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La santé de A à Z (pv:Ryou)

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Kass Narita
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Kass Narita
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Sam 22 Oct - 22:22
C’était… facile à dire. Lors de leur discussion à la bibliothèque, Madame Hanazawa avait confié avoir des problèmes de santé tout comme s’en être débarrassée. Ainsi, elle s’estimait capable de s’identifier à son cas, de déterminer la meilleure marche à suivre et faire des choix pour lui en conséquence. Et si elle faisait tout cela de manière extrêmement angoissante, c’était peut-être bien de bonne volonté.

Sauf que la santé n’était pas un acquis. Tout le monde ne pouvait prétendre en bénéficier et de ce côté, la nature n’avait pas été très clémente avec le japonais. Car les pilules dans son sac n’étaient là que pour soulager ce qui ne semblait qu’être une des nombreuses pathologies hébergées par son corps. Celle qui l’empêchait le plus de vivre une vie normale.

Chaque médecin qu’il avait consulté lui avait accordé ce même regard, celui signifiant qu’ils ne connaissaient pas l’origine de ses maux et qu’ils ne seraient pas les spécialiste qui seraient à même de l’identifier. Ils pouvaient toujours l’envoyer voir d’autres collègues mais en fin ne compte ne restaient que de nouvelles pilules à joindre aux premières et ce risque systématiquement formulé. Que la combinaison de ces différents médicaments engendrerait certainement des effets secondaires qui pourraient générer un inconfort au quotidien. Ou dans d’autre cas ne pouvaient tout simplement pas être mélangés à la molécule présente dans le premier médicament.

Dès lors un choix lui était présenté, celui de s’exposer à cette nouvelle molécule qui pourrait altérer son confort de vie ou endurer des déficiences qui restaient mineures dans son quotidien, et qu’il parvenait à identifier. Le choix s’était fait de lui-même. D’abord peut-être à cause du prix qui était en jeu. S’ils devait à ce jour rassembler toutes les ordonnances dans son placard, au-delà d’avoir un petit verre à chaque repas, il ne pourrait jamais se les permettre. Il y avait des limites à ce que son assurance accepterait de prendre en charge.

Se lancer et vivre une vie de santé était le conseil d’une personne qui était en bonne santé.

Kass se rendait bien compte que Madame Hanazawa lui parlait comme l’on aurait parlé à un enfant et il ne lui reprochait pas. Il n’était pas le genre de personne à faire germer des considérations particulières. Il baissait les yeux vers le carrelage, plaçant ses pieds dans deux rectangles représentés accidentellement près de son siège. Et ironiquement, même avec ces explications enfantines, il n’était pas certain de voir où elle voulait en venir.

D’abord le guérir pour après prélever des organes devenus sains aurait été trop chronophage pour une personne aussi débordée.

Appeler quelqu’un… Une personne vint très rapidement à l’esprit de Kass à cette suggestion. Ce n’était pas son père, sa mère ou encore son vieux colocataire. C’était Jae-sun Park. Mais cette pensée alla jusqu’à lui-même le surprendre. Il n’avait pas de nouvelles depuis plusieurs mois maintenant, depuis cette fois où il était venu le chercher au milieu de nulle part. Depuis quelques temps, la devanture de sa boutique longtemps fermée indiquait à présent un changement de direction. C’était là la personne qu’il aurait voulu appeler. Et à cet instant, il était profondément attristé de ne pas pouvoir ne serait-ce qu’hésiter de l’appeler avant de ne pas le faire de peur de le déranger.

« Je peux me débrouiller, j’ai l’habitude. »


Vivre seul, manger seul. Il pouvait appeler son chat mais ce ne serait pas lui qui décrocherait ou viendrait l’aider. D’ailleurs, à ce stade, une ravisseuse ne lui aurait pas proposé d’appeler à l’aide. Il avait cessé de laisser des messages à ses parents et s’était convaincu qu’il le ferait de nouveau seulement s’il venait à apprendre que ses jours étaient comptés.

Madame Hanazawa était moins… terrifiante. Mais il ne pouvait plus décemment se contenter de répondre à ses questions sans rien savoir en retour. Elle était peut-être là pour l’aider mais ce climat de confiance devait être installé s’ils devaient aller plus loin.

« Comment avez-vous guéri ? »


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Sam 22 Oct - 22:56
Pas de coup de fil, donc. Il n’avait pas dit qu’il n’avait personne à appeler, seulement qu’il avait l’habitude. Ce qui pouvait être signe d’une grande solitude, mais aussi de relations malsaines ou malvenues avec ses proches. Et surtout, qu’il n’en était pas à sa première situation de détresse - ce qui était, une fois encore, compatible avec le bilan de santé qu’il m’avait dressé à l’instant. Tout ça, mis bout à bout, ne me disait toujours pas grand chose sur Narita sinon une : son existence entière était misérable, à tel point qu’il avait fait de la misère sa vie. Je le soupçonnais de tirer dans tous ses tourments les excuses dont il avait besoin pour refuser tout changement, tout risque, toute potentielle amélioration. Aller jusqu’à dire qu’il portait son malheur comme une armure était un peu exagéré, pas après qu’il ait été si facile à mener jusqu’ici, mais c’était un duvet bien confortable dont il ne voulait pas se séparer.

Eh bien soit, je l’en sortirait de force si nécessaire. Et heureusement, ce n’était pas encore nécessaire. Le seul fait qu’il se souvienne que j’ai dit avoir été dans sa situation était signe d’une activité cérébrale pas aussi ralentie que je le pensais ; mais cela pouvait aussi montrer qu’il cherchait des solutions, justement. Qu’il voulait voir si la façon dont j’avais vaincu mes problèmes de nerfs était applicables à ses propres troubles, encore indéfinis. Toujours enfoncée dans le dossier, j’ai porté une main à mon menton.

