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La santé de A à Z (pv:Ryou)

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Kass Narita
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Kass Narita
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Ven 4 Nov - 16:52
Même si ce n’était que du marketing, il restait le mot le plus mis en valeur dans ce programme dans la mesure où il était le premier à sauter aux yeux à la lecture du prospectus. Difficile d’en faire abstraction, surtout quand en général, s’il était bien présent à des fins publicitaires c’était avant tout pour attirer l’attention de certains individus. Ceux qui avaient enfoui leur fierté et qui aspiraient à la retrouver. Et s’il n’y avait rien de mal derrière cette envie, la promesse était réellement déplacée, car il n’y avait aucun moyen de garantir une telle chose, pas au profit de tous du moins.

Kass s’était donc assez naturellement placé sur la défensive. Comme cherchant le mal dans un programme qui ne pouvait être que de mauvaise augure. Pourtant son attitude changea lorsque son regard finit par s’égarer sur les doigts de la politicienne, s’il chercha assez rapidement à faire sens des symboles dessinés, l’exercice prit vite une autre tournure. Car plus il les regardaient, plus ces gestes mariés à la voix de Madame Hanazawa lui rappelaient l’écran d’un vieux lecteur de musique. Comme si une harmonie s’installait, un dialogue entre la parole et les symboles, une logique qu’il n’avait pas besoin de comprendre pour être capable d’apprécier le spectacle.

Jusqu’alors, le serveur était trop angoissé mais il se rendait maintenant compte que la voix de sa bienfaitrice était… mélodieuse.

La relation du japonais avec la musique n’avait rien de particulier, si ce n’était pour sa capacité à le calmer. Kass n’avait pas repris ses baguettes jusqu’à présent. Certainement dans un soucis de courtoisie envers Madame Hanazawa qui ne pourrait pas manger tant qu’elle répondrait à ses questions. Pourtant, il finissait par s’y risquer, sous l’influence de cette musique qui n’existait qu’au travers de ses sens.

Peut-être que ce détail lui permettait également d’avoir le recul nécessaire. Car il n’en était pas moins concentré pour autant. La criminalité était un milieu avec lequel Kass était très loin d’être familier. Mais comme tous les milieux il pouvait aisément imaginer que les circonstances menant à de telles vies était nombreuses, à commencer par le social. Une vie épanouie et à l’abris du besoin résultait bien souvent dans une plus faible criminalité. Mais cela n’englobait pas tous les méfaits mais plutôt la petite délinquance. Là où les milieux plus organisés, la criminalité économique et autres ne reposaient plus de sur la précarité mais sur l’appétit. En ce sens il était difficile de prévenir toute délinquance, même si en théorie il était bien possible de la réduire.

Kass rabaissa ses baguettes un instant, gardant des nouilles en suspend au-dessus du bouillon.

« Comment comptez-vous faire mieux que les autres pays ? »


Car Madame Hanazawa visait une réduction de cette criminalité. Mais comment comptait-elle réussir là où tant d’autres avaient échoué ? Le thème de la prévention était intemporel. Certains pays avaient mis en évidence des moyens plus ou moins controversés d’agir. Qu’il s’agisse de garantir l’accès un emploi ou de réduire la mixité dans sa population pour éviter les conflits culturels.

Le raisonnement de sa bienfaitrice semblait quand à lui lié aux alters. Mais quel rôle pouvaient-ils avoir si ce n’était rendre la criminalité plus accessible en armant naturellement certains individus et en rendant le travail des forces de police plus désuet.

« Et s’agissant de la législation sur les alters… Qu’avez-vous en tête ? »


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Sam 5 Nov - 13:33
Lui n’a pas hésité à reprendre son repas, bien sûr. Il n'avait pas besoin de sa bouche pour autre chose. Fort heureusement, il n’y a rien de plus basique à manger que des ramens ; et Narita n’était pas de ces personnages grossiers qui estiment qu’il faut faire du bruit en mangeant pour marquer son appréciation. Il envoyait des gouttes de bouillon de partout, mais c’est normalement inévitable et ça n’aurait pas été un souci si ma main n’avait pas été juste à côté, à suivre le rythme de mes pensées plutôt qu’à esquiver le liquide. Déjà les petites gouttes commençaient à s’y accumuler, une, puis une autre. Je les sentais tomber sur ma peau, au moins elles n’étaient plus brûlantes avec le temps que nous avions attendu. Juste graisseuses.

Pour ne pas donner l’impression que je ne fais que me plaindre, il a enfin posé une question plus intéressante et pointue que ce qu’on pouvait voir dans un prospectus ou un discours préenregistré. L’avantage de cette rencontre en tête à tête, il pouvait ignorer tout ce qui ne l’intéressait pas pour approfondir les sujets qui le concernaient plus personnellement. Comme ici, où il voulait aller voir plus loin et entendre des propositions concrètes. Des solutions plutôt que des grands principes génériques. Et bien sûr, il voulait en savoir plus sur la législation qui concernait les Alters. Qui ne le voudrait pas. Et contrairement à lui, je n’avais pas besoin de temps pour organiser mes idées, il n’y a donc pas eu de pause entre ses questions et ma réponse.

“Les Alters sont peut-être l’exception, mais pour le reste, je n’ai pas tant l’ambition de faire mieux que de faire aussi bien que les autres pays. Plusieurs Etats européens ont des taux de criminalité bas sans pour autant profiter de cet outil de répression et d’intimidation presque surnaturel qu’était All-Might. Ils ont donc dû appliquer d’autres méthodes, dont nous pourrions nous inspirer. L’aide aux sans-emplois, d’abord, pour faciliter leur réinsertion dans la société. Cela passe par des logements abordables, une révision du salaire minimum afin qu’il ne soit plus nécessaire de cumuler plusieurs emplois pour subsister. Cela soulagerait les individus fatigués et exploités, cela créerait aussi de nouveaux postes. Des aides à l’embauche pour les petites et moyennes industries pourrait aussi aider sur ce point, et relancer l’économie nationale au bénéfice des classes moyennes et défavorisées. Et bien sûr, encourager les organismes de formation pour aider à la réinsertion et l’accès aux compétences spécialisées. Rien de tout ça n’est inédit, cela a déjà été implémenté avec succès dans d’autres pays. Il faut juste éviter les trompettes de la corruption, qui sont une menace pour tous les programmes politiques de toute façon, et accepter qu’un tel changement est nécessaire.”

