Hein ? Je Me penche légèrement sur ma droite pour observer le gamin qui, je ne sais comment, a réussi à nous suivre, et me regarde maintenant avec ses petits yeux énervés. Tiens ? Qu’est-ce qu’il veut lui encore ? Il est venu regarder son héroïne préférée mourir ?
"Bof, pô tant qu'ça."
Ah ? Elle aussi ramène sa poire ? Plutôt cocasse vu sa situation.
“ "J’ai simplement envie de m’amuser", "ça me donne envie de te faire souffrir", "j'ai fait péter un pont haha je suis douée non ?" Just who the hell do you think you are !? “
“Oh.”
Choquée, je porte ma main à ma bouche et mime les gros yeux que font normalement les parents face à leur enfant grossier. Mais sur mon visage, c’est un sourire aussi ironique qu’amusé qui s’affiche devant les propos du jeune suicidaire. Je l’ai vexé ?
“C’est vraiment ça l’explosion de Musutafu ? Des enfants qui voulaient juste s’amuser ? Vous parlez de tuer des gens comme si ce n’était rien, comme si les habitants étaient des poupées faites pour être démontées.”
Je ricane, moqueuse. C’est vrai ça ! Il a raison ! Pour qui est-ce que je me prend au juste ? Envoyer des gens à la mort sans raison juste pour s’amuser, faudrait être complètement tarée pour faire ça ! On croirait voir Illuminación en action… Mais est-ce vraiment un défaut ? Elle est si belle, si charismatique, si puissante, si… drôle ! Mes yeux se plantent dans les siens et mes pupilles se dilatent :
“Et donc ? Je ne vois pas le problème mi pequeño.”
Mon sourire s’agrandit alors que je me délecte de son regard. C’est ça, continue de me haïr, continue de penser à moi, continue me regarder de la sorte… Continue jusqu’à ce que je sépare ta tête de tes épaules ! C’est tout ce que je demande !
"T'es même p'tôt mauvaise, 'n fait !"
Factory explose, tranchant soudainement ses liens avec des lames en acier avant de bondir vers moi à toute blinde. Bien, je vois qu’il y a au moins une personne qui arrive à rester sérieuse ici.
"C'fragile, 'n humain. C'pô dur à tuer. Qu't'ais b'soin d'tant d'moyens, qu't'ai b'soin d'tant d'temps, qu't'ai b'soin d'ça pour t'sentir b'en, c'est qu't'es pô douée. Pour tuer, et pour vivre."
Oh bah non ! Pas toi ! Regarde, tu donnes le mauvais exemple aux enfants à force de me provoquer ! Leur problème, c’est qu’il ne comprennent pas la subtilité derrière tout ce que je fais. Ils cherchent à trouver une raison là où il n’y en a pas. Ils veulent croire que je ne suis qu’une mauvaise fille, une vilaine lambda qu’ils écraseront comme les autres et ducoup ils en deviennent tellement prétentieux qu’ils ne se rendent pas compte que je suis bien au dessus que ce qu’ils ont l’habitude d’affronter.
L’héroïne tente à nouveau de frapper… Comme si ça allait marcher cette fois. Utilisant mes crampons à mon avantage, j’esquive chacun de ses coups avec agilité, cherchant le bon moment pour frapper.
“Héhéhé, décidément t’es plutôt tenace comme fille ! Tu sais, ce sont les gens comme toi qui rendent ce que je fais encore plus excitant ! Sans toi, je me serais bien ennuyée pendant ce détournem....”
“You really piss me off.”
Un yoyo me frappe de plein fouet au visage coupant net ma phrase. Ma tête tourne et je titube sur le côté. Encore lui ! Nan mais sérieux ?! Je me stoppe à quelques centimètres du bord, juste à temps pour voir un bras en acier s’abattre sur moi. Immédiatement, deux lames de lumières sortent de mes bras et je les croisent devant moi pour stopper l’impact, quelques centimètres au dessus de mon visage.
“Pfiou !”
