité de penser de façon efficace à plusieurs choses à la fois. Je ne l’ai pas jugé trop durement, et j’ai plutôt attendu qu’il arrive à une conclusion. En profitant de la plaque métallique au-dessus de la cuisine du stand de ramen pour regarder les gens qui allaient et venaient dans notre dos dans le reflet, et chercher ce qu’ils m’inspiraient. Attendre Narita tout le temps commençait à me taper sur le système, j’avais besoin de combattre l’ennui.

Parfois, on trouve des gens assez étranges ou originaux, juste en observant le passage, pour attirer le regard. Là, ce n’était pas le cas. Ici une mère d’au moins deux enfants, qui vu l’heure était en train d’aller en chercher un - ou les deux - après les cours. Là, un employé de bureau qui cherchait à manger, et dont la pause repas était décalée par un rendez-vous important avec un client. Ils n’étaient pas intéressants à observer, je les cernais trop facilement. Heureusement, Narita n’a pas été si long à me répondre cette fois.

Et sa réponse était un bon signe ! Enfin, elle était encourageante ! Elle n’était pas négative ! Elle… semblait indiquer qu’il envisageait sérieusement de mettre de l’ordre dans sa vie afin d’un jour en profiter au lieu de la subir. Il ne l’envisageait pas trop fort, mais il ne rejetait pas l’idée en bloc. Bien sûr, j’aurais apprécié plus de détermination ou d’enthousiasme, mais il ne semblait capable ni de l’un ni de l’autre, ce qui était un problème en soi.

“Malheureusement non, c’est un peu plus compliqué que ça.”

Là je me suis redressée et j’ai tendu les bras pour m’étirer. J’avais réussi à le traîner jusqu’à ce point, jusqu’à ce moment où il voulait savoir comment aller mieux. Si je le perdais… C’était soit maintenant, soit plus tard. Oui, ça sonne idiot, mais ce que je veux dire c’est que le plus facile était derrière moi. Jusque là, je l’avais analysé et bousculé pour qu’il aille où je voulais qu’il soit. Pour la suite, j’allais avoir besoin de sa coopération.

“L’humain est par essence routinier, il aime retomber dans ses petites habitudes à la moindre occasion. C’est comme ça, il faut faire avec. Et les changements les plus efficaces sont ceux qui durent, les gestes qu’on s’impose sur la durée. Il est donc trop facile de trouver ces efforts fatigants, de se dire qu’on le fera demain, et d’abandonner du jour au lendemain avant de voir les effets positifs de ce que l’on a tenté.”


Le manque de détermination, la fatigue, l’indolence, il y avait plein de raisons de perdre cet élan initial et de retomber dans ses travers. Certaines… je ne dirais pas bonnes, mais compréhensibles. Il faut se faire du mal, souvent, pour arriver à quelque chose de bien. Mais tout le monde n’est pas capable d’endurer cette douleur. Et dans l’instant, quand on la subit, on se demande souvent si le résultat vaut vraiment de s’imposer tout ça. La réponse est évidemment “oui”, mais c’est une réponse logique et pragmatique. Donc inaccessible à la plupart des gens.

“Je pourrais vous dire de trouver un hobby qui vous fera sociabiliser pour vous habituer au contact humain et vous former un cercle intime. Ou de trouver une compétence qui vous passionne et de vous former jusqu’à en faire votre travail, pour avoir un métier qui vous motive. Ou juste d’arrêter les neuroleptiques, de suivre les conseils du médecin, et d’endurer vos crises jusqu’à ce que votre Alter se répare. Mais la réalité est qu’aucun de ces conseils ne sert à quoi que ce soit si vous ne les appliquez pas jusqu’au bout. Alors la première chose que vous devriez faire…”

Je me serais bien renfoncée dans mon dossier pour l’effet dramatique, mais nos tabourets n’en avaient pas. Aussi, je me suis seulement redressée un peu plus.

“C’est trouver quelqu’un pour vous aider à tenir ces résolutions sur la durée. Vous avez des proches susceptibles de vous accompagner ?”