Heureusement, l’attaque de l’Alliance à Musutafu s’était occupée de ce dernier point pour moi, plus efficacement que Lady Moriarty ne l’avait jamais fait. Ils avaient accéléré la prise de conscience du public, et rendu mes exactions criminelles inutiles. En un sens, c’est à eux que je dois d’avoir pû me lancer en politique comme ça. Je surfais sur la vague de changement qu’ils avaient provoquée. Même si je désapprouve totalement et absolument leurs méthodes, bien sûr.

“Et pour ce qui est des Alters, la question est complexe. Il y a plusieurs façons d’approcher le problème, pour comprendre comment nous en sommes arrivés à l’absurdité qu’est notre vision actuelle des Alters. Préférez-vous l’approche historique, ou plutôt vous concentrer sur la situation actuelle ?”

Dans tous les cas, ce serait une discussion longue si je voulais être certaine de ne pas être mal comprise.


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Kass Narita
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Kass Narita
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Dim 6 Nov - 3:02
Combien de fois fallait-il répéter un tel discours devant la glace pour pouvoir le restituer avec tant de présence ? Qu’il soit adressé à un public aussi limité était un grand gâchis. Kass aurait eu beau s’entraîner des mois durant, il n’aurait probablement jamais pu atteindre une telle réthorique. Peut-être par crainte qu’on ne l’interrompe ou que l’on se lasse, en général il se contentait de phrases courtes, faciles à comprendre et surtout qui ne risqueraient pas de lui donner l’air prétentieux. Chose dont Madame Hanazawa ne semblait pas se soucier, certainement pour le mieux.

A nouveau, Kass reposa ses baguettes tandis que la plupart des nouilles avaient quitté le bouillon, encore un peu trop chaud à son goût pour être bu.

Les propositions faites étaient… raisonnables. En réalité, elles reflétaient bien ce que le serveur aurait eu en tête. Modifier le modèle social, revoir la distribution des cartes au sein de la population pour éviter les dérives. Laisser un réel choix et se passer des « derniers recours ». L’école des chances en soit. Tout comme le droit à une seconde chance pour ceux qui désireraient revenir dans le droit chemin. C’était un bel idéal. Et aux yeux du japonais, ces « politiques » étaient bien plus parlantes que ces objectifs. En soit, il n’y avait pas besoin de l’excuse de réduire la criminalité pour appliquer ces mesures mais si cela pouvait aider à les faire passer auprès des plus réticents, pourquoi pas. La cause était bonne.

Pas question d’interrompre sa bienfaitrice et ce même pour exprimer son accord avec les propos tenus. Car tout n’était pas encore aussi clair qu’il l’aurait voulu. Pour l’instant, il avait donc cette vision d’un état interventionniste, allant dans le social et promouvant l’égalité des chances. Mais qu’en était-il des alters ?

Visiblement, Kass avait mal formulé sa question. Ou peut-être à l’inverse était-ce une volonté de l’éluder qui transparaissait ? Déjà, il n’était pas certain de comprendre ce que Madame Hanazawa voulait dire par « absurdité ». Elle avait déjà mentionné une loi dépassée. Mais la façon dont elle la dépeignait était non seulement la volonté de dénoncer une politique désuète mais qui en réalité, n’avait jamais trouvé sa place.

Restait à identifier quelle part de la législation elle mentionnait. Était-ce la prise en charge des alters ? L’éducation à leur sujet ? La prévention ? Peut-être la mise en place de centres adaptés aux mutants les plus dangereux ? Il n’allait pas se risquer à le demander mais le scepticisme se lisait sur le visage du japonais.

« La situation actuelle. Qu’est-ce qui vous contrarie dans la manière de gérer les alters ? »


Si les idées ressemblaient à celles précédemment évoquées, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Mais pour quelqu’un comme Kass qui redoutait autant le potentiel destructeur des alters, cette question était une réelle source d’inquiétude. Il n’y avait jamais pensé à vrai dire. Pourtant oui, les législations évoluaient et si Madame Hanazawa finissait par accéder à la fonction souhaitée, la manière dont elle pourrait retourner cette ville pourrait mettre en danger toutes les politiques qu’elle prétendait vouloir instaurer. Mais… cela ne pouvait pas être aussi grave qu’il l’imaginait, n’est-ce pas ?

Pourtant Kass nouait nerveusement ses doigts sous son bol, pressant ses phalanges. Si elle n’avait pas cherché à dédramatiser son alter, peut-être l’aurait-il perçu dans un autre sens. Dans tous les cas, il se sentait obligé de savoir.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Dim 6 Nov - 3:47
“Très bien.”

Pas de cours d’histoire, donc. A juger par la façon dont il occupait ses mains, maintenant qu’il avait fini de manger, il était nerveux. Le sujet des Alters le rendait nerveux. Pas besoin d’avoir mon génie pour comprendre pourquoi. Il venait d’apprendre soudainement qu’il était concerné par cet immense sujet de société, sujet qu’il connaissait très mal. Il était terrifié à l’idée des effets physiques de son Alter, et à la façon dont les autres allaient le regarder ; maintenant des règles s’ajoutaient à ça, avec mon affirmation que ces règles étaient néfastes et la promesse qu’elles changeront encore. Donc plus de soucis et d’instabilité en perspective, soit absolument tout ce que sa nature indolente et écrasée détestait et cherchait à éviter. Comment aurait-il pu résister à ce stress ? Mais il ne pouvait pas fuir la réalité, et il avait amené le sujet de mon programme. Si parler politique pouvait le tétaniser, alors il n’était pas en capacité de juger utilement de ce qui était mieux pour la politique de la ville et du pays. Ceux qui ne peuvent réfléchir un tant soi peu posément aux programmes des candidats ne devraient pas être autorisés à voter. Narita était-il de ceux-là, cela restait à confirmer, mais il aurait eu des circonstances atténuantes. Et malgré ses inquiétudes, il n’en était pas à ce stade.