Un bras de fer s’engage entre moi et l’héroïne alors que je plante de nouveaux mes yeux rageurs sur le gosse, un filet de sang coulant de mon nez.
“Ose encore une fois toucher mon visage sale gosse…”
Le bras de Factory presse soudainement soudainement sur mes lames, me faisant ployer sous sa force. Il ne veulent pas me prendre au sérieux ? Il pensent que je ne suis qu’une sale gosse qui se la pète ? Très bien.
Mes épées glissent, laissant son bras s’abattrent dans le vide alors que je pivote pour me déplacer à son corps à corps, enfonçant mon coude dans son abdomen, elle avait pas aimé la dernière fois. Je relève mes bras et frappe plusieurs fois mon adversaire, au corps, au bras, aux jambes, découpant tout ce que je peux découper sur ce corps d’acier. Je suis animée par l’adrénaline que me procure cette position en hauteur, boosté par ma rage et mon envie de vaincre, je veux simplement la frapper, encore et encore.
Le Brainless, profitant de mon incroyable présence, frappe l'héroïne par surprise, brisant légèrement sa garde. Sans me faire prier, je m'engouffre dans la faille et frappe.
“Et ici ? Ça fait mal ?”
Plus Ultra:
- Dé 1 - Illuminación attaque Ai : Attaque : Dé + 8 Défense : 9 ( 1 + 8 )
- Dé 2 - Brainless volant attaque Ai : Attaque : Dé + 6 Défense : 9 ( 1 + 8 )
L’héroïne continuait d’ajouter une couche de provocation. Au point où ils en étaient, cela changeait peu, tout le monde avait craqué. Même le mutant était monté sur le toit alors qu’il était resté un peu plus en retrait jusque-là. Léo ne comprenait définitivement pas son statut et ses intentions. Mais il n’allait pas se plaindre d’un support supplémentaire. La vilaine répondait à l’attaque du garçon par des menaces. Comme si des menaces avaient encore une importance alors que leurs vies étaient déjà en jeu. Au final elle préférait quand même l’ignorer et se retourner vers la seule qui avait réussi à réellement capter son attention d’ici-là. L’héroïne s’y prenait sûrement mieux que lui. En y réfléchissant, il se disait qu’elle faisait justement tout pour que ce soit elle qui se fasse attaquer. Et elle réussissait. Mais elle commençait à être à bout de force. Elle se faisait maintenant lacérer, et comme si ça ne suffisait pas, le Brainless l’attaquait également. Time Breaker allait devoir frapper plus fort s’il voulait arrêter ce massacre. Lui, il avait encore des ressources, il pouvait largement faire quelque chose.
Il se dirigea vers la stupide créature, toujours armé de son jouet. Profitant d’un boost de vitesse, il emmêla la corde de métal autour de la jambe du volatile d’un habile lancer. Puis d’un mouvement du doigt -détecté par l’anneau autour de celui-ci-, le câble se resserra. Il ne cherchait pas à lui faire de mal, ce n’était pas sa cible finale. Les préparations faites, il se retourna vers Illuminación, avec un regard défiant. Oui, c’était bien ce qu’il comptait faire.
De la force de ses bras, il tira pour tenter d’envoyer la bestiole sur elle.
« Diabolo... »
Mais est-ce que sa force seule pourra suffire ?
Plus Ultra:
Dé 1 : Léo attaque Illuminación avec Shin Indiviual Influence - Fast. Grâce à Dernières ressources, le coût en Volonté de la technique devient un coût en Énergie. Attaque : 3 + 15 + 2 = 20 (Shin Indiviual Influence - Fast) Défense : 3 + 8 = 11
Shin Indiviual Influence -Fast Coût en volonté : 1. Attaque avec un bonus +2. Cumulable avec Time Room Game. Cooldown : 3 tours.
Dernières ressources Au moment de lancer une technique avec un coût en Volonté, le personnage peut dépenser des points d’Énergie à la place des points de Volonté.