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Kass Narita
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Kass Narita
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Sam 29 Oct - 15:25
Qu’était-elle en train de lui dire ? Qu’il devait s’établir un calendrier avec des objectifs ? Fixer un planning strict avec des horaires adaptées à la vie qu’il voudrait mener ? A cet instant précis, Kass avait un travail, il n’avait donc pas de quoi se plaindre en terme de routine. Il n’avait pas non plus énormément de temps pour penser à autre chose puisqu’il dormait la moitié de la journée. Déjà, les options pour socialiser en dehors de son travail étaient donc minces. Mais poursuivre ses rêves aurait nécessité d’encore en avoir.

Fut un temps, Kass aurait voulu être médecin, jusqu’à ce qu’un professeur ne lui fasse remarquer que ses aspirations ne collaient pas avec les résultats obtenus, qu’il devait revoir ses ambitions à la baisse. Ce qu’il avait fait. Puis, il avait voulu aider les autres à plus petite échelle, il s’était donc tourné vers le social après avoir enchaîné les petits boulots. Puis, après s’être fait virer et forcé d’admettre qu’il devait parvenir à s’occuper de lui avant de pouvoir penser à s’occuper des autres, il avait finalement trouvé ce travail dans un bar. Et même si ce n’était absolument pas ce qu’il envisageait à l’origine, il y avait du mieux. Au moins il était capable de subvenir à ses besoins et les autres employés étaient… réellement bienveillants. Alors que pouvait-il demander de plus ?

« J’aime mon travail. »


C’est la conclusion à laquelle il parvenait alors que ses doigts s’entremêlaient sur le comptoir. Lui-même semblait surpris de l’admettre, pourtant c’était le cas. Il n’avait pas besoin de se justifier mais mieux valait en passer par là dès maintenant que de revenir dessus quelques secondes plus tard.

« Ce n’est pas ce que j’envisageais mais… J’y rencontre des gens bien. »


Kass se sentait plus ouvert qu’il ne l’était en arrivant. La première fois qu’il était entré dans un bar, il s’était senti cernés par des criminels. Pourtant maintenant il y travaillait, entouré de plus de sympathie qu’il ne l’avait jamais été depuis son entrée à l’université. S’il avait été un peu plus impliqué dans la symbolique de sa foi, il aurait peut-être même considéré qu’un ange veillait sur lui.

L’idée « d’endurer des crises » n’avait rien de plaisant. Mais c’est justement ce qu’elle tentait de lui faire comprendre non ? Que ce qu’il fallait passer par le pire pour arriver au meilleur ? Est-ce qu’il pouvait vraiment tenter une voie aussi risquée ? Ces médicaments étaient aussi ce qui lui permettait de travailler.

« Et j’ai un chat. »


Non, il n’avait personne « d’autre » dans sa vie et si mentionner un chat pouvait provoquer un peu de pitié, il le pensait en tant qu’être dépendant de lui et de sa bonne santé. Ces crises, il ne les connaissait pas depuis longtemps, il n’en voyait les effets que lorsqu’elles survenaient et il n’aimait pas ce qu’il voyait.

« Si j’allais trop loin ? Et si je me mettais en danger ? Ou mettais quelqu’un d’autre en danger ? »


Ce ne serait pas la première fois qu’une personne sous l’emprise de délires psychotiques se jetterait par la fenêtre ou agresserait violemment son voisin. Lorsque Madame Hanazawa était entrée dans les toilettes, Kass était persuadé qu’elle lui voulait du mal. Ses intentions étaient certes encore difficiles à cerner mais il n’y avait rien d’aussi absolu qu’au moment de prendre ces médicaments. Les symptômes restaient les mêmes. Un schizophrène psychotique pouvait être dangereux, pour lui ou pour les autres. Et faute de meilleure comparaison, il fallait le traiter comme tel. Ce devait être la raison pour laquelle le neurologue lui avait suggéré de poursuivre son traitement pour l’instant.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Dim 30 Oct - 3:03
“Excellent !”

Un travail qui lui plaisait sincèrement - à ce stade de la discussion, et considérant le temps qu’il prenait pour formuler ses réponses, il avait pris le temps de regarder en arrière et de se poser sérieusement la question avant de parler. Et bien sûr, son langage corporel indiquait une attitude honnête et des réponses sincères, à moins qu’il soit un menteur très entraîné - des collègues sympathiques et un chat. Qu’il soit passé directement des collègues - pas intimes mais très humains - au chat - très intime, pas humain du tout - signifiait bien qu’il n’avait personne d’autre ; mais en réalité, c’était déjà plus que ce que j’attendais. Le travail qui lui plaisait signifiait qu’il avait quelque chose de motivant dans sa vie. Et le chat était une responsabilité, une ancre pour l’empêcher de complètement partir en vrille. Mais plus important encore…

“C’est une bonne chose que vous soyez inquiet à ce sujet. Cela va vous inciter à faire attention et prendre vos responsabilités. Malheureusement, je ne peux pas vous garantir que vous ne commettrez aucune erreur. Mais je peux vous donner deux pistes de réflexion à ce sujet.”