“Les Alters sont à la fois une réalité biologique indubitable, et une nouveauté à l’échelle des sociétés humaines. Ils font partie de nous, au même titre que n’importe quel muscle que nous pouvons employer ; et comme ces muscles, il est dans la nature humaine de vouloir s’en servir. Exploiter les capacités de notre corps. Tout comme il n’y a rien de mal à vouloir faire la roue, danser le Kozatchov ou hurler à pleins poumons. Tout cela ne devient mal qu’à partir du moment où c’est une gêne pour les autres. Pourtant, nous continuons de traiter les Alters comme une nouveauté mal comprise et dangereuse. Nous en interdisons entièrement l’usage sur la voie publique, nous en limitons l’usage derrière un diplôme destiné à une des professions les plus exigeantes et dangereuses, et nous interdisons même la recherche sur le sujet. D’aucun prétendent qu’il s’agit d’une question de sécurité, mais des choses au moins aussi dangereuses sont autorisées et utilisées au quotidien. Voitures, produits chimiques, manipulation des marchés.”

On pense souvent aux armes, et il est vrai que peu d’armes peuvent se comparer avec les Alters les plus dévastateurs des meilleurs héros. Mais l’Alter moyen n’est pas si dangereux que ça, alors que les produits ménagers ordinaires peuvent être combinés en un gaz toxique, et la moindre voiture peut faucher une dizaine de passants avant que quiconque ne réalise le danger.

“Mais la vraie raison, celle que tout le monde craint sans oser le dire - et certains ne se privent pas de le dire - c’est pour éviter les inégalités. Nous forçons les individus à abandonner une part de leur identité, de leur corps, à l’ignorer toute leur vie sans jamais l’utiliser ou la revendiquer, afin que nous puissions continuer de prétendre être tous égaux. Mais c’est fondamentalement faux. Avant même l’apparition des Alters, le record de vitesse sur 100 mètres pulvérisait ce dont un humain moyen, même entraîné, était capable. Certains naissaient handicapés. Certains naissaient riches. D’autres avec un visage qui correspondait parfaitement aux critères de beauté de leur société. Et aujourd’hui, même pour ceux qui n’utilisent pas activement leurs Alters, certains ont des tailles dépassant les extrêmes. Des apparences qui auraient été jugées inhumaines il y a deux-cent ans. Vous connaissez l’histoire de Miyagi Daikaku ?”

Elle était célèbre. Le présentateur télévisé avait une massive paire de cornes, splendides je trouve. Mais l’une d’elles dépassait sur l’écran d’affichage de son plateau télévisé, et pouvait gêner pour voir les informations affichées. Alors, au lieu de déplacer l’écran ; ou déplacer le siège du présentateur ; de déplacer la caméra ; de faire les mille choses possibles ; il avait coupé une de ses cornes. Un homme s’était physiquement mutilé pour conserver son emploi. Et le Japon dans son intégralité avait salué sa dévotion à son travail. C’est, à mon sens, une folie absolue.

“Nous ne sommes pas égaux. C’est un fait. Et pour tenter de cacher cette vérité inaltérable, nous forçons tous les japonais à se brider. A nier leurs possibilités au quotidien. Alors qu’avec une réglementation solide, nous pourrions créer un cadre où chacun peut s’exprimer et performer au mieux sans pour autant devenir un danger pour autrui. Et cela éviterait aussi la multiplication des crimes nés de cette frustration, de ce désir de juste étendre ses ailes. Métaphoriquement, sauf dans certains cas.”


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Kass Narita
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Kass Narita
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Dim 6 Nov - 20:21
Comment être d’accord avec ça ? Même... Ayant un alter, Kass identifiait encore son ressenti à celui d’une personne sans alter. Comme l’avait bien expliqué Madame Hanazawa, il avait pu comprendre que la plupart des personnes, même équipées de cette… mutation étaient inoffensives. Et plus largement encore, aucunement avantagées dans la vie du quotidien. Mais il y avait encore des exceptions. Et dès lors il n’était pas difficile d’identifier le ressenti des personnes concernées par cet aspect de la société.

A nouveau, le serveur ne voulait pas paraître présomptueux. Néanmoins, avec toutes les difficultés qu’il avait à entendre les arguments de sa bienfaitrice, il se sentait obliger de parler. Car même dans le cas où le ne voterait pas pour elle, il ne pourrait peut-être pas échapper à la possibilité qu’elle accède tout de même à une fonction importante. Car ce n’était que le poids d’une voix. Aussi pouvait-il considérer que son but n’était pas de la contredire mais de soulever ce qui le dérangeait, ce qui en dérangerait d’autres et espérer que le jour venu, elle ait également ces considérations en tête.

« Non, nous ne sommes pas égaux. Mais je peux facilement comprendre la paradigme. Expliquez à deux personnes que l’une est dangereuse et la seconde baissera la tête. Expliquez à cinquante personnes que l’une d’elle est dangereuse et de par leur nombre, elle chercheront à étouffer le danger. »


Ce n’était pas de la poésie, encore moins de la philosophie mais une idée qu’il ne pouvait toutefois ignorer. Kass desserra ses doigts pour se concentrer sur sa nuque, la frottant sans grande assurance.