“Eh bien…”

Mon premier réflexe avait été de chercher quel mensonge inventer au sujet de mon Alter. C’était le seul lien indubitable entre Ryou Hanazawa et Lady Moriarty. J’avais passé trop d’années dans la peau de ma moi maléfique, à tout faire pour masquer la moindre information au sujet de mon Alter. Mais je n’étais pas elle, ce jour-là, j’étais Ryou, et je parlais à quelqu’un pour qui j’avais de l’empathie. Ou de la sympathie. Oui, plutôt de la sympathie en fait.

“Je ne sais pas à quel point cette histoire vous sera utile. J’ai pris des neuroleptiques, oui, dans mon enfance, mais c’était pour étouffer mon Alter. Empêcher les effets secondaires de celui-ci sur mon organisme. Votre situation est assez différente, je suppose.”

Supposer était le mot juste. Je ne savais toujours pas, il n’avait rien dit de précis à ce sujet. Et je n’avais pas demandé. Enfin si, j’avais demandé, puis son inaptitude globale lui avait fait oublier la question en se fracassant le crâne contre le sol, et je n’avais pas insisté.

“Alors, pour en revenir à votre question, je n’ai pas exactement guéri. Mes nerfs sont toujours hostiles à mon corps. Mais en apprenant exactement comment fonctionne mon Alter, j’ai pu comprendre comment vivre avec. Comment limiter naturellement les effets secondaires tout en profitant de ses capacités. Cela a demandé un temps d’adaptation. Au début, j’ai été forcée de subir. Et ensuite, j’ai dû complètement adapter et repenser ma vie. Repartir de zéro, presque, redéfinir mes habitudes et mes objectifs en prenant mon Alter en compte.

Le changement a été radical, mais il m’a permis de tirer le meilleur parti de qui j’étais et de ce que je pouvais faire. Aujourd’hui, je souffre beaucoup moins des effets de mon Alter, et j’ai pu mener la vie que je voulais. Je suis active, j’ai du succès dans mes affaires, je vise chaque jour de nouveaux sommets et je réussis ce que j’entreprends.”


Un bon résumé de ma vie dans son ensemble, d’ailleurs. Je suis quelqu’un qui trace son chemin, qui définit ses buts et met tout en œuvre pour les accomplir. Rien ne m’arrête, pas même sa peur du changement et des nouvelles expériences.

“S’il y a une idée à retenir de tout ça, c’est qu’il vaut mieux attaquer les problèmes directement pour améliorer sa vie, plutôt que leurs symptômes. Il faut comprendre ce qui nous fait souffrir pour y trouver une solution durable. Et les neuroleptiques ne sont pas une solution durable.”


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Dernière édition par Ryou Hanazawa le Dim 23 Oct - 12:50, édité 2 fois
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Kass Narita
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Kass Narita
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Sam 22 Oct - 23:45
Kass ne cherchait pas nécessairement l’utilité dans l’histoire de Madame Hanazawa, il cherchait avant tout à identifier si leurs situations avaient étés à un moment similaires. Pas pour se guérir mais savoir s’ils partageaient suffisamment pour se comprendre. Vraiment se comprendre. Il ne connaissait pas la sensation d’être guéri, il n’arrivait pas vraiment à se l’imaginer non plus mais il avait entendu plus d’une fois à quoi cela devrait ressembler.

Les médicaments qui avaient été prescrits à Kass l’avaient été en raison d’une maladie. C’est son psychiatre qui l’avait informé de la possibilité que ce même médicament ait été à l’origine du blocage de son alter. Que la maladie pour laquelle il avait été prescrit à l’époque avait semblait-il été mal comprise par le médecin qui lui avait prescrit, car étant en réalité une expression de son alter. Mais ce n’était qu’une supposition. Kass n’avait aucune garantie de ne pas être malade. Et il connaissait suffisamment son père pour savoir qu’il pensait bien faire. Et aller contre une chose que l’on avait entendu toute son enfance n’était jamais facile.

Kass n’espérait pas se servir de son alter, il croyait encore en partie en la vision de son village. Et il aurait été particulièrement hypocrite de sa part d’en « profiter » lorsqu’il en avait toujours été effrayé. Si vraiment on laissait son alter agir, allait-il lui pousser huit bras ? Non, ce n’était même pas le coeur du problème.

« Je suis schizophrène. »


Presque sec, comme si un raisin lui était resté en travers de la gorge. C’était le diagnostique de son père, celui que le docteur Kazura avait mis en doute sans être à même de prouver cette réalité. Les symptômes était criant pourtant. Entendre, voir des choses qui n’étaient pas là. Se sentir observé, psychotique, anxieux sans raisons apparentes. Il ne se souvenait pas toujours de ce qu’il avait fait, avait régulièrement des trous de mémoire ou des doutes sur des moments de sa vie. Ce n’était pas… confortable. C’était bien ces symptômes que ces médicaments calmaient. A sa connaissance il n’avait jamais eu d’absence ou d’inconsistance quand ils faisaient effet, sauf pour cette fois…

« C’est le diagnostique derrière la prescription et ce qui me permet d’avoir une vie normale. »


Parler de ce genre de maladie était encore un tabou car là où les alters étaient souvent vus comme formidables, la preuve de l’évolution de l’espèce humaine pour le meilleur, certaines maladies étaient encore méconnues, avec des traitements limités et des options ne garantissant un confort de vie que partiel. Kass aurait voulu avoir cette vie dont elle parlait, se fixer des objectifs et les atteindre. Rêver plus grand qu’un travail de plus de six mois. Alors il avait envie d’y croire. Mais être schizophrène était pire que d’être un peu faiblard.