J’ai été interrompue par le cuisinier. Très poli, il n'osait pas nous interrompre en pleine discussion sérieuse, dont il avait forcément saisi quelques bribes. Pas assez pour comprendre tout ce dont nous parlions, mais assez pour savoir que l’ambiance était à la concentration, au moins pour Narita. Il a donc posé les bols devant nous, mais de son côté du comptoir et sans les faire claquer sur le bois pour ne pas faire de bruit. Je l’ai tout de même remercié d’un geste de la tête immédiatement, et j’ai tiré mon bol vers moi pendant que je poursuivais.

“Premièrement, vos collègues. Vous vous entendez bien avec eux, n’est-ce pas ? Pensez-vous qu’ils le prendraient bien si vous leur parliez de votre problème ? Qu’ils se montreraient compréhensifs ? En temps normal, imposer à une seule personne le poids de nos soucis peut être lourd pour elle. Mais s’ils partagent la responsabilité de vous aider si vous avez une crise, ou de surveiller que tout se passe bien, ce sera moins lourd pour eux ; et ils pourraient même être heureux de la confiance que vous leur témoignez.”

Les gens aiment qu’on leur fasse confiance. Ils le prennent comme un signe de leurs propres qualités, et que leurs qualités sont reconnues. En plus de l’appréciation qui va derrière. S’il pensait vraiment que ses collègues étaient des gens bien, alors ils ne devraient pas être trop gênés. Peut-être même cette discussion très personnelle serait-elle l’occasion d’ouvrir sur d’autres sujets qu’ils n’abordaient pas habituellement, et de renforcer leurs lien, pour que Narita se fasse quelques amis parmi ses collègues.

Le bol avait une taille plutôt généreuse, le bouillon était graisseux, et les nouilles disparaissaient sous de la garniture bon marché. La plus pure expérience du stand de ramens ambulant. J’ai séparé mes baguettes en parlant, le bois a fait un petit claquement sec satisfaisant, et j’ai commencé à pinailler avec la nourriture sans songer à manger. Je ne regardais même pas vraiment ce que je faisais, je voyais juste du coin de l'œil.

“Deuxièmement, la confiance justement. Si vous avez une crise et que les gens découvrent à cette occasion que vous êtes instables, ils se méfieront. Ils se diront que vous êtes dangereux. Mais si vous leur expliquez calmement ce dont vous souffrez, si vous les prévenez à l’avance, pour que le moment venu, ils sachent ce qui se passe et comment réagir, alors ils ne se sentiront pas pris au dépourvu. Ils ne se sentiront pas trahis. Et ça rendra vos relations beaucoup plus stables.”

Même s’il devenait un danger pour eux, ils seraient plus enclins à lui pardonner.


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Kass Narita
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Dim 30 Oct - 15:39
En parler avec ses collègues ? C’est une chose que Kass n’aurait jamais envisagé. Déjà car la stabilité était un près-requis dans sa précédente profession. Mais aussi car même dans le milieu de la restauration, existait une règle immuable. Que la vie personnelle ne vienne pas se mêler à la vie professionnelle. Une exigence qui ne laissait la place que pour très peu de tolérance.

Oui, il réalisait le danger qu’il pouvait représenter et demander aux autres de s’impliquer n’était pas anodin. Pourtant, il essayait d’y croire, avec toutes les craintes que cette idée portait. Car il n’avait pas besoin de requérir une participation active quand rentrer dans le moule était ce qu’il y avait de plus important pour s’intégrer dans un groupe.

Pourtant, il l’envisageait, ou du moins il tentait de le visualiser, suivant les conseils de Madame Hanazawa. Car c’était plus réaliste que d’entrer dans une secte qui lui apporterait le repos et moins extrême que de se faire interner à titre préventif ou de se faire passer pour un toxicomane nécessitant une cure de désintoxication.