« Il ne s’agit pas tant de créer une fausse égalité mais de donner l’impression à chacun à sa chance dans la société. Qu’il existe un espace public où tous sont soumis à une même règle, où tous peuvent se sentir égaux. C’est bien pour ça que les alters sont autorisés dans les lieux privés d’ailleurs ? Vous comparez les personnes… avantagées à des athlètes mais j’ai déjà vu des compétitions autorisant leur usage à la télévision, des présentateurs offrant des démonstrations. L’interdiction n’est pas absolue mais contenue. »


Après restait la question du traitement différent pour des personnes différentes. Une logique qui s’inscrivait bien dans une démarche progressive dans une certaine mesure mais elle avait aussi des problèmes.

« Dans ce cas faudrait-il s’intéresser d’avantage aux individus possiblement dangereux ? Ceux qui risquent de dégénérer pour les rendre compatible avec ce mode de vie autorisant les alters partout ? Il n’y a pas deux individus identiques, alors comment identifier ceux qui représentent un danger ? Qui s’en chargera ? Faut-il les examiner d’avantage au risque des les priver de leur liberté ? Ou leur interdire ce « muscle » dont vous parlez ? »


Car à n’en point douter, s’il existait des personnes craignant les autres, il y en avait également craignant pour les autres. Ou du moins il avait envie d’y croire, tout comme il y avait des personnes aux pensées plus dangereuses.

« Je ne pense pas que ceux qui souhaitent utiliser leur… alter représentent la grande majorité des criminels. Ils ont l’opportunité. Mais comme un boxeur professionnel aurait la capacité de régler ses comptes, la maîtrise de soit est une force dont les puissants ne peuvent se passer. Qu’importe le contexte. Je peine donc à croire qu’une personne capable de défier la loi et de blesser les autres par frustration se transformerait en citoyen modèle à partir du moment où elle pourrait utiliser son alter sur le trottoir la menant à son travail. »


Ses pensées n’étaient pas les plus organisées et lui-même se trouvait un peu gêné de peut-être tourner en rond. Il s’adressait franchement à Madame Hanazawa mais il ne pouvait tout simplement pas… laisser des propos aussi dangereux. Il était prêt à écouter. Mais il ne comprenait toujours pas pourquoi le domaine public devait être affecté. Il prenait tout de même le temps de rajouter plus bas.

« Et.. je suis… désolé pour ce qui est arrivé à Monsieur Daikaku. Cela n’aurait pas du arriver. »


Car même pour un trouillard dans son genre, il y avait des compassions qui ne se perdaient pas.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Lun 7 Nov - 1:45
Etait-ce la nervosité qui lui déliait la langue ? Ou au contraire, peut-être commençait-il à se sentir assez à l’aise en ma présence pour tenir une conversation sincère, sans être entravé par ses inhibitions, ses craintes et ses névroses ? En tout cas, nous étions enfin passés des phrases presque monosyllabiques à un argumentaire construit digne de ce nom. Un argumentaire qui m’a tiré un petit sourire, pas vraiment faux mais pas exactement sincère non plus. Peut-être un peu amer, en fait.

“Nous sommes bien d’accord. Plus qu’une tragédie, c’est une honte et un scandale, pourtant cette histoire est souvent marquée par l’admiration, et la plupart des japonais respectent son acte et sa dévotion. Pour ce qui est du reste…”


Le reste était la partie importante. Je me suis penchée sur le comptoir, assez pour placer mon coude sur le bois et appuyer un coin de ma mâchoire au creux de ma main. Ainsi avachie, j’avais le dos tordu et le regard tourné droit vers Narita, avec toujours ce même sourire.

“Vous serez ravi d’apprendre que la majorité de la population partage votre avis. Moi, en revanche, je ne peux m’y résoudre. Je ne peux y voir que…
- de l’autre côté du bol, bien en vue de tous, les phalanges de ma main se sont crispées - Qu’un endoctrinement restrictif né d’une simplification excessive du sujet. Une incompréhension fondamentale transformée en fondamentalisme par l’habitude et le confort. Penser qu’autoriser l’usage des Alters au grand public ne pourrait mener qu’à une catastrophe est une phobie commune née de deux erreurs.”

“La première, c’est ignorer le principe même d’un système de lois. Nous avons le droit, et j’insiste sur ce mot, de mordre dans ce qui nous appartient ; mais si nous commençons à mordre une autre personne, c’est illégal et répréhensible. Braquer une banque est possible avec de la préparation et du matériel, Alter ou non, et pourtant c’est formellement interdit et durement puni. Nous sommes autorisés à faire ce que nous voulons de nos vies tant que nous suivons les règles et que nous ne nuisons pas à autrui. Alors bien sûr, si les Alters devaient être autorisés à tous, cela serait au prix d’une législation à leur sujet. Et utiliser un Alter comme on utiliserait une arme serait toujours aussi interdit. Une société de la taille de la société japonaise n’est possible que grâce à un Etat de droit. Déréguler entièrement les Alters, c’est la base du Destrisme, mais c’est aussi une forme d’anarchisme et de loi du plus fort absolument inacceptable. Et de toute façon…”

A ce stade, je crois que mon regard s’est levé de Narita pour regarder… quelque chose. Un point vague qui concentrait, en cet instant, tout le ressentiment que je pouvais avoir contre ceux qui essayaient de dévoyer mes idées en les comprenant volontairement de travers.

“Tout cela existe déjà. Des personnes sont déjà autorisées à user de leurs Alters en public, à la condition qu’elles respectent un set de règles qui leurs sont inculquées dans le crâne à la dure. Si le Japon, et les autres pays du monde, peuvent avoir des héros qui utilisent leurs Alters sans pour autant qu’ils prennent le pouvoir du pays via un coup d'État, alors pourquoi ne pas offrir ce droit à d’autres ? Ce qui me mène à mon second point.”

La main qui ne soutenait pas ma tête s’est tournée pour mettre en évidence les deux doigts que j’ai levés. Et tandis que le Destrisme quittait mes préoccupations, j’ai pu reporter mon attention sur Narita.