Léo : Volonté : 3/6 Énergie : 6/7 Time Room Game : Off
Ma couleur : #0033FF
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Dés de combat
Mer 12 Aoû - 19:41
Le membre 'Léo Oxton' a effectué l'action suivante : Faire une action
Sans surprise, la vilaine bien mieux entraînée au combat profita de son erreur pour s'engouffrer dans sa garde et la harceler sans cesse. Elle avait beau se couvrir de métal pour arrêter les coups de lames, certaines attaques la prirent par surprise et lacérèrent la peau. Un premier coup de coude vint la frapper au ventre, enfonçant encore sa batterie dans ses tripes et lui tirant une grimace. La douleur, aussi inhabituelle qu'elle soit, ne suffit pas à déstabiliser l'héroïne, cependant. Si elle se laissait dépasser, le prochain coup serait fatal, et elle ne pouvait pas encore mourir. Elle continua donc de perdre en force et en volume, sacrifiant de la masse de muscles mécaniques pour absorber les attaques, peinant à suivre le rythme.
"Ouep…"
Et comme si elle n'avait pas assez de difficultés, le Brainless en profita pour l'attaquer par derrière en survolant le combat. Factory fut légèrement sonnée, manqua basculer en avant, et reçut un nouveau coup au ventre. Heureusement, cette fois, elle avait bien compris que la malade allait prendre la batterie pour cible. A un moment ou à un autre. Elle avait laissé quelque chose pour absorber l'impact, une plaque assemblée en vitesse qui la protégea parfaitement.
"D'puis l'début, 'n fait. Mais si c't'amuse d'te batt' 'vec moi, ç't'exite et t'donne du mal…"
Sa position restait très mauvaise. Elle était debout sur un train, en équilibre instable, harcelée par une tueuse entraînée, et elle avait perdu tant de ressources qu'elle commençait à avoir l'air famélique. Sa force mécanique restait suffisante pour se protéger, mais pour combien de temps ? Si elle voulait faire quelque chose, elle devait le faire vite, or elle n'avait aucune idée de ce qu'elle devait faire. Le combat, ce n'était définitivement pas son truc. Seul point positif, alors qu'elle donna un vaste coup de pied pour faire reculer la malade et se donner un instant de répit, elle put constater que sa vue était revenue. Et le gamin semblait savoir bien mieux qu'elle quoi faire.
"… C'est qu't'es vraiment pô moitié 'ssi forte qu't'as l'air d'le croire. P'c'que j't'ai dis, j'sais pô m'batt', lors un vrai gars dang'reux…"
Alors que sa jambe fendait l'air, elle réabsorba les mécanismes qui l'entouraient. Ils étaient bien pratiques pour se déplacer, mais sur le toit c'était trop risqué, et elle avait besoin de tout le métal possible à l'intérieur de son corps, pour se garder en vie. Le temps qu'elle revienne en garde, ce fut un pied nu qui se posa sur le toit, la plante complètement lacérée et transpercée par de petits crampons. Elle dressa le bras gauche devant elle comme pour se protéger alors que l'autre s'armait pour ce qui promettait d'être un uppercut à pleine puissance.
"… Y m'aurait d'jà tuée d'puis longtemps. Pô comme toi !"
Puis le coup partit. Elle avait réarrangé ses servomoteurs pour assister pleinement ce coup, pour mettre toute sa force dans un bras et un geste du bassin. Même ainsi, cependant, même si elle avait la force, elle n'avait pas la maîtrise. Il n'y avait aucune chance que son attaque passe, surtout pas une attaque aussi téléphonée. Par chance, ce n'était pas son but. Elle ne voulait pas abattre son poing sur le visage de la malade. Et au lieu de se perdre dans le vide, les doigts de sa main se refermèrent sur un fil. Car derrière son adversaire, Factory avait vu la manœuvre du petit. Elle avait compris ce qu'il cherchait à faire, et elle avait compris qu'il n'y arriverait pas. Alors si elle ne pouvait pas vaincre la criminelle comme un bon héros devrait le faire, elle prêterait au moins sa force à la nouvelle génération. Jusqu'au bout.