Cela dit, il avait beau apprécier ses collègues, pouvait-il les considérer comme des amis pour autant ? A quel point pouvait-il se permettre de les impliquer dans sa vie privée sans représenter un poids ? Sa voisine avait certainement raison, une « crise » comme il avait eue un peu plus tôt serait certainement bien pire. Et avec la conjoncture actuelle, il ne pourrait pas garantir qu’elles ne surviennent pas directement au travail. Restait à déterminer s’il travaillait ici depuis suffisamment longtemps pour que l’on considère qu’il avait une légitimité suffisante pour étaler ce genre de problème. Et quelle partie il devrait garder pour lui.

Bien sur qu’il avait peur. Déjà qu’il n’était pas aussi efficace que les autres. Même sans ce « nouveau » problème, il ne s’estimait jamais très loin de la porte. Qu’il perde encore ce travail et doive trouver autre chose était affligeant. Car il ne voulait pas perdre ce travail là. Et c’était en cela que Madame Hanazawa était semblable à une diseuse de bonne aventure. Même s’ils avaient partagés certains symptômes, leur situation était difficilement comparable. On ne devenait pas quelqu’un d’aussi important par hasard.

Le bol était arrivé depuis quelques instants déjà et Kass finissait par venir placer ses doigts sur les parois, en profitant pour se réchauffer, non sans accorder un regard au bol de sa voisine, déjà malmené sans être entamé pour autant.

« Je vais essayer. »


Il ne pouvait pas garantir de le faire en respectant strictement la méthode énoncée par Madame Hanazawa. Il devrait certainement ajouter quelques dorures et un cadre pour rendre la nouvelle plus facile à accepter. Aussi attendre encore quelques jours, définir à qui il devrait en parler en premier. S’il voulait pousser l’honnêteté jusqu’au bout, ce serait probablement son patron et… il était tout sauf impatient d’en arriver là. Fatiguant, vraiment. Et cette histoire d’alter surtout…

« Si j’ai des questions à l’avenir… sur les alters. Est-ce que vous accepteriez d’y répondre ? »


Non, il ne se considérait pas comme un masochiste mais cette femme lui répondrait sans détour tout en l’empêchant de fuir ou de se cacher. Et c’était peut-être ce dont il avait besoin dans ces circonstances. Cette personne ne devait pas forcément être une spécialiste. Plus informé que lui était déjà suffisant. Et même en allant chercher du côté de ses collègues, il n’était pas certain de trouver toutes ses réponses.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Lun 31 Oct - 12:54
Pendant qu’il réfléchissait, beaucoup et longtemps - ou alors lentement et longtemps - par contre, c’était autre chose. Avoir quelque chose à manger ça occupait les doigts et le cerveau. Au moins un peu pour le cerveau. J’ai arrêté de massacrer la garniture au hasard et commencé à manger pour de bon.

Je ne suis pas spécialement fière de cette anecdote, mais pendant cet âge sombre de ma vie qu’était le passage de l’adolescence à l’âge adulte, j’avais constamment l’impression d’être très occupée sans pour autant avoir quoi que ce soit d’utile ou de constructif où dépenser ma charge mentale. Et j’étais fauchée comme les blés. Tout cela s’est combiné pour faire que je consommais beaucoup de nouilles instantanées - pas chères et rapide à préparer - et parce que je n’avais rien de mieux à faire, et parce qu’à l’époque j’étais stupide et trouvait ça absoluent super de pouvoir frimer avec les trucs les plus cons, j’ai développé une technique imparable demandant une précision dont moi seule suis capable pour manger mes nouilles d’une main, sans avoir à me rapprocher du bol comme ça se fait d’habitude, et sans faire tomber la moindre goutte de bouillon hors du bol. Bien sûr, en grandissant et en devenant un peu plus sage et responsable, j’ai fini par réaliser à quel point c’était con et inutile. Mais je sais le faire, alors je le fais. C’est aussi pratique pour pouvoir faire quelque chose de ma main gauche, par exemple.