“Pour que les individus soient autorisés à utiliser leurs Alters, il faudra bien sûr les éduquer en conséquence. Leur apprendre les limites de ce qu’ils peuvent faire, leur apprendre à se contrôler. Leur inculquer une morale et une éthique en adéquation avec ce changement de la société. La plupart des peurs sont acquises, et la peur de l’autre plus spécifiquement. Par essence, les humains sont empathiques et solidaires. Il suffit de voir les études sur le sujet. En situation de crise, les instincts des gens reprennent le dessus, et la coopération spontanée qu’on peut voir alors dépasse tout ce que vous pouvez imaginer. Alors, si on arrêtait de répéter inlassablement aux gens qu’une société qui tolère les Alters est un danger, elle cesserait d’en être un. Avec un peu d’aide du gouvernement, pour superviser la transition, bien sûr. Nous savons déjà comment faire. Les écoles de héros forme des individus à utiliser leurs Alters et se contrôler depuis des décennies. Il suffirait de retoucher un peu le programme, de retirer tout ce qui est lié au combat ou à la recherche de performance, pour le rendre tout public. Un peu comme les arts martiaux, qui ont peu à peu perdu toute validité dans un cadre de combat réel pour ne plus être qu’un sport comme un autre.”


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Kass Narita
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Kass Narita
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Lun 7 Nov - 18:43
Malheureusement, appartenir à la majorité ne voulait pas nécessairement dire avoir raison et avec sujet aussi polémique, il était difficile de prétendre détenir « la vérité ». Et pour preuve, peut-être que beaucoup partageaient son avis sur les alters mais s’il étaient d’accord avec la mutilation que ce présentateur avait subit, cela ne la rendait pas juste pour autant, loin de là.

Mais plus généralement quelque chose le tracassait autrement dans les paroles de Madame Hanazawa. De plus… simple peut-être.

« C’est à se demander si nous avons grandis dans le même pays… »


Et c’était avec une pointe de regret qu’il le formulait. Une amertume compréhensible quand un biais dans l’éducation avec son lot de problèmes.

Le rapport culturel à la société dans laquelle ils vivaient était constamment présent. Se fondre dans la masse, éviter de dépasser du mur. C’était le premier point. La société japonaise n’avait rien d’individualiste. Chaque individu contribuait à la société et se devait de ressembler aux autres. Il n’y avait qu’à regarder les règlements longtemps appliqués dans les écoles qui allait jusqu’à requérir que tous les élèves aient les cheveux noirs, à moins d’avoir un certificat médical prouvant que la couleur était naturelle. Bien sur, à cet époque cette règle n’avait plus grand intérêt. Et pourtant existaient encore des règles strictes concernant les uniformes à défaut de pouvoir restreindre la physiologie des élèves.

« Être différent n’est pas le souhait de tous. Mais beaucoup aspirent à une vie simple, où ils se sentiraient en sécurité. A être comme les autres. Et comme vous l’avez dit, nous ne sommes pas une société très… respectueuse des différences. »


Ceux que l’on protégeait avec ces règlements, ou du moins ceux que l’on prétendait protéger étaient bien ceux qui sortaient du moule. Kass se souvenait bien de ce camarade de classe qui avait été plusieurs fois suspendu au lycée car son alter déteignait son uniforme sans qu’il n’ait vraiment l’air de pouvoir le contrôler. Mais il n’y avait pas que les alters. Il y avait aussi les étrangers, ou encore les groupes sanguins. En soit, c’était surtout un moyen de se trouver des excuses. Et il y aurait toujours des excuses.

« J’ai vu des familles qui subvenaient aux besoins de leur enfant déjà adulte tout en essayant de cacher son existence à leurs voisins, de peur que l’on sache qu’il ne contribuait pas à la société. Assisté à des querelles de voisinage à cause d’une poubelle sortie un jour trop tôt. »


Et c’était son passé d’assistant social qui refaisait un peu surface. Il reposait ses mains à plat sur le comptoir, pensant au second point, au moins aussi important, qui était la perception de la vie privée sur le sol japonais.

« La vie privée existe bien. Et elle est au moins aussi importante. C’est cette vie privée qui fait que peu de disparitions bénéficient d’une réelle enquête. Que des couples peuvent se séparer en voyant l’un des parents emporter l’enfant en quelques heures seulement, pour laisser le conjoint rentrer dans une maison vide. Aujourd’hui les alters sont considérés dans la sphère privée du fait des lois qui les régissent. »


Des secrets de famille, des conflits mais toujours sans s’afficher aux yeux du monde. Car même en autorisant les alters combien seraient prêts à sortir du moule pour en faire usage, sauf à être considérés par les autres comme foulant une règle implicite encrée dans une société.

« Comment comptez-vous faire sortir les alters de cette sphère privée ? Tout en poussant suffisamment de personnes à en faire usage pour éviter que les quelques uns qui profiteront de cette loi ne finissent par être remis à niveau par leur propre entourage ? »


Les tatouages étaient autorisés, pourtant combien de parents refusaient encore un gendre tatoué ?

« Pensez-vous que cet idéal est à la hauteur des tensions qu’il va faire naître ? »


Il tentait d’être ouvert à l’idée. Mais qui n’aurait pas été méfiant. Il souffla légèrement, reprenant son bol dans ses doigts pour finalement boire le bouillon, tentant par la même occasion de ne pas en mettre sur son pull. Quelques gorgées donc seulement, peut-être aussi un peu pour s’éclaircir la gorge. Il ne parlait pas souvent autant.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Mar 8 Nov - 14:01
J’ai écouté alors que Narita récitait les drames quotidiens d’une existence japonaise moyenne. Non, d’une existence japonaise médiocre. Les souffrances ordinaires de ceux qui considèrent les apparences comme plus importantes que tout, de ceux qui pensent protéger une dernière fibre de la fierté qu’ils ont en fait lancés au feu. Des gens qui s’imposent de souffrir et imposent aux autres de souffrir au nom d’un soit-disant bien commun, sous prétexte de ne pas déranger. De ne pas dépasser. Mais dans un monde où personne ne se permet d’être heureux, sous prétexte qu’il ne faut pas empiéter sur autrui, alors personne ne l’est. Il n’y a que cette façade hypocrite à ne surtout pas briser, sans quoi on se rendrait compte qu’au fond, tout le monde est misérable et pathétique. Et quand il a fini, je souriais toujours - mais purement pour de faux.