« Me diriez-vous la même chose ? Si ce n’était pas mon alter ? »


Car cela pourrait ne pas être son alter, il s’y était préparé. Voir le monde, plus beau et plus grand était une chance. Il voulait la toucher. Mais il ne supportait plus les faux espoirs. Il avait trop souvent espéré que les choses allaient s’améliorer et maintenant que c’était un peu le cas, il ne voulait pas tomber plus bas que la fausse qu’il avait commencé à escalader.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Dim 23 Oct - 0:49
Dire qu’il aura fallu tout ça pour lui tirer les vers du nez, et enfin savoir pourquoi il prenait ses médicaments. Je… Peux comprendre. C’est triste à dire, mais la recherche en neurosciences stagne, ou du moins avance très lentement, depuis plus d’un siècle ; et en conséquence, les troubles neurologiques encore mal compris sont trop facilement stigmatisés. Je ne connaissais pas les symptômes exacts de la schizophrénie, même moi je ne peux pas tout savoir, mais j’en savais plus que le commun et assez pour savoir que ça n’avait pas grand chose avec le dédoublement de la personnalité que tout le monde imaginait. Et c’était aussi, bien sûr, très loin de mon Alter.

Quelque part, j’aurais dû m’attendre à une réponse de ce type. Les neuroleptiques sont bien plus souvent prescrits pour les cas de troubles mentaux qu’en réponse à un Alter affectant le système nerveux. J’étais, en fait, le seul cas de ce genre que je connaissais. J’avais projeté ma vie sur la sienne juste à partir d’une boîte de médicaments, en un sens, et créé pour lui - pour moi, surtout - des attentes intenables et incompatibles avec la réalité. Parce que je voulais me sentir bien, avoir l’impression d’aider sans savoir de quoi je parlais.

J’imagine que Narita a pensé quelque chose du genre, en tout cas. Sa question était très orientée. Es-ce que j’aurais dit la même chose si le problème ne venait pas de son Alter ? Mais je n’avais pas cru une seconde que c’était le cas ! Pas de chance, il avait un diagnostique précis et pensait donc que le traitement qui allait avec était le seul possible. Cela expliquait pourquoi il avait tant résisté quand je le tirais avec insistance vers le médecin. Il n’avait pas peur de découvrir quelque chose de nouveau, il avait peur que rien n’ait changé. Ce n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais, mais nous n’en étions pas si loin quand même.

“Bien sûr.”

Qu’il s’ouvre finalement pouvait vouloir dire deux choses. Soit il en avait assez de m’avoir sur le dos, et essayait de me rabattre le caquet en sortant l’artillerie lourde ; soit il commençait enfin à me faire confiance. Le premier cas ne collait ni avec sa façon de parler, ni avec son choix de tournures, ni avec son attitude générale. Le second cas en revanche voulait dire que je pouvais, lentement et à petite dose, commencer à glisser des idées dans sa tête. Les germes d’un changement futur, sans doute lointain, mais qui permettraient à Narita de se libérer de ses angoisses et de ses complexes.

“Il y a des précédents. L’organisme est un tout interconnecté, et les traitements médicamenteux lourds ne sont pas la seule solution à tous les problèmes. Quelque chose de plus léger, couplé à des conditions de vie optimisées pour ne pas stimuler ce qui cause vos crises, pourrait vous permettre de vivre à pleines capacités et profiter au mieux de l’existence.”

Et au pire, cela devait pouvoir s’arranger par chirurgie. En fait non, la chirurgie est parfaitement impuissante face à la complexité du cerveau humain, mais avant d’en apprendre plus sur la schizophrénie, je pouvais légitimement penser que c’était possible.

De toute façon, nous n’avons pas eu le temps de pousser plus loin cette discussion car c’est le moment qu’a choisi la porte de la salle de consultation pour s’ouvrir. Le médecin - stature éfillée, silhouette et visage déformés par un Alter de mutation animale sans doute proche de l’anguille, peau grise luisante sous des cheveux bleus sombres coupés courts, sexe indéfinissable de part son Alter, poignée de main assurée et blouse plus clichée que professionnelle, sans doute pour rassurer les patients - raccompagna un patient jusqu’à la moitié de la salle de consultation avant de s’arrêter devant la secrétaire, d’échanger quelques mots avec elle, et de se tourner dans notre direction.

“Très bien, monsieur. Venez par là, je vais voir ce que je peux faire pour vous.”


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Dernière édition par Ryou Hanazawa le Dim 23 Oct - 12:44, édité 1 fois
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Kass Narita
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Kass Narita
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Dim 23 Oct - 2:46
C’était un gros « peut-être ». Et visiblement les seuls propos réellement conciliants auxquels il aurait droit. Il avait bien peur d’un diagnostique terrible ou qu’on lui dise qu’on ne pouvait rien faire pour lui. Tous se valaient, tous étaient justifiés et mérités. La peur avait rarement une seule origine et sincèrement, la vue de ce médecin qui arrivait dans la salle d’attente en éveillait un bon nombre. Heureusement, cette discussion l’avait rassuré à sa manière. Il pouvait entrer. Car il avait d’avantage peur de Madame Hanazawa.

Oui, même si le docteur qu’il avait face à lui n’avait pas grand chose d’humain. Il se doutait qu’au moins ce professionnel là n’allait pas lui demander de lui prendre la main. Ou lui faire mal. Ou l’empêcher de sortir. Ni le terroriser jusqu’à ce qu’il ne puisse plus rentrer chez lui l’esprit tranquille. Non, Kass était relativement apaisé. Et en effet, aucune poignée de main n’était requise, alors que le « patient » s’inclinait légèrement pour saluer le professionnel, accordant tout de même un dernier regard à son accompagnante, qui n’était pour rappel pas sa mère.

« … Merci. »


Voilà un mot qui avait presque failli sonner comme une question. A croire que son inconscient était un peu mitigé sur leur relation. A raison. Kass suivait le médecin jusque dans la salle de consultation tombant très vite nez à nez avec ce qui ressemblait à un scanner. Une chose que l’on trouvait rarement en dehors des installations disponibles dans les hôpitaux.