"Diabolo…"
"...Sledgehammer !"
Toute sa puissance mécanique repartit en sens inverse d'un coup. Ses muscles d'acier laissèrent l'étudiant guider le coup, guider la corde et la masse du Brainless qui y était accrochée, et se contentèrent de lui prêter leur violence. De tirer pour que le monstre ailé s'écrase sur sa maîtresse dérangée.
Instrument of Choice : Quand Ai utilise une technique “Construct”, elle gagne un statut [Outil - X], où X est la technique utilisée. Tant qu’elle a le statut [Outil - X], elle n’a pas à dépenser le coût en Volonté de la technique X mais utiliser la technique X ne fait pas gagner le statut [Outil - X]. Durant son tour, en plus de son action, Ai peut perdre le statut [Outil - X] pour regagner un nombre de points de Volonté ou d'Énergie égal au coût en Volonté de la technique X. Elle ne peut perdre qu’un statut [Outil - X] par tour de cette façon.
Dernière édition par Ai Ueyonabaru le Ven 14 Aoû - 1:20, édité 1 fois
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Dés de combat
Jeu 13 Aoû - 3:32
Le membre 'Ai Ueyonabaru' a effectué l'action suivante : Faire une action
Et le pire, c’est que c’était pas du tout ce que je voulais faire. Je voulais juste une chose, la scie, cette fichue scie.
Alors comment ça se fait que je sois présentement en train de tirer pour balancer un gros tas sur une taré punk ? Franchement, je ne sais plus trop, je deviens juste taré.
C’est comme ces jours, où on se lève un matin, on vadrouille dans son appartement. Se remplir un verre d’eau car la soif est là. Tu te déplaces vers l’évier, et t’ouvre un placard pour attraper non pas un verre, mais une assiette. Tu pars avec ton assiette vers la table, tu t’arrêtes, et là tu te dis… « Oulah, mais c’était pas du tout ça que j’étais parti faire à la base ! »
Ouais… ça résume plutôt bien ma situation actuelle.
Je voulais la scie, la scie pour finir de couper le wagon. La scie qui est planté dans le bras du truc ignoble. Truc ignoble que la folle punk a rappelé pour attaquer l’héroïne.
Du coup, j’ai voulu me déplacer pour retourner à la charge, et j’ai galéré. Mais je me suis rapproché, j’étais à deux doigts de saisir ma cible. Et voilà que le gosse héroïque vient tourner autours de la bestiole, pour l’entourer.
J’ai un peu paniqué. C’est très stupide, je sais, je sais ! Mais j’ai paniqué, je crois qu’au milieu de tout ce chaos, obtenir cette scie, cet objectif, c’est ma bouée de sauvetage. Je me focalise tellement sur cette tâche que j’en oublie le reste, que j’en oublie à quel point ce que je fais est taré. A quel point je devrais être présentement en position latérale de sécurité dans le wagon du train. A quel point j’ai P… La scie, la scie, LA SCIE !
Alors oui, j’ai vu l’espace d’un instant, le monstre être dégagé par le gamin, loin de moi, encore. J’ai cru voir le moment où la scie allait tomber dans le vide avec lui. Le moment où j’allais réaliser que j’avais plus cette bouée, cet objectif.
Alors oui… J’ai posé mes mains sur l’outil, encore enfoncé dans le bras du monstre, et j’ai commencé à tirer. J’ai tiré pour essayer d’envoyer le monstre vers là où le gosse tiré. Je me suis dis que si je m’accrochais suffisamment, si je campais bien mes pieds, je réussirais à profiter de l’éjection pour l’arracher.
Je viens de voir l’héroïne s’approcher, elle… elle tire avec le gosse sur le fil. Je referme un peu plus ma prise sur l’outil.
Je le sens, ça fonctionne, elle se décroche à mesure que le truc ailé se faire balader.