Si j’en reparle maintenant, c’est déjà parce que c’est la première fois que je raconte une scène de repas incluant des ramens, et surtout pour ne pas soulever de question concernant la suite. A savoir que, sans m’arrêter d’enfiler mes nouilles parfaitement proprement, j’ai plongé la main gauche dans le revers de ma veste jusqu’à en extraire un portefeuille plutôt fin. Et toujours avec une seule main, j’ai fait danser mes doigts le long du cuir jusqu’à en tirer une carte de visite. Pour le cabinet de conseil de Ryou Hanazawa, pas pour mon autre affaire, je ne suis ni folle ni imprudente. Je n’avais pas de carte pour Lady Moriarty sur moi, de toute façon. Et bref, après avoir sorti la carte, je l’ai posée sur le coin du comptoir - où elle ne risquait pas de recevoir la moindre goutte de bouillon - le temps de ranger mon portefeuille, puis je l’ai tendue à une seule main à Narita. Ce n’était pas la façon polie ou formelle de faire, mais il s’en contenterait. Et tout ce temps je continuais à manger, je ne me suis interrompue qu’un instant et après avoir fini.

“Je tiens à vous prévenir, je suis une femme très occupée. Si vous m’appelez, je ne peux pas vous promettre de répondre. Et si vous envoyez un message autrement, alors je ferais de mon mieux pour y répondre, mais ça ne sera pas instantané. Et sachez aussi que, si je suis correctement informée sur tous les sujets possibles, je ne suis pas biologiste. Il y a des limites à mes connaissances. Mais si tout cela ne vous dérange pas…”

La nouille coincée entre mes baguettes a tenté de s’enfuir, j’ai donc interrompu ma phrase pour l’avaler rapidement avant qu’elle tombe et éclabousse de partout.

“... Alors bien sûr, je serais ravie de répondre à toutes vos questions. Ce sont les coordonnées de mon cabinet, mais je suis indépendante donc je serais la seule à pouvoir vous répondre de toute façon.”

Ce n’était pas non plus mes coordonnées “personnelles”, mais d’une je n’avais pas de moyen rapide de lui passer mon numéro à la volée, et de deux j’avais si peu de clients réels que ses messages ne risquaient pas de disparaître dans la masse.


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Kass Narita
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Mar 1 Nov - 16:58
Il est clair que Madame Hanazawa n’était pas vraiment le genre de personne que l’on imaginait en train de manger des ramens au coin de la rue. Trop importante, trop occupée. Kass avait souvent l’impression que ce genre de personnes vivaient dans un autre monde, ce qui rendait d’autant plus étrange de les croiser dans une chose aussi banale qu’un quotidien. En soit, il n’aurait pas été surpris que sa présence dans les toilettes ne soit que le fruit de son imagination. Les chances de la croiser en vrai étant ce qu’elles étaient.

Pourtant, elle maniait les baguettes, à se demander si les personnes aussi compétentes étaient capables de tout réaliser. Un peu de modestie pour ne pas faire trop d’envieux certainement. Kass n’était bien évidemment pas aussi habile. Avec sa chance et sa dextérité, le bout d’une de ses baguettes se brisa au moment de les décrocher comme un coupon que l’on aurait été incapable de découper suivant les pointillés. Heureusement, lui aussi avait certaines compétences, dans l’art de faire en dépit des difficultés. Des baguettes, même estropiées étaient suffisamment fonctionnelles. Grand habitué des nouilles instantanées, il pouvait au moins en faire autant.

Manger seul dans ce genre d’endroit n’était pas non plus vraiment dans ses habitudes. Mais peut-être devrait-il l’envisager. Il avait toujours aimé sortir, se sentir entouré même sans être effectivement au contact des autres, il le faisait pourtant de moins en moins.

Kass restait réaliste quand à sa situation. Madame Hanazawa avait trouvé du temps à lui accorder mais rien ne garantissait que ce serait encore le cas à l’avenir. Peut-être était-il ce que l’on appelait un « one-shot ». En tous cas il comprenait bien le message. Il ne s’attendait pas non plus à une carte de visite et s’il finissait avec cette dernière n’en abuserait pas. Ou plutôt n’en userait pas à moins de se trouver au coin du mur. Sauf pour ce qui était de rembourser pour la consultation, il y viendrait.

Il n’allait pas répéter un énième fois qu’elle était gentille ou serviable. Elle n’aimait clairement pas qu’il tourne autour du pot. Le serveur commença donc par poser un instant ses baguettes, bien décidé à ne pas s’exprimer en risquant des postillons de bouillons. Il lui devait au moins cela.