« C’est impressionant mais parfaitement inoffensif et il n’est pas dit que vous en aurez besoin. Je vous en prie, asseyez-vous. »


La porte se fermant derrière lui, Kass prenait une grande inspiration. Il était trop tard pour faire demi-tour maintenant alors quoi qu’il y ait à affronter ici, il allait le faire… Au moins il serait fixé. Et si Madame Hanazawa était encore là à sa sortie, ce qui serait… probablement le cas et ça ne le rassurait pas, il aurait au moins peut-être quelque chose à dire.

Une discussion de plusieurs minutes, des questions relatives à sa santé, ses antécédents familiaux, ses habitudes de vie mais également les médicaments qu’il aurait consommé avant de se présenter en consultation. Un scanner cérébral fut finalement bien nécessaire, faisant durer le rendez-vous légèrement au-delà de ce qui était initialement prévu. Un compte rendu dut même délivré en direct.

De sa vie, Kass n’avait jamais vu ça. L’équipement, l’efficacité et plusieurs compétences réunies en une personne, confiante et tentant de le rassurer au mieux. Il serait ruiné mais au moins il en saurait d’avantage.

Le neurologue s’assura d’orienter son écran vers le patient affichant plusieurs clichés d’imagerie pour finalement se concentrer sur l’un d’entre eux du bout de son stylo.

« J’ai bien conscience que vous soyez venu pour des réponses. Malheureusement je ne serais pas en mesure de satisfaire toutes vos questions. Votre alter de mutation fait que votre cerveau n’est pas… conventionnellement organisé, il n’en reste pas moins visuellement fonctionnel. »


« … Un alter de mutation ? »


« Le cortex cérébral est traditionnelement divisé en quatre parties, le lobe frontal, pariétal, temporal et occipital. Nos exercices ont démontré que chacune de ces parties de votre cerveau pouvaient être stimulées. Toutefois une partie de votre cortex est restée passive pendant toute la durée de l’examen. J’attribuerais cette léthargie aux neuroleptiques consommés avant notre rendez-vous qui ne semblent pas avoir affecté le reste de vos capacités. »


Un alter de mutation ? On venait de lui confirmer qu’il avait non seulement un alter mais un alter de mutation ? Cette seule nouvelle était un réel bouleversement mais il n’avait pas encore le coeur de la question. Il ne savait pas si cette mutation aussi terrible soit-elle pouvait être à l’origine de son problème de santé. Et le rôle de ces médicaments. Mais cette fois, la neurologue prit un ton plus grave.

« Vous m’aviez indiqué avoir commencé à consommer ces neuroleptiques à l’âge de 8 ans. Cette partie de votre cerveau « léthargique », ne parait pas s’être développée comme elle aurait due. La forme ainsi que sa relation au reste de votre cerveau n’est pas optimale. Je crains que ce ne soit lié à votre traitement, ce qui pourrait expliquer des symptômes indésirable quand elle entre en activité. »


Kass avait déjà entendu la théorie du docteur Kazura, sur le fait que cette « maladie » ne soit en réalité peut-être que son alter. Mais jamais il n’avait été question de remettre aussi gravement en question le traitement qu’il recevait depuis des années. Son père n’aurait pas pu… Ou il ne savait pas, il ne pouvait pas savoir. Mais lui savait, maintenant. Il observait cette tâche impassible sur le moniteur comme une tumeur.

« Et… Que dois-je faire pour en guérir ? »


Guérir était le but recherché, ce qui avait pu se produire par le passé n’avait pas grande importance quand il y avait moyen de réparer les erreurs et comme dit plus tôt de regarder dans une meilleure direction. On guérissait de bon nombre de maladies avec le médicament approprié. Sauf que le neurologue ne souriait pas, il affichait l’expression d’une certaine compassion. Pourquoi ?

« Malheureusement Monsieur Narita, le cerveau est une chose fragile et infiniment complexe. Je ne sais pas si les connexions seront un jour rétablies et si votre inconfort prendra fin. Pour l’heure, déterminer le rôle de cette partie amorphe permettra peut-être de nous donner des pistes pour vous soigner ou au moins améliorer votre qualité de vie. En attendant, je ne peux vous recommander d’interrompre votre traitement. Il se pourrait que ce problème puisse aussi être la raison de vos autres problèmes de santé. Pour notre prochain rendez-vous, je vous demanderais tout de même de ne pas le prendre. »


Non.

« Et l’opérer… est-ce qu’on peut l’enlever ? »


Non.

« Il ne s’agit pas d’une tumeur monsieur. L’équilibre de votre cortex est fragile et si nous avons pu identifier plusieurs parties, il serait inimaginable de procéder à une opération sans précédent et sans aucune connaissance sur le sujet. Si nous procédons, vous en mourrez. »


Le reste fût.. Flou. Quelques prescriptions, un rendez-vous trouvé très rapidement pour faire face à une situation jugée « dangereuse » pour le patient. Des recommandations et des questionnaires plus complexes à compléter. Bien sur, cet entretient ne pouvait pas durer éternellement et finalement, Kass était raccompagné jusqu’à la porte où non content de se contenter d’une poignée de main, le neurologue prenait le temps d’accompagner son dos comme on guiderait une personne âgée. Un nouveau rendez-vous acté rapidement auprès de la secrétaire et voilà que le japonais restait planté là. Le regard lointain, silencieux, son sac suspendu au bout de ses doigts. Ce n’était pas l’attitude d’une personne s’étant vue offrir une vie meilleure.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Dim 23 Oct - 13:44
Je l’ai regardé se lever sans me décoller de ma chaise. A moins que le docteur ne m’y invite spécifiquement, ce qu’il n’avait aucune raison de faire et n’a donc pas fait, je n’aurais pas pu le suivre en salle d’examens et de consultation. J’aurais bien aimé être là pour entendre directement tout ce qui s’y disait, mais je savais que ça n’arriverait pas ; et de toute façon, j’avais un plan B presque aussi efficace. Je me suis donc contentée de faire un petit signe de la main à Narita alors qu’il disparaissait derrière la porte.