« Je l’ai ! » que je beugle plus par réflexe qu’autre chose, en sentant ma prise se décrocher du monstre.
Je sais, je sais. Je devrais être heureux de plein de chose. Heureux de voir le monstre se faire éjecter vers la punk. Heureux d’avoir fais quelque chose avec des héros. Heureux d’avoir fait une sacrée marque de bravoure dans une situation pareille.
Mais là, mon bonheur le plus immédiat ?
La scie ! J’ai récupéré la scie ! BWAHAHAHAHA !
Plus Ultra:
Barī : Volonté : 3/3 Énergie : 3/5
Bari attaque Rosa Attaque : 3 + 12 = 15 Défense : 3 + 8 = 11 Attaque Réussi
Dernière édition par Barī Nikuya le Ven 14 Aoû - 13:43, édité 3 fois
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Dés de combat
Ven 14 Aoû - 8:50
Le membre 'Barī Nikuya' a effectué l'action suivante : Faire une action
L'entêtement de l'héroïne me faisait de plus en plus sourire. Qu'est ce qu'elle croit ? Qu'elle va réussir à tellement me vexer que je vais me rendre en pleurant ? Cette fille est aussi ravagée que moi. Comme si ma priorité était de la tuer... Je suis sur le toit d'un train en train de foncer droit vers un gouffre, tout en me battant, fouettée par la vitesse et le vent… Je ne pourrait pas plus m'amuser !
"Pourquoi est-ce que tu pars du principe que toutes mes actions sont faites dans l'unique but de te tuer ma jolie ? Tu serais pas un peu mégalo par hasard ?"
Dis-je avec malice. Cependant, c'est vrai qu'elle est incroyablement résistante. Je ne cesse de la frapper, profitant de ses faiblesses et de ses erreurs sans réussir à la mettre à genoux. Tout ce qu'il se passe, c'est qu'elle est de plus en plus petite et maigre. C'est atypique, mais c'est drôle. Et j'avoue que c'est amusant de tabasser un aussi joli punching-ball.
Soudain, alors qu'elle s'apprête a me décocher un nouveau coup de poing, une ombre apparaît soudainement dans mon champ de vision. Mon Brainless ?
"Diabolo…"
Attends. Le gosse essaye vraiment de me le balancer dessus là ? Nan mais, comme si….
"...Sledgehammer !"
Oh. Factory, toujours aussi déterminée, chope le fil qui ligote les jambes du Brainless, accélérant soudainement sa chute vers moi. Je vois. Son immense carrure s'approche de moi à une vitesse ahurissante, puis-je seulement esquiver vu la taille du machin ? En tout cas ce qui est sûr, c'est qui si je me bouffe cette attaque, je vais faire une chute très peu agréable. Mon sourire s'agrandit alors que mes tatouages se mettent à briller.
"Bien joué."
Le Brainless s'écrase sur ma position avec une telle force que toute la rame se met à trembler. C'est une technique impressionnante et digne de moi, je dois leur rendre la pareille.
L'instant d'après, son corps se scinde en deux et j'en sort d'un coup, traversant comme une furie les deux moitiés de mon sbire, un sourire carnassier sur le visage, épées en avant.
"À mon tour."
Mes yeux fixés sur la brune affaiblie, je plonge soudainement sur le côté, profitant de la surprise pour passer à quelques centimètres d'elle et fondre sur le gosse et le civil juste derrière elle. Mes épées se lèvent et je ricane. Elle qui tient tant a ce que je la tue, que se passera-t-il dans sa tête si je tue le gamin sans qu'elle ne puisse rien y faire ?
La distraction marcha parfaitement. Au lieu de regarder autour d'elle, la malade se contenta d'une esquive et d'une provocation Factory se moquait bien de savoir ce qu'elle cherchait à faire, et n'écouta que d'une oreille distraite. La criminelle avait mis des vies en danger, il n'y avait rien de plus à savoir. Elle se concentra donc sur l'attaque du petit et tira. Au dernier moment, cependant, la folle remarqua quelque chose et se tourna. Le cri, sans doute. Factory avait rejoint dans l'énergie du moment, mais elle ne comprenait pas bien cette manie de crier avant de frapper, même par surprise. Surtout quand, comme ici, ça risquait de tout faire rater.