« J’ai vu votre brochure. »


Ce n’était pas vraiment un changement brutal de sujet quand il voulait clore un instant la question précédente. Ils avaient… beaucoup parlé de lui, bien trop pour que ce soit raisonnable. Et même si le volontariat était bon pour l’image publique, il ne paraissait pas tout à fait juste qu’une question aussi importante soit éludée.

Ces brochures avaient suffisamment circulé pour qu’il ait pu voir son visage. Il connaissait la vocation de sa bienfaitrice, gouverneur de Tokyo. Il connaissait aussi quelques parties de son programme. Mais à vrai dire, sur le papier ce dernier ressemblait bien à ce qu’elle dégageait. Une force pro-active, à l’opposé du caractère passif de Kass. Et une certitude dans le discours qui ne l’avait pas forcément mis à l’aise au premier regard. Mais peut-être qu’elle pourrait lui expliquer en de meilleurs termes ? Car de son silence, il était facile de déduire.

« Mais je ne sais pas combien j’ai effectivement compris. »


Qu’il était pas convaincu.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Mar 1 Nov - 23:37
Pas de réponse. Pas un merci, pas une promesse, rien. Je vais être franche, ce n’était peut-être pas très poli, mais ça me convenait très bien. J’en ai profité pour avancer dans mon bol de ramen, un peu. Je n’étais pas certaine d’avoir assez faim pour le finir, ce qui n’était pas idéal non plus pour la politesse, mais c’était mieux que de rester posés au comptoir sans consommer.

En tout cas je n’avais clairement pas fini quand il a brusquement changé de sujet. Sacré virage que voilà, et il confirmait quelque chose à quoi je n’avais pas pensé : il m’avait reconnue. Ce qui avait sans doute participé à l’intimidation globale que je lui inspirait, mais cela signifiait aussi que la communication marchait. Le public commençait à avoir entendu parler de moi, à pouvoir me reconnaître et m’identifier. C’était une étape indispensable pour être une candidate crédible, le reste - distribuer les tracts, apparaître dans les émissions télévisées - ne servait qu’à ça. Bon, j’aurais préféré qu’il soit capable d’identifier mon programme et mes idées aussi. Qu’il sache pourquoi je me battais et ce que je représentais. Que, le jour où il devrait voter ou discuter politique avec ses amis - qu’il n’avait pas, mais si lui n’avait pas compris mon programme, d’autres ne le comprendraient pas non plus - il sache pourquoi il devait me défendre, ou me choisir, plutôt qu’un autre candidat.

J’ai aligné mes baguettes entre mes doigts et les aient posées un instant.

“Vous vous intéressez au sujet, c’est le plus important !”


S’il était vraiment intéressé, alors il trouverait le temps, l’énergie et la concentration d’en apprendre plus. A l’inverse, s’il n’était pas intéressé, il n’aurait pas abordé le sujet, et ne ferait derrière aucun effort pour approfondir le sujet.

“Et pour tout dire, que vous soyez conscient de ne pas tout comprendre est une très bonne chose. Un discours politique est toujours une version simplifiée des idées ou des principes qui se cachent derrière. Les vraies politiques mises en place par les gouvernements sont trop complexes, elles touchent à trop de sujets à la fois, tous entremêlés, pour être pleinement compréhensibles des personnes qui n’en font pas leur travail et leur spécialité. Alors on épure, on va à l’essentiel, et on s’assure que tout le monde comprenne quel est l’objectif. L’essentiel. Alors si vous avez l’impression que des informations importantes manquent, c’est parce que c’est le cas.”

Bon, je pense surtout qu’il ne s’était pas vraiment intéressé à ce qu’il avait lu, ni à la réalité du monde autour de lui, pour être capable de connecter les points qu’il ne voyait pas. Forcément, si je dénonçais les problèmes de la société et l’hypocrisie du système, rien de tout cela ne pouvait lui évoquer quoi que ce soit s’il ne participait ni à la société ni au système. Pire, la peur des Alters cultivée par son milieu d’origine - une famille ultra-conservatrice, à la limite de la discrimination, le tout inspiré par des dérives religieuses - le rapprochait plus de ce que je voulais combattre que des victimes du système que je cherchais à aider. Tout s’alignait pour qu’il ne soit pas du tout réceptif à ce que j’avais à dire. Ce qui signifiait qu’il était exactement mon public cible, je devais absolument le convaincre.