“Courage !”

Puis mon bras est retombé sur mes genoux, j’ai attendu un peu pour ne pas avoir l’air impatiente ou ennuyée, et j’ai sorti mon téléphone.

L’avantage d’être directement sur place, c’était que j’avais absolument toutes les informations que je pouvais désirer sur les réseaux locaux. Une rapide connexion sans fil au moindre ordinateur me donnait accès aux réseaux physiques, de là je pouvais trouver l’ordinateur précis du médecin - celui qui était connecté à tous les instruments, qui serait utilisé pour lire les résultats des examens, et avait plus généralement une webcam avec micro en pleine salle de consultation.

Avec le téléphone seul, je ne pouvais pas m’introduire dans tout ça. Juste regarder ce qu’il y avait et noter les adresses. Par contre, je pouvais aussi activer à distance un de mes ordinateurs, qui lui avait plus de puissance et tous les programmes nécessaires. Je lui ai transmis tout ce qu’il avait besoin de savoir, puis j’ai lancé mon petit logiciel d’intrusion personnel. Quelque chose de standard, les particuliers comme les médecins avaient rarement des protections très efficaces sur leurs ordinateurs, juste le strict minimum pour décourager le tout-venant. A partir de là il ne me restait qu’à attendre que la machine fasse tout le travail.

J’ai patienté quelques minutes, c’était très chiant sans rien à faire, mais il fallait laisser l’ordinateur tranquille pour ne pas le déranger. Il m’a finalement prévenue avec un SMS qu’il avait réussi à me créer une entrée directement dans la salle de consultation. J’ai plongé dans ma poche pour y chercher des écouteurs et me connecter directement à la webcam, et écouter ce qui se disait à l’intérieur.

En bref, c’était… Moche. Narita n’avait pas juste un problème “classique”, c’était bien son Alter qui lui pourrissait la vie. Plus précisément, un organe dans son cerveau, dont la présence ne pouvait s’expliquer que par son Alter, et qui n’avait jamais eu la chance de se développer correctement à cause d’interférences médicamenteuses. La solution évidente à son problème devenait de cesser complètement le traitement et laisser son Alter reprendre son développement normal, mais ça ne pouvait pas être aussi simple. Déjà, il avait fini sa puberté depuis longtemps. Son corps avait fini de se “développer”, donc rien ne garantissait que son Alter n’était pas coincé ainsi pour toujours. Rien ne garantissait l’inverse non plus, les cas d’Alter poursuivant leur évolution jusqu’à un âge avancé du porteur n’étaient pas rares. Je n’ai pu m’empêcher de me demander si une petite dose de trigger pouvait aider, de ce point de vue, mais c’était hautement illégal et même un peu dangereux comme solution, donc je l’ai vite écartée.

Plus important, Narita n’eut pas l’air d’apprécier la nouvelle. Il réagit comme quelqu’un à qui on parle d’une tumeur cancéreuse. Cet organe, cet Alter, il voulait s’en débarrasser. Je n’ai pas eu l’occasion d’en entendre beaucoup plus car le docteur est sorti à ce moment-là ; mais c’était bien assez.

Je me suis levée pour les rejoindre devant le bureau de la secrétaire, j’ai réglé la consultation - c’était cher, mais rien que je ne pouvais me permettre - et je me suis tournée vers Narita. Qui semblait avoir quitté son corps. Son regard était vide, son corps détendu et à la limite de l’amorphe. Ce qu’il avait entendu à l’intérieur l’avait choqué beaucoup plus que je l’aurais imaginé. Il y avait vraiment du travail pour en faire une personne fonctionnelle, mais cet étape - douloureuse, certes - était absolument nécessaire. J’ai pris sa main - en m’assurant qu’il ne touche rien de compromettant - et j’ai commencé à le tirer vers la sortie.

“Allons discuter de tout ça dehors, d’accord ?”


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Kass Narita
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Lun 24 Oct - 15:17
Que devait-il faire avec ce genre d’information ? Même sans être le plus érudit sur la question des alters de mutation, il en savait suffisamment pour savoir à quoi cela ressemblait. Le neurologue avait certainement un de ces alters. Cette adolescente qui avait atterri par erreur dans son bureau quand il était encore assistant social aussi. Dans ces conditions, il était un peu difficile de s’imaginer que cette « mutation » se limite à ce qui se cachait dans sa boîte crânienne.

Pourtant, rien ne lui avait jamais semblé profondément anormal avec le reste de son corps. Des problèmes de santé tout au plus mais ses os étaient bien fait… d’os, son groupe sanguin était très répandu et sauf erreur de sa part, il respirait de l’oxygène. Il n’avait pas de queue, pas de griffes, pas de fourrure sur ses oreilles. Etait-ce car son alter ne s’était pas complètement développé ? Dans ce cas tout ce qui relevait du visible pourrait intervenir après ?

Assez ironique… Le monde tel qu’il était présentait les alters comme d’incroyables facultés. Une vision à l’opposé de son village qui comparait d’avantage cela à une dégénérescence de l’espèce humaine. Et si statistiquement les problèmes de ce genre liés aux alters étaient plutôt bas, ils étaient tombés sur lui. Quel genre d’alter allait en provoquant les symptômes d’une schizophrénie ? Ce n’était pas un « alter », c’était un handicap. Et finalement… ce n’était peut-être pas plus mal. Il serait plus facile de rester en bon terme avec sa famille s’il était une victime.

Drôle de conclusion, peut-être due au fait qu’il avait du mal à faire le tri dans ces informations. Autre rendez-vous, ne pas arrêter de prendre ses médicaments et ne pas en prendre pour la prochaine fois, c’est tout ce à quoi il devait réellement faire attention. Car… Il n’y avait pas grand chose à faire pour le reste.