Mais heureusement, la folle n'esquiva pas. Elle se contenta de… sourire, un instant, avant de disparaître sous la forme massive de sa propre créature. Ce sourire était mauvais signe, une folle dans son genre ne sourirait pas face à la défaite. Elle grognerait, piquerait une crise, se comporterait comme une salle gosse capricieuse. Probablement. En tout cas, l'héroïne n'allait pas prendre de risque. Elle recula, égalisa le volume de métal dans son corps, et se mit en garde.
"Ttention, c'pô f'ni !"
Et comme pour lui donner raison, la malade se libéra du poids de son allié en le coupant en deux. Sans aucun scrupule ni égard pour lui. Elle bondit comme une marionnette sortie de sa boîte, couverte de sang et souriant comme la démente qu'elle était. Factory était prête à encaisser ses assauts, quelques uns au moins, le temps que le gamin trouve un moyen de la neutraliser, ou que les renforts arrivent… mais elle n'était plus la cible de ses attaques.
Est-ce qu'il avait attiré son attention en capturant le monstre volant ? Est-ce que la criminelle avait dépassé ses émotions primaires et, dans une sorte de pseudo colère froide, compris ce que l'héroïne avait en tête ? Est-ce qu'elle était simplement beaucoup plus froide et calculatrice qu'elle l'avait prétendue jusqu'ici ? En tout cas, la malade fonçait vers le civil. Et ça, ce n'était pas acceptable.
"Pô moyen !"
Factory commença à tourner pour intercepter la criminelle, mais dans son état, elle ne bougeait pas assez vite pour espérer l'arrêter. Et surtout, elle bougeait bien moins vite que son alter. En un instant une large lame de métal courbée lui sortit du ventre. A mi-chemin de la faux et du crochet, elle s'enroula contre le ventre de la folle. L'héroïne aurait voulu tirer en arrière d'un coup sec mais elle n'avait besoin que de la retenir. Alors tant pis pour ses bras, pour son visage, elle les vida complètement pour planter ses jambes dans le sol et tenir, immobile. L'élan de la criminelle suffirait, elle irait s'enfoncer sur le tranchant et serait stoppée net. Et si elle devait se vider de ses tripes, c'était un maigre sacrifice.
La vilaine ne bougeait même pas en voyant le Brainless foncer sur elle. Léo était surpris, mais cela cachait forcément quelque chose. Alors que la créature volante allait la frapper, c’était cette première qui reçut un coup, finissant complètement tranchée en deux. Même si cette bestiole n’avait probablement pas de volonté propre, le garçon fut tout de même affecté par le spectacle, témoignant de tout ce sang qui giclait. C’était presque à se demander comment ils avaient tous tenus suffisamment longtemps contre cette dingue. Et ces pensées lui firent perdre son attention à peine trop longtemps : Illuminación changea de cible pour foncer sur lui, lames dans les mains et rire malsain au visage. L’héroïne, plus réactive, se plaça entre eux, prête à la recevoir. Il avait un peu lâché sa concentration et le voilà devenir ce qu’il craignait être : un fardeau à protéger.
Mais c’était peut-être signe qu’il avait assez donné pour ce combat. Elle pouvait être retenue, mais le train continuait d’avancer vers cette tragédie. Et il n’allait pas s’arrêter tout seul. Plutôt que tous se jeter sur la punk -ce qui était probablement ce qu’elle désirait-, Il fallait profiter du répit pour trouver une façon d’arrêter tout ça. Ils avaient récupéré la scie, mais même s’ils arrivaient à couper la rame maintenant, elle n’aurait probablement pas le temps de ralentir suffisamment… Son alter pouvait influer sur la vitesse du train. Mais il ne devait y’avoir aucun obstacle entre son regard et le point de création d’une Time Room. De plus, s’il était lui-même pris dedans, ça risquait de diminuer son efficacité. Autrement dit, c’était plus compliqué depuis l’intérieur. Mais il avait une solution. Presque compliquée pour ce que c’était. Mais au moins il était certain d’optimiser l’efficacité de son plan.