“De quoi est-ce que vous vous souvenez ? Les prospectus seuls ne disent pas grand chose, il est vrai, leur but est avant tout d’attirer l’attention pour pousser à en chercher plus. Les émissions, le site, les meetings, ce genre de choses. Mais puisque vous m’avez sous la main, autant en profiter.”


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Kass Narita
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Kass Narita
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Mer 2 Nov - 14:36
Etait-ce une manière de dire qu’il était stupide mais heureusement récupérable sur certains points ? Ce ne devait pas être ce que Madame Hanazawa avait en tête au moment d’évoquer son incompréhension. Non, elle ne l’aurait probablement pas dit à voix haute. Car sa bienfaitrice avait beau être légèrement cassante, elle semblait tout de même les peser ses propos avec attention. Restait à savoir si elle avait correctement déduit que même l’insulter de front ne le ferait pas partir. Ce qui aurait été un risque au moment où il évitait encore ses questions. Après tout, Kass pouvait difficilement prétendre à une intelligence conséquente, c’était donc… mérité.

Pourtant cela ne semblait pas être le problème à l’origine de son incompréhension dans le programme de la candidate. Car les idées en elles-mêmes, les grands principes étaient courants parmi les candidats. Le thème de la sécurité, du respect et du progrès n’avaient rien de nouveau, et lui parlaient. Qui ne rêvait pas d’un monde où l’on prônerait les égalités dans le respect des autres tout en assurant la sécurité de tous ? Kass fixa ses baguettes quelques instants, il ne garantissait pas d’acrobaties, mieux valait rester simple dans ses propos.

« Il était question du respect de l’autre, de la lutte contre la criminalité et… de changement. »


Ca, il l’avait visiblement compris mais il y avait bien une chose qui l’avait poussé à ne pas aller sur le site et encore moins de se rendre à un de ces meetings. Une idéologie tenue en un mot qui s’associait rarement à ce genre d’idées et souvent pour les mauvais raisons. Et c’est ce mot, terrifiant en lui-même qui était flou pour le serveur. Car jusque là, il n’était pas certain de vouloir en savoir d’avantage.

« Mais pourquoi la fierté ? »


Pourquoi était-ce le maître mot de son argumentaire, de son programme ? Il n’y avait en théorie rien de mal à être fier mais employé à des fins politiques, ce mot pouvait être extrêmement pervers. Car la fierté était une excuse pour ne pas se conformer. En ce sens, qu’était la fierté face au respect de l’autre ? Les yakuza étaient fiers, est-ce que cela voulait dire pour autant qu’ils respectaient les autres plus qu’ils ne protégeaient l’atteinte à leur honneur ? Ils étaient aussi des criminels, même s’ils étaient bien moins nombreux de nos jours. Combien de criminels devaient encore considérer qu’ils étaient fidèles à leurs convictions ? A aucun moment ce document n’avait dit de quoi il fallait être fier et c’est ce qui l’inquiétait, tous pouvaient l’interpréter à leur sauce et donc identifier la chose dont ils devraient être fiers, qu’ils devraient défendre.

Le changement se mariait également plutôt difficilement avec la fierté, s’il s’agissait de la fierté d’un individu inscrit dans une société, faisant sa part.

En bref, la fierté comme tête de poupe, comme idéologie faisait froid dans le dos. Peut-être car il n’était lui-même pas excessivement fier. Mais il ne voyait pas d’exemples où cette dernière aurait été correctement employée à l’échelle d’une société, ou pire encore d’un programme politique.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Ven 4 Nov - 0:23
Il réfléchit. Combien de temps est-ce que ça allait lui prendre ? Est-ce que je j’avais le temps de piocher un peu plus dans mon bol ? J’ai attendu poliment qu’il réponde, qu’il rassemble ses idées et trouve comment les formuler, mais et si ça lui demandait trop longtemps ? Si ça lui demandait une sainte éternité ? Le silence était parti pour être long. Et, de mon point de vue au moins, un peu gênant. Alors certes, de tous les moments possibles où préférer être certain de ce qu’il allait dire, celui ci n’était pas trop mal choisi, mais ne pas savoir combien cela allait durer était le pire. Je ne pouvais que le regarder en souriant poliment et en attendant douloureusement qu’il dise enfin quelque chose, à quel moment est-ce que ça devenait acceptable de reprendre mes baguettes ? Au moins, il allait me donner un bon aperçu de ses pensées et de ses convict…