Bien évidemment, Madame Hanazawa était encore là. Mais à quel moment était-elle arrivée ? Le choc avait provoqué une absence de quelques secondes, suffisamment pour qu’il ne se rende pas compte que la consultation avait déjà été réglée, se trouvant subitement à être tiré hors du cabinet par sa mère intérimaire.

« Mais je n’ai pas encore réglé ? »

Il se tournait pour regarder en direction du comptoir où la secrétaire semblait parfaitement conciliante avec le fait qu’ils partent sans avoir payé pour la consultation. Avait-il à nouveau tord ? Le règlement aurait été par prélèvement automatique alors qu’ils n’avaient pas même pris sa carte ? Ou serait à régler avec la prochaine dans une optique forfaitaire ? Tous ses organes étaient encore là. Il sortait avec la connaissance d’un cerveau défiguré donc il devait pouvoir lui faire encore un peu confiance, dans la limite du raisonnable.

Il suivait donc à nouveau, toujours docile, la tête encore un peu ailleurs. Toutefois, quelque chose l’intriguait plus encore. A la manière dont Madame Hanazawa avait décrit son alter, il devait aussi s’agir d’un alter de mutation, ils avaient donc bien ça en commun. Et il ne pouvait s’empêcher un rapprochement immédiat car ce qui était arrivé à cette femme pourrait certainement aussi lui arriver. Aussi, lui qui avait abordé un regard fuyant dès les premières minutes, commençait à la fixer avec insistance. Si elle devait avoir une queue ou des écailles, il se sentait obligé de savoir.


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Ryou Hanazawa
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Mar 25 Oct - 2:02
J’ai rejeté sa question d’un simple geste de la main, sans même me tourner pour le regarder. C’était une considération triviale, et à ce stade, je m’attendais à ce qu’il ait compris.

“Je m’en suis chargée, ne vous inquiétez pas.”


Et heureusement d’ailleurs, car la consultation était très probablement hors de ses moyens, et pas remboursée par la sécurité sociale - alors même qu’elle était absolument nécessaire, pour ne pas dire vitale dans son cas - donc payer l’aurait ruiné. Imposer un tel trou à son budget aurait été presque encore pire que le laisser croupir dans son addiction médicamenteuse. Alors que pour moi, ce n’était pas grand chose de sortir autant d’argent.

Enfin. S’il était facile à mener à la baguette avant d’avoir entendu les conclusions du médecin, après il était si hébété que j’avais à peine l’impression de voir une personne. Plutôt une poupée de chiffons. J’espérais quand même qu’il se réveillerait à un moment et serait capable d’en discuter avec moi, mais pas tout de suite. D’abord, je voulais nous asseoir quelque part au calme. Peut-être retourner à la bibliothèque, me suis-je dit.

Mais dès l’ascenseur - car s’il n’avait pas voulu endurer toutes les marches de l’escalier à l’aller, il ne voudrait probablement pas les descendre non plus. Je m’étais dit que peut-être, il serait trop sous le choc pour s’en rendre compte, mais la suite a prouvé que j’avais raison de ne pas faire ce pari - il a semblé se réveiller. Pas pour dire des choses, ou s’affirmer, nous n’en étions quand même pas là. Nous en étions loin. Mais il s’est mis à bouger. A se tortiller. Et, comme je l’ai rapidement compris, à m’observer. Pas mes mimiques, ou pas ce que je regardais, mais vraiment moi. Ma silhouette, mon corps. Pas avec des yeux lubriques, attention. Je ne savais pas ce qui s’était passé dans sa tête, quel genre de raisonnement il avait suivi, mais il cherchait quelque chose. Je l’ai laissé faire un peu, pour qu’il ait la marge de manœuvre de se sentir libre de bouger et de faire ce qu’il voulait, puis je me suis tournée pour le regarder dans les yeux.

“Vous cherchez quelque chose ? Un rapport avec ce que le médecin vous a appris ?”

Sans aucun doute, ce qu’il avait appris devait forcément lui tourner dans la tête. Surtout qu’il était bien moins amorti par le médicament que je l’aurais cru. Mais je ne pouvais pas deviner quoi, je ne le connaissais pas assez pour ça. La situation était trop étrange et spécifique.


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Kass Narita
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Kass Narita
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Mar 25 Oct - 14:30
En s’était quoi ?! Même sans connaître le montant précis de la facture, elle ne pouvait pas être légère. Kass avait bien vu le contour détaillé des chaises de la salle d’attente, les magazines payants sur le table et un scanner cérébral dans une salle de consultation. C’était tout sauf un secteur conventionné ! Impossible de déterminer d’avance combien son assurance maladie allait prendre en charge.

Même dans son état, il ne pouvait pas simplement répondre « ok ». On ne payait pas la consultation médicale d’une personne rencontrée une heure plus tôt ?! Il y avait des choses qui ne se faisaient pas ! Sans oublier l’essentiel, il ne pouvait surtout pas se permettre une dette telle envers Madame Hanazawa. Elle n’était pas… méchante mais elle avait clairement la main pour obtenir ce qu’elle voulait. Et pour Kass, qui était déjà très sensible à cette main, risquer de se voir mentionner sa dette reviendrait à un game over.

Bon, il n’arrivait déjà pas à dire non en soit. Mais il résistait encore un peu, à sa manière. Pourrait-il encore le faire si elle lui rappelait avoir déboursé une somme importante pour son bienêtre. Elle gagnait ainsi la légitimité nécessaire pour suivre son état de santé à la trace. Un peu comme un droit de regard sur un investissement.

« Je vous rembourserais… »

Même s’il devait s’endetter pour le faire auprès d’usuriers un peu douteux, ce serait forcément moins risqué que d’être endetté auprès de sa sauveuse. Néanmoins, rien ne disait qu’il aurait à le faire, n’est-ce pas ? Une consultation, même aussi qualitative ne pouvait pas être exhorbitante au point de dissuader des soins ? En réalité, oui… d’expérience. Ne restait donc plus qu’à espérer. Il serait toujours temps de pleurer plus tard.