« Merci ! »
Le bruit de ses pas qui s’éloignaient fera savoir à Factory qu’il allait changer de front. Après ce demi-tour, il bondit pour retourner à l’intérieur du train. Il noua une extrémité de son yo-yo aux barreaux de métal qui étaient toujours présents, le plus haut possible. Décidément, ils auront beaucoup aidé.
« Est-ce que… est-ce que on va mourir… »
Il fut interpelé par la voix d’un enfant derrière lui, probablement âgé de 6 ans au plus. Cette question procura en Léo un sentiment très étrange. C’était la première fois qu’on s’adressait à lui ainsi. La situation était carrément extrême. Les civils s’en remettaient à un gosse de 12 ans, qu’ils ne connaissaient pas. Les yeux du gamin devant lui n’arrivaient pas à contenir les larmes. Et même derrière lui, plus loin dans la rame, il voyait que l’inquiétude de chacun n’avait fait que s’intensifier depuis tout à l’heure. Le train ne s’arrêtait pas, et ils avaient probablement compris qu’ils s’approchaient d’un pont explosé. Aucun d’entre eux n’avait fait quoi que ce soit pour mériter tout cela. Au début, il n’était pas sûr de lui, mais il ne pouvait rassurer personne s’il n’avait pas à se rassurer soi-même. Il ne pouvait demander à personne de lui faire confiance s’il n’avait pas confiance en lui-même. Il noua l’autre extrémité du câble à sa cheville et se redressa avec un sourire qui se voulait rassurant.
« Non. Personne ne mourra ici. »
Il commençait à escalader à nouveau la grille.
« Accrochez-vous, ça risque de secouer. »
Arrivé sur le toit, c’était l’heure pour son second équipement de revenir dans la partie. Il sortit l’objet métallique de son dos, qui reforma alors sa planche. Il posa un pied dessus et glissa sa main vers celui-ci. Un aimant s’activa alors, le permettant de rester fixé à elle. Puis il exécuta la même manœuvre avec l’autre pied. Est-ce que ça allait fonctionner ? Est-ce que seulement tout cela allait tenir ? Il avait promis que tous seront sauvés, il ne pouvait plus revenir en arrière. Même s’il ne les sauvait pas lui-même, il devait gagner un maximum de temps pour permettre à un héros d’intervenir.
Il ravala sa salive. Fléchissant d’abord les jambes, il les déplia ensuite. Emportée par la traction la planche décolla du toit, et sans attendre, elle et son pilote fut emportée par le vent. Il la tenait fermement pour éviter que le choc ne soit plus puissant que le champ magnétique. Le cœur de Léo bondit devant cette vitesse, croyant qu’il avait été mal attaché. Puis il s’arrêta brutalement, sentant son câble tirer sur sa cheville. Fiou. Il reprit une posture droite et sa respiration, puis poussa qu’un soupir de soulagement. La planche restait instable mais il n’était pas trop mal. Il était maintenant comme un cerf-volant accroché au train. Il espérait vraiment que le câble ne lâche pas mais il n’avait pas le temps de s’inquiéter pour ça. Il était de toute façon obligé de prendre ce risque pour garder l’espoir de survivre. Il ne distinguait pas le pont de là où il était, ne dépassant largement pas la hauteur des bâtiments qui entouraient les rails. Mais il avait une vue sur l’avant du train, et c’était ce qu’il voulait. Il créa un tunnel translucide juste devant, assez haut et large pour englober les wagons, qui commençaient à pénétrer à l’intérieur. Et c’était là que ça se compliquait.