Même pas. Jusque là, son attitude ou ses réactions m’avaient déplu plusieurs fois. Sa mollesse, son indécision, son apitoiement, sa lenteur, son attitude réfractaire et timorée. Mais pour la première fois, je peux dire que j’étais déçue. Pour la première fois j’avais commis l’erreur de m’attendre à quelque chose qui ne pouvait pas, bien évidemment pas, arriver. J’avais été bien naïve, ou stupidement pleine d’espoir, de croire qu’il pouvait trouver en lui le courage et la détermination d’énoncer clairement la moindre forme d’opinion personnelle ou de contradiction. A la place, il s’était donc contenté de mots très vagues, des mots forts qui pouvaient absolument tout et rien dire. S’il n’avait retenu que ça, il aurait aussi bien pû se contenter de mon nom sur un bulletin de vote et en savoir autant. Après avoir pensé qu’il me reconnaissait, après y avoir vu un signe que j’approchais du niveau de notoriété nécessaire à mes ambitions, voilà qui était une sacré douche froide.

Mais si je soupirais, ou laissait échapper le moindre signe de cette contrariété, il allait encore se fermer comme une huître. Pour une fois qu’il faisait l’effort d’aborder un sujet de sa propre initiative, sans y être traîné de force, il ne fallait pas le décourager. Ce serait détruire toute possibilité qu’il devienne un peu plus extraverti et communicatif à l’avenir. Je me suis donc forcée à continuer de sourire, j’ai hoché poliment la tête, et j’ai cherché quoi faire de ça. J’aurais tout aussi bien pû lui refaire toute la présentation de mon programme et de mes idées, à ce stade, mais son cerveau embourbé aurait fondu à la moitié.

“La Fierté, c’est avant tout un mot fort, avec beaucoup d’impact pour rassembler les foules, et un sens assez vague pour qu’on lui fasse dire ce qu’on veut. Un bon outil marketing, si vous voulez. Mais dans mon cas…”

Puisque je n’allais pas reprendre les baguettes, mes doigts se sont posés sur le comptoir et ont commencé à dessiner dans le vide des symboles qui, dans ma tête du moins, illustraient mon propos. Narita, lui, ne devait rien y comprendre. A moins qu’il ne remarque même pas mes gestes. Mais ça m’occupait les mains, et un peu l’esprit.

“J’y vois deux notions essentielles. Agir d’une façon que l’on pourrait montrer sans avoir honte, et ne pas avoir honte de montrer qui on est réellement. Appliqué à la société japonaise, il y a plusieurs applications concrètes, dont la plus flagrante est la criminalité.”

Derrière son stand, le cuisinier me lançait un regard sombre. J’étais en train de laisser ses nouilles se noyer dans leur bouillon, elles allaient refroidir et devenir trop molles et détrempées. Désolé à toi, expert de l’art culinaire, mais je n’étais à son stand que parce que Narita avait décidé d’y poser son postérieur. Et j’avais payé nos consommations, nous pouvions donc bien en faire ce que nous voulions.

“Le Japon se vante d’être l’un des pays au monde avec le plus bas taux de criminalité. Nous sommes de bons et honnêtes citoyens, grâce à l’exemple exemplaire d’All-Might. Ce qu’ils oublient volontairement de dire, c’est que la vraie différence est dans le taux d’arrestation, et donc de récidives. Si nous prenons en compte la taille de la population, nous avons autant de nouveaux criminels par mois que beaucoup d’autres pays. En revanche, nous sommes très doués pour les arrêter et les mettre en prison avant qu’ils recommencent, voire avant qu’ils ne finissent leur premier crime. Et je ne parle pas de la réinsertion, ceux qui sortent retombent souvent dans leurs anciens travers. Peut-on être fiers de ça ? De nous distinguer par l’efficacité de notre système répressif, tout en mentant sur notre supposée vertu ?”

“Et je pourrais poursuivre. Sur la façon dont nous traitons les individus les plus marginalisés de notre société comme s’ils n’existaient pas, juste pour pouvoir affirmer que tout le monde est heureux au Japon. Ou sur la façon complètement dépassée dont la loi gère les Alters.”


Ce dernier était le point le plus controversé de mon programme, trop proche du Destrisme d’après certains - alors que je vomis sur Destro et son message - mais aussi celui que Narita avait le plus besoin d’entendre, me suis-je dit. Un paris risqué si je m’y osais.


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