Kass prit enfin le temps de vérifier qu’il n’avait pas oublié son sac, cherchant la sangle sur son épaule. Cette histoire lui en avait presque fait oublier qu’à fixer des gens, ces derniers finissaient souvent par s’en rendre compte. Il détournait donc finalement le regard au commentaire de Madame Hanazawa, le posant plutôt dans le coin droit de l’ascenseur, où il n’y avait littéralement rien à voir.

« C’est un peu indiscret. »

Ou vraiment indiscret plutôt. Sa bienfaitrice l’avait encouragé depuis le début à révéler le fond de sa pensée. Mais dans quelle mesure pouvait-il le faire sans risquer de dépasser les bornes ? La franchise avait sa limite lorsqu’elle pouvait blesser quelqu’un. Et si elle semblait moins frèle psychologiquement qu’il ne l’était, on ne savait jamais précisément lorsque cela allait faire mal.

« Vos nerf, C’est un alter de mutation, n’est-ce pas ? »

Si elle le subissait, elle ne l’avait pas choisi et ne pouvait pas simplement s’en défaire au profit d’autre chose. Ce devait donc être cela, même s’il n’avait aucune certitude sur le sujet, elle pourrait toujours le corriger.

« Vous en avez d’autres ? Des mutations ? »

Il n’en avait pas vues mais Madame Hanazawa révélait trop peu de peau pour qu’il puisse se faire une idée seul. Et ce n’était peut-être pas plus mal non plus. Il n’aurait pas voulu avoir l’air d’un pervers. Peut-être était-ce justement ça ? Ses vêtements cachaient peut-être les symptômes de Godzilla.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Mer 26 Oct - 0:53
J’ai balayé sa réponse d’un geste du bras. Non, il ne le ferait pas, me suis-je dit. Il pourrait insister tant qu’il voudrait, je ne prendrais pas un centime venant de lui. Et s’il fallait en arriver là, je lui parlerais des voitures de sport valant une fortune qu’il m’arrivait d’acheter sans les vouloir, et même d’abandonner à des endroits au hasard de la ville - plus en tant que Lady Moriarty qu’en tant que Ryou Hanazawa, mais il y a des choses pour lesquelles nous sommes bien une seule personne - juste pour faire circuler mon argent et éviter que mes comptes soient si bien remplis qu’ils en attirent l’attention. Quoique, non, je ne lui en aurais pas parlé, il aurait trouvé ça bizarre. Une personne normale aurait donné à des œuvres de charité à la place, et je voulais avoir l’air normale. Et rassurante.

Ce qui avait dû marcher, en un sens. A moins que ce soit la révélation du docteur qui l’avait rendu plus verbeux, plus ouvert ? Une fois encore, je ne le connaissais pas assez pour juger de son comportement avec précision - mais je commençais à me faire une bonne idée, et la question qu’il a finit par poser, après que je l’y invite de nouveau d’un geste de la main - qu’il n’a peut-être pas vu, avec son regard intensément plongé dans le rien du tout pour ne surtout pas soutenir le mien, et prendre le risque de donner même un début de semblant d’impression de se considérer comme mon égal, sans parler de chercher la confrontation - a fait comme un déclic. C’était donc ça le souci. J’ai souri, et même ri un peu. Tout ça pour ça.

“Oui, mon Alter est bien catégorisé comme une Mutation, et non je ne cache pas de particularité physique autre que mes nerfs. C’est une catégorie large, qui englobe tout changement de l’organisme permanent et passif par rapport à un sans-Alter.”

Quel serait le terme le plus approprié pour son sentiment ? Du puritanisme ? Du racisme ? Du spécisme ? En tout cas, c’était une forme de discrimination contre les personnes différentes. Non, pire, contre ceux qui avaient l’air différent. Un mélange de peur et de haine basé sur rien, sur l’apparence. Sans aucun fond, sans aucune logique autre que le sempiternel “ils sont pas comme moi.” En temps normal, je déteste cette façon de penser. Ici aussi, d’ailleurs, cela ne rendait pas Narita plus sympathique. Mais dans son cas, je voyais un espoir de rédemption.

“Pourquoi, quelle différence cela ferait-il ?”

J’ai été tentée d’ajouter une boutade, mais cela aurait signifié lui donner l’opportunité d’esquiver la vraie question. Dont la réponse était bien évidemment “aucune”, mais il n’allait pas le dire. Il ne pouvait pas le dire, ou alors en me mentant. Et s’il se décidait à mentir, alors je serais un peu moins sympathique. Par contre, s’il assumait et s’ouvrait à la discussion, eh bien, ce serait un bon sujet de débat. Et le réconcilier avec les Alters permettrait aussi de le réconcilier avec le sien, et de l’aider à aborder l’avenir plus sereinement.


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Kass Narita
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Kass Narita
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Mer 26 Oct - 15:37
Lorsque Madame Hanazawa avait touché son épaule, Kass aurait pu sentir si elle avait le sang froid. Des dents pointues, une queue ou des griffes n’étaient pas le genre de choses que l’on cachait facilement et ce même en se couvrant des habits les plus épais. Les cornes n’étaient pas non plus une option et au vu de son explication il n’y avait vraiment rien d’autre ? Etaient-ce des traits généralisés ? Ou est-ce que cela ne s’appliquait qu’à certains cas ?

Ce fameux changement de l’organisme impliquait-il un changement perpétuel ? Autrefois, il fallait des générations et des générations pour pouvoir observer des mutations. Alors à présent, comment aurait-on pu justifier que ces dernières surviennent subitement sans précédent familial avant de se figer dans un organisme. Il n’aurait pas été absurde qu’elles poursuivent leur évolution et au contraire, qu’elles se figent subitement aurait été plus étrange encore.