“Ce n’est pas une question de pays mais de perception. Comme vous, mon Alter est en majorité logé dans mon cerveau - je me suis détachée du comptoir le temps de lever les deux mains, de les placer de part et d’autre de ma tête et d’agiter les doigts en direction de mes tempes. Comme si cela pouvait attirer son regard vers l’intérieur de mon crâne, plus loin que ses yeux ne pouvaient voir - ce qui signifie que je subis le monde extérieur différemment des autres, et je réfléchis aussi différemment. Ces petits tracas ordinaires que les gens s’imposent et qui s’accumulent jusqu’à les briser, chacun d’eux est à mon sens un calvaire insoutenable. La vie ordinaire, telle que vous l’imaginez, est une torture écrasante qui m’a été infligée en punition du seul crime d’être née.”

“Quand j’étais au lycée, j’ai atteint le bout de ce que je pouvais endurer. J’ai fugué, j’ai fui, je me suis isolée. Encore aujourd’hui, je n’ai aucun diplôme de quoi que ce soit. Et pourtant je suis plus heureuse que je l’ai jamais été. Dans cette société à laquelle je n’étais pas adaptée, et qui n’a jamais fait le moindre effort pour m’inclure, j’ai réussi à creuser une place qui me convient et dans laquelle je me plais. C’est possible.”

Bon, cela a impliqué beaucoup de crimes, donc ma façon de faire est loin d’être la meilleure. Mais, en soi, Lady Moriarty n’a fait qu’exploiter les failles du système ! Je rends au monde la monnaie de sa pièce ! Et je fais ça pour une bonne cause, aussi.

“C’est difficile, oui. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas essayer. Et ce n’est surtout pas une raison pour que moi, qui ai réussi, je ne fasse pas ce que je peux pour aider les autres. Si vous m’aviez posé la même question il y a un an, j’aurais sans doute été incapable de vous répondre. Mais aujourd’hui, la situation a changé. Les Alters sont sortis d’eux-même de la sphère privée, comme beaucoup de ces vilains secrets que nous aimions cacher sous le tapis et ignorer. Les laissés pour compte et les insatisfaits ont explosé, ils ont causé un désastre comme notre pays n’en avait plus connu depuis un siècle, ils ont fait tombé le Symbole de la Paix et l’ont forcé à la retraite.”

Leur but était sans doute de s’en débarrasser purement et simplement, mais l’exploit accompli à Musutafu par l’Alliance des Vilains - nom ridicule, d’ailleurs, mais si c’est celui qu’ils ont choisi - restait sans précédent. Et le pire criminel de l’histoire, un homme redoutable et détestable, avait donné sa vie pour ça. Comme quoi, tout le monde peut se rendre utile.

“Aujourd’hui, les citoyens japonais sont conscients, pour la plupart, que le changement est à la fois inévitable et nécessaire. C’est le respect absolu, obsessionnel, de cette vie privée qui a permis à un tel rassemblement d’individus dangereux de se former. Parce que tous les signes ont été vus et ignorés, parce que le mécontentement a été entendu mais pas écouté. Séparer les Alters ainsi de tous les autres problèmes de notre société n’a pas de sens. Ce n’est qu’un symptôme du véritable mal. Alors oui, le changement dont nous avons besoin est drastique. Peut-être brutal. Mais tout le monde devrait avoir le droit d’être heureux sans se cacher, sans mentir, sans avoir honte de son propre regard. C’est ça, être fiers de qui nous sommes.”


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Kass Narita
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Mar 8 Nov - 16:31
C’était… difficile à imaginer. Sans vouloir citer deux vieux dessins animés, était-il vraiment possible pour tous d’avoir une existence exceptionnelle ? L’histoire était peuplée d’inconnus parmi lesquels quelques personnages s’étaient distingués, par leur bravoure, leur intelligence ou parfois simplement leur chance. Des individus ayant laissé leur trace au travers de ce qu’ils avaient accomplis. Dès lors, il était aisé de considérer Madame Hanazawa comme appartenant à ce groupe de personnages exceptionnels.

Mais tous n’étaient pas fait pour marquer l’histoire. Les inconnus avaient aussi leur rôle dans la société. Et ce que certaines personnes pouvaient considérer comme de la médiocrité était pour d’autres la normalité.

Une success story comme on en racontait sur les plateaux de télévision. Avec son lot de hauts, de bas, de défis et de succès. C’aurait été mentir que de dire qu’elle ne faisait pas envie. Après tout, l’histoire ne serait pas aussi bonne si elle s’était conclue par un échec. Non, l’échec serait resté silencieux, car ils étaient trop nombreux pour être apparents. Cette histoire avait beau être inspirante, gonfler les rêves des autres, Kass l’abordait avant d’avantage de recul.

Madame Hanazawa n’avait pas tord en soit. Les frustrations étaient plus difficilement contrôlées de nos jours même si elles avaient toujours étés présentes. Les conflits grandissaient, la mare des insatisfaits s’exprimait plus qu’elle ne l’aurait jamais fait à l’époque. Et pourtant. Difficile d’ignorer ceux qui poussés dans leur derniers retranchements, retombaient plus bas que terre, incapable de se conformer aux exigences qui avaient été posés sur leurs épaules.

Il n’y en avait pas une qui avait tord ou un qui avait raison. La réalité était malheureusement toujours plus complexe. Kass ne s’était jamais particulièrement penché sur All Might même s’il connaissait l’essentiel à son sujet. Un héros utilisant son alter pour déjouer les vilains et combattre cette criminalité nouvelle. Une autre de ces réalités à laquelle le commun des mortels ne pouvait pas s’opposer. Tout le monde ne pouvait pas être All Might, tout le monde ne pouvait pas être politicien, tout le monde ne pouvait pas non plus être médecin. Et même avec la plus grande des détermination, tous les rêves n’étaient pas accessibles. Mais les rêves avaient du bon.