Puisque le train se déplaçait, il y avait forcément des moments où l’avant sera dans une Room et non l’arrière, et inversement. Si d’un coup l’avant se mettait à aller deux fois moins vite, l’arrière allait mal réagir, les passagers pouvaient se blesser, peut-être même que le train déraillerait. Et si ça arrivait, rien n’aurait été gagné. Léo était obligé de modérer son alter pour éviter tout problème.
La tête entra à l’intérieur, et il put voir le train se secouer. S’il était resté debout sur le toit, concentré sur cette tâche, il aurait rapidement perdu l’équilibre. Les deux combattantes pouvaient être affectés par les secousses, mais il avait constaté les affinités de l’héroïne avec le métal, il espérait qu’elle pouvait se fixer convenablement au plafond pour éviter de s’envoler. Quant à la punk, si elle décollait c’était tant mieux.
La tête sortit finalement de la Room et reprit, du point de vue extérieur, sa vitesse normale. Mais la queue était à son tour ralentie par la Room, constituant comme un poids supplémentaire à tirer qui ralentit également la tête. Un sourire de soulagement se dessina sur le visage du garçon. Ça fonctionnait ? L’arrière s’échappa finalement de la Room. Et le train reprit de la vitesse. Ce n’était pas aussi simple que ça.
« Encore une fois » , fit-il à lui-même en grinçant des dents.
Un nouveau tunnel se plaça sur les rails. Il ne pouvait pas y aller trop fort car risquerait de causer des dégâts. Mais en n’y allant pas assez fort, l’effet que ça avait était bien trop négligeable. Toutefois, chaque seconde comptait. C’était le mindset du moment. Il en plaça une nouvelle. Puis une autre. Et encore une. Il avait rarement eu à faire des Rooms aussi grandes. Et encore moins de manière aussi régulière. C’était beaucoup trop éprouvant. Il se retenait de poser l’une de ses mains sur son front, pris par le mal de tête. Il devait endurer. Il avait le sentiment que de la vitesse se perdait, progressivement. Sûrement trop lentement pour être ressentie, mais vu de là-haut, il constatait que ses zones prenaient plus de temps à être traversées. Il leva les yeux et vit enfin le pont, au loin. Au loin certes, mais avec un vague calcul mental, il restait beaucoup trop proche : jamais il n’arriverait à ralentir suffisamment. Et il s’épuisait. De plus, l’instabilité de ses appuis commençait à être un cauchemar. Haletant, il s’était arrêté quelques secondes sans vraiment s’en rendre compte. Il serra des dents. Comme pris d’instinct, il joignit ses deux mains, en direction du trou d’où il était sorti.
« ARRÊÊÊÊÊÊÊTE-TOI ! »
Le train s’entoura intégralement d’un voile. Mais il n’était pas aussi translucide que les autres. Il était très sombre, et plus opaque. La planche partit d’un coup en avant, comme si le train avait brusquement freiné. Oui. Le train était arrêté. Dans cette prison, le temps ne s’écoulait plus. Et le dessus du toit ne faisait pas exception. Probablement personne à bord n’avait réalisé ou ne réalisera que Time Breaker faisait gagner un temps qu’il espérait précieux. Seul lui était assez haut pour ne pas être à l’intérieur. Cependant, il remarqua vite une faiblesse à cette technique. Contrairement à ses Rooms plus classiques qui demandaient surtout un effort à la création, il peinait à maintenir celle-ci. La sueur parcourait son front et ses joues, et il commençait à ressentir comme une baisse de tension. En fait, il avait presque envie de vomir. Tout un contrecoup pour avoir poussé son alter aussi loin d’un coup. Un œil clos, les bras et les jambes flageolantes, il insistait pour que cette nouvelle Stop Room reste intacte. Cela venait de durer dix secondes peut-être, mais il avait le sentiment que ça faisait déjà une minute.
Puis finalement, il lâcha prise. Le voile se dissipa, et subitement, le train reprit sa vitesse, comme si rien de cela ne s’était passé. Léo n’avait plus la force de se demander si oui ou non il avait perdu.