La réponse la plus honnête et directe à la raison derrière son inquiétude aurait été : « Je ne veux pas devenir un monstre ». Mais ce n’était pas le genre de chose que l’on pouvait dire en société. Lui ne pouvait pas en tous cas. Car s’il ne voyait pas les autres mutants comme des monstres, comment aurait-il pu justifier que par sa seule apparence, il puisse se considérer comme tel ? Ce n’était pas logique.

« Est-ce qu’un alter de mutation peut… grandir ? »


Et c’était le retour du champ lexical du cancer. Car si le développement d’un alter à l’âge adulte ne signifiait pas la mort de son détenteur, avec l’éducation qu’avait reçu Kass, cela aurait pu revenir au même. Un alter ne se développait pas, il grandissait comme un amas de cellules hors de contrôle. On ne s’adaptait pas, on essayait de l’enlever et si l’on ne pouvait pas arrêter son développement, il fallait essayer de le ralentir tant bien que mal.

Cette conversation ne le mettait pas à l’aise, loin de là. Kass évitait la question des alters, il avait sauté plusieurs livres sur le sujet à la bibliothèque rien que pour s’épargner ce climat particulièrement anxiogène. Il ne regardait que très peu les programmes télévision pour esquiver l’actualité héroïque. Il allait parfois jusqu’à changer de trottoir, face à un alter trop imposant.

Et pourtant, il était plus tolérant depuis qu’il avait croisé cet homme dans les transports en commun. Cette personne qui l’avait tétanisé au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer. Jusqu’à cet instant, Kass ne se serait pas imaginé capable d’être verbalement violent. Il se sentait encore coupable et écoeuré par son propre comportement. Oui… c’était peut-être ça finalement, le karma.

Il rongeait légèrement sa lèvre inférieure, sans vraiment s’en rendre compte, ses ongles n’auraient pas suffit. Quelque part, il avait besoin de cette légère douleur pour lui remettre une énième fois les idées en place. C’était sa punition. Oui, ça ne pouvait être que ça, pour le comportement inadmissible qu’il avait eu envers ces personnes durant ses années à Tokyo, des victimes, comme il l’était devenu.

« J’ai appris que j’avais un… alter de mutation. Je ne sais pas à quoi m’attendre. »


Mais si la sentence était juste, peut-être lui pousserait-il des cornes à l’image de cette personne qu’il avait publiquement et verbalement agressée. Il avait bien écrit une lettre d’excuses mais quelle aurait pu être sa valeur puisqu’il n’avait jamais pu lui remettre en personne faute de l’avoir revue. Il était peut-être aussi condamné pour ne pas l’avoir suffisamment cherchée. Une simple coïncidence était toute aussi valable. Mais à quoi pouvait servir le destin si ce n’était pour aider à faire prendre conscience de l’ampleur de nos fautes ?


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Ryou Hanazawa
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Mer 26 Oct - 23:47
Son temps de réponse ne semblait pas à celui de quelqu’un qui cherchait ses mots, plutôt à celui de quelqu’un qui cherchait derrière quel bobard se cacher. Sans aucune certitude, mais cela aurait correspondu avec la vraie inquiétude que je pensais avoir cernée. Et même la question qu’il a fini par formuler allait dans ce sens, juste moins directement. Il suffisait de voir le terme très médical qu’il avait employé. Il voyait son Alter comme une maladie. Son éducation s’ajoutait à tous les symptômes de sa mutation, ou plutôt d’un mauvais développement de sa mutation, difficile donc de le condamner. Mais il était temps pour lui d’ouvrir les yeux.

Je n’ai pas répondu tout de suite à sa question. Dans une situation de tension comme celle-ci, alors qu’il était enfin décidé à parler - et surtout, face à la pression de mon regard et de ses doutes sans réponse qui lui mettaient la pression - il avait envie d’en dire plus. D’en savoir plus. Que le dialogue s’arrête ici, sur ses craintes, serait pire que tout. Alors, si je le laissais mariner un peu, il serait obligé de céder. De dire ce qu’il pensait vraiment, peut-être de façon explosive. A moins qu’il ne s’effondre et se referme complètement.

J’ai été tentée de le pousser à bout. De le garder enfermé avec moi dans l’ascenseur. Surtout quand il a continué d’éluder le sujet, même face à mon silence. Mais nous étions presque au rez-de-chaussée, ce n’était même plus une question de secondes. Pour le retenir, il aurait fallu bloquer l’ascenseur, et ça aurait été un peu visible. Alors, dès que le “ding” annonçant l’ouverture des portes a retenti, j’ai pris la parole en sortant vers la cage d’escalier.

“Comme beaucoup.”

Mais si je ne pouvais pas lui imposer le silence, je pouvais continuer de le confronter à lui-même de façon moins brutale. Plus acceptable. Mais tout aussi directe. J’ai poursuivi ma marche vers la sortie d’un pas lent, en m’assurant qu’il suivait. Avec ses doigts dans la bouche, à se les ronger jusqu’au sang. Il était si stressé d’un coup, si tendu et mal à l’aise, si proche de céder ! Vraiment, je n’aurais eu qu’à pousser un peu plus… Mais tant pis, la méthode douce. Orienter les questions, insister, marteler, mais en douceur. Avec l’apparence de quelqu’un qui s’inquiète et entretient la conversation.

“Pourquoi, vous craignez quelque chose en particulier ?”


Bien sûr que oui, mais je voulais qu’il le dise. Qu’il soit obligé de reconnaître qu’il ne voulait pas devenir un mutant moins qu’humain. Qu’il était très fier de son “sang pur” à l’ancienne, et donc dévasté d’apprendre qu’il n’était finalement qu’un humain comme les autres. Parce que tant qu’il ne l’aurait pas reconnu, je ne pourrais pas attaquer frontalement son idéologie viciée pour lui ouvrir les yeux sur la réalité du monde moderne.

Et il faudrait aussi choisir un endroit où nous poser pour poursuivre la discussion. Ou vers lequel marcher. Mais nous n’allions pas rester au milieu du couloir comme ça.


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