« Je ne sais pas si nous finirons un jour par être d’accord. Mais j’espère que vous avez raison. »


Kass n’était aucunement en position de contredire tout un programme, mieux valait que la voix la plus audible des deux soit dans le vrai. Il ne pouvait qu’espérer que Madame Hanazawa agisse avec raison et retenue. Car un raz-de-marée avait beau faire table rase pour des bâtiments plus récents, il ne le faisait jamais sans emporter son lot de victimes dans l’océan ou sous les décombres.

« Et que votre idée de l’avenir n’aura pas de conséquences trop graves. »


L’histoire avait bien eu son lot de révolutions mais il était impossible de prédire ce qui viendrait à se produire si quelqu’un heurtait la ruche. Anxieux, encore oui mais il avait toutes les raisons de l’être. Dans tous les cas l’avenir était rarement rassurant. Et si une forte tête valait souvent mieux qu’un fantôme, Kass peinait à imaginer comment un système qui admettrait les alters n’irait pas évoluer en formes de castes. Cette société n’était pas parfaite mais elle tournait.


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Ryou Hanazawa
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Jeu 10 Nov - 0:40
Il n’était donc, en fin de compte, pas convaincu. Je l’ai dévisagé sans rien dire. C’était prévisible, en fin de compte. Un beau discours et un peu de bienveillance forcée n’avaient jamais eu la moindre chance contre des années de propagande. S’il n’était pas déjà convaincu qu’un changement était nécessaire, s’il n’était pas en recherche de direction et de réponses, alors il y avait peu de chances que mon message trouve le moindre écho dans sa vie. Il était encore l’incarnation même de cette ancienne société que je dénonçais. Face à un problème, il préférait souffrir pour continuer comme avant que chercher à le résoudre, quitte à laisser les problèmes s'accumuler. J’avais espéré lui ouvrir les yeux, mais c’était très ambitieux. Enfoncé qu’il était dans ses convictions, il lui faudrait bien plus de temps pour s’en sortir. S’il s’en sortait. Des méthodes pour briser le conditionnement existent, mais elles n’étaient ni rapides ni légales. Le dernier espoir pour lui était que se libérer de la dépendance médicamenteuse, et apprendre à vivre la vie ordinaire d’une personne normale qui ne pouvait plus se cacher derrière la peur des Alters pour les rejeter et les ignorer, fasse lentement évoluer ses perspectives. Mais moi, il n’y avait rien de plus que je puisse faire ce jour-là. Insister aurait été contre-productif, cela aurait juste brisé le semblant de confiance que j’avais enfin réussi à instaurer.

A ce stade, insister n’aurait été que de la fierté mal placée. Mais en parlant de fierté, il y avait un point sur lequel je ne pouvais pas le laisser dire n’importe quoi. Je me suis donc levée, abandonnant mon bol de nouilles encore presque intact. Je n’avais pas très faim de toute façon, et beaucoup plus envie de me dégourdir les jambes. Tant d’immobilité m’avait aidé à refroidir un bon coup, mais ça m’avait aussi donné des fourmis dans les jambes.

“J’espère aussi. Tous les changements ne sont pas violents, vous savez. Ce n'est nécessaire que si les réfractaires choisissent la violence également. Mais je vois bien que je ne vous convaincrai pas, alors passons à autre chose. Et si vous ne devez retenir qu’une chose d’aujourd’hui, que ce soit ceci.”

Je me suis étirée les bras, le dos, les jambes, puis j’ai plongé une main dans mon sac et en ait tiré de la monnaie, assez pour payer nos consommations - même un peu plus, je crois. Je n’ai pas fait attention, et je n’ai pas regardé si le cuisinier essayait de me rendre la monnaie. J’ai juste posé mon regard sur Narita, qui avait terminé son bol également. Cela faisait un moment que nous étions là, à parler de sujets très sérieux. Et s’il n’était visiblement pas si diminué par les cachets, il restait une personne ordinaire à l’esprit ordinaire, tout cela faisait beaucoup d’informations d’un coup et il avait bien besoin d’une pause. D’y réfléchir, de digérer, et de décider où il allait à partir de maintenant. Si possible vers la guérison. J’ai même fait craquer mes doigts.

“Le changement arrivera, c’est inévitable. Refuser le changement apporte la stagnation, pas la stabilité. Alors si vous n’êtes pas moteur du changement, vous subirez toujours celui que d’autres auront choisi. Le repas était à votre goût ?”


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Kass Narita
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Kass Narita
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Ven 11 Nov - 17:24
Kass avait du mal à imaginer le moindre conflit idéologique qui ne produirait pas de violence au moment d’un changement soudain. Même si beaucoup de personnes étaient plutôt dociles, les mécontentements pouvaient prendre différentes formes, toutes aussi terrible à envisager. Certes, imaginer le renouveau sans quelques pots cassés était fantasque, trop idéaliste pour être raisonnable. Mais le japonais avait l’honnêteté de se dire qu’il n’aimait pas les dommages colatéraux. Qu’il accordait plus d’importance aux victimes du changement qu’au changement. Car la vie n’avait pas de prix.

Mais la partie plus politique de leur conversation était maintenant derrière eux. Et quittant son tabouret, Kass se leva à son tour, les paumes encore posées à plat sur le comptoir comme s’il s’attendait à vaciller. Mais non, visiblement il tenait bien debout. Restait cette fatigue qui refusait de le lâcher. Madame Hanazawa avait été d’un grand secours, même intrusive. Tout comme il ne pourrait pas s’étendre d’avantage, il se devait d’éviter de lui faire perdre plus de temps.

Après avoir remercié le chef, il se tourna vers la politicienne, s’inclinant à nouveau. Il pensait pour la dernière fois de la journée, du moins face à cette personne. Il ne mentionnait pas son allusion quand au changement, son avis était connu, il se concentra donc sur la question du repas.

« Oui, je vous remercie, pour tout.»


Les remerciements allaient clairement plus loin que le simple repas. Le fait de l’avoir ramassé dans cette bibliothèque, de l’avoir dupé pour le trainer chez un neurologue, l’insistance dont elle avait ensuite fait preuve. Si ce n’était pour ses méthodes qu’il croyait identifier, Madame Hanazawa était une personne admirable. Il était par contre difficile d’en faire un modèle quand ils étaient à des kilomètres l’un de l’autre. Kass se redressa enfin, ajustant son sac sur son épaule pour vérifier qu’il était toujours bien là.

« Je vais rentrer. Pouvez-vous me donner votre carte ? Je n’en abuserais pas, promis. »


Ils s’étaient déjà mis d’accord sur les circonstances qui pourraient le mener à la joindre et… Kass ne comptait à priori pas le faire, sauf pour avoir les informations de contact lui permettant de lui rembourser la consultation chez le neurologue, dont il ignorait toujours le prix d’ailleurs.

Mais pour le serveur qui avait toujours aimé être entouré, même de parfaits inconnus, une sensation étrange se précisait. Tout comme la colère un peu plus tôt, il n’avait pas l’habitude de l’expérimenter. Cette envie… D’être un peu seul. Comme si ce monde qui s’agitait autour de lui était devenu trop bruyant. Ce n’était pas l’habituelle paranoïa qui lui faisait croire à des dires imaginaires. Il ne distinguait pas les voix des passants, seulement un grondement incompréhensible. Ca n’avait rien d’harmonieux, c’était… simplement chaotique et désagréable. Il avait envie de silence.

« Avez-vous besoin que je vous appelle un taxi ? »


Il avait encore l’opportunité de faire quelques manières. Presque comme l’illusion qu’ils étaient égaux, que Madame Hanazawa n’était pas la seule à pouvoir se montrer serviable. Ce n’était pas parfait. Il ne comptait pas non plus lui proposer de la raccompagner au risque de passer pour un harceleur. Elle serait sans doute plus rassurée de savoir qu’un inconnu ne connaîtrait pas son lieu de résidence.


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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Dim 13 Nov - 21:25
“Tenez.”

Sa question était purement rhétorique bien sûr, du moins j’espère. Je l’avais proposée de moi-même plus tôt, et c’était très franchement assez impoli de sa part de l’avoir refusée à ce moment-là. S’il voulait l’oublier dans un coin comme il est si commun, c’était son problème, mais ne pas la prendre avait été comme me dire que non, pitié, il ne voulait surtout plus jamais entendre parler de moi. Et bien sûr, il n’allait pas me rendre le geste et présenter sa carte. Sans doute n’en avait-il pas. Il avait un travail mais pas forcément dans quelque grande compagnie que ce soit ni à un poste avec des relations clients. En bref, il n’était pas concerné par toutes ces vieilles histoires et ne s’était jamais embarrassé à apprendre ce qui se faisait ou non. Ironique, pour quelqu’un qui faisait tant d’efforts le reste du temps pour ne surtout pas faire le moindre faux pas.

Enfin, s’il n’allait pas être formel à ce sujet, il m’évitait d’avoir à l’être moi-même. Je ne suis pas fana de tout le cérémoniel habituel moi-même. Là, juste sortir le morceau de carton et lui tendre à deux doigts, c’était bien plus rapide et efficace. Je l’aurais glissée dans sa poche moi-même, cela m’aurait épargné d’attendre qu’il la prenne, mais le contact physique l’aurait mis mal à l’aise.

Et de toute façon, nous étions visiblement ensemble pour encore un moment. Pas nécessairement un long moment, surtout d’après ses critères, mais le moment des au-revoirs - ou plus réalistiquement des adieux - n’était pas encore tout à fait venu. De ma main libre, j’ai marqué mon dédain de son idée en prétendant lancer quelque chose par-dessus mon épaule. Vous connaissez le geste.

“Je saurais rentrer sans soucis, ne vous en faites pas.”

Soit en appelant moi-même un taxi, que je pouvais m’offrir. Ou en prenant les transports. Ou même juste en marchant, cela me ferait de l’exercice et ne m’imposerait pas l'allure de tortue d’un chauffeur soucieux de protéger ses passagers ou de leur imposer la plus grosse facture à la sortie, le tout en esquivant les bouchons des grandes artères ou en s’immobilisant dedans pendant des heures. Marcher ce serait très bien. Et si un vilain éclair décidait de me tomber dessus, je n’aurais pas grand chose à en craindre, donc il n’avait même pas cet argument. A moins, et je supposais en réalité que c’était ce qu’il avait en tête, qu’il ne cherche un moyen même trivial de rembourser ce que j’avais fait et dépensé pour lui pendant la journée. Auquel cas, son effort serait vain, je n’accepterais rien de sa part. Pas que l’idée qu’on m’offre des choses me dérange, mais s’occuper de sa propre vie et de lui-même allait déjà le tenir bien assez occupé.

“Est-ce que ça ne serait pas plutôt à moi de surveiller que vous rentrez bien ? Après tout ce qui s’est passé aujourd’hui, tout ce que vous avez appris, vous devez être encore très secoué. Je ne voudrais pas qu’il vous arrive un accident.”

Sous-entendu un autre accident, du genre une crise. Si jamais le médicament perdait en efficacité avant qu’il soit chez lui. Ou juste s’il n’avait pas les fonds pour se payer le transport, il n’avait décidément pas l’air de rouler sur l’or. Il serait dommage d’avoir fait tant d’efforts pour lui offrir enfin une vie libre et agréable - dans un avenir proche, il y avait encore quelques étapes avant d’y être - et que tout parte en fumée aux mains d’une mauvaise coïncidence.


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